L’autonomisation des services psychiatriques a franchi une nouvelle étape. La Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale a convié la presse vendredi à Berne pour faire le point sur l’avancée des travaux, concernant l’externalisation des trois institutions cantonales, dont les Services psychiatriques Jura bernois – Bienne – Seeland. La phase de planification est à présent terminée et plusieurs mesures seront mises en œuvre dans le courant de l’année 2016.
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
jeudi 17 décembre 2015
Les maladies mentales
Par Claire Hédon 14 décembre 2015
Schizophrénie, trouble bipolaire ou psychose maniacodépressive, dépression sévère et persistante, troubles de personnalité limite ou borderline et TOC (trouble obsessionnel-compulsif) sont les cinq maladies mentales les plus connues. Malheureusement, de nos jours, la maladie mentale fait encore peur. Schizophrénie, trouble bipolaire ou psychose maniacodépressive, dépression sévère et persistante, troubles de personnalité limite ou borderline et TOC (trouble obsessionnel-compulsif) sont les cinq maladies mentales les plus connues. Malheureusement, de nos jours, la maladie mentale fait encore peur.
• Pr Maurice Corcos, chef du Département de Psychiatrie pour adolescents et jeunes adultes de l'Institut Mutualiste Montsouris à Paris 14ème. Auteur de : « Qui a peur de la maladie mentale ? 10 bonnes raisons de se méfier du DSM5 » aux éditions Dunod
• Pr Prosper Gandaho, professeur de Psychiatrie d'Adultes à l'Université de Parakou, et chef du service de Psychiatrie du Centre Hospitalier Départemental et Universitaire du Borgou à Parakou au Bénin.
Et si la France était aussi championne... des inégalités de santé !
Le système de soins à la française soigne bien, rembourse pas trop mal, mais les disparités d'état de santé et d'espérance de vie y sont incontestablement plus fortes qu'ailleurs. Le phénomène est multifactoriel, puisqu'il se décline selon la classe sociale, mais aussi selon l'endroit où l'on habite et même selon le sexe… Et le plus préoccupant, c'est qu'année après année, cela ne semble guère s'arranger.
Cocorico ? Au cours des dernières décennies, la France a vu l’état de santé global de sa population s’améliorer si l’on considère, par exemple, l’amélioration de l’espérance de vie ou la baisse de la mortalité infantile. Mais les mauvaises langues font remarquer que ces bons points n’ont pas profité à tout le monde de la même façon ; les inégalités de santé dans certains domaines progressent, si l'on en croit les analystes du secteur. Évidemment, certaines semblent difficilement évitables. Chacun étant, par exemple, bien obligé de faire avec ses gènes ou son âge. Mais c'est quand elles sont dites « sociales », que le phénomène devient problème et prend la forme
d'« inéquités » auxquelles on devrait pouvoir remédier.
Qu’est-ce que c’est que ce cirque ?
19/12/2015
Il y a des enfants qui ne partent pas en vacances. Il y a des enfants qui ne fêtent pas Noël. Il y a un sapin pourtant et peut-être même des cadeaux. Mais le sapin clignote tristement dans un couloir et les cadeaux ressemblent à s’y méprendre à ceux du voisin de chambre. Il y a des enfants qui ne dégusteront pas chocolats, confiseries et autres délices : manger est un calvaire. Cependant, pour faire entrer un peu de féérie dans leurs souffrances et leurs angoisses, les hôpitaux se démènent, organisent des goûters de Noël, des chasses aux cadeaux (pour ceux qui peuvent marcher), des spectacles... Et tout le reste de l’année, il y a les clowns. Les clowns qui sont ce lien, ténu, difficile, essentiel, entre l’enfant et l’enfance. Même à l’hôpital.
Toc Toc
Aujourd’hui, le Rire médecin intervient dans 45 services pédiatriques de 15 hôpitaux différents. En 2013, 71 000 spectacles personnalisés ont été offerts aux enfants malades. L’après-midi, on frappe à la porte. Le parent répond incertain. Et plutôt qu’une infirmière, un médecin à la mine soucieuse, c’est le docteur Girafe qui fait son entrée, avec un acolyte. Leur irruption est parfois difficile à vivre, gênante. L’enfant peut avoir peur, le parent se sentir irrité de cette entrée en fanfare dans son quotidien d’angoisse. Et au bout de quelques instants, souvent grâce à la musique, aux pitreries du docteur Girafe, la magie opère. On oublie pour quelques secondes la perfusion, le traitement qui débute et qui nécessitera des semaines d’immobilisation, les nouvelles difficiles. Avant que la porte ne se referme.
Psychiatrie : lancement d'une 2ème enquête de coûts
Dans le cadre de ses travaux techniques sur la psychiatrie et pour la deuxième année consécutive, l’ATIH lance un appel à candidature auprès des établissements de santé pour réaliser une enquête de coûts.
Cette enquête portera sur les données de comptabilité analytique de l’année 2015 et se déroulera de mai à juillet 2016.
BD/ «CARNET DE SANTÉ FOIREUSE», TORD-BOYAUX
Par Sophie Gindensperger 2 octobre 2015
Atteint de la maladie de Crohn, une inflammation chronique des intestins, le dessinateur Pozla raconte avec humour son quotidien difficile.
Dire que l’auteur a mis ses tripes dans cet ouvrage serait un peu facile. Car ce sont ses boyaux tout entier qui y ont pris le pouvoir, incarnés dans un adversaire diabolique dont les enchevêtrements labyrinthiques hantent ces 368 pages. Pozla, dessinateur dans l’animation et auteur de Monkey Bizness, est atteint de la maladie de Crohn, une inflammation chronique des intestins qui le vide de l’intérieur. Son Carnet de santé foireuse est le journal de cette maladie.
Radeau.
A l’encre noire et au feutre, il retrace la chronique de ses relations compliquées avec le corps médical, entre peur, respect et incompréhension, soutenu à bout de bras par sa femme et sa petite fille. Mais c’est bien plus encore : ce journal est celui d’une réappropriation de son corps face à l’invasive nécrose qui le dévore. Au fil des pages, le dessinateur livre avec humour et sans zone d’ombre les cruelles péripéties de son affliction. Douleurs, errances de diagnostics, re-douleurs, opérations, re-re-douleurs, traitement, ponctués par ses petits calculs personnels qui lui permettent de ne jamais se trouver loin des prochaines toilettes.
ART ET SANTE
du 1er au 11 décembre 2015 l'exposition collective tous les jours de 13h30 à 18h30 Jeudi 3 décembre à partir de 18hle vernissage l'Association des artistes acteurs de santé présente une exposition sur le travail de ses adhérents, avec ... Lire la suite ... |
Soyez fous Soyez vous
A l’occasion des Fêtes de Noël, Maisons du Monde poursuit sa saga « Soyez Fous, Soyez Vous » avec un spot de circonstance. Une pub tout aussi délirante, extravagante que les 6 précédentes et qui frappe un grand coup pour la première campagne publicitaire de l’enseigne.
Après les attentats de novembre, les services psy saturés de victimes qui « pensaient aller bien »
Le Monde.fr | | Par Manon Rescan
Jusqu’à présent, Fabrice (le prénom a été changé) n’avait pas eu envie de revenir à Paris. Reprendre le TGV en gare de Marseille-Saint-Charles, comme ce vendredi 13 novembre au soir où il avait rendez-vous au Bataclan. Monter dans le métro. Affronter ces lieux où il a vécul’indicible. Les tirs, l’angoisse, le sang et la mort. Presque un mois après les attentats perpétrés à Paris et à Saint-Denis, il l’a finalement fait : il est venu porter plainte au 36, quai des Orfèvres. Puis il s’est rendu à la cellule d’urgence médico-psychologique de l’Hôtel-Dieu pour obtenir une évaluation du préjudice moral subi, lui qui a évité de peu la blessure : la ballen’a fait qu’effleurer son bras.
Depuis, comme un certain nombre de victimes, il pensait que ça allait. Et puis finalement non, ça n’allait pas. Un contrecoup « classique après un tel traumatisme », observe Nicolas Dantchev, responsable du service de psychiatrie de l’Hôtel-Dieu, qui accueille un centre de consultation médico-psychologique d’urgence pour les victimes des attentats de Paris.
Troubles différés
« Certains reprennent leur vie comme avant, retournent au travail, et puis les symptômes de traumatisme – flash-back, troubles du sommeil, scènes choquantes qui tournent en boucle – apparaissent plus tard. On parle alors de “troubles différés” ». Ces signaux peuvent apparaître jusqu’à trois mois après le choc. Pour Fabrice, cela se soldera par trente jours d’arrêt de travail.
C’est ainsi que les consultations n’ont pas cessé à l’Hôtel-Dieu, depuis le 13 novembre. Elles ont diminué, bien sûr, loin des quatre-vingts rendez-vous des premiers jours. Mais, quotidiennement, les psychiatres reçoivent encore entre dix et quinze nouveaux patients. Et, chaque jour, « on en voit dont c’est la première consultation psychologique », poursuit Nicolas Dantchev.
Caroline Eliacheff : Au travail !
[...] Curieusement, la crise économique n’a pas entraîné une baisse de la fécondité significative ces dernières années. Pourtant, les chercheurs de l’INED, qui ont l’avantage de travailler sur la durée, se sont demandé en quoi les projets de fécondité et leur réalisation se trouvaient affectés par le chômage. L’enquête d’Ariane Pailhé et Arnaud Régnier-Loilier conduite entre 2005 et 2011 auprès de 10.000 hommes et femmes apporte des réponses parues dans la revue Population et sociétés de décembre 2015.
Jean Khalfa : «Fanon analyse le système colonial comme un internement»
Par Sonya Faure —
Connu pour son œuvre sur l’identité comme «Peau noire, masques blancs», l’intellectuel anticolonialiste était aussi un des précurseurs de l’ethnopsychiatrie. Un éclairage essentiel sur les rapports entre colon et colonisé. Des textes inédits publiés par La Découverte.
A la recherche de la conscience (2/2) : un phénomène de physique fondamentale ?
Par Rémi Sussan le 16/12/15
D’autres scientifiques cherchent eux aussi à intégrer la conscience dans leur théorie, mais descendent pour cela à un niveau encore plus fondamental : celui de la physique. C’est le cas du cosmologiste Max Tegmark qui dans Nautilus revient sur sa thèse selon laquelle la conscience pourrait être considérée comme un nouvel état de la matière. Max Tegmark est par ailleurs l’auteur d’un fascinant ouvrage, Notre univers mathématique, et il est aussi l’un des cosignataires de la fameuse “lettre ouverte” publiée dans le Huffington Post mettant en garde contre les risques de la “superintelligence”.
Une tresse dans l’espace-temps
Sa démonstration est assez complexe. Tegmark commence par rappeler sa théorie très platonicienne sur la nature mathématique de l’univers. Et de bien préciser qu’il ne s’agit pas de dire que le cosmos peut être décrit de manière mathématique, mais bel et bien qu’il EST mathématique. Pour exemple de cette réalité mathématique, l’espace-temps. Il s’agit d’un concept purement abstrait, ce n’est pas un objet, et pourtant il fonde toute la structure de la réalité.
Une chose ne peut être décrite simplement en terme de coordonnées spatiales, mais comme une espèce de “traînée”, s’étendant le long de l’espace-temps. Pour un objet quelconque, par exemple un rocher, cette trajectoire est assez linéaire : la traînée ressemble à un gros tube. En effet, les atomes qui le constituent, une fois assemblés, vont avoir tendance à bouger très peu, et très lentement.
Pour un être vivant, c’est différent : les éléments qui le constituent sont en constant mouvement et interaction. De fait, il ressemble plus à une tresse spatio-temporelle, un entrelacs de différentes traînées. Mais, continue Tegmark, même la complexité du vivant “pâlit en comparaison aux modèles de traitement de l’information qui se déroulent dans votre cerveau. Vous possédez environ 100 milliards de neurones qui génèrent constamment des signaux électriques… ce qui implique des interactions entre des milliards de milliards d’atomes, notamment du sodium, du potassium, ainsi que des ions calcium. Les trajectoires de ces atomes forment une tresse très élaborée à travers l’espace-temps, dont l’enchevêtrement complexe correspond au stockage et au traitement de l’information d’une manière qui donne en quelque sorte naissance à notre sensation familière de la conscience de soi. Il y a un large consensus dans la communauté scientifique pour admettre que nous ne comprenons toujours pas comment cela fonctionne, il est donc juste de dire que nous, les humains ne comprenons pas encore pleinement ce que nous sommes. Cependant, grosso modo, on pourrait dire ceci : vous êtes un modèle dans l’espace-temps. Un modèle mathématique. Plus précisément, vous êtes une tresse dans l’espace-temps – en fait, l’une des tresses les plus élaborées connues.”
Des aspects quantiques à la conscience
Puisque nous sommes entrés dans le domaine particulièrement spéculatif des rapports entre la conscience et la nature de la réalité, où en est le fameux “serpent de mer” de la conscience quantique ? L’idée avait été popularisée il y a quelques années par le célèbre mathématicien et physicien Roger Penrose, avec l’aide de l’anesthésiste Stuart Hameroff. Sa théorie était que nous ne pourrions comprendre les aspects les plus sophistiqués de notre esprit si nous n’acceptions pas l’idée que dans la formation de nos états mentaux, certains phénomènes comme “l’intrication” (le fait que deux particules quantiques restent indéfiniment en interaction l’une avec l’autre quelle que soit la distance) et la superposition (le fait qu’une particule puisse se trouver dans deux états différents simultanément) entrent directement dans la fabrique de la conscience. Pour Penrose et Hameroff, de tels effets pourraient se produire au sein de notre cerveau à l’intérieur des “microtubules”, des tubes de protéines assurant la structure des neurones. L’idée n’enthousiasma guère la communauté scientifique et la théorie tomba dans l’oubli. Il faut aussi reconnaître que voir Stuart Hameroff, scientifique réputé sérieux, s’acoquiner avec le gourou New Age Deepak Chopra (qui aime, lui aussi, à parler de “conscience quantique”), n’a pas aidé à son acceptation.
Banalise-t-on l'euthanasie pour souffrances psychiques ?
BELGIQUE M. Lagase et D. Roulette 08 décembre 2015
Dans une lettre ouverte publiée ce mardi dans le Morgen, soixante-cinq psychiatres, psychologues et professeurs d'université s'opposent à la banalisation de l'euthanasie pour souffrances psychiques. Ils demandent au gouvernement de changer la législation.
Chaque année, en Belgique, environ deux mille euthanasies sont pratiquées, deux à trois pourcents d'entre elles l’étant en raison de souffrances psychiques "insupportables", ce qui représente plus ou moins un cas par semaine.
Les signataires de cette carte blanche ne s’opposent pas à l'euthanasie en cas de souffrances psychiques mais ils estiment qu'elle n'est pas la réponse adéquate. Pour eux, il s'agit de faire la différence entre maladie somatique, maladie du corps et maladie psychique, maladie de l'esprit.
Remise en cause du travail psychiatrique
Ariane Bazan est chargée de cours à l'ULB à la Faculté des sciences psychologiques et de l’Education. Elle figure parmi les signataires et explique que c'est tout le travail d'un psychiatre qui est remis en cause : "Comment voulez-vous que nous nous engagions d’une telle façon avec les patients qui, en théorie, en principe, savent qu'il y a une case B, celle de l’euthanasie".
Impossible de travailler avec une deuxième pensée dit-elle. Elle se prononce, comme les autres signataires, pour un changement de la loi : "Pour un changement de la loi, pour que la loi rende impossible cette lecture qui fait que l’euthanasie est appliquée en ce moment dans certains cas pour seules maladies psychiques".
Irlande : 25 000 femmes ont quitté le pays pour avorter
14 Déc. 2015
Une triste réalité… Selon Amnesty International, près de 25 000 irlandaises ont été contraintes de se rendre en Angleterre ou au Pays de Galles, pour avorter, depuis les cinq dernières années. Soit une moyenne de près de 100 interruptions volontaires de grossesse, chaque semaine. Une problématique déjà mise en lumière, la semaine dernière, grâce au projet «X-Ile», une galerie virtuelle, sur internet, recensant les femmes, ayant traversé la mer, pour avoir recours à une IVG.
Avec un court-métrage sur YouTube, le CHU de Toulouse veut informer sur l’algodystrophie
16.12.2015
Pour lutter contre la méconnaissance de l’algodystrophie ou syndrome douloureux régional complexe (SDRC) dans le corps médical, l’équipe Enfant Do et le groupe de réflexion sur le SDRC de l’hôpital des enfants du CHU de Toulouse ont mis au point un support pédagogique et de médiation.
« Les enfants porteurs du syndrome douloureux régional complexe représentent entre 10 et 20 % de nos consultations au service de la douleur à l’hôpital des enfants, évalue le Dr Agnès Suc, pédiatre et responsable de l’équipe ressources douleurs pédiatriques au CHU de Toulouse. Lorsqu’ils arrivent c’est toujours après une errance médicale plus ou moins longue. Nous avons ainsi pris conscience que cette maladie n’était ni assez connue ni reconnue et nous avons conçu ce support à destination des généralistes, pédiatres, orthopédistes… ».
Deux versions, dont l’une pour les médecins
Deux versions de ce court-métrage d’une dizaine de minutes ont été réalisées, une première à destination des familles, une seconde du corps médical. Le film réalisé avec des illustrations de l’artiste de Street Art Little Madi, rappelle les différents symptômes et combine témoignages et explications pédagogiques.
« L’objectif de ce support c’est de stopper les errances médicales et d’informer les soignants afin qu’une prise en charge pluridisciplinaire et coordonnée soit mise en place pour soigner cette maladie qui reste bénigne », rappelle le médecin.
Le principal constat de l’équipe soignante toulousaine, c’est en effet que la méconnaissance conduit à nier la maladie, « comme avec la migraine il y a quelques années qui soi-disant, ne pouvait pas exister chez les enfants », souligne le Dr Suc.
Grâce à ce dispositif, les médecins toulousains souhaitent inciter les généralistes à prendre toute leur place pour orienter correctement leurs patients. « Nous prônons une prise en charge pluridisciplinaire intégrant orthopédistes, rhumatologues, psychologues, kinésithérapeutes… Car on sait que dans la majorité des cas, la maladie se déclare suite à un traumatisme physique ou psychologique et ne peut être soignée avec un seul médecin. » Une campagne d’information à destination de l’ordre des médecins est également prévue dans les prochaines semaines.
Béatrice Girard
mercredi 16 décembre 2015
Photo de familles
Par Catherine Mallaval et Virginie Ballet —
Deux Français sur trois sont en couple, et les trois quarts d’entre eux sont mariés. Mais derrière ce modèle dominant scanné par une grosse enquête de l’Insee, les lignes bougent.
Comment ça va la famille ? Que les adeptes des normes bien propres sur elles soient rassurés. Oui, le mariage reste la situation conjugale la plus commune (trois couples sur quatre sont mariés). Et oui, la famille la plus répandue reste celle constituée par des parents mariés vivant avec les enfants qu’ils ont eus ensemble. C’est du moins ce qui ressort d’un important état des lieux intitulé «Couples et familles» présenté ce mardi par le très sérieux Insee. Un coup à entonner l’air de «vive la famille tradi» défendu avec moult vociférations par une partie de la droite, la Manif pour tous et consorts, qui ne saurait tolérer aucun autre modèle ?
Si l’Insee range sous la bannière « famille traditionnelle» «les couples d’adultes cohabitants, mariés ou non, et les enfants nés de leur union (ou adoptés ensemble), partageant le même logement», il ne s’agit là que de statistiques cliniques. «A l’intérieur même de cette catégorie trompeuse, on trouve à la fois des gens qui ont en effet une vision traditionnelle, souvent religieuse du mariage, et pour qui le divorce n’est pas une option, et d’autres, plus "modernes", adoptant une vision plus contractuelle, avec une possibilité de séparation si la satisfaction n’est plus présente dans le couple», nuance d’emblée le sociologue spécialiste de la famille François de Singly. Premier point. Deuxièmement, si la catégorie«traditionnelle» représente 70 % des familles (chiffres de 2011), elle comptait pour 75 % des cas en 1999. Le signe que, derrière un modèle dominant, ça gigote. Avec notamment des unions de plus en fragiles et une envolée des familles monoparentales, tandis que persiste une condition féminine nettement plus fragile face à la conjugalité. Radiographie.
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