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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 2 mars 2018

En fin de vie, non au droit d’être suicidé par un professionnel de santé!

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03/03/2018

Dans la tribune publiée dans Le Monde par un collectif de 156 députés, il s’agit de mettre en œuvre non pas un droit au suicide, mais un droit d’être suicidé par un professionnel de santé. La République ne peut pas se décharger ainsi sur les soignants


Nous nous réjouissons que la question de la fin de vie mobilise l'attention de nombreux représentants parlementaires. Nous partageons pleinement leur constat initial: on continue à mal mourir en France. Mais nous ne partageons pas la solution proposée pour y remédier. Sous une forme certes habile, ces positions publiques traduisent une vision de la question de la fin de vie qui semblait déjà dépassée lors des débats de la loi du 2 février 2016, comme si ces débats n'avaient jamais eu lieu.
Les bases éthiques et politiques de la position exprimée par ce groupe de parlementaires reposent de fait sur la primauté de la volonté de l'individu sur toute autre considération. Cette approche libertarienne n'est cependant pas poussée au bout de sa logique. En effet, sans le dire explicitement, il s'agit de mettre en œuvre non pas un droit au suicide, mais un droit d'être suicidé par un professionnel de santé. Elle est directement inspirée de l'approche belge dont les dérives mériteraient une véritable enquête non partisane. Le texte n'évoque pas les solutions suisses (bénévolat d'assistance au suicide) ou de certains états américains (Kill-pill, pilule létale mise à disposition de malades incurables et dont seulement la moitié l'utilise in fine).

Une Bourbonnaise raconte le suicide assisté de son mari : "Il est parti en souriant"

La Montagne
03/03/2018 

Jeanne B. a accompagné son mari en Suisse où il a pu mettre fin à ses jours, le 18 janvier. « Leur histoire illustre un phénomène national », dit d’eux le délégué pour l'Allier de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité.
Atteint de trois cancers, au cerveau, aux poumons et aux intestins, André B., 87 ans, a choisi de refuser la radiothérapie et la chimiothérapie, comme l’autorise la révision de la loi Léonetti, promulguée le 2 février 2016.
Il voulait regagner son domicile, à Lurcy-Lévis où il est devenu résident de l’Ehpad, le 24 août 2017. « Mais plus les jours passaient, plus il s’affaiblissait. Il devenait très dépendant, il ne pouvait plus marcher puis il a perdu la vue. Il disait “je ne vis pas, je veux mourir”. Il le disait à plein de gens », se souvient Jeanne B. Son épouse l'a conduit en Suisse, le 18 janvier 2018.
« L’accueil a été chaleureux, hors du commun. Tout était prêt pour recevoir le malade. Sachant que cela se passe dans un endroit dédié, géré par l’association, et pas en milieu hospitalier. Café en arrivant. Déjeuner à midi. Cette réception ne ressemblait pas à un voyage vers la mort. André a ressenti un bien-être. »

mercredi 28 février 2018

L’inquiétante banalisation de la contention

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Les dérives se multiplient concernant la prise en charge des malades mentaux. Agnès Buzyn reste étonnamment en retrait.

Pour justifier les réformes de notre système hospitalier, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, met souvent en avant la question de «la pertinence des soins». Ce qui se passe actuellement dans la psychiatrie publique en est un triste exemple. Les révélations de la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté sur la psychiatrie au CHU de Saint-Etienne font suite aux traitements inhumains pointés à l’hôpital psychiatrique d’Amiens (lire Libération du 20 novembre 2017 ) ou encore aux révélations sur la situation de l’hôpital psychiatrique de Bourg-en-Bresse avec des patients enfermés pendant plusieurs années (lire Libération du 25 mars 2016 ).

Des «conditions indignes» au CHU de Saint-Etienne

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Manifestation à Paris, le 15 juin 2014, pour le respect et la dignité des personnes souffrant de troubles psychiques.
Manifestation à Paris, le 15 juin 2014, pour le respect et la dignité des personnes souffrant de troubles psychiques. Photo Albert Facelly


Patients attachés, isolement abusif… Une visite des contrôleurs généraux des lieux de privation de liberté début janvier a révélé des pratiques «honteuses» qui se faisaient pourtant au grand jour. Des recommandations ont été transmises au ministère de la Santé.

C’est une visite qui aurait dû être anodine, comme les contrôleurs généraux des lieux de privation de liberté en font régulièrement. Ils arrivent sans prévenir. Et regardent. La scène se passe au CHU de Saint-Etienne, entre le 8 et le 15 janvier dernier, le but étant de se pencher sur les conditions d’hospitalisation en psychiatrie. D’abord ils se rendent aux services des urgences, puis dans les services de psychiatrie. Ce qu’ils voient ? Ils n’en reviennent pas. Des patients sont attachés sur des brancards pendant plusieurs jours. «Des conditions indignes», voire honteuses. Dans les étages, en psychiatrie, les chambres d’isolement sont toujours remplies ; des patients sont maintenus en contention sans visite médicale et cela pendant des semaines - des pratiques d’isolement généralisées en contradiction absolue avec la réglementation.

Retour sur un parcours militant d'exercice des droits

Texte d'une intervention au colloque organisé par le collectif universitaire Contrast du 18 au 20 décembre 2017 sur les droits des personnes à l’épreuve des contraintes légales.
À titre préliminaire je pense qu’un retour en arrière s’impose. Que se passe-t-il dans les établissements psychiatriques ou sur les secteurs psychiatriques il y a une trentaine d’années au moment où la législation sur la sectorisation psychiatrique de décembre 1985 rebaptisait les anciens « dispensaires d’hygiène mentale », en « centres médico psychologique (CMP) », le tout sous l’empire de la vieille loi du 30 juin 1838 sur l’enfermement des aliénés ?
Je me permets de citer Me Corinne Vaillant, avocate au barreau de Paris, qui a participé à partir de 1984, avec Philippe Bernardet (sociologue, dirigeant historique du Groupe information asiles GIA, décédé en 2007), au travail pionnier qui consistait en faire naître de la jurisprudence sur le terrain de l’internement psychiatrique arbitraire alors qu’il n’y en avait pratiquement pas et que le droit était muet sur cette question. Il s’agissait au long de ces années 1980 à 2000 de faire en sorte que s’affirme un droit positif en faveur des personnes basculées en internement psychiatrique mais aussi dans un parcours de contrainte aux soins psychiatriques tantôt en dehors des murs des hôpitaux psychiatriques, tantôt dans les murs, selon le bon vouloir de psychiatres des hôpitaux, comme de l’administration préfectorale, mais aussi des parquets ou des juridictions dans le cas des procédures judiciaires se concluant par des déclarations d’irresponsabilité pénale psychiatriques au titre de l’article 64 du code pénal.
Corinne Vaillant, l’Information psychiatrique, vol. 87, n° 10, décembre 2011 : l’intervention du juge des libertés depuis la loi du 5 juillet 2011 : les premiers obstacles rencontrés.
« Lorsque j’ai commencé exercer [en 1984], l’avocat ne rentrait pas dans un hôpital psychiatrique. Il y était un intrus, le droit n’avait pas sa place à l’hôpital où il était tout simplement inconcevable de penser l’hospitalisation sous contrainte comme une privation de liberté. Ce n’était qu’une mesure de soins dans l’intérêt du malade que seul le psychiatre était en mesure de décider et d’apprécier afin de le soigner. Dans le même temps le malade mental privé de liberté était un intrus dans l’institution judiciaire. L’intervention du juge judiciaire pour contrôler la régularité de la privation de liberté personne hospitalisée sans son consentement est une avancée considérable permettant aux plus faibles d’entre nous de bénéficier des mêmes droits que tout justiciable dans la même situation. Toutefois ce droit pour être efficace et effectif doit être accompagné de garanties qui ne sont pas à ce jour  ancrées dans les esprits et dans les faits, qu’il s’agisse du droit à l’information sur ses droits, de l’accès à l’avocat, ou d’un contrôle effectif par le juge. Chacun doit donc œuvrer pour que ce recours ne soit pas qu’une étape formelle, l’hospitalisation libre devant demeurer la règle et être toujours privilégiée. ».

Une vie de mensonges

LES PIEDS SUR TERRE par Sonia Kronlund
28/02/2018
30 MIN

Ludovic a passé son enfance et son adolescence confronté aux secrets des adultes qui l’entouraient. Sa mère disparue, sa sœur éloignée de lui : il lui faut des années pour faire la lumière sur les zones d'ombre de son enfance.

Photos de famille, souvenirs d'enfance : Ludovic a longtemps cherché la vérité de son passé ...
Photos de famille, souvenirs d'enfance : Ludovic a longtemps cherché la vérité de son passé ... Crédits : catscandotcom -Getty
Je dois vérifier : si on disait la vérité aux enfants, est-ce que ça n’est pas mieux ?
Jamais à sa place, toujours en quête de ses origines, Ludovic finit par retrouver la famille de son père biologique, avant d’en être une nouvelle fois brutalement écarté. Aujourd'hui, devenu lui-même père de famille, il revient sur les tromperies et les silences qui ont terni son enfance. 

Euthanasie : « Il ­convient de donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps »

Dans une tribune au « Monde », un collectif de 156 députés, essentiellement issus de la majorité, appelle à mieux encadrer les droits et la liberté de mourir des personnes en fin de vie.

LE MONDE  | Par 

Une femme lors d’un manifestation pour l’euthanasie, à Pau, le 11 juin 2014.
Une femme lors d’un manifestation pour l’euthanasie, à Pau, le 11 juin 2014. NICOLAS TUCAT / AFP

Tribune. « On ne meurt pas bien en France. » Aujourd’hui, l’offre de soins palliatifs ne satisfait pas à la multiplicité des situations individuelles et des souffrances des personnes en fin de vie. Des souffrances accentuées par l’impossibilité pour chacun de « choisir sa fin de vie ».

Si quelques progrès ont été enregistrés avec la loi Claeys-Leonetti, force est de constater que celle-ci n’a pas permis d’introduire d’innovations significatives. Il s’est surtout agi de transcrire dans la loi ce qui était déjà acquis par voie réglementaire. Le problème actuel est qu’il manque – et c’est crucial ! – une liberté, un droit au choix. Attendre une évaluation des textes législatifs antérieurs avant de créer un nouveau droit aux malades en fin de vie aurait-il dès lors un sens ? Non ! Quand une lacune est identifiée, elle doit être comblée sans délai.
D’ailleurs, les Français apportent trois preuves de leur désir impatient de l’introduction de ce progrès humaniste. Dans un très récent sondage, réalisé par l’IFOP pour La Croix et le Forum européen de bioéthique, 89 % considèrent important de légaliser l’euthanasie et/ou le suicide assisté. Seulement 11 % des personnes interrogées se satisfont de la législation actuelle. En ce domaine, comme généralement dans les diverses questions de bioéthique, nos concitoyens sont plus avancés et plus en phase avec le progrès que certains responsables, qui apparaissent plus conservateurs ou frileux.

Mai 68 s’affiche sur les murs des Beaux-Arts

Une exposition relate cette période de l’histoire où art et luttes sociales et politiques furent mêlés.

LE MONDE | Par 

« American Interior » (1968), d’Erro (Gudmundsson Guomundur, dit), huile sur toile, 150 x 195 cm.
« American Interior » (1968), d’Erro (Gudmundsson Guomundur, dit), huile sur toile, 150 x 195 cm. FONDATION GANDUR POUR L’ART, GENÈVE/PHOTOGRAPHIE : ANDRÉ MORAIN

C’était inévitable : le cinquantenaire des événements de 1968 va être l’occasion de commémorations multiples. Une des premières à ouvrir le bal, comme elle le fit à l’époque, est l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. C’est en son sein que furent créées les fameuses affiches qui fleurissaient à l’époque sur les murs de la capitale et titillaient le pouvoir en place. Fameuses, mais mal connues : l’exposition « Images en lutte » le démontre en en faisant un accrochage presque exhaustif, du célèbre « La chienlit, c’est lui ! », avec une silhouette du général de Gaulle qui a tout de la marionnette, et d’autres, plus confidentielles. Voire inédites, puisque bon nombre de projets ne furent pas imprimés : un comité décidait chaque soir de celle qui passerait à l’atelier de ­ sérigraphie qui, sous la houlette de Guy de Rougemont, exécutait les tirages durant la nuit. Les ­affiches refusées sont là, comme les autres. Leurs auteurs sont, pour l’essentiel et par leur volonté réitérée, anonymes.

Mais l’exposition va plus loin que cette simple évocation. De par sa tranche chronologique – 1968-1974 –, qui déjà peut surprendre. Ces dates se justifient, ­disent Philippe Artières et Eric de Chassey, les commissaires, par le lieu qui l’accueille : l’Ecole des Beaux-Arts a connu deux grandes descentes de police. La première en juin 1968 (à 4 heures du matin), pour évacuer « l’atelier populaire » qui produisait les affiches appelant aux luttes, la seconde en février 1974, date à laquelle les ­forces de l’ordre mirent fin aux ­assemblées générales hebdomadaires que les mouvements féministes et homosexuels y tenaient depuis 1971.

Théâtre : le Coran expliqué aux adolescents

Le spectacle de Selman Reda, joué début février dans un collège marseillais, remonte aux prémices du livre sacré.

LE MONDE  | Par 


« Ne laisse personne te voler les mots », de et avec Selman Reda, au Théâtre Joliette, à Marseille.
« Ne laisse personne te voler les mots », de et avec Selman Reda, au Théâtre Joliette, à Marseille. SIGRUN SAUERZAPFE


Sa voix chaude et ses mains sont celles d’un conteur, enrobant d’arabesques des phrases distillées avec lenteur et poésie. Mais le spectacle de Selman Reda n’a rien d’une fable. Ne laisse personne te voler les mots, monologue très personnel que l’acteur marseillais a écrit et déjà joué plus d’une vingtaine de fois depuis décembre 2017 dans les théâtres, collèges et lycées de sa région, brasse des thèmes contemporains, sensibles et inflammables. L’interprétation du Coran, les dérives qu’elle engendre et, mais aussi, en toile de fond, la façon dont on peut vivre l’islam dans une France laïque et républicaine, profondément traumatisée par les attentats terroristes. Selman Reda a 40 ans. Il est né dans le Rif marocain mais vit en France depuis ses 4 ans. Silhouette svelte, tête rasée et sourire pacifique, il a basculé tardivement dans le théâtre.

mardi 27 février 2018

Vers une réforme de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés

Le document de travail remis, jeudi 15 février, par le gouvernement aux partenaires sociaux propose quelques pistes de réflexion. Syndicats et associations mettent en avant la nécessité de favoriser le maintien dans l’emploi.

LE MONDE  | Par 

Réunissant les syndicats d’employeurs et de salariés autour de la table, le gouvernement a lancé, jeudi 15 février, une concertation destinée à réformer la politique de l’emploi en faveur des personnes handicapées. Premier volet : la révision de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH) dans les secteurs public et privé. Autrement dit, la refonte de la politique des « quotas ». Ce sont principalement les pistes du rapport de l’Igas (lien vers PDF) qui sont sur la table des négociations.

Des conférences catholiques sur « l’accompagnement » des homosexuels indignent des associations LGBT

SOS homophobie et le mouvement LGBT chrétien David et Jonathan ont annoncé par communiqué avoir saisi la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.

Le Monde.fr avec AFP 

L’évêché de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) a suscité l’indignation d’associations LGBT par sa décision d’organiser des conférences publiques sur « l’accompagnement des personnes à tendance homosexuelle », en liaison avec un groupe catholique américain ultraconservateur qui prône la chasteté pour les homosexuels.


Le 7 mars à Bayonne et le 8 mars à Pau sont en effet organisées des conférences, animées par l’abbé Louis-Marie Guitton, délégué épiscopal pour la famille du diocèse de Fréjus-Toulon et aumônier national de l’association Courage.

Les hôpitaux publics craignent l’asphyxie après l’annonce de la baisse des tarifs

Après l’annonce, lundi, d’une baisse de 1,2 % des tarifs en 2018, les établissements de santé vont devoir chercher de nouvelles sources d’économies.

LE MONDE  | Par 

A l’hôpital Ambroise-Paré de Marseille, en mars 2008.
A l’hôpital Ambroise-Paré de Marseille, en mars 2008. JEAN-PAUL PELISSIER / REUTERS

La pression va encore monter d’un cran dans un secteur hospitalier déjà chauffé à blanc. Quelques jours après avoir promis une « réforme globale » du système de santé, et notamment du financement des hôpitaux publics, le gouvernement a annoncé, lundi 26 février, une baisse de 1,2 % de leurs tarifs en 2018 (un peu plus de la moitié, 0,7 %, sera restitué si l’objectif national de dépenses d’Assurance-maladie est tenu en fin d’année). Un coup de rabot budgétaire certes plus modéré qu’en 2017 (– 1,6 %), mais qui va de nouveau contraindre les établissements de santé à chercher de nouvelles sources d’économies et à réaliser encore plus d’actes, pour tenter de maintenir leur équilibre budgétaire.

Le CH Sainte-Anne ouvre un centre expert référent des troubles du comportement alimentaire

En lien avec le groupement hospitalier de territoire (GHT) Paris-psychiatrie et neurosciences, le CH Sainte-Anne (14e arrondissement) a annoncé mi-février par communiqué l'ouverture en Île-de-France d'un premier centre expert référent des troubles du comportement alimentaire (TCA). Ce dernier est situé au sein de la clinique des maladies mentales et de l'encéphale. Objectif affiché : "accélérer la reconnaissance" des TCA et dès lors "engager un processus thérapeutique précoce, donc plus efficace". La clinique gère actuellement un tiers de l'activité TCA en Île‐de‐France grâce à ses onze médecins spécialisés, quatorze thérapeutes et à son équipe de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) orientée à 80% TCA.

LE VIEUX PAVILLON DE PSYCHIATRIE VA ÊTRE DÉTRUIT

Auteur(s) : Philippe Guinet, infirmier


Le vieux pavillon de psychiatrie va être détruit

Inadapté aux exigences sanitaires et hôtelières, le vieux pavillon de psychiatrie va être détruit. Mais perdre les murs, c’est aussi perdre une vie de liens quasi familiaux et un peu d’âme… Un projet photographique vise à garder vivante la mémoire du lieu.
Avant démolition d’un vieux bâtiment de psychiatrie, deux soignantes proposent de réaliser un travail photographique, pour garder trace de ce lieu témoin d’une psychiatrie d’un autre âge. 

(D)Oser la relation en psychiatrie : vers une juste présence ?



 Argumentaire 
La relation de soin est souvent pensée à partir de la notion de distance. Paradoxe ? Avant même la rencontre avec le patient, le « bon professionnel » doit en effet savoir garder ses distances et gérer ses émotions ! La relation apparaît ainsi comme une pratique à risque qui implique de se protéger (ou de protéger le patient).
Mais peut-on soigner sans engager une part de soi-même ? Ce qui apaise et contient n’est-ce pas justement la présence ? Etre là, pour accueillir la souffrance morale, le délire, l’angoisse mais aussi les joies du quotidien. Juste une présence. Entre homéopathie et overdose, comment oser et doser cette proximité au cœur du soin ? Comment redonner la primauté à la relation alors que les soignants déplorent la perte de sens de leur engagement ?

« Nonna Irma » ne se doutait pas qu’elle allait devenir une star en Italie… à 93 ans

Une nonagénaire de Vénétie, qui est partie pour trois semaines de bénévolat dans un orphelinat au Kenya, est devenue le symbole de l’altruisme.

LE MONDE  | Par 

« Nonna Irma », une grand-mère italienne bénévole dans un orphelinat au Kenya.
« Nonna Irma », une grand-mère italienne bénévole dans un orphelinat au Kenya. Facebook d'Elisa Coltro
Il aura suffi de cinq lignes, postées sur Facebook avec deux photos par sa petite-fille, pour que « Mamy Irma » devienne une source d’inspiration pour une bonne partie des Italiens.
Une main tirant une petite valise rouge, l’autre s’appuyant sur sa canne, cette vieille dame est partie lundi 19 février pour réaliser trois semaines de bénévolat dans un orphelinat au Kenya. Du haut de ses 93 printemps, elle s’est rendue à plus de 5 000 kilomètres de sa Vénétie pour aider son prochain. Emue, sa fille lui a donc demandé de prendre la pose dans l’aéroport avant d’embarquer dans l’avion, et sa petite-fille, Elisa Coltro, a posté le message suivant :
« Voici ma grand-mère Irma ❤️, une petite jeune de 93 ans qui est partie pour le Kenya cette nuit. Pas pour un village touristique où elle serait servie et honorée, mais pour aller dans un village d’enfants, dans un orphelinatJe vous la montre parce que je pense que nous devrions tous garder un peu d’inconscience pour vivre et non pour survivre. Regardez-la, mais qui peut l’arrêter ? Je l’aime. »
En l’espace d’une semaine, le message a été partagé plus de 19 000 fois, liké près de 66 000 fois, et a suscité des centaines de commentaires enthousiastes. La presse italienne a, elle aussi, craqué en tombant sur la belle histoire de « Mamy Irma ».


Philosopher avec Hitchcock (2/4) Sueurs froides

LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE par Adèle Van Reeth
27/02/2018

"Féérie psychologique, presque de la nécrophilie" tels sont les termes d'Hitchcock pour décrire la troublante histoire de Sueurs Froides (Vertigo).
James Stewart (Det. John 'Scottie' Ferguson) et Kim Novak (Madeleine Elster/Judy Barton ) dans Vertigo
James Stewart (Det. John 'Scottie' Ferguson) et Kim Novak (Madeleine Elster/Judy Barton ) dans Vertigo Crédits : Silver Screen Collection - Getty
Si l'intrigue nous est dévoilée au coeur du film, alors pourquoi sommes-nous tenus jusqu'au bout par un si profond vertige? Laurent van Eynde décortique pour nous les plans de profils de Kim Novak, les apparitions du Golden Gate Bridge et les mille secrets qui font ce chef d'oeuvre du cinéma.

Neuilly-sur-Marne : Ville Evrard fête ses 150 ans et s’offre une deuxième vie

Sébastien Thomas S.T.|27 février 2018





Neuilly-sur-Marne, le 21 février. L’asile, classé, sera transformé. Des logements seront aménagés dans ce bâtiment vieux de 150 ans.LP/Sébastien Thomas

L’hôpital psychiatrique entame sa mue en vendant une partie de son patrimoine foncier. 2 000 logements devraient y voir le jour d’ici à 2023


L’établissement public de santé Ville-Evrard, à Neuilly-sur-Marne fête cette année ses 150 ans d’existence. Durant toute l’année, plusieurs cycles de conférences, des expositions et des visites sont programmées.
Mais surtout, 2018 marque un changement dans l’organisation de l’établissement puisque la direction vient de vendre près d’un quart de son patrimoine foncier à un promoteur.
Avec près de 110 ha, Ville Evrard est l’un des plus gros propriétaires fonciers de la Seine-Saint-Denis. Un trésor non négligeable situé à moins de 15 km de Paris. Mais une partie importante des bâtiments n’est plus occupée. Avec le progrès de la psychiatrie, dans les années 1970, l’activité du site s’est réduite en permettant aux patients de vivre chez eux.

Limoges : une équipe psychiatrique mobile pour faciliter l'accès aux soins des personnes âgées

Limoges : une équipe psychiatrique mobile pour faciliter l'accès aux soins des personnes âgées | AgeVillage

Pour faciliter l’accès aux soins des personnes âgées souffrant de troubles psychiques, le centre hospitalier Esquirol, à Limoges, a mis en place une équipe de professionnels qui se déplace sur les lieux où vivent les personnes. Elle peut être sollicitée par les professionnels de santé, mais aussi les aidants. Explications.
Limoges : une équipe psychiatrique mobile pour faciliter l'accès aux soins des personnes âgées | AgeVillage
Emespa, pour Equipe mobile d’évaluation et de suivi de la personne âgée, est constituée d’infirmiers, de psychiatres, d’un cadre de santé et d’un psychologue.

Elle peut intervenir à domicile ou en établissement (Ehpad).


Audition du CRPA par la DGOS et le groupe de travail sur les soins sans consentement

Audition du CRPA le 30 janvier 2018 par le groupe de travail sur la limitation et l’encadrement du recours aux soins sans consentement et aux pratiques de contention et d’isolement, DGOS, ministère des solidarités et de la santé.
[...] Mesdames, messieurs,
A l’occasion de notre audition par votre groupe de travail notre association entend faire valoir un certain nombre de propositions alternatives destinées à éviter des hospitalisations psychiatriques sans consentement. Nous vous faisons également part de nos principales objections à l’encontre du système psychiatrique français actuel en ce que celui-ci selon nous est d’essence féodale et paternaliste, ce qui en fait un système totalitaire. Nous pensons qu’il y a une réelle nécessité de faire évoluer ce système pour qu’il soit plus respectueux qu’il ne l’est des droits fondamentaux des personnes psychiatrisées.

A Bordeaux, un lycée pour apprendre en cassant les codes

A l’occasion de nos conférences O21/ s’orienter au 21e siècle à Bordeaux, les 2 et 3 mars, reportage au lycée Edgar Morin, qui expérimente les pédagogies alternatives en plaçant l’élève au cœur de la démarche d’enseignement.

LE MONDE  | Par 

Séance de « bonjour » pour des élèves du lycée Edgar Morin, à Bordeaux, au sein de l’espace de coworking de Darwin, lieu alternatif.
Séance de « bonjour » pour des élèves du lycée Edgar Morin, à Bordeaux, au sein de l’espace de coworking de Darwin, lieu alternatif. Eugénie Baccot/Divergence pour "Le Monde"

Elle va croire qu’on ne travaille pas, la journaliste. Mais ne vous inquiétez pas, on travaille, hein ! », nous lance Elsa, visage poupon, 16 ans. De fait, le profane pourrait en douter en découvrant au petit matin cette vingtaine d’adolescents dessinant un cercle allègre et anarchique devant le stand fromagerie de l’épicerie bio de Darwin – lieu alternatif emblématique de la rive droite de Bordeaux. Rien de plus commun, en revanche, pour ces élèves du lycée Edgar Morin (le LEM), établissement privé hors contrat ouvert en 2016.

Ils partagent leur quotidien avec les entrepreneurs sociaux et les associations installés sur le site de cette ancienne caserne dévolue à la coopération économique et à la transition écologique. Et ils y appliquent l’esprit du lieu à la lettre : s’amuser et inventer de nouvelles façons d’apprendre, sans salle de classe attribuée. Dans les deux classes du LEM, la mixité est reine : enfants d’ouvriers ou de chefs de clinique, certains souffrant de troubles « dys », quelques autistes Asperger et autres décrocheurs, mais aussi une majorité de « bons élèves » sans difficultés dans le système classique. « Tout est question d’alchimie et d’inclusion », précise Nathalie Bois-Huyghe, fondatrice de ce lycée tout en mouvement, anthropologue et psychopédagogue. « Nous n’avons pas vocation à devenir l’école des enfants atypiques. »