Une étude de l’OFDT déconstruit les fantasmes associés à cette amphétamine, régulièrement qualifiée de « potion magique » de l’Etat islamique.
LE MONDE | | Par Soren Seelow
Les mythes ont parfois la vie dure. Depuis les attentats qui ont frappé la France en 2015, une drogue, le Captagon, est régulièrement associée à l’organisation Etat islamique (EI). De L’Obs à Vanity Fair, en passant par Arte ou encore Marie-Claire, ce produit, surnommé « la drogue de Daech » ou « la potion magique des djihadistes », est rapidement devenu une marotte médiatique, avec la caution de certains universitaires.
Aucune autopsie n’a jamais révélé la moindre trace de drogue chez les terroristes ayant agi en Europe, et plusieurs spécialistes ont rapidement alerté sur l’absence d’éléments attestant d’une consommation de Captagon dans les rangs de l’EI. En vain. Le 30 mai 2017, les douanes annonçaient par communiqué les « premières saisies » en France de Captagon, présenté comme « la drogue du conflit syrien ». Le service a dû reconnaître quelques jours plus tard qu’il s’était quelque peu emballé : il s’agissait en réalité de simples cachets d’amphétamines.
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