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mardi 9 juillet 2019

Donneurs anonymes : interrogations légitimes

A l’orée de la paternité, Rémi Delescluse filme sa quête génétique, pointant au passage les mutations de la société en trente ans.
Par   Publié le 9 juillet 2019


On estime à 70 000 le nombre d’enfants nés d’un don de gamètes en France.
On estime à 70 000 le nombre d’enfants nés d’un don de gamètes en France. STP PRODUCTIONS

arte – mardi 9 juillet – 22 h 25. documentaire
Attention, sujet brûlant. Alors que le débat sur l’extension du droit à la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules s’échauffe, Les Enfants du secretrappelle, simplement et sans polémique, les problèmes posés par l’anonymat du donneur.
L’auteur, Rémi Delescluse, 36 ans, né de PMA, y confie ses interrogations et filme sa quête de réponses, faite de rencontres, de premières fois. Il permet, au passage, de prendre conscience de ce que l’on résume trop rapidement par : la société a changé.
Rémi Delescluse n’est pas traumatisé d’être né d’un don de gamètes – le sperme et les ovocytes. Ses parents lui ont parlé alors qu’il avait 5 ans : « Papa n’est pas vraiment papa, mais c’est quand même papa. » Ce qu’il avait traduit par : « J’ai trois parents », sans plus vraiment y penser.
Mais il y a deux ans, désirant fonder une famille, il demande à connaître le nom de son donneur et apprend que c’est impossible. Le quart du patrimoine génétique de son enfant à naître lui restera inconnu. Et s’il était porteur d’une maladie héréditaire ? Il n’y avait pas songé jusqu’ici. Le législateur non plus, lorsque, en 1994, il pose les fondements du don de gamètes sur le triptyque gratuité-anonymat-volontariat. Pour l’Eglise, la PMA est un « adultère sans joie ». Et c’est en partie pour effacer le côté adultérin de l’acte qu’il est rendu anonyme.
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Les enfants du secret

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59 min
Disponible du 28/06/2019 au 06/09/2019

Dans un bouleversant journal intime filmé, Rémi Delescluse, né d'un donneur anonyme, enquête sur son géniteur et rencontre celles et ceux qui militent pour la levée du secret.

La compagne de Rémi Delescluse va bientôt mettre au monde une fille. À l’approche de l’heureux événement, le futur papa prend soudain conscience qu’un vide s’invite à la fête : "Ma fille porte déjà en elle une part de cet homme et je ne sais absolument rien de lui", constate-t-il. Lui, c’est le donneur anonyme dont le sperme a servi à l’insémination artificielle de la mère de Rémi. Le désir d’humaniser cet homme, mais aussi de connaître ses antécédents médicaux, la moitié de son patrimoine génétique lui étant inconnu, pousse le réalisateur à partir en quête de ses origines dans un film en forme de bouleversant et instructif journal intime filmé.



Une vie entre les murs. Paul Taesch (1874-1914)

LA FABRIQUE DE L'HISTOIRE par Emmanuel Laurentin
09/07/2019
52 MIN

C'est un enfant aux colères si terribles qu'il ne goûtera jamais vraiment la liberté. Paul Taesch, orphelin, est interné dès 12 ans à l'hôpital Bicêtre. Dans son autobiographie s'esquisse la réalité asilaire de la fin du XIXe siècle, qui n'a rien à envier à la misère qui le guette à l'extérieur...
Image tirée de l'Iconographie Photographique de la Salpêtrière, réalisée par le Dr Bourneville et le Dr Regnard Paris, 1877-1880. A la Salpêtrière, les docteurs ont photographié et catalogué les symptômes supposés de l'hystérie.
Image tirée de l'Iconographie Photographique de la Salpêtrière, réalisée par le Dr Bourneville et le Dr Regnard Paris, 1877-1880. A la Salpêtrière, les docteurs ont photographié et catalogué les symptômes supposés de l'hystérie. Crédits : Getty
À 22 ans, Paul Taesch, enfermé à l’asile de Quimper, rédige son autobiographie qu’il adresse au directeur de l’établissement. Orphelin de mère et de père, il est placé en nourrice dès sa naissance, puis à l’orphelinat Saint-Michel où il subit de nombreuses brimades. 
À sa sortie à douze ans, il devient apprenti pâtissier puis cartonnier ; mais très vite considéré comme arriéré et atteint d’une maladie de nerf, du fait de colères irrépressibles, il est interné dans la section psychiatrique des enfants à l’hôpital Bicêtre dans le service du Docteur Bourneville, un des premiers laboratoires de la prise en charge de l’enfance aliénée.

Marie-Jeanne Richard : « La psychiatrie pour les familles, c’est le désert et la désolation »

Psychologies
Par Hélène Fresnel - Mis à jour le 8 Juillet 2019 

Manque de structures spécialisées, retards de diagnostic, défaillances à tous les niveaux… Le système est déliquescent. Marie-Jeanne Richard, présidente de l’ Unafam, association qui accompagne des familles de malades, plaide pour une réforme profonde.

Psychologies : Pourquoi parle-t-on d’une psychiatrie inhumaine ?


Marie-Jeanne Richard : À cause des conditions inadmissibles de soins donnés aux personnes hospitalisées que nous dénoncions depuis des années, mais il y avait une omerta. Nous avons donc saisi Adeline Hazan, contrôleur générale des lieux de privation de liberté. Avant, la Haute autorité de santé passait dans les services en veillant uniquement au respect des consignes de sécurité. Ce n’est pas possible de certifier un établissement en se contentant d’inspecter les ascenseurs et les extincteurs ! Comment les experts ont-ils pu ne rien voir ? Cette situation terrible est une conséquence du désert et de la désolation qui règnent en dehors de l’hôpital pour les malades et leurs familles.

Quel médecin aller voir pour soigner une dépression ?

Psychologies
Par Lucien Fauvernier - Mis à jour le 9 Juillet 2019 

Tristesse, fatigue, troubles du sommeil… Les symptômes d’une dépression sont nombreux et doivent amener à consulter un médecin afin de sortir de ce mal-être. Mais quel médecin aller voir ? Son généraliste ? Un psychiatre ?  Eclairage du docteur Alain Meunier, psychiatre et cofondateur de SOS dépression.

Baisse d’énergie, tristesse continuelle, démotivation… les symptômes d’une dépression sont nombreux. Bien que ces derniers puissent être temporaires et constituer une déprime passagère, il y a généralement nécessité de consulter un médecin pour poser un diagnostic clair.

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Philosophie des règles

LE JOURNAL DE LA PHILO par Géraldine Mosna-Savoye
02/05/2019


Si les mots ne manquent pas pour décrire le flux menstruel féminin, les concepts, oui. Comment s’exprimer philosophiquement sur le sujet ?

Une philosophie des règles est-elle possible ?
Une philosophie des règles est-elle possible ? Crédits : Ashley Armitage / Refinery29 for Getty Images - Getty

Une philosophie des règles est-elle possible ?
Quand je parle de "règles", entendons-nous, je parle bien des menstruations, des menstrues, des ours, des anglais qui débarquent, ou encore, des ragnagnas.
Les mots ne manquent pas pour décrire ce fluide sanglant qui s’écoule naturellement entre les jambes des femmes, chaque mois sur plusieurs jours, de manière plus ou moins abondante et douloureuse, entre la puberté et la ménopause.
Les mots ne manquent pas, mais les concepts, peut-être... Car si je pose la question de la possibilité de faire une philosophie des règles, c’est qu’a été réédité l’excellent livre d’Elise Thiébaut, Ceci est mon sang : petite histoire des règles, de celles qui les ont et de ceux qui les font.
Si une telle petite histoire est possible, une petite philosophie devrait l’être tout autant… Mais est-ce si sûr ? Les philosophes ont-ils une position claire voire une position tout court sur le sujet ?

Les grossesses non prévues concernent plus d’une femme sur dix

Bénédicte Gatin
| 09.07.2019
Près de cinquante ans après la légalisation de la pilule, la part de grossesses non prévues reste relativement élevée en France, selon une étude de l’Observatoire Régional de Santé Île-de-France.
Mené à partir des données du Baromètre santé 2016, ce travail a porté sur 4 618 femmes de 15 à 49 ans ayant déjà eu des rapports hétérosexuels, avec un zoom particulier sur les 1 461 Franciliennes de l’échantillon. Les auteurs se sont intéressés aux grossesses survenues dans les 5 ans précédant l’enquête.
Résultats : en 2016, 12,0 % des habitantes d’Île-de-France de 15 à 49 ans ont déclaré avoir eu une grossesse non prévue au cours des cinq dernières années. Soit une proportion statistiquement comparable à celle observée hors Île-de-France (10,5 %). Par rapport aux données de 2010, ces chiffres dessinent une tendance à la hausse au niveau national (8,2 % en 2010) mais pas en Île-de-France.

Le blues de l'Antarctique

CHRONIQUES DE VOYAGE EN ANTARCTIQUE par Nicolas Martin
09/07/2019


Aujourd'hui, Nicolas Martin discute avec les futurs hivernants de l'état psychologique des membres de l'expédition, qui est mis à rude épreuve par des conditions exceptionnelles. L'isolement, le froid, le jour ou bien la nuit : l'Antarctique n'est pas de tout repos.

L'Astrolabe se rapproche des glaces antarctiques
L'Astrolabe se rapproche des glaces antarctiques Crédits : Nicolas Martin

Jeudi 6 décembre

Alors que l'Astrolabe continue son chemin vers les glaces sur une mer enfin apaisée, c'est l'occasion de rencontrer et de découvrir les futurs hivernants. Ils sont scientifiques ou bien responsables techniques : en tout, une vingtaine de personnes qui vont vivre en complète autarcie pendant 9 mois dont 3 mois de nuit polaire où le soleil n'apparaît plus un instant et où les températures chutent sous les -60°c. 

Téléconsultation et téléexpertise : les recommandations de la HAS

Univadis


Serge Cannasse   5 juillet 2019

À la demande de la Ministre des solidarités et de la santé, la HAS (Haute Autorité de santé) vient de publier un guide sur les bonnes pratiques de la téléconsultation et de la téléexpertise. L’agence met à disposition des praticiens à la fois ce guide, un mémo en donnant les points qu’elle considère comme essentiels, le rapport ayant servi à le construire et une fiche d’information à destination des patients. Le mémo est un aide-mémoire du guide, qui est le document à lire par tout professionnel souhaitant se lancer dans ces nouvelles formes d’exercice.


[ Vos droits ] Un infirmier peut-il refuser d’exécuter une prescription médicale ?

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Un infirmier peut-il refuser d'exécuter une prescription médicale ? 

 Pour répondre à cette question, nous devons prendre en compte plusieurs éléments essentiels :

1/ Le consentement du patient

Comme le dispose l’article L1111-4 du CSP (Code de la Santé Publique) :
« Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment. »
Si le patient refuse un traitement prescrit, l’infirmier ne doit pas exécuter la prescription, il doit essayer de convaincre le patient, et si le refus perdure, il doit en informer le médecin prescripteur.

Il est important de préciser qu’il existe des cas particuliers (patient hors d’état d’exprimer sa volonté, patient mineur…)

L'Hopital Marchant va se faire entendre en ville

Publié le 



Des « aliénés tranquilles » à la campagne

  • Pierre Bienvault

  • Enquête 

    À la fin du XIXe siècle, des malades mentaux furent sortis des asiles parisiens pour être envoyés dans des familles vivant en zone rurale. C’est cette histoire, toujours d’actualité, que raconte un livre sur la colonie familiale d’une petite commune du Cher.

  • Des « aliénés tranquilles » à la campagne

Et si l’Etat coupait l’herbe sous le pied des trafiquants

Par Pierre-Yves Geoffard, professeur à l’Ecole d’économie de Paris, directeur d’études à l’EHESS — 

La prohibition du cannabis est aussi inefficace que coûteuse. Surtout, elle empêche toute politique de santé publique.

C’est entendu : les enjeux de société soulevés par le cannabis, notamment lorsqu’il contient du THC aux effets psycho-actifs, relèvent avant tout de la santé publique. Et ceux-ci concernent les plus jeunes : dans l’état actuel des connaissances médicales, on considère que la consommation de cannabis est néfaste pendant les années de maturation du cerveau, soit surtout pendant l’adolescence et jusqu’à 22 ans ou 25 ans, et toujours nuisible à l’apprentissage des connaissances, à travers ses effets négatifs sur l’attention, la concentration, et la mémorisation. Or la France fait état d’une consommation record de cannabis au sein de ces populations plus jeunes, et notamment des mineurs, puisque près de 40 % des jeunes de 17 ans déclarent avoir déjà fumé un joint, bien au-delà de la moyenne européenne, inférieure à 19 %. Aujourd’hui, les trafics ont pénétré les lycées et collèges, et les produits sont facilement accessibles à tous, depuis un âge très jeune. En revanche, une consommation modérée aux âges plus élevés est peu problématique : le cannabis est une drogue bien moins nocive que le tabac ou l’alcool.

«Un sexologue au lycée, ce serait libérateur»

Par ZEP Zone d'expression prioritaire — 
«Un sexologue au lycée, ce serait libérateur»
«Un sexologue au lycée, ce serait libérateur» Dessin James Albon

Lors d’ateliers d’écriture organisés par la «ZEP» avec l’association les Enfants du canal, des jeunes ont été invités à s’exprimer sur leur rapport à la sexualité.

Alex, 21 ans, Nanterre : «Il y a une pression sociale autour du sexe»

«Cela fait plus de deux ans que je n’ai pas eu de rapports sexuels. Je n’en ai pas eu l’occasion, et mes études et ma recherche d’indépendance me prennent beaucoup de temps. Mais quand ça fait aussi longtemps, c’est comme si, petit à petit, l’envie était partie. Par contre, l’évoquer en société me met mal à l’aise. Je n’ose pas en parler du fait de la pression sociale autour du sexe chez les jeunes. Je l’ai surtout ressentie quand j’étais puceau. Une fois en particulier, j’étais en soirée avec des amis et des personnes plus âgées que je ne connaissais pas, on jouait à "action ou vérité". Elles n’hésitaient pas à raconter leurs déboires sexuels. A ce moment-là, il était impossible pour moi de leur annoncer que je ne l’avais pas encore fait. J’ai préféré mentir.

Heurs et malheurs de la psychiatrie

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La psychiatrie est en crise, entend-on régulièrement. La prévalence des maladies mentales serait en hausse, la plupart des traitements datent des années 1950 et leur taux d’efficacité ne semble pas avoir progressé depuis quarante ans. Dans 70 % des cas, deux psychiatres examinant le même patient posent des diagnostics différents, pointe une étude publiée dans la revue The British Journal of Psychiatry. Pour mieux saisir les enjeux auxquels les psychiatres sont aujourd’hui confrontés, Anne Harrington, professeure d’histoire des sciences à Harvard, a entrepris de retracer la tumultueuse histoire de cette profession.

Avec Mind Fixers, « Harrington se montre impitoyable dans sa description de ce qui s’apparente souvent à du fétichisme de la biologie », pointe Jennifer Szalai dans The New York Times. Au XIXe siècle, l’approche biologique était triomphante : les médecins de l’époque étaient convaincus que l’origine des troubles mentaux se logeait dans le corps des malades. On traitait la schizophrénie en pratiquant l’ablation d’organes que l’on supposait infectés, souvent le côlon ou les ovaires, explique Harrington. Puis, le XXe siècle a vu apparaître la cure psychanalytique promue par Freud, entraînant une réorientation de la psychiatrie vers des soins davantage centrés sur la parole.