Paris, le mercredi 6 juillet 2022
– Le Pr Michael Peyromaure est un grand patron (urologie, Cochin) qui parlant comme tel a livré dans Le Figaro sa vision iconoclaste de la crise hospitalière actuelle. Pour lui la raison principale de ce naufrage est la paresse des jeunes médecins et soignants : « à mes débuts à l’hôpital [le Pr Peyromaure est de la promotion 1995 des AIHP NDLR], il y avait peut-être un tire-au-flanc pour dix agents. Aujourd’hui, il y en a quatre ou cinq » évalue-t-il.
L’ère des loisirs
« L’hôpital n’échappe pas aux phénomènes qui minent toute la société. Nous sommes entrés dans l’ère des loisirs. Cela touche aussi bien le personnel soignant que les patients. (…) Tous ceux qui ont eu à embaucher une infirmière, une aide-soignante ou une secrétaire vous rapportent la même chose, et je l’ai vécu moi aussi. Les trois questions posées prioritairement par les candidates sont : à quelle heure serai-je rentrée chez moi ; vais-je choisir mes dates de vacances ; aurai-je droit à toutes mes vacances la première année ? Ce qui est relatif au métier lui-même est secondaire (…) Il arrive que nous ne puissions pas opérer un patient qui attend depuis la veille parce qu’une infirmière estime que l’horaire est dépassé. Voilà où en est l’hôpital » développe-t-il encore dans cet entretien au vitriol.
Cette « société des loisirs » se manifesterait également, par l’attitude des patients.
« Beaucoup de patients devant se faire opérer, y compris pour un cancer, choisissent leur date opératoire en fonction de leurs vacances et non pas des contraintes de l’hôpital. Ils veulent bénéficier d’un arrêt de travail pour leur convalescence, puis partir en vacances une fois rétablis. Autrefois, la majorité des gens se faisaient opérer juste avant de partir en vacances, de manière à ne pas sacrifier leur travail » fustige-t-il.
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