Santé mentale : pour une meilleure gestion policière
09 mars 2012
VANCOUVER - Une étude britanno-colombienne suggère qu'environ 40 pour cent des personnes souffrant de maladies mentales ont été arrêtées par la police à un moment ou l'autre de leur vie.
L'étude, commandée par la Commission de la santé mentale du Canada, porte également à croire que ces personnes sont surreprésentées par rapport aux autres lors des fusillades impliquant la police, lors des cas d'utilisation des pistolets électriques et des décès survenus lors d'interventions policières.
Les résultats laissent entendre qu'une intervention policière sur 20 a impliqué des gens souffrant de troubles mentaux, et qu'une rencontre sur sept entre des policiers et des personnes souffrant de maladie mentale s'étaient terminées par une arrestation.
Quatre-vingt-dix pour cent des gens sondés dans l'étude ont dit croire qu'il était très important de former les policiers pour mieux gérer les situations impliquant des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale.
L'étude a rassemblé plus de 300 personnes souffrant de troubles mentaux qui ont participé à des entrevues, des sondages et des groupes de discussions. Les chercheurs ont également analysé des dizaines d'études portant sur des questions similaires et provenant de partout dans le monde.
«En général, les gens souffrant de maladie mentale qui sont suspectés d'avoir commis un crime sont plus à risque d'être arrêtés en comparaison avec les personnes ne souffrant pas de ce genre de maladies», indique le rapport.
Les personnes aux prises avec la maladie mentale tendent à avoir une attitude plus négative envers la police en comparaison avec la population en général, bien que 85 pour cent des répondants aient indiqué que la police les avaient traités de façon respectueuse, a permis d'établir l'étude.
Les interactions les plus fréquentes entre la police et les personnes souffrant de maladie mentale sont survenues lorsque ces dernières étaient transportées à l'hôpital ou en prison lors d'une crise ou après des allégations de comportements criminels.
La plupart des personnes ayant participé au sondage ont dit qu'il serait utile, pour la police, d'avoir accès aux informations d'une personne souffrant de maladie mentale avant même qu'ils n'arrivent sur la scène d'une intervention policière.
Personne du service de police de Vancouver ou de la Gendarmerie royale du Canada n'était disponible pour commenter le rapport, bien que la police de Vancouver ait mené deux études sur les interactions entre les policiers et les gens aux prises avec des troubles mentaux.
La première de ces deux études, publiée en 2008, a révélé qu'environ un tiers des appels destinés à la police étaient liés à quelqu'un souffrant de maladie mentale.
Ce rapport avait soumis plusieurs recommandations. Parmi elles: une augmentation des services offerts aux personnes souffrant de double diagnostic — dépendance et maladie mental — et la mise sur pied d'un système où les policiers pourraient avoir accès aux dossiers des individus souffrant de maladie mentale.
Un suivi effectué en 2010 mentionne que peu de choses ont changé du point de vue des «policiers oeuvrant dans la rue».
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