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mardi 25 août 2015

Espérance de vie : la France en 7e place dans un monde en meilleure santé

27.08.2015


L’état de santé des populations s’améliore à travers le monde, selon une étude du « Lancet » sur 188 pays et 306 pathologies, y compris traumatiques. Globalement, l’espérance de vie a augmenté de 6 ans entre 1990 et 2013, passant de 65 à 71 ans. La France est en bonne position, dans le classement mondial, à la 7e place (81 ans) derrière notamment le Japon en 1re place (83 ans), Singapour, Chypre ou Israël.

Dans ce travail financé par la fondation Bill and Melinda Gates, l’équipe du Global Burden Disease 2013 (GBD 2013) ne s’est pas intéressée qu’à l’espérance de vie mais celle-ci augmentant, à sa qualité. Deux marqueurs ont été utilisés, les années de vie ajustées au handicap (DALYs, pour disability-adjusted life-years) et l’espérance de vivre en bonne santé (HALE, pour healthy life expectancy). Autrement dit, une unité de DALY correspond à une année perdue de vie en bonne santé.

De grands écarts entre les pays

Dans une douzaine de pays (Botswana, Syrie), l’espérance de vie ne s’est pas améliorée entre 1990 et 2013, voire a chuté (Afrique du Sud, Paraguay, Biélorussie). Au Lesotho et au Swaziland, un individu né en 2013 a une espérance de vie de 10 ans plus faible qu’un aîné né deux décennies plus tôt. Les écarts entre les pays sont très marqués, avec une espérance de vie en bonne santé, la plus faible de 42 ans au Lesotho et la plus élevée de 73,4 ans au Japon.

Les 10 pays ayant l’espérance de vie la plus haute en 2013


1. Japon
2. Singapour
3. Andorre
4. Islande
5. Chypre
6. Israël
7. France
8. Italie
9. Corée du Sud
10. Canada

L’étude met en évidence le concept de « transition épidémiologique » qui correspond au fait que l’amélioration du statut socio-démographique se traduise par la diminution de certaines maladies, notamment infectieuses et transmissibles (diarrhée, infections respiratoires hautes), vers d’autres, comme les maladies cardio-vasculaires et les cancers. Les 5 premières causes de DALYs étaient en 2013 les maladies ischémiques cardiaques, les infections respiratoires basses, les maladies cérébro-vasculaires, les douleurs de la nuque et du bas du dos, et les accidents de la route. Le VIH ressort comme une cause majeure de perte de santé, avec une très forte progression de 341,5 %, mais la tendance s’infléchit avec les grands progrès de ces dernières années.

Le statut socio-démographique est un facteur important puisqu’il explique plus de 50 % de la variance entre les pays et à travers le temps pour la diarrhée, les infections respiratoires basses, les maladies maternelles et néonatales, les carences nutritionnelles, par exemple. Cependant, le statut socio-démographique n’explique pas tout. Ce facteur est en cause pour moins de 10% de la variance en DALY pour les maladies cardio-vasculaires, les maladies respiratoires chroniques, la cirrhose, le diabète, les accidents ou encore la violence interpersonnelle. Pour améliorer encore l’état de santé dans le monde, ce constat suggère que seules des évaluations spécifiques pays par pays permettront de déterminer les politiques de santé adaptées.

Dr Irène Drogou

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