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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 28 mai 2016

Hazebrouck : une fresque pour l’hôpital de jour L’Orange bleue qui a fêté ses 20 ans

Jeudi matin, a été célébré le vingtième anniversaire de l’Orange bleue, l’hôpital de jour de psychiatrie infanto-juvénile de l’EPSM des Flandres. Une fresque sur la façade de cet établissement, qui accueille des enfants de 2 à 10 ans, a été dévoilée.



Cette fresque a été réalisée conjointement par les enfants de l’hôpital de jour L’Orange bleue et les adultes de l’hôpital de jour Guy-Ledoux. « Cette fresque montre la synergie forte qui existe entre les structures, leur volonté de partage, de solidarité et leur envie de créer du lien et de faire plaisir », a noté Dominique Verhoest, directrice générale de l’EPSM.

vendredi 27 mai 2016

Essais cliniques : vers un renforcement des règles

LE MONDE  | Par François Béguin et Paul Benkimoun
Colca
Les règles encadrant les essais cliniques en France vont être renforcées afin de mieux protéger les ­volontaires qui s’y soumettent. La ministre de la santé, Marisol Touraine, en a fait l’annonce lors d’une conférence de presse lundi 23 mai, quatre mois après la mort de Guillaume Molinet, un homme de 49 ans qui participait à Rennes au test de la molécule BIA 10-2474, un médicament antalgique expérimental du labo­ratoire portugais Bial. Un accident « sans précédent », a rappelé Mme Touraine, qui avait également entraîné l’hospitalisation de cinq autres volontaires, tous rentrés chez eux depuis.
La ministre a estimé que le rapport (voir les tomes 1 et 2 en PDF) commandé à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) le 15 janvier et officiellement présenté lundi « permet d’établir les responsabilités et d’identifier les manquements qui ont conduit à cet événement ». L’enquête ne retient pas de faute de la part de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui avait donné son feu vert en juin à cet essai. Elle estime en revanche que« l’économie d’ensemble du protocole et la latitude laissée pour sa mise en œuvre n’offraient pas un cadre suffisant pour la protection des personnes participant à l’essai ».

PSYCHIATRIE Une action judiciaire va viser le Centre psychothérapique de l'Ain pour violations graves des droits



La Fédération nationale des associations d'usagers en psychiatrie (Fnapsy) a annoncé le 23 mai dans un communiqué son intention d'intenter une action judiciaire contre le Centre Psychothérapique de l'Ain (CPA) à Bourg-en-Bresse. Pour rappel, le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) a émis mi-mars des recommandations en urgence relatives au CPA, établissement de santé privé d'intérêt collectif (Espic) de 412 lits géré par l'association Organisation pour la santé et l'accueil (Orsac). Lors d'une visite en janvier au CPA, seul établissement psychiatrique du département, l'équipe du CGLPL a fait le constat dans un rapport de visite de "conditions de prise en charge portant des atteintes graves aux droits fondamentaux des personnes hospitalisées dans cet établissement". Elle a notamment constaté "un recours à l'isolement et à la contention dans des proportions [...] [jamais] observées dans aucun autre établissement visité". 


La présidente de la Fnapsy, Claude Finkelstein, affirme avoir "constaté que, comme pour les affaires précédentes, une fois passée la première émotion, la vie reprenait comme avant, sans poursuites". Or, "cela est d'autant plus inacceptable que, malgré la gravité des faits relevés, et comme l'a dit Véronique Wallon, directrice de l'ARS [Auvergne-Rhône-Alpes] en conférence de presse : "Les personnels ne se vivent pas comme maltraitants, c'est tout le sujet"", écrit-elle.

Qui pratique la psychothérapie ?

QUEBEC

Les psychologues, les médecins et les détenteurs de permis de psychothérapeute peuvent pratiquer la psychothérapie.

Les psychologues et les médecins n’ont pas besoin de permis supplémentaire puisque leur formation respective leur permet déjà d’offrir la psychothérapie.

Bref, les psychothérapeutes sont soit :
  • des psychologues;
  • des médecins (par exemple, des psychiatres);

Obligation de formation continue en psychothérapie : plus qu’un an!

QUEBEC 
La loi 21, qui encadre la psychothérapie, prévoit une obligation, pour les psychologues et les détenteurs du permis de psychothérapeute, de suivre 90 heures de formation continue par période de référence de cinq ans, dont au moins 5 heures de supervision. 
Le 21 juin 2017 marquera la fin de la première période de référence de cinq ans, ce qui signifie qu’à cette date tous devraient avoir terminé de suivre leurs 90 heures prescrites.
Vous cherchez des idées de formations pertinentes à votre pratique pour remplir votre obligation?
  • Consultez le catalogue de formation continue regroupant toutes les activités reconnues en psychothérapie et établissez dès maintenant votre plan de formation pour la prochaine année.

LUMIÈRES COMPARÉES D’AVERROÈS ET FREUD

plus                                               26 mai 2016
le webcampus

Le nom d’Averroès est celui d’un scandale. Voici l’homme d’une thèse folle qui soutient que l’intellect est séparé des individus et unique pour toute l’espèce. Conséquence ? La négation de la proposition "je pense" : la ruine de la rationalité. Pendant cinq cents ans, l’Europe s’en offusquera. Comment comprendre cette histoire qui mêle fascination et rejet ? D’où vient que l’averroïsme récusé d’emblée n’ait cessé de reparaître ? Pour Freud, Averroès est l’archétype d’une "inquiétante étrangeté "venue perturber la latinité.

Jean-Baptiste Brenet, professeur d’histoire de la philosophie arabe à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Elisabeth Roudinesco, historienne et psychanalyste

François L’Yvonnet, professeur de philosophie et éditeur.


Carburants : « La peur de manquer est un comportement basique et archaïque »

LE MONDE | Par Marlène Duretz
Comment expliquer la ruée vers les stations-service ? Pragmatisme ou inexorable peur de manquer ? Le point de vue de psychologues relayé par #AlloMarlène.
File d’attente à la pompe à essences du centre commercial Atlantis,  le 24 mai, à Nantes, où les carburants sont rationnés par arrété préfectortal.
File d’attente à la pompe à essences du centre commercial Atlantis,  le 24 mai, à Nantes, où les carburants sont rationnés par arrété préfectortal. Franck Tomps pour Le Monde
Le blocage des sites pétroliers et dépôts de carburants par les opposants au projet de loi « travail » engendre des dysfonctionnements dans le réapprovisionnement des stations-service. « Il n’y aura pas de pénurie dans les prochains jours », soutenait, lundi 23 mai sur iTélé, le ministre de l’économie et des finances, Michel Sapin, notant que « parler de pénurie crée la pénurie ». Sur le terrain, les stations-essence sont prises d’assaut. Jeudi 26 mai, 20 % d’entre elles étaient à sec, selon le ministère des transports, un chiffre qui atteint jusqu’à 40 %, selon les référencements de l’application Essence (Android, Windows Phone et iPhone). Comment expliquer cette ruée ?
D’où vient la peur de manquer ?
Se prémunir contre le risque, éviter une immobilisation contrainte : on choisit l’action plutôt que l’inertie subie qui guette son véhicule, s’armant de patience pour s’approvisionner, comme on vient à défendre, d’un point de vue plus personnel, sa « prospérité » matérielle et affective.« La peur de manquer vient du sentiment d’insécurité qu’elle engendre », explique Thierry Gallois, psychologue spécialiste des maladies liées au stress et à des comportements à charge, auteur notamment de Psychologie de l’argent (Ed. L’Archipel, 2003). « Il s’agit là d’un comportement tout à fait basique, et archaïque, pour le psychiatre et psychothérapeute Jérôme Palazzolo. La peur du manque va attiser le désir d’accumuler. » Même si le risque de défaut d’approvisionnement en carburant ne met pas l’individu en danger, « on pourrait toutefois rapprocher cette dynamique de l’instinct de survie ».

LE MAL-ÊTRE DES CADRES HOSPITALIERS FACE À LA MISE EN ŒUVRE DES GHT

Un quart des directeurs d'hôpital pensent quitter leur établissement avec la création des groupements hospitaliers de territoire. Plus globalement, les cadres et directeurs sont 82% à y percevoir une complexification des organisations, 60% une dégradation des conditions de travail. L'enquête Ifop pour le Syndicat des manageurs publics de santé (SMPS) se veut cinglante de vérités.


Nuit Debout Montélimar: un apér'hôpital pour dénoncer la réorganisation des soins psychiatriques

Par Nathalie RodriguesFrance Bleu Drôme-Ardèche mercredi 25 mai 2016 

Un apéro organisé par Nuit Debout devant l'hôpital Montélimar
Un apéro organisé par Nuit Debout devant l'hôpital Montélimar © Radio France - Nathalie Rodrigues

Après l'évasion fiscale et l'apér'Autajon, les Nuits Debout s'intéressent à la santé. Ils ont organisé ce mercredi midi un apér'hôpital devant l'hôpital de Montélimar. Les manifestants dénoncent la réorganisation des soins psychiatriques sur l'ensemble de la Drôme Ardèche.
Après l'Apér'Autajon, les Nuits Debout Montélimar ont organisé ce mercredi midi un apér'hôpital. Une vingtaine de personnes se sont rassemblées autour de jus de fruits devant l'hôpital de Montélimar pour dénoncer la fermeture des lits de psychiatrie au 1er juin.
Il y avait 56 lits. Peu à peu, ils sont transférés sur l'hôpital Saint-Marie de Privas et sur le Valmont à Montéléger. Ce sont les deux établissements moteurs de la réorganisation des soins psychiatriques voulue par l'Agence Régionale de Santé sur toute la Drôme Ardèche. Ne resteront à Montélimar qu'un accueil de jour et les urgences pour la prise en charge psychiatrique.

Un rapport de la Croix-Rouge évoque l'accès aux soins et la "précarité installée" des âgés isolés

Personnes sans-abri, migrants, familles monoparentales, personnes isolées, malades ou handicapées… "la précarité, quel que soit son visage, est toujours synonyme de difficultés, voire de renoncement d’accès aux soins". Face à ce constat, la Croix-Rouge a profité de la tenue prochaine de ses journées nationales, organisées du 28 mai au 5 juin, pour rendre public son tout premier rapport sur la santé, dédié cette année au public vulnérable.

LE BON VIEUX TEMPS DE L'ASILE

 26 mai 2016
Ararat Mental Hospital
Patients attachés, malades mis à l’isolement… Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté a publié mercredi un rapport dénonçant la multiplication des pratiques indignes dans les hôpitaux psychiatriques français. Tout n’est pourtant pas atroce, dans les asiles, soulignent les Britanniques Barbara Taylor et Jenny Diski (récemment décédée). L’universitaire et l’écrivain y ont toutes les deux séjourné et y ont aussi trouvé rire, entraide et chaleur humaine. Dialoguant à travers un livre, The Last Asylum, et cet article de la London Review of Books traduit parBooks en février, elles plaident pour l’existence de ces refuges permettant aux plus fragiles de fuir la société pour faire retomber une pression qui leur est devenue insupportable.
« La folie est une chose puérile », écrit Barbara Taylor dans The Last Asylum, récit de ses deux décennies de maladie mentale. (1) Le livre raconte sa dépression, ses vingt et un ans d’analyse, ses séjours au Friern Mental Hospital, dans le nord de Londres, tout en offrant une brève histoire du traitement des troubles psychiques et des institutions y afférentes. Taylor a fréquenté l’asile au moment où les vieux établissements victoriens vivaient leurs derniers jours. C’était juste avant que leur fermeture, dans les années 1990, ne disperse leurs patients aux quatre vents du territoire impécunieux et négligé des « soins communautaires », puisque c’est ainsi que l’on a baptisé un système qui accorde aux malades la liberté froide de vivre à la rue ou dans des appartements thérapeutiques. Ah, les asiles de fous !
Nous les appelions « asiles » tout court, comme le fait Barbara Taylor, de même que nous disions « folie » ou « être fou » pour désigner la maladie mentale. Nous nous remémorons encore les cachettes où étaient dissimulés les médicaments que nous avions fait semblant d’avaler, préférant les garder en réserve pour les jours sans. Et nous évoquons ensemble ce jour où nous avions pris notre rôle trop à cœur et où il avait fallu une demi-douzaine d’infirmiers pour nous maîtriser, pendant qu’un autre nous administrait un puissant tranquillisant. (« Halopéridol ? – Non, chlorpromazine. La première fois, en tout cas. » Et de discuter leurs inconvénients respectifs…) En société, ce genre de conversation se déroule dans le même climat – avec cet éclat de défi inflexible dans le regard des uns, cette moue de sympathie sur le visage des autres –, que celui qui règne parfois quand des Juifs racontent des blagues antisémites à vous glacer le sang, pendant que les non-circoncis farfouillent désespérément dans leur trousse à réactions de bon goût, en quête du comportement approprié.

Loi Santé : rassemblement et débrayage prévus à Auxerre et Sens

26/05/16
Un préavis de grève est déposé pour demain au centre hospitalier spécialisé de l’Yonne, à Auxerre. - cindy bonnaud
Un préavis de grève est déposé pour demain au centre hospitalier spécialisé de l’Yonne, à Auxerre. - cindy bonnaud
Une partie du personnel des unités spécialisées en psychiatrie d’Auxerre et de Sens observeront un mouvement de grève, vendredi 27 mai, pour protester contre le projet de loi Santé de Marisol Touraine. 
Des dizaines de personnes devraient se rassembler devant le centre hospitalier spécialisé de l’Yonne (CHSY), avenue Pierre-Scherrer à Auxerre, vendredi 27 mai, à l’ouverture du conseil de surveillance de l’établissement. 
Depuis vendredi dernier, une partie du personnel exprime son mécontentement par des banderoles. Trois avis favorables Secrétaire FO du CHSY, Philippe Bouquet souligne que « ce projet de loi prévoit de passer le nombre d’établissements de 1.000 à 170 sur le territoire national. » Et dénonce « une mutualisation des moyens au niveau des hôpitaux, donc moins de monde dans les services ». 

"Allo? j'ai envie de mourir" : SOS amitié reçoit de plus en plus d'appels à Reims

Par Sophie Constanzer,        France Bleu Champagne-Ardenne26 mai 2016

25 écoutants assurent une permanence 24h/24h.
25 écoutants assurent une permanence 24h/24h. © Maxppp - Maxpp

Les personnes qui appellent SOS amitié à Reims le font de plus en plus pour évoquer des pensées suicidaires : plus 15% d'appels évoquant le suicide en 2015 ! C'est le constat fait par les 25 écoutants de l'association, qui remarquent également que le suicide est toujours tabou.
C'est un constat national et l'antenne de SOS amitié à Reims n'y échappe pas. De plus en plus d'appels de personnes pensent au suicide et le font savoir. Rien qu'à l'antenne de Reims l'association SOS amitié a constaté en 2015 une hausse de 15 % des coups de fil où le suicide est évoqué. SOS Amitié à Reims a reçu 12 000 appels l'an dernier : un chiffre en hausse, et la souffrance psychique prend le pas sur les appels pour cause de solitude.

Expo photos : « Ma vie pendant la maladie…, je la photographie »

Lundi 25 avril    

Découvrez jusqu’en septembre 2016, l’exposition « Ma vie pendant la maladie…, je la        photographie ».
Située sur la passerelle du hall d’accueil du Centre, l’exposition, présentée par l’association Choisir l’Espoir, l’association Petits Princes et le Centre Oscar Lambret est le fruit d’un projet collectif auquel ont participé 11 adolescents et jeunes adultes pris en charge par l’unité pédiatrique.
 Enfant exposition photo
Les jeunes photographes Samantha, Etienne, Théo, Frédéric, Sana, Pierre, Délia et Clément, entourés des bénévoles de Choisir l’Espoir, du photographe et de l’équipe de pédiatrie du Centre.       


Une exposition temporaire

 

Percevoir le quotidien de jeunes atteints d’un cancer à travers leur propre regard, tel est l’objectif de ce projet. Au total, plus de 30 photos sont exposées pendant l’été. Cette série inédite, révèle l’intimité des participants. Les clichés expriment leurs questionnements, leurs inquiétudes et leurs espoirs pendant la maladie. Ils dévoilent aussi leur imagination et leurs talents.
«  Ce que j’aime, ce que je n’aime pas, ce que j’aimerais », voici le thème proposé.
Le projet, à la fois exigeant et ambitieux, offre aux patients un espace de parole grâce au langage photographique. Ils se sont prêtés au jeu durant un an, de janvier à décembre 2015. Cette aventure en images leur a permis de prendre confiance en eux, de se libérer et de raconter leur vision de la maladie et leur vie à l’hôpital.


2016

Académie nationale de Médecine - Thérapeutique fœtale

3 mai 2016

Résumé
La thérapeutique fœtale s’est développée depuis 50 ans à partir des possibilités de diagnostic prénatal de maladies ou de malformations congénitales dont l’aggravation pendant la vie intra-utérine leur confère un caractère létal ou entraine un handicap grave et irréversible par un traitement postnatal. Son développement continue de s’opérer par la mise au point de traitements médicaux et chirurgicaux innovants. Les intérêts de la femme enceinte et du fœtus doivent être garantis par une approche scientifique et éthique rigoureuse et multidisciplinaire, au sein de centres d’excellence. La douleur fœtale doit être prise en charge. Le suivi des enfants nés après une thérapeutique fœtale doit être assuré. Les droits de la femme enceinte à l’interruption médicale de grossesse ainsi que ceux à l’accompagnement d’un nouveau-né au-delà de toute ressource thérapeutique doivent être assurés.


Affaire Vincent Lambert : la justice pourrait enjoindre aux médecins de reprendre la procédure de fin de vie

26.05.2016
Après des mois de polémique, est-ce le début de la fin pour le tétraplégique en état végétatif de Reims ? La cour administrative d'appel de Nancy semble en tout cas pencher pour une reprise de la procédure d’arrêt de l’alimentation du trentenaire. Jeudi, le rapporteur de cette instance s’est en effet prononcé pour la reprise de la consultation d'experts pouvant mener à l'arrêt des soins de Vincent Lambert. Le 23 juillet 2015, la médecin Daniela Simon avaitinterrompu le processus, arguant que le climat de sérénité nécessaire n'était pas réuni. "Mais, il n'y aura jamais de sérénité dans cette affaire", a insisté le rapporteur, invitant la cour administrative d'appel de Nancy à enjoindre le Dr Simon à "reprendre la procédure collégiale dans un délai d'un mois" après lecture du jugement.

Hôpitaux : pour « un projet collectif humaniste »

LE MONDE | Par Renaud Dogimont (Directeur général du Centre Hospitalier de Douai)
Centre Hospitalier de Douai
Centre Hospitalier de Douai
Par Renaud Dogimont, directeur général du Centre Hospitalier de Douai
Depuis quelques semaines, un débat sur la fermeture de lits d’hospitalisation se fait jour. Il succède aux revendications qui ont accompagné la loi de santé et masquent l’état de notre santé collective.
De multiples acteurs revendiquent un rôle essentiel dans l’efficacité de notre système de santé. La collaboration entre professionnels de santé de ville et hospitaliers est inégale. L’impact de la qualité relationnelle pour le patient est pourtant cliniquement démontré. Ruptures du parcours de soins, retours au domicile mal préparés, ordonnances non concertées… les situations abondent et angoissent le malade dans des circonstances personnelles qui le fragilisent.
Cependant, la rupture des canaux de communication produit des effets bien plus importants sur la santé collective, dont le plus visible se manifeste aux urgences. Attentes interminables, saturation psychique engendrent l’impression faussée d’une médecine dégradée.
Jamais les inégalités face à la santé n’ont été aussi criantes. A 35 ans, un cadre peut espérer vivre encore 49 ans, contre 42 ans pour un ouvrier. L’écart entre territoires s’accentue. Un apartheid sanitaire invisible conforte les inégalités sociales, économiques et territoriales, tant santé et employabilité sont étroitement corrélés. Les citoyens les plus pauvres ne peuvent sortir du cercle vicieux du chômage subi : faute de soins, ils n’auront jamais un état de santé leur permettant de prétendre à un emploi. Dans le même temps, la précarité financière, l’absence de transports collectifs ou individuels rendent impossible le recours aux soins.
Aucune solution n’est envisageable sans changer de paradigme. Pour relever ce défi humain, les organisations hospitalières doivent évoluer. Il faut sortir des clivages coût/efficacité, public/privé, ville/hôpital. La crise sanitaire profonde que traverse notre pays nécessite une révolution copernicienne.
La seule stratégie pérenne pour soigner les maux de nos concitoyens est de décloisonner l’hôpital et de renforcer sa fonction préventive.
Rompre avec l’hospitalo-centrisme
Un projet collectif humaniste peut en effet apporter à brève échéance des changements considérables. La stratégie innovante menée sur le Douaisis en est l’illustration. Ce territoire de 250 000 habitants au sein de la région Hauts-de-France présente des indicateurs de santé dégradés qui en font le 343e des 348 territoires de santé de France. Le nombre de médecins et de professionnels de santé pour 100 000 habitants est de 1 001 sur le Douaisis, contre 1 290 au niveau national.