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mercredi 13 octobre 2010



Selon Médecins du monde, l'accès aux soins des démunis s'est "brutalement dégradé" en 2009
12.10.10

Une augmentation de 12 % des visites dans ses centres de santé, des personnes qui consultent de plus en plus avec retard, ce qui conduit à l'aggravation de leur état de santé, une hausse de 30 % du nombre de patients mineurs : selon le rapport annuel de Médecins du monde (MDM), publié mardi 12 octobre, l'accès aux soins des plus démunis a subi une "dégradation brutale" en 2009.

Si la crise explique en partie ces hausses, l'organisation non gouvernementale (ONG) estime qu'il faut y ajouter l'impact des politiques de sécurité et d'immigration du gouvernement, qui viennent "aggraver la situation sanitaire déjà très difficile" des plus démunis. Médecins du monde dénonce une complexification des démarches (demandes de pièces abusives, renforcement des contrôles…), et des démantèlements de lieux de vie, qui ont pour effet une absence de suivi.

L'ONG s'alarme, une nouvelle fois, de la limitation du droit au séjour pour raisons médicales prévue dans le projet de loi sur l'immigration, qui devait faire l'objet d'un vote solennel, mardi 12 octobre, à l'Assemblée nationale. Elle alerte aussi sur les projets de restriction de l'aide médicale d'Etat (AME), soit la gratuité des soins pour les sans-papiers les plus démunis. 210000 personnes en bénéficient chaque année.

Avec d'autres associations, MDM s'oppose à l'idée évoquée par le gouvernement de mettre en place un "droit d'entrée" de 15 ou 30 euros à acquitter chaque année. La majorité le justifie par la hausse depuis plusieurs années du coût de l'AME (+15 % en 2009, avec 546 millions d'euros).

Mais, pour l'ONG, modifier les conditions d'accès à l'AME provoquerait des retards de soins, donc un surcoût. Réclamée lors de l'examen de la loi sur l'immigration par des députés UMP, sa refonte a été renvoyée aux débats sur le projet de loi de finances. Un rapport de l'inspection générale des affaires sociales et de l'inspection générale des finances, prévu fin novembre, devrait permettre d'y voir plus clair sur le dispositif.
Laetitia Clavreul

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