Comparés à la population générale, les sourds et
malentendants sont deux à trois fois plus nombreux à déclarer des violences
sexuelles subies au cours de la vie, des violences physiques ou verbales et
gestuelles subies au cours des 12 derniers
mois, des tentatives de suicide au cours de la vie et ils sont cinq fois plus
nombreux à déclarer des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois.
C’est la conclusion d’une étude du baromètre sourds et malentendants 2011-2012, rapportée dans le BEH du 15 décembre.
Dans un article récent (Après le suicide de la star, l’effet Werther), nous avons évoqué l’effet Werther où le suicide d’une célébrité peut entraîner, dans son sillage, celui d’anonymes par mimétisme de ce comportement fatal. Analogue au triste sort des moutons de Panurge, un tel effet en « copycat » existe aussi quand certains calquent leur propre comportement sur celui de leurs pairs, la «contagion » suicidaire venant alors de l’imitation d’un proche, et non d’une célébrité. Heureusement, l’effet inverse (la prévention du suicide par l’intervention des relations) peut toutefois nuancer ce danger de « propagation » en chaîne des conduites suicidaires.
François Gasser est parti de Capbreton pour rejoindre Paris, avec sa poubelle à roulettes… et son chien. - (Photo NR, Jérôme Dutac)
Parti à la mi-novembre de Capbreton, dans les Landes, où il
travaille dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes
(Ehpad), François Gasser a fait étape ce week-end à Blois, sur la route qui le
mène vers Paris et le ministère des Affaires sociales et de la Santé. Précision
importante : ce militant CGT effectue le voyage à pied, accompagné de son chien
Kooki… et d'une poubelle sur roulettes qui sert à transporter ses affaires et
son compagnon à quatre pattes lorsque celui-ci est fatigué.
Reste qu'au-delà de l'anecdote, François Gasser porte un message
relayé sur son chemin par ses camarades de la CGT, qui l'hébergent tour à tour.
Il s'agit de dénoncer les conditions de travail dans les Ehpad où le personnel
est soumis selon le syndicat à une injonction paradoxale.
Solliciter, d’un clic, l’avis éclairé d’un expert médical moyennant 295 euros ? Et ce sous l’égide d’un conseil scientifique où figurent, entre autre, Pierre-Louis Druais, président du Collège de la Médecine générale, Didier Sicard, ancien président du Comité d’éthique, Laurent Degos, ancien patron de la HAS, ou encore Claude Rambaud, présidente d’une association de patients.
John Harvey Kellogg, qui fit un usage sanitaire de méthodes holistiques en se focalisant particulièrement sur la nutrition, les lavements et l'exercice, est surtout connu pour avoir inventé les corn-flakes.
LE MONDE| ParOlivier Roy, politologue spécialiste de l’islam
La France en guerre ! Peut-être. Mais contre qui ou contre quoi ? Daech n’envoie pas des Syriens commettre des attentats en France pour dissuader le gouvernement français de le bombarder. Daech puise dans un réservoir de jeunes Français radicalisés qui, quoi qu’il arrive au Moyen-Orient, sont déjà entrés en dissidence et cherchent une cause, un label, un grand récit pour y apposer la signature sanglante de leur révolte personnelle. L’écrasement de Daech ne changera rien à cette révolte.
Le Syndicat des psychiatres d'exercice public (Spep) a tenu son assemblée générale les 9 et 10 décembre, avec des échanges placés sous le thème de "la psychiatrie publique de secteur dans les groupements hospitaliers de territoire" (GHT). Son président, Michel Triantafyllou, a annoncé àHospimediaque le syndicat a voté le 10 décembre une série de motions, notamment dans la perspective des GHT en 2016. Il a rappelé sa position "princeps" sur la nécessité de GHT spécifiques à la psychiatrie, tout en étant conscient qu'il ne devrait y en avoir au final, et au mieux, qu'une dizaine voire "une quinzaine au maximum", dans l'état actuel des connaissances sur les travaux des fédérations hospitalières en région (lire notre dossier ci-contre).
Riche existence, et même au-delà de son trépas, que celle de Guillaume de Harcigny (1310-1393), surtout connu pour avoir été le médecin de Charles VI dit Le Fol (ou le Bien-aimé selon ses contemporains) et cela, même si les soins qu’il prodigua pour traiter les troubles mentaux du roi de France ne durèrent que six semaines.
Il naît vers 1310 dans le bourg d’Harcigny près de Laon, soit 100 ans après les dernières tentatives de Croisade en Palestine. Le procès des Templiers fait rage (et le détail a peut-être son importance) ; quant à la Guerre de 100 ans, elle débutera vers 1337.
Laon est une ville ancienne qui comme Lyon fait référence au Dieu Lug des Celtes (Lugdunum – la citadelle, le mont de Lug). À l’époque carolingienne, la ville, lieu de résidence royale connut une certaine importance politique : elle sera une des principales villes de France sous Saint-Louis. La cité poursuivra son développement économique jusqu’au 12e siècle, une cathédrale y sera bâtie et un nombre non négligeable de chanoines deviendront papes et ceci n’est pas sans importance dans cette histoire.
Le centre Pompidou-Metz convie à une exploration artistique de la télépathie.
Après les clichés ectoplasmiques du couple d’excentriques Anna et Bernhard Blume affichés l’été dernier au centre Pompidou, à Paris, les forces de l’esprit conspirent cette fois du côté de l’annexe lorraine du musée. L’expo «Cosa mentale» invite à relire l’histoire de l’art moderne à l’aune de la télépathie, une proposition aussi technique que farfelue. Il y est question de la manière dont les découvertes scientifiques et la fascination pour l’occulte ont nourri les imaginaires artistiques du XXe siècle. Son titre est tiré de l’adage de Léonard de Vinci : «La peinture est chose mentale.» A ce sujet, pour qui se souvient des œuvres de Miró envisagées comme miroir de ses rêves, l’exemple que l’on connaît le mieux est sans doute celui des surréalistes, fascinés par les champs magnétiques et l’hypnose.
Alors que les néolibéraux démobilisent les salariés du privé en promouvant un modèle d’entreprise où celle-ci est réduite à satisfaire les actionnaires, il est temps d’offrir aux fonctionnaires un nouvel horizon : moins bureaucratique, plus soucieux d’associer les usagers.
Gloire aux riches et guerre au peuple, telle semble être la logique d’Emmanuel Macron. Après les chômeurs, le droit du travail protégeant les salariés du privé, c’est aux fonctionnaires qu’il s’en est pris. Les récents attentats ont mis en valeur le rôle irremplaçable des policiers, des pompiers et urgentistes, des enseignants aussi afin d’éclairer nos enfants. Mais il faut aller au-delà. C’est l’utilité économique même des fonctionnaires qui mérite d’être réhabilitée.
Les fonctionnaires sont productifs
Alors que la responsabilité d’un ministre est de favoriser le «vivre ensemble», Emmanuel Macron attise l’opposition entre «ceux du public» et «ceux du privé». A y réfléchir, nous sommes pourtant tous dans le même bateau. Loin de l’idée reçue sur le sujet, les fonctionnaires sont productifs. Leur valeur ajoutée (la contribution au PIB des administrations) s’est élevée à 360 milliards en 2014. C’est colossal, cela représente un tiers de celle des sociétés non financières (1 074 milliards). Cette production se retrouve en consommation de services publics individualisables (éducation, santé, culture… à hauteur de 53 %) ou collectifs (police, armée, justice, route… pour 47 %). La différence essentielle entre public et privé porte sur le mode de consommation. Les produits marchands sont vendus, tandis que les services publics sont accessibles gratuitement. On ne paie pas à l’entrée de l’école ou de l’hôpital. Libre d’accès, cette consommation n’est cependant pas gratuite au fond, elle doit être payée. C’est le rôle de l’impôt. L’impôt stricto sensu (on ne parle pas ici des cotisations sociales reversées aux ménages sous formes de retraites, d’allocations chômage) joue donc le même rôle que le prix du croissant pour un boulanger. Il permet de payer le travail productif du fonctionnaire.
LE MONDE | 14.12.2015Serge Hefez est psychiatre des hôpitaux et psychanalyste. Il collabore avec le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam.
Ma fille aînée, interne en médecine, prenait un pot au Carillon avec ses collègues de l’hôpital Saint-Louis, en cette belle soirée du 13 novembre. Trop nombreux pour s’attabler comme à leur habitude en terrasse, ils se sont résignés à s’asseoir au fond de la salle. Avoir la vie sauve a tenu, ce soir-là, à de menus détails. Après la fusillade, après avoir attendu la mort, recroquevillés sous cette table du fond décidément salutaire, se demandant dans quelle position ils pourraient le moins souffrir ou subir de moins terribles dommages, ils se sont trouvés face au charnier et ils ont tenté, avec les moyens du bord, de soigner les survivants, avant, comme nous tous, de trouver le temps de pleurer les morts.
L'importance de l'éducation thérapeutique du patient (ETP) devrait constituer un élément structurant du système de santé, selon le Haut Conseil de la santé publique. Dans un avis dédié, il réinterroge ses programmes sous plusieurs angles. Financement, animation, régime d'autorisation, labellisation... le tout en dix-huit recommandations.
Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) formule dix-huit recommandations pour faire évoluer les modalités stratégiques d'organisation, de suivi et de gouvernance de l'éducation thérapeutique du patient (ETP). Dans unavisvoté le 12 octobre et mis en ligne ce 10 décembre, l'organisme estime l'ETP comme "un élément important" dans la prise en charge des malades, particulièrement ceux atteints de maladies chroniques. Il salue le travail réalisé par les équipes actuelles pour développer cette démarche et les encourage. Ce qui ne l'empêche pas de réinterroger les programmes en place sous plusieurs angles.
Un chercheur abitibien a participé au développement d'un nouvel outil qui pourrait permettre de mieux comprendre la maladie d'Alzheimer ou la schizophrénie, par exemple. Le docteur Jean Théberge, originaire de Rouyn-Noranda, a participé à la réalisation d'une antenne de tête, à 32 canaux.
Il s'agit d'un casque, qui peut être placé sur la tête des patients lors d'un examen. Cet outil combine deux formes d'imagerie médicale.
Pierre-Janet. Au cours de ces derniers jours, les personnels de l’hôpital ont multiplié les déclarations de danger grave et imminent.
Au rythme d’un par jour. Comme ils l’avaient annoncé en fin de semaine passée, les salariés de l’hôpital Pierre-Janet ont usé de leur droit d’alerte à plusieurs reprises afin de dénoncer des carences en moyens humains, exposant, selon eux, personnels et patients à de multiples dangers. Ce sont précisément des déclarations « de danger grave et imminent » que les membres du CHSCT ont émis et transmis à la direction de l’établissement ainsi qu’à la Direccte et l’ARS.
Après avoir décrit les moyens et organisations des unités spécifiques Alzheimer en Ehpad, la Fondation Médéric Alzheimer reprend les données issues d'une enquête de 2014 pour construire une typologie de ces structures. En se basant sur les critères énoncés par les établissements pour caractériser ces unités, les auteurs les ont réparties en quatre groupes homogènes. Les conditions d'entrées et de sorties, de même que l'organisation et les pratiques ont également été prises en compte. Quatre priorités ont donc été identifiées : la prise en charge psychosociale ; un projet spécifique et global pour prendre en charge les troubles du comportement ; la fin de vie dans un environnement sécurisé ; l'accueil d'une population homogène et une place privilégiée pour les familles.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Pierre Jouannet, membre de l’Académie nationale de médecine.
Les gènes jouent un grand rôle dans notre vie. Avec beaucoup d’autres éléments, ils contribuent à nous façonner, à faire ce que nous sommes, et parfois même qui nous sommes. Le génome de l’être humain, comme celui de toutes les autres espèces vivantes, n’est pas stable, il est capable de s’adapter, d’évoluer au fil des générations. Parfois, ses altérations peuvent être responsables de dysfonctionnements ou de maladies graves chez les individus atteints mais aussi dans leur descendance.
Certains êtres vivants, comme les bactéries, ont mis en place des mécanismes moléculaires pour protéger et réparer leur ADN quand il est agressé. C’est l’analyse et la compréhension de ces mécanismes qui a conduit à mettre au point un outil moléculaire extraordinaire, Crispr-Cas9, capable de réparer ou de modifier l’ADN de toutes les espèces vivantes.
Depuis toujours, l’humain a cherché à influencer la production des végétaux ou des animaux qui l’entouraient y compris en modifiant leur patrimoine génétique, mais cela se faisait de manière artisanale, soit par croisement, soit en orientant la reproduction des espèces. Avec Crispr-Cas9, on change d’échelle, dans la mesure où il est possible de modifier « à volonté » la structure même de l’ADN. D’autres avaient déjà été essayées, mais la méthode Crispr-Cas9 est beaucoup plus efficace, moins difficile à mettre en œuvre et peu coûteuse. Elle permet aussi d’intervenir sur plusieurs gènes à la fois. Ses applications envisageables sont multiples dans tous les domaines de la biologie végétale, animale et humaine, ce qui explique le grand nombre de résultats scientifiques déjà publiés, à peine trois ans après la description de la méthode.
Contre quoi, contre qui se battent les guerriers de 15 ou 20 ans qui ont envahi les sagas littéraires à succès pour jeunes adultes et les écrans ? Tandis que s’achevait, avec les cinq chapitres de Twilight (2008-2012) et des films comme Les Ames vagabondes ou Sublimes créatures (2013), un raz de marée fleur bleue, le premier épisode de la tétralogie Hunger Games, sorti en mars 2012, inaugurait, pour le même public adolescent, une ère définitivement martiale. Dans des mondes de science-fiction soumis à des gouvernements autoritaires, de jeunes héros de la même génération que leurs spectateurs sont contraints d’apprendre à se battre pour défendre leurs libertés individuelles.
Trois ans plus tard, en ce douloureux automne 2015, la saga Hunger Games s’achève et, dans le monde réel, d’autres jeunes gens sont partis apprendre à manier les armes pour revenir tuer. Dans ce contexte effarant, le très grand succès de ces films interroge. Non qu’il faille être dupe des sirènes d’Hollywood au point d’y voir un fidèle miroir du monde, mais à l’heure où l’organisation Etat islamique, avec sa société de production Al-Furqan Media, travaille assidûment à parler propagande avec les grands effets du cinéma populaire, il est intéressant de revoir autrement ces films de science-fiction guerrière qui rassemblent le jeune public aux quatre coins du globe.