Les élus ont auditionné les distributeurs d’antidouleurs qui ont inondé le pays de leurs produits addictifs.
S’ils ne sont pas tous satisfaits des budgets consacrés à la lutte contre la crise sanitaire qui ravage le pays, les élus américains semblent en revanche unanimement déterminés à remonter la chaîne des responsabilités ayant mené à l’explosion du nombre d’overdoses liées aux antidouleurs. Mardi 8 mai, durant trois heures, une commission de la Chambre des représentants a questionné, parfois durement, les dirigeants de cinq des plus grands distributeurs de médicaments du pays, responsables, selon eux, d’avoir fourni durant des années des quantités excessives d’opiacés aux pharmacies de certains Etats. Alors que les plaintes se multiplient à travers le pays contre les fabricants et les distributeurs d’antidouleurs, certains d’entre eux ont déjà dû payer de fortes amendes.
« Aujourd’hui, 115 personnes vont mourir d’une overdose due aux antidouleurs », a relevé en préambule l’un des membres de la commission, Greg Walden, un élu républicain de l’Oregon. En tant que distributeurs, « vous êtes en première ligne dans cette crise », a-t-il ajouté. En 2016, plus de 42 000 personnes ont succombé à une overdose d’opioïdes, en grande partie obtenus sur prescription médicale, une hausse de 28 % par rapport à l’année précédente. Et, selon les experts, l’année 2017 devrait être aussi sombre avec, en outre, une augmentation des morts liées aux opioïdes de synthèse.