par Eric Favereau et photo Cyril Zannettacci. Vu publié le 21 avril 2021
Expert à la Haute Autorité de santé, l’immunologue spécialiste des vaccins fait aussi face aux troubles autistiques qui touchent l’un de ses enfants.
Il a un côté adolescent, des cheveux grisonnants en bataille, le visage un peu perdu d’un marin rentrant du Vendée Globe, un regard parfois fatigué, une façon calme de vous répondre. Qui pourrait deviner qu’il est aussi chanteur lyrique avant d’être cet expert des vaccins que l’on sollicite souvent dans les médias ?
Ces mois-ci, Jean-Daniel Lelièvre ne chante plus. Il n’arrête pas. Il a encore dû plancher sur le vaccin AstraZeneca et le problème de la deuxième dose pour les moins de 55 ans. Cette population est la plus à risque de faire une thrombose – même si la probabilité est infime – et ce vaccin ne leur est désormais plus administré. «On sait qu’une seule dose de vaccin n’est pas suffisante pour assurer une immunité au long cours. Il a donc été décidé d’utiliser un autre type de vaccin pour la seconde dose, cette fois à ARN.» Voilà. Il est plus clair que la Haute Autorité de santé, qui, au début des interrogations sur AstraZeneca, a pu afficher un «circulez il n’y a rien à voir !» très français. Lui veut expliquer. «C’est mon boulot, je ne suis pas là pour donner des ordres. Les gens sont assez grands. Je suis là pour informer.»