La santé perd son ministère à part entière
De gauche à droite : Nora Berra,
Roselyne Bachelot-Narquin et Xavier Bertrand,
15 novembre à Paris.AFP/MIGUEL MEDINA
Roselyne Bachelot-Narquin et Xavier Bertrand,
15 novembre à Paris.AFP/MIGUEL MEDINA
Fini le ministère de la santé, avec son secrétariat d’Etat à la jeunesse et aux sports. Place au ministère du travail, de l’emploi et de la santé. Signe d’un gouvernement resserré, la santé perd son autonomie. Il ne s’agit cependant pas d’une première.
Déjà, ces dernières décennies, le dossier avait plusieurs fois été rattaché à de grands ministères des affaires sociales ou de l’emploi et de la solidarité, à droite sous Edouard Balladur par exemple, ou à gauche, sous Lionel Jospin. La santé était alors à la charge d’un secrétaire d’Etat ou d’un ministre délégué. Depuis 2002, cependant, le ministère avait toujours conservé son autonomie.
Les médecins ne prendront pas forcément ombrage pour autant d’une telle redistribution car ils récupèrent, en contrepartie, un ministre bon connaisseur du dossier : Xavier Bertrand a été successivement secrétaire d’Etat à l’assurance-maladie (2004-2005), puis ministre de la santé et de la solidarité (2005-2007).
Le premier syndicat de médecins, la CSMF (confédération des syndicats médicaux français), très critique envers Roselyne Bachelot ces derniers mois, n’avait d’ailleurs pas hésité à faire ouvertement campagne pour que M. Bertrand récupère son ancien portefeuille. Et la mission de ce dernier sera notamment de poursuivre la tentative de reconquête d’un électorat jusque-là plutôt acquis à la droite, qui avait indiqué son mécontentement face à l’UMP lors des élections régionales du printemps.
Déjà, ces dernières décennies, le dossier avait plusieurs fois été rattaché à de grands ministères des affaires sociales ou de l’emploi et de la solidarité, à droite sous Edouard Balladur par exemple, ou à gauche, sous Lionel Jospin. La santé était alors à la charge d’un secrétaire d’Etat ou d’un ministre délégué. Depuis 2002, cependant, le ministère avait toujours conservé son autonomie.
Les médecins ne prendront pas forcément ombrage pour autant d’une telle redistribution car ils récupèrent, en contrepartie, un ministre bon connaisseur du dossier : Xavier Bertrand a été successivement secrétaire d’Etat à l’assurance-maladie (2004-2005), puis ministre de la santé et de la solidarité (2005-2007).
Le premier syndicat de médecins, la CSMF (confédération des syndicats médicaux français), très critique envers Roselyne Bachelot ces derniers mois, n’avait d’ailleurs pas hésité à faire ouvertement campagne pour que M. Bertrand récupère son ancien portefeuille. Et la mission de ce dernier sera notamment de poursuivre la tentative de reconquête d’un électorat jusque-là plutôt acquis à la droite, qui avait indiqué son mécontentement face à l’UMP lors des élections régionales du printemps.
ATTRIBUTIONS IMMENSES DE M. BERTRAND
Depuis, les médecins ont déjà obtenu de Nicolas Sarkozy la promesse d’une augmentation de la consultation de 1 euro. Elle devrait ainsi passer à 23 euros au 1er janvier 2011. Et dès lundi 15 novembre, lors de la passation de pouvoir avec Roselyne Bachelot, M. Bertrand a indiqué qu’il porterait grande attention à la médecine de proximité.
Quant à la CSMF, elle a salué le changement et a appelé à "une reprise du dialogue pour rendre la confiance, aujourd’hui perdue, aux médecins libéraux". Le Syndicat des médecins libéraux (SML) a lui cependant regretté le changement de périmètre, tout comme l’association Act-up.
Le risque, en effet, ce sera le manque de temps : avec le travail et l’emploi, les attributions de M. Bertrand sont immenses, comme l’a relevé Mme Bachelot elle-même, assurant à Nora Berra, la nouvelle secrétaire d’Etat à la santé, par ailleurs médecin de formation, qu’elle aura sans aucun doute de quoi faire.
Concrètement, cependant, le gros dossier du quinquennat sur la santé, la loi Hôpital, patients, santé et territoires, a été votée en 2009. Ne reste plus désormais qu’à assurer l’ancrage dans le paysage sanitaire des nouvelles Agences régionales de santé, alors créées.
S’il demeure des dossiers non bouclés, et qui touchent particulièrement médecins comme patients, tels les dépassements d’honoraires, les déserts médicaux et les fermetures de petits blocs opératoires, rien ne dit qu’il soit politiquement judicieux de s’attaquer réellement à des sujets aussi sensibles, juste avant l’élection présidentielle.
Il reste un autre sujet majeur, dont l’urgence a été maintes fois soulevée par économistes et parlementaires, la réforme du financement de l’assurance-maladie, dont le déficit a plongé, crise économique oblige. Mais vu la complexité du dossier, voir la majorité s’y atteler avant 2012 semble, là aussi, peu probable.
Laetitia Clavreul
Depuis, les médecins ont déjà obtenu de Nicolas Sarkozy la promesse d’une augmentation de la consultation de 1 euro. Elle devrait ainsi passer à 23 euros au 1er janvier 2011. Et dès lundi 15 novembre, lors de la passation de pouvoir avec Roselyne Bachelot, M. Bertrand a indiqué qu’il porterait grande attention à la médecine de proximité.
Quant à la CSMF, elle a salué le changement et a appelé à "une reprise du dialogue pour rendre la confiance, aujourd’hui perdue, aux médecins libéraux". Le Syndicat des médecins libéraux (SML) a lui cependant regretté le changement de périmètre, tout comme l’association Act-up.
Le risque, en effet, ce sera le manque de temps : avec le travail et l’emploi, les attributions de M. Bertrand sont immenses, comme l’a relevé Mme Bachelot elle-même, assurant à Nora Berra, la nouvelle secrétaire d’Etat à la santé, par ailleurs médecin de formation, qu’elle aura sans aucun doute de quoi faire.
Concrètement, cependant, le gros dossier du quinquennat sur la santé, la loi Hôpital, patients, santé et territoires, a été votée en 2009. Ne reste plus désormais qu’à assurer l’ancrage dans le paysage sanitaire des nouvelles Agences régionales de santé, alors créées.
S’il demeure des dossiers non bouclés, et qui touchent particulièrement médecins comme patients, tels les dépassements d’honoraires, les déserts médicaux et les fermetures de petits blocs opératoires, rien ne dit qu’il soit politiquement judicieux de s’attaquer réellement à des sujets aussi sensibles, juste avant l’élection présidentielle.
Il reste un autre sujet majeur, dont l’urgence a été maintes fois soulevée par économistes et parlementaires, la réforme du financement de l’assurance-maladie, dont le déficit a plongé, crise économique oblige. Mais vu la complexité du dossier, voir la majorité s’y atteler avant 2012 semble, là aussi, peu probable.
Laetitia Clavreul
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