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vendredi 22 juillet 2022

Dialectique de l'effondrement : de quoi PROPSY est-il le nom ?

 21 JUIL. 2022

eva.triolet

Ce matin, je me suis réveillée déprimée. Le pays en feu, le service public au bord de l’implosion, le covid, l’Ukraine… Et puis tout le reste. J’ouvre Facebook et me voilà nez à nez avec le communiqué de presse de l’Inserm et du CNRS se vantant d’avoir raflé 80 millions d’euros en partenariat avec la fondation FondaMental. 80 millions, mais pour quoi faire ?

Ce matin, je me suis réveillée déprimée. Le pays en feu, le service public au bord de l’implosion, le covid, l’Ukraine… Et puis tout le reste.

J’ouvre Facebook et me voilà nez à nez avec le communiqué de presse de l’Inserm et du CNRS se vantant d’avoir raflé 80 millions d’euros en partenariat avec la fondation FondaMental. 80 millions pour quoi faire ? Un programme de recherche nommé ironiquement PROPSY « centré sur quatre des troubles les plus invalidants : le trouble bipolaire, les troubles dépressifs majeurs, la schizophrénie et les troubles du spectre de l’autisme. »[1]

Selon ce même communiqué, il s’agirait de :

  • « · Mieux comprendre les causes et mécanismes à l’origine des pathologies mentales ;
  • Découvrir des marqueurs pronostiques de ces troubles et identifier des sous-groupes homogènes de patients ;
  • Développer des stratégies thérapeutiques ciblées allant de la e-santé aux immunomodulateurs, à la stimulation cérébrale ou aux biothérapies ;
  • Réduire la stigmatisation et les fausses représentations ;
  • Soutenir le développement d’une filière biomédicale française en santé mentale incluant pharma, medtech et digital, par des partenariats public-privé ;
  • Créer une nouvelle génération de scientifiques et de soignants en psychiatrie en renouvelant l’approche de ces maladies et grâce à des actions de formation. »[2]

Ce projet aura pour partenaires « la Fondation FondaMental, le CEA, Sorbonne Université, l’Université de Bordeaux, l’Université de Lille, l’Université de Paris et l’Université Paris Est Créteil. »[3]

Et dire que je croyais encore que quelques institutions françaises avaient pu résister à la folie néo-libérale qui s’empare du monde. Naïveté ? Nostalgie d’une belle image de l’université française lorsque celle-ci défendait encore le savoir, l’amour de celui-ci et de sa transmission sans but ni objectif, ne serait-ce que d’accroître la capacité de penser, la capacité de rêverie, etc. ? Autant de choses vitales à toute créativité pure, humaniste ; terreau des conditions de possibilités des changements sociaux et de l’innovation au service de l’humain. Mais les illusions ici sont dangereuses. Une faute d’inattention et le bât blesse.

Les logiques de ces instituts de recherches, universités et fondations, s’appuient sur cette terrible loi qui voudrait que l’objectif d’une société soit intrinsèquement corrélé à celui de rentabilité.

Le communiqué de presse de l’Inserm et du CNRS argue ainsi : « Les maladies psychiatriques constituent un enjeu majeur de santé publique. (…). A cela s’ajoute un impact socio-économique considérable. Des estimations récentes ont montré que les coûts directs et indirects ont atteint les 160 milliards d’euros en 2019, soit plus de 5% du PIB. »[4]

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