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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 21 février 2018

John Ricardo Cunningham, art brut et géopolitique

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, par Lunettes Rouges

John Ricardo Cunningham, ST, 1969, gouache sur papier, 21,8x34cm
J’ai toujours (naïvement) pensé que l’art brut (celui des personnes atteintes de souffrances mentales et hospitalisées) était assez peu en prise sur le monde. Il me semblait que, si le cri que nous entendions en regardant ces oeuvres traduisait non seulement un symptome médical, mais questionnait aussi la place de la « folie » dans la société, si des questions religieuses y étaient fréquemment soulevées, mais plus d’un point de vue mystique qu’écclésial, sa dimension proprement politique était par contre assez rare. Loin d’être un expert en la matière, je ne vois guère d’artistes bruts ayant dénoncé le capitalisme (ou le communisme, ou le nazisme ou le fascisme ou le sionisme ou un isme quelconque) de manière frontale [correction : c’est aussi le cas de Janko Domsic, à sa manière].
John Ricardo Cunningham, ST, 1969, gouache sur papier, 22x32cm
C’est pourquoi la dernière découverte de l’infatigable explorateur de l’art brut Christian Berst (dans sa galerie jusqu’au 3 mars) m’a surpris. John Ricardo Cunningham, péruvien d’ascendance écossaisse, fils de bonne famille souffrant de schizophrénie et interné pendant quasiment toute sa vie adulte, a peint de nombreuses gouaches dont la forme, le dessin, les couleurs rappellent fort celles de Carlo Zinelli, mais avec des thèmes assez différents. Si l’on retrouve bien chez Cunningham Dieu et le Diable, personnages constants des artistes bruts aux prises avec leur vision morale du monde, il est plus surprenant d’y découvrir une dénonciation de l’impérialisme américain, avec une brochette d’officiels (humains ou aviaires) en frac et haut-de-forme, qualifiés ici d’oligarques et là de bolcheviques. Un thème récurrent chez Cunninghma est la dénonciation du génocide : sans doute non pas la Shoah, mais l’extermination des Amérindiens (comme pourraient le laisser à penser les lamas ci-dessus).

CHARGE MENTALE, INJONCTIONS: LE NOUVEL ÉPISODE DE “QUOI DE MEUF” DISSÈQUE LA SANTÉ MENTALE DES FEMMES

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Publié le 20 février 2018 

On a écouté pour vous de podcast de Quoi de Meuf sur les facteurs qui influencent la santé mentale des femmes, et on vous le conseille fortement.

Quoi de meuf Mélanie Wanga et Clémentine Gallot © Aurore Bano
Quoi de meuf Mélanie Wanga et Clémentine Gallot © Aurore Bano
Selon plusieurs études, les femmes sont deux fois plus souvent concernées que les hommes par la dépression et représentent 60% des consommateurs d’antidépresseurs.” Pour le cinquième épisode de Quoi de Meuf, disponible depuis le 18 février, Clémentine Gallot et Mélanie Wangaont décidé de s’attaquer à la santé mentale des femmes. Dans le podcast intitulé Toutes hystériques, les deux journalistes évoquent une “population à risque susceptible de souffrir de troubles notamment dus à des facteurs sociaux comme la charge mentale, le harcèlement, les micro-agressions, le poids de l’histoire et le sexisme au quotidien”. Pour expliquer cette différence systémique et non naturelle, elles mettent également en évidence le caractère très masculin de la médecine spécialisée dans la psychiatrie. C’est d’ailleurs Hippocrate qui donne naissance au concept d’hystérie, maladie soi-disant due à l’utérus et dont les rapports sexuels et la maternité sont les remèdes selon lui. Il faudra attendre 1906 pour qu’une femme, Madeleine Pelletier, soit diplômée de psychiatrie en France.
La société encourage les petites filles à l’inquiétude et à l’inaction dès leur plus jeune âge. Il faut être polie, souriante, ne pas se salir, ne pas se battre”, détaillent les deux jeunes femmes. Elles poursuivent en décrivant une éducation marquée à l’adolescence par une injonction à ne pas sortir seules et à ne pas “provoquer” les hommes. “Il y a un développement d’inquiétude et d’hyper vigilance chez les femmes qui a un impact sur la psyché, dénoncent-elles. Il faut toujours faire attention à comment on est, comment on se présente vis-à-vis du monde extérieur, ça rend fou.”

SETE - Vernissage de l'exposition en psychiatrie le 8 mars 2018

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SETE - Vernissage de l'exposition en psychiatrie le 8 mars 2018


Nous présentons le 8 mars à 14h à l’exposition à l’intérieur et à l’extérieur du service de psychiatrie de l’hôpital de Sète (Service médico-psychologique) les travaux réalisés par les patients durant un an, avec l’artiste Sylvia Hansmann sous le financement de la DRAC et l’ARS Occitanie (projets Culture Santé)


Une exposition évoquant la trisomie 21 montre la force de la différence

SUISSE      Laurence Chauvy   18 février 2018 

Les personnes avec trisomie 21 ont beaucoup à apporter à la société, tout comme au monde de l'art. Une exposition en témoigne au Centre Paul Klee de Berne


Qu’un espace d’exposition aussi vaste et lumineux que le Centre Paul Klee, conçu pour mettre en valeur des œuvres picturales, accueille une manifestation telle que Touchdown en dit beaucoup sur la visée des organisateurs et la réussite de leur projet. Salué pour la manière dont il intègre tous les publics, et en souvenir de l’intérêt de Klee envers les artistes non professionnels, le musée bernois s’ouvre ainsi à une manifestation interdisciplinaire dont il est peu coutumier. Réalisée avec la participation active des personnes directement touchées par la problématique, l’exposition dédiée à la trisomie 21 parvient à éviter tous les pièges, en alliant le côté ludique, l’aspect artistique, l’intérêt didactique et l’apport humain.


mardi 20 février 2018

«Pour diagnostiquer l'autisme, tout se fait par l’observation»

Par Claire Thoizet — 

Dans un centre pour adultes autistes, en Isère.
Dans un centre pour adultes autistes, en Isère. 
Photo Jean-Philippe Ksiazek. AFP


Amaria Baghdadli, coprésidente du groupe de travail de la Haute Autorité de santé sur l’autisme, recommande de mobiliser tous les acteurs entourant l’enfant pour détecter dès le plus jeune âge les premiers signes de trouble du développement, et de mieux écouter les parents.

Pussypedia, une “encyclopédie de la chatte” pour que les femmes se réapproprient leur corps

  • Romain Jeanticou   
  • 15/02/2018




  • Illustration de Maria Conejo pour son “encyclopédie de la chatte”
    Orgasme, ménopause, infections… Les femmes, faute d’éducation sexuelle digne de ce nom, ne connaissent pas grand chose à leur sexe. Pour renverser la donne, au Mexique, Zoe, María et Jackie travaillent à une encyclopédie en ligne de l’intime féminin. Lancement prévu en 2019.

    Quand on lui demande comment est née l’idée de Pussypedia, Zoe Mendelson répond en étouffant un petit rire gêné : « Je débattais avec mon copain de la question de l’éjaculation féminine. J’ai donc cherché sur Google si toutes les femmes étaient capables ou non d’éjaculer. » La jeune femme ne trouve rien de concluant mais tombe sur un article scientifique qui lui apprend qu’il n’existe pas un orgasme vaginal et un orgasme clitoridien, mais bien un seul et même système de plaisir enclenché à des endroits distincts. « Je n’en revenais pas et je me suis dit que quiconque avait un vagin voudrait forcément avoir cette information ! » Une discussion avec son amie María Conejo la conforte dans son sentiment : les jeunes femmes ne savent pas grand-chose sur leur sexe, mais on ne leur en dit pas grand-chose non plus. D’où leur idée de créer Pussypedia, une encyclopédie en ligne sur le sexe féminin dont le lancement est prévu pour 2019. « Pussy », la « chatte ». Celle que Trump, Weinstein et tant d’autres ont tenté de « saisir » (« Grab them by the pussy », selon l’expression employée par le président américain) et qu’elles veulent se réapproprier. « Maintenant, la chatte va rendre les coups », assènent-elles.


    N'oublions pas le plaisir des drogues dans le débat sur la contraventionnalisation

    Par Fabrice Olivet, Directeur de l'association Asud (Autosupport des Usagers de Drogues) — 

    L'usage de cannabis ne devrait plus être un délit et une commission parlementaire a entendu les usagers, comme les policiers, les juges ou les parents. Il reste à faire un pas vers la banalisation du pétard.

    Une bouteille à moitié pleine, un joint à moitié fumé, les métaphores marconiennes sont de sortie à la lecture du rapport remis par la commission parlementaire chargée d’étudier une procédure d’amende pour le délit d’usage de stupéfiants. C’est également un débat qui exclut toute référence à la motivation essentielle du public, celui du plaisir que l’on a à consommer une substance psychoactive.
    La question demeure, le plaisir des drogues est-il susceptible de «contravention» ? La sacro-sainte loi de 1970 ampute le débat de son argumentaire le plus efficace : si l’on consomme des drogues c’est d’abord parce que «ça fait du bien».

    Personnes âgées : la commission sur la bientraitance laisse les professionnels sceptiques

    Par Claire Thoizet — 
    A Paris, le 30 janvier, manifestation pour l’amélioration des conditions de travail en Ehpad, devant le ministère de la Santé à Paris.
    A Paris, le 30 janvier, manifestation pour l’amélioration des conditions de travail en Ehpad, devant le ministère de la Santé à Paris. Photo Martin Colombet. HansLucas pour Libération


    Le groupe de travail devra proposer un plan d'attaque contre la maltraitance des personnes âgées et handicapées alors que les professionnels de santé et les familles continuent de réclamer plus de moyens.

    Comme l’avait annoncé la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, une commission sur la bientraitance a été installée ce lundi. Le groupe de travail doit proposer «une stratégie nationale de lutte contre la maltraitance» des personnes âgées mais aussi des personnes handicapées.

    La MGEN, la Matmut et Inter Invest se mobilisent contre l'exclusion des artistes

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    19/02/2018

    (AOF) - La Mutuelle générale de l'éducation nationale (MGEN), la Matmut et Inter Invest créent le fonds de dotation #ArtSansExclusion pour soutenir les artistes en situation d'exclusion - handicap mental, psychique, isolement, précarité... - à travers une collection d'art brut et d'art actuel.


    Les femmes enrubannées de Franca Settembrini

    Notes d'art brut

    Les femmes enrubannées de Franca Settembrini
    Franca Settembrini, "Crucifixion", Collection de l’Art Brut, Lausanne.

    Written by Lucienne Peiry in Article Portrait
    19 février 2018
    Extravertie et très volubile, parfois agressive, Franca Settembrini (1947-2003) canalise son énergie et son attention dans la production de peintures acryliques et de dessins aux couleurs vives, la plupart du temps de grands formats (toile ou papier). La créatrice d’Art Brut, née à Florence, s’exprime spontanément, dans la hâte et sans hésitation, avec désinvolture, parfois en dansant.
    La figure humaine – surtout féminine – constitue son motif iconographique de prédilection. Par des aplats cernés de noir, celle-ci est représentée de face, sans modelé ni relief, seule ou en groupe, parée de volumineuses coiffures élaborées ou de turbans et de fleurs, et dotées de grandes mains aux doigts multiples. Settembrini apporte aussi un soin particulier aux yeux de chacun de ses personnages.
    Analphabète et s’exprimant dans un jargon de son invention, incompréhensible, Franca Settembrini s’est construite un monde personnel peuplé de personnages fictifs avec lesquels elle dialogue et qu’elle peint inlassablement. Son œuvre majeure, de grandes dimensions (155 x 286 cm), intituléeCrucifixion, c. 1990 (voir ci-dessus), est conservée à la Collection de l’Art Brut à Lausanne. 

    L'Académie de médecine émet des propositions pour mieux former les futurs psychiatres et neurologues

    La formation des futurs neurologues et psychiatres nécessite des évolutions, estime l'Académie de médecine. Elle propose notamment la réouverture d'une formation transversale de neuropsychiatrie ou encore le suivi de stages ad hoc. Les syndicats de praticiens dénoncent l'insuffisante part donnée au secteur pour les terrains de stage.

    lundi 19 février 2018

    Les grands oubliés de l'autisme sont les adultes

    Logo leJDD.fr

    19 février 2018


    Souffrant de troubles neurodéveloppementaux, longtemps soignés en psychiatrie ou abandonnés à leur famille, ils sortent de l’ombre. Ils sont des centaines de milliers et rarement bien pris en charge

    Rassemblement en 2012 à Paris à l'occasion de la journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme.
    Rassemblement en 2012 à Paris à l'occasion de la journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme.(Abaca)


    D'autres lanceraient un "J'accuse" tonitruant contre une France indifférente à ses citoyens handicapés. Elle prépare, avec quelques proches, un "mémorial" pour les copains tombés au combat : suicidés après une dépression mal soignée, lassés d'un monde qui ne veut ni ne sait s'adapter à leurs particularités. Comme l'écrivain et chroniqueur Josef Schovanec, Stéfany Bonnot-Briey, consultante et formatrice mais aussi militante associative, est l'une des porte-parole des personnes autistes. "L'important, c'est que nos camarades ne soient pas morts pour rien", dit-elle, d'une voix douce et ferme, dans laquelle on devine que le sourire n'est pas loin. Alors que le pays a longtemps été à la traîne, maintes fois condamné par le Conseil de l'Europe pour discrimination à l'égard des enfants autistes et vilipendé en 2016 par l'ONU, Stéfany Bonnot-Briey a bon espoir que les choses changent.


    Autisme : la Pr Le Guludec, présidente de la HAS, appelle à dépasser les querelles et poursuivre les efforts

    Coline Garré
    | 19.02.2018


    « Poursuivons nos efforts », exhorte la nouvelle présidente de la Haute autorité de santé (HAS), la Pr Dominique Le Guludec, dans une tribune publiée en marge de la parution de deux nouvelles séries de recommandations de bonnes pratiques sur l'autisme, l'une portant sur le repérage et dépistage des troubles du spectre autistique (TSA) chez l'enfant, l'autre sur l'accompagnement des adultes.
    Ces recommandations signent la fin d'un cycle complet, en complétant celles sur le diagnostic et l'évaluation des troubles chez les adultes, de 2011, et celles de 2012 sur les interventions chez les enfants.

    L'alcool mis en cause dans 56,5 % des cas de démences précoces dans une cohorte français

     Charlène Catalifaud    | 21.02.2018

    L'alcool est une nouvelle fois pointé du doigt. Une équipe franco-canadienne a analysé l'effet d'une consommation excessive (plus de six verres standard par jour chez les hommes et plus de quatre chez les femmes) sur le risque de démences. Les résultats ont été publiés dans The Lancet Public Health.
    Grâce au Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI), les données de tous les patients de plus de 20 ans résidant en France métropolitaine et hospitalisés entre 2008 et 2013 - soit plus de 30 millions de personnes - ont pu être analysées. Il est compliqué d’inclure et de suivre des patients ayant une consommation excessive d'alcool dans les études de cohorte. Le recours à cette base de données a permis de contourner le problème.