![](https://www.cairn.info/vign_rev/ETHN/ETHN_161_L204.jpg)
À
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
À
Publié le
Face à l’admission dans les hôpitaux de patients Covid non vaccinés, des soignants s’agacent de devoir les prioriser en déprogrammant des soins et traitements pour des patients dans le besoin. Une lassitude exacerbée par un système médical au bord de la rupture.
Une médecin se repose dans l’unité de soins intensifs dédiée aux patients atteints de Covid-19 à l’hôpital de Colmar, en France, le 15 décembre 2021. Photo d’illustration. | YVES HERMAN / REUTERS
Face à la hausse des hospitalisations dans un système médical éreinté, des soignants sur le pont depuis le début de la pandémie témoignent de plus en plus de leur agacement et de leur colère face à une situation qui pourrait être moins pénible, selon eux, sans l’admission croissante des patients Covid. Un sentiment d’autant plus amer pour les soignants qui rapportent que bon nombre de patients hospitalisés pour le Covid-19 ne sont pas vaccinés.
Au Centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard, près de 250 personnes sont servies dans leurs chambres. (Antoine Merlet/Libération)
Chevelures neige et vestes blanches assorties, les chefs se tiennent bien droits côte à côte, comme «un vieux couple», blaguent-ils. L’un est étoilé, l’autre a turbiné près de quarante ans en restauration collective. Christian Têtedoie et Francis Brives ont en commun d’avoir servi un nombre incalculable de repas et cet œil attentif sur les bacs qui se vident à mesure que les mangeurs défilent. Quel plat part en premier, lequel mettre en avant s’il semble boudé ? Au Centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard de Lyon, les gestes restent précautionneux même quand il s’agit de remplir une barquette jetable.
Par Camille Stromboni Publié le 30 décembre 2021
Le Covid-19 a mis en lumière les maux des établissements de santé. Ils prennent leur source dans plus de vingt ans de réformes, de droite comme de gauche, avec un objectif de réduction des coûts.
Comme un « élastique » : on peut tirer dessus encore et encore, mais, quand on atteint le point de rupture, c’est trop tard. La version imagée, dans la bouche d’un médecin, de « l’effondrement » de l’hôpital public raconte le sentiment d’une partie de la communauté soignante. Cela fait longtemps qu’on tire sur « l’élastique » à l’hôpital. Sous le feu des projecteurs depuis le déferlement de l’épidémie de Covid-19 en mars 2020, les établissements de santé ont été mis à rude épreuve par deux années à faire front en première ligne pour prendre en charge les malades du virus. Mais la crise n’a fait qu’accentuer, ou donner à voir au plus grand nombre, des maux déjà bien présents, ne cesse-t-on de répéter dans les rangs des soignants.
par Patrick Pessaux, Professeur des Universités, Praticien Hospitalier. Chef de Service de Chirurgie Viscérale et Digestive, Université de Strasbourg, Nouvel Hôpital Civil. Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. Président de l’Association Française de Chirurgie. Président du Collectif d’EcoResponsabilité En Santé (CERES)
publié le 30 décembre 2021
Rassemblement le 10 décembre devant le Nouvel Hôpital civil à Strasbourg, pour protester contre les conditions de travail et le manque de moyens. (Patrick Hertzog/AFP)
Selon une étude préliminaire réalisée en Afrique du Sud et en laboratoire, les anticorps produits lors d’une infection par le variant Omicron du Sars-CoV-2 protégeraient ensuite contre le Delta. Un résultat encourageant si Omicron devient dominant dans le monde réel.
publié le 29.12.21
publié le29.12.21
Dans le cadre de la 3ème circulaire de la campagne tarifaire et budgétaire des établissements de santé pour 2021, une enveloppe de 40 millions d’€ dédiée à la psychiatrie est allouée pour accompagner des appels à projets nationaux dont les jurys, indépendants, se sont tenus fin novembre. Cet engagement financier traduit les engagements ministériels déclinés dans les feuilles de route « Psychiatrie et santé mentale » et « 1000 premiers jours », réaffirmés lors des récentes assises nationales de la santé mentale et de la psychiatrie
Dans le cadre de la 3ème circulaire de la campagne tarifaire et budgétaire des établissements de santé pour 2021, une enveloppe de 40 millions d’€ dédiée à la psychiatrie est allouée pour accompagner des appels à projets nationaux dont les jurys, indépendants, se sont tenus fin novembre. Cet engagement financier traduit les engagements ministériels déclinés dans les feuilles de route « Psychiatrie et santé mentale » et « 1000 premiers jours », réaffirmés lors des récentes assises nationales de la santé mentale et de la psychiatrie.
Ainsi, 30 millions d’€ de crédits pérennes sont spécifiquement dédiés au renforcement de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (PEA) et à la psychiatrie périnatale (PPN) et financeront 87 projets sur l’ensemble du territoire national :
• 63 projets sur l’offre de PEA pour un montant de 20 millions d’€
• 24 projets sur l’offre de PPN pour un montant de 10 millions d’€.
LE 30/12/2021
À retrouver dans l'émission
LE POURQUOI DU COMMENT : PHILO
par Frédéric Worms
Lors des fêtes de fin d'année, on s'adresse des vœux, on se souhaite "Bonne année, bonne santé..." Mais faut-il vraiment le faire ? Et si oui, pourquoi ?
Dans nos sociétés, lorsque une boucle qui se boucle dans le temps, en particulier lors des fêtes de fin d'année, on s'adresse des vœux, on se souhaite bonne année, bonne santé : pourquoi le fait-on ? Et d'ailleurs : pourquoi faut-il le faire ? N'est-ce pas d'abord une sorte de rituel social, d'obligation formelle et extérieure qui peut passer de mode, ou changer de méthode ?
LE 30/12/2021
À retrouver dans l'émission
LES PIEDS SUR TERRE
A soixante ou quatre-vingt-dix ans, ils luttent avec force et entrain pour défendre une cause commune. Brigitte, soixante-cinq ans, et Germaine, quatre-vingt-douze ans, révoltées du troisième âge, racontent.
Aujourd'hui, les Pieds sur Terre vont à la rencontre de deux femmes, âgées respectivement de soixante-cinq et de quatre-vingt-douze ans, qui ont décidé de ne pas prendre leur retraite politique !
Brigitte habite près des camps de migrants à Calais. Rapidement, elle décide d'aider les familles réfugiées en leur fournissant de quoi charger leur téléphone portable, en leur offrant une tasse de thé ou encore en leur procurant des vêtements chauds pour l'hiver. Pourtant, pour cette aide, elle risque cent-trente-cinq euros d'amende. La loi interdit également de recevoir des migrants sans-papiers dans sa maison : alors Brigitte les accueille dans son garage.
"Je suis en retraite depuis 3 ans. Donc j’ai plus de temps pour m’occuper d’eux. Quand il fait froid je fais le thé le matin, puis quand il fait encore plus froid, je le fais matin midi et soir, maintenant j’essaie de leur donner une soupe, du pain, du chocolat, parce que je vois bien qu'ils ont faim." Brigitte
Paris, le jeudi 30 décembre 2021 – La loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022 comprend plusieurs dispositions visant à expérimenter et faciliter, sous certaines conditions, l’accès direct à différentes professions : infirmière de pratique avancée, kinésithérapeute, orthophoniste et orthoptiste, tandis que les substituts nicotiniques délivrés sans ordonnance par les pharmaciens pourront être remboursés par la Sécurité sociale. On le sait, ces dispositions ont suscité une levée de bouclier de la part de la plupart des syndicats représentant les médecins libéraux. Dénonçant l’absence de concertation préalable, ils se sont plus encore inquiétés des risques pour les patients, redoutant des erreurs ou retards de diagnostic. Certains ont par ailleurs fait remarquer que l’affirmation selon laquelle une telle mesure était une réponse à la problématique des déserts médicaux constituait un leurre, puisque les paramédicaux manquent souvent également dans les territoires les moins pourvus en médecins.
Par Cécile Ducourtieux(Londres, correspondante) Publié le 30 décembre 2021
La jeune femme, sourde de naissance, a remporté « Strictly come dancing », un programme phare de la BBC opposant des couples formés d’un danseur professionnel et d’un amateur. Elle espère que son succès va faire progresser la représentation de la diversité à la télévision.
Rien de tel qu’une belle histoire pour distraire les Britanniques de la vague Omicron. Des millions d’entre eux ont vibré (et probablement un peu pleuré) grâce à la dix-neuvième saison du concours de danse « Strictly Come Dancing » et à son final en apothéose, le 18 décembre, qui a couronné Rose Ayling-Ellis. Cette jeune femme de 27 ans, sourde de naissance, leur a servi une leçon de ténacité et d’espoir. Son succès populaire montre aussi à quel point le handicap est désormais accepté et même valorisé outre-Manche, du moins dans les médias.
Repéré par Robin Tutenges —
Comment les différentes religions du monde réagiraient-elles le jour hypothétique de la découverte d'extraterrestres? Comment cela chamboulerait-il leur foi? Voilà le genre de question que la NASA, l'agence spatiale américaine, a posée à plusieurs religieux lors d'un programme de recherches qu'elle a financé en 2016, vient de révéler le Times.
Intitulé The Societals Implication of Astrobiology, ce programme visait à anticiper la réaction des différentes communautés religieuses du monde le jour où des êtres venus d'ailleurs –et qui ne seraient pas des anges, évidemment– entreraient en contact avec les êtres humains.
Ce programme semble d'autant plus essentiel pour la NASA qu'à l'échelle de le planète, il concerne des milliards de personnes croyantes. Une frange importante de la population que l'agence ne veut certainement pas se mettre à dos. Rien de mieux que de prendre les devants, donc.
Au total, vingt-quatre théologiens et religieux, dont un prêtre anglican, un imam et un rabbin, se sont retrouvés pendant un an au Center for Theological Inquiry de Princeton afin d'en discuter. Et visiblement, une telle découverte ne poserait pas de problème.
par Charles Delouche-Bertolasi publié le 1er janvier 2022
Le Dry January a été lancé en 2013 en Angleterre. (Martin Bertrand/Hans Lucas via AFP)
Arrêter la clope. Reprendre les développés couchés. Se mettre au compost : la fin de l’année est arrivée et avec elle son lot de bonnes résolutions. A côté des grands classiques – faire un régime en tête – certains vont tenter de relever un défi particulièrement osé en France, deuxième producteur de vin mondial : ne pas lever le coude pendant un mois. L’opération, baptisée «Dry January» et lancée en 2013 en Angleterre, repose sur une idée simple : faire du bien à son corps d’une part mais surtout observer les mécanismes qui nous poussent à opter pour un demi de blonde plutôt qu’une menthe à l’eau à la sortie du boulot.
Par David Leduc Publié le
Une unité psychiatrie de l'hôpital Chenevier de Créteil (Val-de-Marne) a fermé ses portes, faute de professionnels suffisants. De quoi inquiéter élus et syndicats pour l'avenir.
Une unité de psychiatrie a fermé ses portes à l’hôpital Albert-Chenevier de Créteil, dans le Val-de-Marne. (©Wikimedia Commons)
La fermeture d’une unité de psychiatrie au sein de l’hôpital Albert-Chenevier de Créteil (Val-de-Marne) suscite l’émoi, d’autant plus dans un contexte de crise sanitaire.
Selon le syndicat Sud Santé, l’unité de psychiatrie Les Magnolias a fermé ses portes « faute d’internes et de professionnels paramédicaux en nombre suffisant pour prendre en charge correctement les patients hospitalisés ». Il déplore :
"Si l’on ajoute à ces fermetures la disparition prochaine de 8 lits de psychiatrie à l’hôpital Mondor, à l’occasion d’un déménagement en mars prochain, ce n’est donc pas moins de 48 lits qui auront disparu en un peu plus de deux ans sur les hôpitaux de Créteil, Chenevier-Mondor, dans le secteur de la psychiatrie"
Par Nancy Faucon Publié le
Finis les locaux vétustes, le nouveau centre de santé mentale de Saint-Malo est appelé à améliorer la qualité de vie au travail et l'accueil des patients.
Le centre de santé mentale de Saint-Malo, travaillé avec le cabinet d'architecture Ivars et Ballet, a ouvert au 14, rue Alain-Lefort. Il accueille 80 patients en hospitalisation complète. ©Le Pays Malouin
L’heure est à la détente, ce vendredi 17 décembre 2021. Depuis le jeudi 9 précédent, le nouveau centre de santé mentale de Saint-Malo qui réunit les quatre unités de psychiatrie jusque-là réparties pour moitié à l’hôpital Broussais et à l’hôpital du Rosais fonctionne normalement dans la ZAC des Fougerais, près de Château-Malo.
« J’y croyais ! », lance vigoureusement le Dr Anne-Marie Hemery. Chef du pôle de psychiatrie adulte à l’hôpital de Saint-Malo depuis 2012, elle a rapidement eu dans l’idée de porter ce projet avec ses équipes. La concrétisation annoncée en conseil municipal de Saint-Malo en 2015 était néanmoins mal partie, en raison d’un premier choix de terrain qui au final n’avait pas convenu.
« J’y croyais ! », lance vigoureusement le Dr Anne-Marie Hemery. Chef du pôle de psychiatrie adulte à l’hôpital de Saint-Malo depuis 2012, elle a rapidement eu dans l’idée de porter ce projet avec ses équipes. La concrétisation annoncée en conseil municipal de Saint-Malo en 2015 était néanmoins mal partie, en raison d’un premier choix de terrain qui au final n’avait pas convenu.
Le projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal, examiné à l'Assemblée à partir de mercredi, comporte également un article encadrant l'isolement et la contention des malades psychiatriques, objet de trois censures du Conseil constitutionnel en 18 mois.
Le Covid n'est pas la seule urgence. Pris en défaut sur une mesure portant atteinte à la liberté individuelle, le gouvernement n'a plus le droit à l'erreur, face à un risque imminent de vide juridique.
A l'origine était un amendement déposé en mars 2015 par une quarantaine de députés de l'ex-majorité socialiste - dont l'actuel ministre de la Santé Olivier Véran - dans la loi "de modernisation de notre système de santé" portée par Marisol Touraine et promulguée en janvier 2016.
Puisant ses motivations dans "les principes des Nations unies" et les recommandations du Conseil de l'Europe ainsi que du Défenseur des droits, le texte affirmait que "le placement en chambre d'isolement et la contention sont des pratiques de dernier recours" ne pouvant relever que de la "décision d'un psychiatre, prise pour une durée limitée".
ExpositionDu 22.09.2021 au 22.02.2022
Du 22 septembre 2021 au 22 février 2022, la Fondation présente La Collection Morozov, l'une des plus importantes collections au monde d'art impressionniste et moderne. L'exposition événement réunit plus de 200 chefs-d’œuvre d’art moderne français et russe des frères moscovites Mikhaïl Abramovitch Morozov (1870-1903) et Ivan Abramovitch Morozov (1871-1921). C'est la première fois depuis sa création, au début du XX ème siècle, que la Collection Morozov voyage hors de Russie.
Publié le 29 décembre 2021
Serge Tisseron
Psychiatre
Pour le psychiatre, l’installation à domicile de « machines parlantes », de plus en plus perfectionnées et dotées d’une subjectivité artificielle, va accroître considérablement les pouvoirs de suggestion de ces appareils.
Propos recueillis par Christophe Ayad Publié le 29 décembre 2021
Xavier Crettiez, coauteur d’une étude inédite sur les hommes incarcérés pour terrorisme islamiste, distingue sept profils de djihadistes français, avec certains points communs : un milieu urbain, une famille plutôt stable, la précarité économique, un niveau d’études faible et une radicalisation sur Internet.
Pour la première fois, une étude portant sur l’ensemble des hommes incarcérés pour terrorisme islamiste (TIS) en France permet de dessiner un portrait-robot du djihadisme en France. Cette étude, à laquelle Le Monde a eu accès, a été menée par le politologue Xavier Crettiez, professeur à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye et coauteur avec Nathalie Duclos de Violences politiques. Théories, formes, dynamiques (Armand Colin, 288 pages, 27 euros), et par le sociologue Romain Sèze, avec l’aide de Jennifer Boirot, substitut du procureur au tribunal de Nancy. Cette étude a été commandée par la mission de lutte contre la radicalisation violente, qui dépend de l’administration pénitentiaire.