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mercredi 14 avril 2010





Le Mans

On ne soigne pas qu'à l'hôpital psychiatrique








À l'entrée du centre, une partie de l'équipe :
Sylviane Loison (secrétaire à l'accueil)
Marie-José Ganeau (infirmière),
Dominique Rasson (assistante sociale)
Christophe Courcier (cadre de santé)
et Chantal Shapira, psychiatre.


Au coeur du quartier des Glonnières, on trouve le centre médico-psychologique James-Pradier. L'an dernier, 1 800 Sarthois y ont été suivis.

Pourquoi, comment ?

Un centre médico-psychologique, c'est quoi ?

C'est le pivot de chaque secteur psychiatrique. En Sarthe, il y en a sept. Le département a été découpé comme un camembert. Chacun des sept morceaux a sa pointe sur une partie du Mans et s'élargit vers la zone rurale.
 
Situé au cœur des Glonnières, le CMP James-Pradier rayonne ainsi jusqu'à Écommoy, et au-delà. Soit un bassin de 80 000 habitants, dont environ 1 800 ont eu recours au service du centre. Car, contrairement au cliché, une infime minorité de patients passe par une hospitalisation, à Allonnes ou rue Etoc-Demazy au Mans.
 
Que fait-on au CMP ?
 
On y donne des soins, du lundi au vendredi, de 9 h à 17 h. Que ce soit en urgence, à la demande du 
patient, des familles, d'un médecin, etc. Ou encore à travers des consultations de suivi auprès de médecins, de psychologues, d'infirmières ou d'assistante sociales.
 
Le lieu, totalement rénové en 2005, propose aussi « un accueil thérapeutique à temps partiel » qui mélange soins (luminothérapie, sophrologie) et travail d'insertion, en lien avec des associations (alphabétisation, etc.). « Parce que le soin ne fait pas tout, explique la psychiatre Chantal Shapira. Travailler sur le tissu social, avec l'entourage du patient, est extrêmement important. »
 
Y a-t-il plus de malades qu'avant ?
 
Le nombre de patients est en nette augmentation depuis dix ans.
La « société va moins bien » ? Pas forcément. « L'hospitalisation, dans un service classique ou en psychiatrie, cela coûte cher. Pour limiter les hospitalisations, on a donc beaucoup travaillé la prévention, en amont, notamment avec le réseau associatif, explique Christophe Courcier, cadre au CMP. En fait, on a tellement bien travaillé qu'on a détecté davantage de malades qui, auparavant, n'étaient pas détectés. À l'arrivée, on a autant d'hospitalisation, et beaucoup plus de consultations au centre... »
 
Les moyens suivent-ils ?
 
Pas à hauteur de l'augmentation des consultations, reconnaît Christophe Courcier. Et ce n'est pas toujours facile à gérer. « S'il n'y a pas de place en hospitalisation complète, on est obligé « d'étayer » des patients par des soins de jour, témoigne Dominique Rasson, l'assistante sociale. Mais le week-end et le soir, ils repartent chez eux. Et c'est difficile à vivre quand on pense qu'ils seraient mieux à l'hôpital... »
 
Pour la psychiatre Chantal Shapira, ce n'est pas qu'une question de moyens : « Si le patient est bien entouré, au sein d'une famille sans difficulté financière, le soin est facilité. » A contrario, c'est beaucoup plus compliqué de soigner une personne isolée, en proie à des difficultés matérielles. « On ne peut pas pallier des choses qui dépendent de la société. »

Patrick ANGEVIN.

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