Propagation, mortalité, impact du confinement... Si « tous les modèles sont faux, certains sont utiles », disent les statisticiens, qui disposent d’outils pour anticiper la suite de la pandémie.
Combien de morts du Covid-19 ? Combien d’hospitalisés en réanimation ? Combien de temps le confinement durera-t-il ? Autant de questions brûlantes auxquelles s’attaque la science de la modélisation… avec difficulté.
Le 12 mars, face aux prédictions d’une submersion du système hospitalier avancées par une équipe anglaise de l’Imperial College (Londres), la France s’est engagée dans une stratégie de confinement poussé. « Les modèles sont un signal parmi d’autres. La situation italienne, mais aussi toutes les connaissances accumulées sur des épidémies précédentes allaient dans le sens de cette décision pour soulager le système de santé », relativise Simon Cauchemez, chercheur à l’Institut Pasteur, spécialiste en modélisation et membre du conseil scientifique Covid-19 mis en place par le gouvernement.
Il n’y avait en effet pas besoin du modèle anglais pour être inquiet. Un « vieux » modèle des années 1930 et les premières données chinoises sur le nouveau coronavirus fournissent assez vite aux spécialistes des estimations d’au moins 50 % de personnes infectées au pic de l’épidémie, et donc plus de 300 000 morts en France avec une hypothèse de seulement 1 % de létalité due au virus.