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« Le divan du monde ». Dans cette chronique, la psychanalyste s’appuie sur vos témoignages et questionnements pour décrypter comment l’état du monde percute nos vies intimes.
Il fut un temps où être parent suscitait sans doute moins d’inquiétudes : celui où l’enfant était encore considéré comme un petit être « pas fini », dont on pensait le corps insensible à la douleur, et le psychisme, comme les chagrins, aussi réduits que sa taille.
On pouvait alors, sûr de son bon droit, lui inculquer les bons principes par tous les moyens, y compris les plus violents : c’était « pour son bien » ; et se contenter de répondre à ses « pourquoi ? » angoissés, par des « parce que ! » excédés. Et même lui intimer le silence : il parlerait quand il serait grand.
Et puis, tout a changé : on a découvert la complexité du psychisme de l’enfant et la façon dont il conditionne ce que sera sa vie adulte ; et ouvert de ce fait une nouvelle ère. Celle d’un enfant, personne à part entière, qui pense, ressent et souffre ; et, pour ses parents, celle d’une responsabilité qui accroît encore la difficulté de leur tâche.