Le psychiatre et essayiste martiniquais Frantz Fanon, héros de la lutte algérienne pour l'indépendance et auteur des célèbres "Peau noire, masques blancs" et "Les damnés de la terre", nous quittait il y a exactement soixante ans, le 6 décembre 1961. Retour sur un itinéraire d’exception.
Né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France, Frantz Fanon est décédé le 6 décembre 1961 dans une clinique de l’Etat du Maryland à Bethesda, près de Washington. Il avait seulement 36 ans. Mort jeune, le médecin psychiatre a pourtant marqué son époque d’une trace fulgurante.
Après des études de médecine et une spécialisation en psychiatrie à Lyon, Fanon publie son premier essai en 1952. Il s’agit de "Peau noire, masques blancs", un ouvrage encore largement étudié aujourd’hui. Un classique. Frantz Fanon y évoque les complexes et les processus d’aliénation qui taraudent la communauté noire, plus spécifiquement martiniquaise.
La « fatigue » est l’un des trois sentiments dominants chez les Français, avec « l’incertitude » et « l’inquiétude ». Dans sa chronique, Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde », analyse les causes de cette asthénie et s’interroge sur les réponses à y apporter.
Chronique. Dans le tableau clinique déjà chargé des Français, les docteurs en sciences politiques, en économie, en sociologie ou en psychologie viennent d’inscrire une nouvelle pathologie : la fatigue. Elle était déjà là avant la crise sanitaire, mais le Covid-19 a renforcé ce sentiment, qui rejoint ainsi la défiance envers les institutions et l’inquiétude face à l’avenir.
Tous les observateurs constatent qu’aucun autre pays européen n’est victime d’un tel syndrome dépressif, même ceux dont la santé économique est plus fragile et la situation sociale moins enviable.
Enfant de la Lune, ce terme poétique cache une maladie génétique grave pour laquelle il n'y a pas de traitement et peu de recherche scientifique. Jusque là, les enfants atteints mouraient avant l'âge de 15 ans. Mais grâce notamment à l'énergie de leurs parents, leur espérance de vie s'améliore.
À 12 ans, bientôt 13, Olympe se présente comme une collégienne en classe de 4ème qui est aussi une enfant de la Lune. "Enfant de la Lune", la jeune fille n'aime pas ce terme qu'elle trouve "ridicule" ; peut-être parce qu'elle n'est plus tout à fait une enfant, peut être aussi parce qu'elle aime le jour plus que la nuit, comme les autres. "Comme les autres" l'expression revient sans cesse dans sa bouche.
Le jour où je la rencontre, il pleut tellement qu'il fait sombre. Pas question pourtant pour elle de sortir sans son équipement. Gants, pantalon couvrant, bottes, gros manteau et surtout sa bulle.
1,2 milliards d’individus sont en situation de handicap, soit 15% de la population mondiale. Parmi eux, une immense majorité vit dans la pauvreté et n’a pas accès à ses droits fondamentaux : se déplacer, apprendre, travailler, se soigner, se cultiver, choisir son lieu de vie, fonder une famille. Pour beaucoup, il s’agit survivre et non de vivre.
Car la question du handicap, ici comme ailleurs, est une question de droits humains. L’ONU l’a d’ailleurs rappelé à la France en septembre 2021, à l’occasion d’une audition du comité des droits des personnes handicapées : notre pays a signé et ratifié une convention internationale des droits des personnes handicapées en 2010 mais ne la respecte pas et bafoue les droits de plus de 5 millions de nos concitoyens.
En effet, la loi de 2005, déjà insuffisante, a été détricotée par un gouvernement qui considère que la solidarité familiale doit primer sur la solidarité nationale. Rappelons que, pas plus tard que jeudi 2 décembre, la majorité a refusé envers et contre tous la déconjugalisation de l’AAH.
Les soignants étaient appelés à manifester samedi pour alerter sur les difficultés de l'hôpital public. Dans le cortège parisien, les professionnels racontent un quotidien fait de manque de moyens, aux conséquences désastreuses.
"Olivier Variant !", scandent les manifestants dans le cortège. Samedi 4 décembre, à l'appel de dizaines de collectifs, syndicats et organisations, des membres du personnel de l'hôpital public ont manifesté dans toute la France, notamment à Paris, pour "défendre le système de santé". Tous ont dénoncé le manque de personnel, les problèmes de rémunération et des conditions de travail dégradées. Ils ont lancé un cri d'alerte car ces problèmes ont été accentués par la crise du Covid-19, poussant l'hôpital public à un point de rupture.
Des conséquences dramatiques pour les patients
Bien qu'ils viennent de toute la France, le constat est le même pour les personnels : l'hôpital public est à l'os. Ils décrivent une situation qui devient dramatique. "Aujourd'hui, en France, il y a des morts parce qu'il n'y a plus de Smur", les structures mobiles d'urgence et de réanimation, s'écrie Christelle, infirmière-anesthésiste à l'hôpital du Bailleul (Sarthe).
"Je suis dans un endroit où il n'y a plus de Smur la nuit, depuis deux ans. C'est à pleurer !"
Christelle, infirmière-anesthésiste à l'hôpital du Bailleul (Sarthe)
Grève à l'hôpital, épuisement des magistrats, blues des enseignants... Les confessions et règlements de comptes s'accumulent sur les réseaux sociaux comme autant d'appels au secours émis par les travailleurs de la fonction publique.
Sur Twitter et d'autres réseaux, les employés des services publics qui partagent leur grogne sur la dégradation de leurs conditions de travail sont de plus en plus nombreux. Il s'agit de récits à la première personne, révélateurs des dysfonctionnements des institutions publiques, jusqu’à fédérer des mouvements de protestation autour d’eux.
parUn collectif Inter hôpitaux publié le 3 décembre 2021
TRIBUNE
Il y a deux ans, plus de 1 000 chefs de services avaient démissionné de leur poste pour protester contre la dégradation intense des conditions de travail. Ils appellent désormais à une mobilisation générale, ce samedi, pour un plan d’urgence pour l’hôpital public.
C’était un appel, lancé il y a deux ans, – que Libération avait relayé–, annonçant la démission prochaine de plus de 1 000 chefs de service en raison de la situation de crise que vivait le monde hospitalier. Une annonce historique. Jamais les médecins des hôpitaux n’avaient engagé un tel bras de fer pour protester contre les difficultés qui les assaillaient jour après jour. Deux ans plus tard, ils remontent au créneau, pour pointer un hôpital public qui s’effondre, faute de moyens suffisants mais aussi avec un personnel soignant et médical qui commencent à déserter ces lieux de soins. Et pourtant, le Ségur est passé par là. Et le Covid plane toujours, telle une menace supplémentaire. A l’appel du même Collectif Inter hospitaux, ils sont plusieurs centaines de chefs de service à repartir en lutte. Ils appellent ci-dessous à une mobilisation générale pour ce samedi 4 décembre. Et à un plan de toutes urgences. E.F.
Les soignants sont de retour dans la rue ce samedi pour réclamer un plan d’urgence, dans un contexte politique où les candidats tardent à s’emparer de la question des établissements publics de santé.
Assiste-t-on à une séquence inédite de la crise hospitalière ? Surmené depuis dix-huit mois par la lessiveuse Covid-19, menacé par une cinquième vague, piégé dans des dysfonctionnements enracinés de longue date, jamais l’hôpital public n’a semblé aussi proche de la rupture. Son personnel, toutes spécialités confondues, est au bord de l’implosion. Après les grandes mobilisations de 2019 et le mouvement post-première vague à l’été 2020, ces derniers retournent dans la rue ce samedi un peu partout en France, portés par 80 syndicats, collectifs, associations et partis politiques, pour appeler au secours et réclamer un «plan d’urgence» face à la «désintégration» de leur institution. Comme un élan de la dernière chance, une ultime lutte dans l’espoir d’être enfin entendus et d’imposer la santé comme thème central de l’agenda politique à l’heure de la campagne présidentielle. «Notre système s’effondre sous nos yeux et tout le monde regarde ailleurs, juge Yasmina Kettal, infirmière en addictologie dans un établissement de Seine-Saint-Denis et syndiquée à SUD. Quel chiffre, quel taux de fermetures de lits, quelle situation paraîtra assez ignoble pour qu’enfin, collectivement, on se pose la question de ce qu’on est en train de faire à notre hôpital ? Ce n’est pas une indignation de plus. On vit un moment clé qu’il faut renverser avant le point de non-retour. En croisant les doigts pour qu’il ne soit pas déjà franchi.»
DN = 1992 (Dr Edouard Zarifian et Joël Martinez, ex Directeur CHU Caen, condamné 355 000 € + 2 ans prison avec sursis)
Présidente : Claude Finkelstein (démission 2014 ?), ex patiente + Président d’honneur : Jacques Lombard (psykk), DN 1942
2 raisons :
1 - Manque de représentativité des usagers (loi du 24/4/1996)
2 - Concertations préalables aux lois avec usagers
2 réalisations
1 - Charte de l’usager (avec les CME)
2 – Livre blanc (avec UNAFAM et SMF)
1 semestriel pour les abonnés (arrêt 1ier semestre 2019, 10 numéros = Revue de la folie ordinaire + 1 lettre mensuelle pour les associations adhérentes
Colloques
Arrêté du 11/8/2006 (renouvelé en 2011) : Participations au CA (+qualité) des CHS + CDHP
Dans la jungle de notre sélection se croisent des cochons, des girafes, un loup mal dans sa peau, un chimpanzé timide… mais aussi un super-héros, un prof à part et une drôle de Blanche-Neige.
Dans la jungle de notre sélection se croisent des cochons, des girafes, un loup mal dans sa peau, un chimpanzé timide… mais aussi un super-héros, un prof à part et une drôle de Blanche-Neige.
« Du voyage » : hommage à ces profs magiciens
Tout le monde n’a pas grandi dans une caravane. Tout le monde n’a pas une mère aux sabots qui font clac-clac. Tout le monde ne se fait pas traiter de Manouche dans la cour de récré, comme Geronimo. Mais tout le monde a connu cela : un prof pas tout à fait comme les autres. Un qui comprend sans même qu’on parle, qui écoute et qui donne à écouter, qui ouvre des portes cadenassées. Le petit Geronimo le rencontre sous la forme de Monsieur Chouraud. Bien avant d’avoir terminé ce roman pour jeunes lecteurs, on a tous en tête le visage d’un ancien maître ou maîtresse inoubliable, un de « ces profs magiciens qui nous font voyager entre quatre murs », comme l’écrit Emmanuel Bourdier. Clara Georges
« Du voyage », d’Emmanuel Bourdier et Thomas Baas, Flammarion Jeunesse, 96 p. Dès 8 ans.
« Blaise, Isée et le Tue-Planète » : l’hymne à la nature préservée de Claude Ponti
Paris, France – Manque de moyens, démissions de personnels en cascade, vacances de plus en plus longues de postes médicaux et paramédicaux, fermeture de lits et désormais de blocs opératoires, urgences débordées…Comment mettre fin à la longue litanie des maux de l’hôpital public et éviter un « craquage » pur et simple, alors que, paradoxalement, les 1300 établissements publics ont réussi l’exploit d’accueillir 84% des hospitalisations de patients Covid-19 avec une grande réactivité et beaucoup d’inventivité début 2020 lors du démarrage fulgurant de l’épidémie de Covid-19 ?
parBenjamin Delille, envoyé spécial dans la Loire publié le 3 décembre 2021
En plein débat sur le crack à Paris, «Libération» s’est rendu dans le centre de Saint-Didier-sur-Rochefort où des usagers de drogue sont accueillis pour se soigner sur le temps long.
Rimbaud se prélasse sur la terrasse en bois, en attendant les rayons du soleil. Face à lui, les pentes boisées de Saint-Didier-sur-Rochefort (Loire) qu’il regarde entre deux toilettes d’un air nonchalant. Derrière, la communauté thérapeutique des Portes de l’imaginaire l’a adopté. «C’était un petit chaton quand les résidents l’ont trouvé. Il n’était même pas sevré, ils l’ont ramené en cachette»,se rappelle Sophie Darneix, la cheffe de service. Le courant est vite passé entre le chat et les anciens consommateurs de drogue. Son nom n’a d’ailleurs pas fait débat : le buste connu du poète est affiché partout, beau comme un astre, symbole d’une vie brûlée, logiquement repris par le centre Rimbaud, association spécialisée dans l’addictologie à l’origine de cette communauté. Créée en 2011 après un appel d’offres de l’agence régionale de santé qui la finance, cette structure peut accueillir jusqu’à vingt-cinq anciens usagers de drogue qui essaient de soigner leur addiction. En ce moment, Covid oblige, ils ne sont plus que quinze, mais ce ne sont pas les dossiers d’admission qui manquent.
Pour le premier adjoint d’Anne Hidalgo, le gouvernement se contredit sur le dossier du crack, partagé entre ambitions sécuritaires et mesures médico-sociales. Selon lui, la réponse doit être collective.
Deux mois qu’un mur de briques a été bâti à la va-vite entre la porte de la Villette et Pantin pour tenter d’empêcher la circulation des consommateurs de crack. Depuis fin septembre, le bras de fer entre la mairie de Paris et l’Etat est au point mort. Il y a bien eu l’annonce de la création «de nouveaux lieux dédiés à l’accueil et au repos […] soutenue par les services de l’Etat», puisla prolongation pour trois ans des structures expérimentales accueillant de la consommation de drogues. Mais depuis ? Pas grand-chose, déplore Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo.
Propos recueillis par Florent Georgesco Publié le 01 décembre 2021
L’historienne Enora Peronneau Saint-Jalmes a étudié les « crimes sexuels à la fin de l’Ancien Régime ». Son livre éclaire un pan important de l’histoire des femmes.
« Crimes sexuels et société à la fin de l’Ancien Régime », d’Enora Peronneau Saint-Jalmes, Perrin, 362 p.
Dans Crimes sexuels et société à la fin de l’Ancien Régime, Enora Peronneau Saint-Jalmes analyse trente et une affaires de violences sexuelles jugées autour d’Auxerre et Sens entre 1695 et 1780. Ce panorama unique d’une réalité méconnue, adapté d’une thèse soutenue en 2020, a valu à la jeune historienne – elle a 26 ans – de recevoir la première bourse Victor-Baubet, créée par les éditions Perrin en partenariat avec l’Ecole nationale des chartes, dont elle est issue.
Réclamée par les oppositions au nom de la « justice sociale », la mesure a été repoussée par la majorité, qui a évoqué des visées électoralistes.
L’Assemblée nationale a de nouveau dit non, jeudi 2 décembre dans la soirée, à une individualisation de l’allocation adultes handicapés (AAH), réclamée par les oppositions au nom de la « justice sociale », mais repoussée par la majorité, qui a évoqué des visées électoralistes.
Des évolutions majeures dans la prise en charge des patients entre asile et déshospitalisation au marché des solutions médicamenteuses, en passant par le développement de la e-santé mentale, la question des troubles psychiques constitue une véritable problématique économique, sociale et ...
Le sous-financement chronique que connait la psychiatrie publique depuis les années 1980 a conduit à des évolutions majeures au sein de la profession....
Par Élisabeth Roudinesco, historienne et psychanalyste
Avec un nouveau cycle de conférences consacré à la place des femmes dans l’histoire de la psychanalyse en France, la BnF invite à une réflexion sur l’apport de la psychanalyse à l’histoire de la libération des femmes au XXesiècle.