"On envisage très sérieusement de démissionner de nos fonctions de chefs de pôle", a dit l'un d'eux, confirmant une information de Libération. "Cela concerne la quasi-totalité des 17 chefs de pôle", a-t-il affirmé, sous couvert d'anonymat. "Depuis l'arrivée de ce directeur, il y a sept ans, on a beaucoup de mal à construire quelque chose, aucun grand projet n'avance", déplore-t-il. Les chefs de pôles protestent aussi contre les choix financiers du directeur. "L'hôpital dessert les trois quarts de la Seine-Saint-Denis, une population difficile dans une zone où on a du mal à attirer les médecins et le directeur répète qu'il veut réduire le nombre de médecins à Ville-Evrard", critique encore le médecin.
Pascal Dias, un responsable du syndicat SUD de Ville-Evrard, explique que "le directeur a récemment décidé que le président de la CME (commission médicale d'établissement qui représente la communauté médicale) ne pouvait plus être chef de pôle". "C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", estime-t-il. "Les chefs de pôles protestent (...) parce qu'il n'y a que la logique financière qui l'emporte", ajoute-t-il.
A la direction, on indique que le conflit repose essentiellement sur un mouvement de soutien au docteur Francis Théodore, 66 ans, président de la CME depuis trois mandats, une durée anormalement longue et qui ne peut cumuler, selon la loi, ce poste avec celui de chef de pôle. La loi Hôpital Patients Santé Territoires (HPST), dite loi Bachelot de juillet 2009, renforce les pouvoirs des directeurs, lesquels doivent veiller à l'équilibre budgétaire de leur établissement.
Ce conflit devrait être un test sur l'application des pouvoirs renforcés des directeurs d'établissement si le conflit avec la communauté médicale perdure. L'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France pourrait, dans cette hypothèse, avoir à intervenir. Ville-Evrard compte environ 240 médecins et 2400 salariés, selon le syndicat SUD.
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