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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 15 juin 2020

Immersion post-déconfinement en infanto-juvénile

GHU Paris psychiatrie & neurosciences

Publié le 
«Comment expliquer le Coronavirus aux enfants», « comment concilier devoirs des enfants et télétravail ?» 
De nombreux professionnels de santé se sont appliqués à répondre aux nouvelles problématiques auxquelles les parents ont été confrontés durant cette période épidémique. «Pendant la période du confinement, nous avons maintenu le lien avec les familles grâce à des consultations téléphoniques. Elles nous rapportent aujourd’hui à quel point cela les a aidés pendant la crise épidémique», nous rapporte Dr Cephise Noiriel, praticien au sein du CMP Lisbonne du 8ème arrondissement du secteur 75I03.


Trouver les mots n’est pas toujours simple et se retrouver face aux angoisses des enfants sans l’aide extérieure habituelle peut s’avérer déstabilisant. Un guide déployé par le CREDAT (équipes du Pôle 16e piloté par le Dr Catherine Doyen) a été mis en ligne recensant pléthore de ressources à destination des entourages, comme par exemple des références d’activités sensorielles, motrices ou encore éducatives. Les écoles ont fermé et les accueils des structures infanto-juvénile ont dû fortement réduire leur activité pour la protection de tous. «Nous avons constaté de grandes difficultés autour de la question scolaire. 

Communautaire et communautarisme : concepts et pratiques L'exemple du Québec Michel Perreault

IAC : Institut d'anthropologie clinique / blog - Comment sculpter ...
Dans VST - Vie sociale et traitements 2013/1 (n° 117), pages 17 à 23


2013/1






É
léments fondamentaux des pratiques sociales actuelles, les notions de communautaire et de communautarisme proviennent du même concept, on ne peut plus large et la plupart du temps peu défini, de communauté. On en recensait en 1972 quatre-vingt-quatorze définitions différentes[1] ; on peut facilement imaginer que d’autres se sont ajoutées depuis. Sans prétendre donner une définition universelle et fermée de ces termes, il s’agit d’analyser les diverses significations que l’on peut accoler à ces notions en fonction du contexte social.

Car le terme « communautaire » est utilisé dans deux approches forts différentes bien que généralement complémentaires : la santé communautaire, qui provient d’une sémantique très utilisée dans les pratiques de santé depuis les années 1970 au Québec, dont les bases tirent largement profit de l’épidémiologie, et qui s’oppose plus souvent au concept beaucoup plus ancien de « santé publique » ; et le travail communautaire ou l’organisation communautaire, une approche provenant des sciences sociales et plus particulièrement des pratiques en service social (ou travail social, ou assistance sociale, selon les pays) qui se sont développées en Amérique du Nord dès les années 1950, puis qui furent reprises par des mouvements de contestation en Amérique du Nord puis en Europe.

Nous risquerons en conclusion une réflexion sur le communautarisme, qui est une façon d’envisager la citoyenneté dans les États-nations.



2013/1

Le centre médico-psychologique pour enfants de Château-Gontier-sur-Mayenne fermé provisoirement

France Bleu Mayenne devient la première radio à Laval !

Par   
Hasard du calendrier, on apprend le jour d'une mobilisation pour la défense de l'hôpital public que le service de psychiatrie de l'enfant à Château-Gontier-sur-Mayenne doit provisoirement fermer ses portes, faute d'effectifs selon la direction de l'hôpital de Laval qui gère la structure.
photo d'illustration
photo d'illustration
Trois psychiatres partagent leur temps sur plusieurs sites dans le département dont le CMP de Château-Gontier-sur-Mayenne. Trois psys pour 2.000 enfants et ados dont il faut s'occuper. Insuffisant estime le directeur de l'hôpital de Laval dans un courrier que nous avons pu consulter : "Cet effectif ne permet pas d'organiser toutes les consultations médicales nécessaires et de superviser des soins de qualité", écrit André-Gwenaël Pors.

Cholet. La polyclinique et l’hôpital reprennent les visites

Publié le 
Cholet. La polyclinique et l'hôpital reprennent les visites ...
Les protocoles s’assouplissent, peu à peu, à mesure qu’évolue la crise sanitaire du Covid-19. Avec la baisse de patients hospitalisés, l’hôpital de Cholet et la polyclinique du Parc vont autoriser à nouveau les visites.
À la polyclinique, « les visites sont autorisées à raison d’une personne par patient et un jour sur deux, indique la direction dans un communiqué. Le visiteur doit rester avec son proche dans la chambre et tous deux doivent porter un masque. »


Voir l’avenir au cœur de la crise : vers un renforcement des services de santé mentale

Chronique de Palestine

8 juin 2020

Courtezy: Dr Samah Jabr
Dr Samah Jabr

La pandémie du COVID-19 a semé les graines d’une crise de la santé mentale dans le monde entier ; en Palestine, elle met en évidence les défis qui déjà existaient dans le domaine de la santé mentale.
Bien que les Palestiniens aient survécu à des épisodes antérieurs d’anxiété collective, de restriction des libertés, d’incertitude et de deuils, la pandémie dévoile au grand jour un système de santé mentale de tout temps négligé et qui est actuellement confronté à une double épreuve : celle du COVID-19 et celle de l’occupation israélienne. Pourtant, cette crise peut être exploitée comme une opportunité pour corriger les erreurs faites et plaider pour un renforcement du système de santé mentale en Palestine.
Il a été dit que, parmi les pays de l’Est de la Méditerranée, le pays présentant la plus grande charge de morbidité due à la maladie mentale est la Palestine.[1] La maladie mentale est l’un des défis de santé publique les plus importants en Palestine en raison du contexte chronique d’occupation chronique et de l’exposition à la violence (OMS, 2019). [2] Les angoisses et les craintes de faire face à une pandémie s’ajoutent maintenant aux vulnérabilités préexistantes. Le besoin de services de santé mentale devrait augmenter car les facteurs de stress, tels que l’isolement social, les appréhensions liées à la santé et la perte de son emploi et de revenus, exercent une pression de plus sur les personnes, aggravant parfois la violence domestique.
Les personnes atteintes de maladies chroniques, en particulier les patients psychiatriques, sont confrontées à des défis supplémentaires. Parmi les premiers patients touchés, on trouve des toxicomanes qui cherchent à se réadapter au Centre National de Réhabilitation Palestinien de Bethléem. Leur traitement a été interrompu afin de pouvoir convertir l’établissement en centre de traitement des malades atteints du coronavirus. Nous savons déjà que certains d’entre eux ont rechuté, d’autres ont tenté de se suicider et d’autres encore ont été emprisonnés pendant la pandémie.
Des services gouvernementaux externes [type ambulatoire] sont offerts dans chaque district de Cisjordanie par quatorze centres de santé mentale communautaires. Les statistiques de 2019 indiquent qu’environ 3000 nouveaux patients et 92 000 interventions ont été observés l’année dernière. Pourtant, moins de 2% des employés et 2% du budget sont investis dans la santé mentale dans le secteur gouvernemental. Les organisations non-gouvernementales, omniprésentes dans le domaine de la santé mentale, offrent des services psychosociaux et de conseil.

Grand âge et autonomie : après le Covid, le gouvernement contraint à la réforme

Par Frantz Durupt — 
Dans l'Ehpad, à  Livry-Gargan, près de Paris, le 22 avril.
Dans l'Ehpad, à Livry-Gargan, près de Paris, le 22 avril. Photo Benoît Tessier. Reuters

Face à la crise du Covid-19, l’exécutif relance le chantier de l’aide à la dépendance, mais le projet est déjà critiqué par les syndicats et l’opposition.

L’autonomie, grande cause de la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron ? Jusqu’à présent, la création d’une branche de la Sécurité sociale spécifiquement consacrée à la protection des personnes dépendantes en raison de leur âge ou d’un handicap appartenait à la grande famille des promesses que l’on se refile de président de la République en président de la République. Dès l’année de son élection, en 2007, Nicolas Sarkozy fut le premier à la formuler, tout en laissant planer ensuite le doute sur ses intentions réelles. A sa suite, François Hollande reprenait l’idée, sans la concrétiser davantage. Quant à Emmanuel Macron, il a longtemps promis une vaste réforme «grand âge et autonomie», qui n’a jamais vu le jour. Mais voilà que tout s’accélère à la faveur de la crise du nouveau coronavirus, qui a remis en lumière les faiblesses du système de protection des personnes les plus fragiles, qu’elles soient prises en charge à domicile ou en établissement spécialisé.

« The talk » : comment les Afro-Américains parlent à leurs enfants du danger d’être noir

Par    Publié le 15 juin 2020
ENQUÊTE C’est une tradition largement répandue dans la communauté afro-américaine : éduquer ses enfants aux risques encourus par le simple fait d’être noir. Une « conversation » relancée par le mouvement Black Lives Matter.
Joseph K. West n’aurait jamais imaginé que son rôle de parent l’amènerait un jour à visionner, avec ses trois adolescents, les images de l’agonie de George Floyd sous le genou d’un policier blanc à Minneapolis. Il y a une quinzaine de jours, cet avocat de Washington s’y est pourtant résolu, tristement convaincu qu’il devait, une fois encore, mener avec ses enfants « the talk », cette discussion rituelle qu’ont toutes les familles afro-américaines sur les dangers encourus par le simple fait d’être noir aux Etats-Unis.
« “The talk”, c’est ce que nous faisons depuis des générations pour garder nos jeunes en vie, résume le quinquagénaire. Nous informons nos fils que même la plus banale interaction, notamment avec des fonctionnaires chargés de les protéger et de les servir, peut se révéler fatale. » Un euphémisme pour prévenir la jeunesse noire américaine des effets toujours vivaces du racisme au sein d’une partie de la société et dans les forces de l’ordre.
En ces temps de protestations massives contre les violences policières, cette « conversation » a pris un écho particulier. Une succession d’affaires tragiques, ces dernières semaines, l’a rendue plus urgente encore qu’à l’accoutumée. Le meurtre, en Georgie, d’un joggeur noir pris en chasse par des citoyens blancs, la vidéo d’un homme noir venu observer les oiseaux et pris à partie par une femme blanche à Central Park, le jugeant « menaçant », puis la mort en direct de George Floyd, le 25 mai, ont forcé Joseph K. West à aborder frontalement le sujet « plusieurs fois en quelques semaines ».
« Je voulais que mes enfants, qui vivent dans un milieu multiracial, comprennent que, pour certains Blancs, la vie des Noirs n’a pas de valeur, même lorsque l’on s’efforce de désamorcer la situation. On l’a bien vu dans le cas de George Floyd : il est resté poli jusqu’au moment de sa mort. » Depuis le meurtre du joggeur, deux des enfants West, férus d’athlétisme, hésitent à courir dans la rue.

Otto Gross, le rebelle affolé (Viabilités psychanalytiques en perspective 5)

AgoraVox le média citoyen

par Mervis Nocteau (son site)
lundi 15 juin 2020


L' « enfant terrible » (1) de la psychanalyse (2), c'est Otto Gross. Né dans une famille riche qui l'a surprotégé et a désiré « le bien placer dans la vie », Otto Gross est quelque part materné par son père dépresseur et adulé jusqu'à l'éploration par sa mère dépresseuse (parce que mise sur la touche alors, dans l'ambiance patriarcale attaquée par son fils – ambiance pourtant transgenrée déjà au début du XXème siècle) (3) …
Ce climat d'enfance le poursuivit jusqu'à sa jeune mort en 1920, à l'âge de 43 ans : c'était ce qu'on nommerait aujourd'hui un junkie, qui contracta une pneumonie irréversible, vue la qualité des soins d'époque certes, mais aussi de sa précarisation et de sa fragilisation toxicomaniaque.
Ses collègues psychanalystes et psychiatres (FreudJung … ) ont vu en lui un psychotique ordinaire, pourtant prodige dans ses essais. Malheureusement, leurs velléités d'internement (commanditées par ses parents et escomptées par eux aussi) n'eurent pour effet que de l'affoler toujours plus, et de le confirmer dans sa rébellion, car c'était un aspirant révolutionnaire bohème (4). Il s'échappa des milieux institutionnels comme il fuit la surprotection familiale.
On ne peut pas dire que ce fut malin de la part des responsables, et que cela tend à donner raison à l'antipsychiatrie (alors que la psychiatrie a ses raisons). Mais Freud le psychanalyste fut très perplexe à l'égard des méthodes de Jung le psychiatre, qui eut la charge d'Otto Gross dans ses services hospitaliers ; pragmatique toutefois, Freud préférait garder Gross dans le giron psychanalytique, hélas … Et au fond, Jung aura été jaloux et zélateur à l'égard du prodige freudien, à s'avérer salement bourgeois comme les parents Gross. De quoi rendre « parano », en effet …