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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 7 novembre 2012

Rencontres vidéo en santé mentale 2012
22 novembre 2012
Programme Colloque 2012

Patients et Traitements Psychiatriques à l’Écran, 5 et 6 décembre 2012, EHESS Paris, salles de conférence Réseau Asie.

Colloque pluridisciplinaire organisé par Jean-Christophe Coffin (MCF Paris V Descartes), Nausica Zaballos (doctorante Centre Alexandre Koyré – IRIS) et Alessandro Manna (doctorant IRIS)

«Être là», cellules grises

Par GÉRARD LEFORT
Taule. Régis Sauder a passé trois semaines avec l’équipe psy de la prison des Baumettes, à Marseille. Plongée dans la folie sous écrous.

Images floues, zoom frénétique, cadre traviolisé, son syncopé. Les premiers instants du documentaire Etre là sont agités et pourraient rebuter tant ils semblent citer le style de n’importe quel générique d’une série américaine «moderne». Le choix du noir et blanc semble relever, lui aussi, d’une afféterie esthétique. Or, pas du tout. Lorsque Etre là prend son envol, ces choix formels s’imposent comme des nécessités.
Mégalithes moraux. Le réalisateur, Régis Sauder, a passé trois semaines à l’été 2011 en compagnie d’une équipe de psy de la prison des Baumettes, à Marseille. Accéder avec lui à cette «bulle» est une épreuve qui pousse de lourdes portes et bouscule bien des a priori. Alors oui, ça doit chahuter. Le noir et blanc est lui aussi un parti pris dicté par les circonstances. Dans ce «monde à part» de la psychiatrie en milieu carcéral, on apprend à pas de loup que les relations humaines se nouent et se dénouent en contrastes tranchés où surgissent des mégalithes moraux. Rien de moins que le Bien et le Mal. Alors oui, le noir et blanc est idoine.

Escroquerie intellectuelle !

Des psychanalystes lancent une pétition en faveur du mariage et de l’adoption par les homosexuels

Lettre ouverte 
DES PSYCHANALYSTES FACE A L’ÉGALITÉ DES DROITS ET AU « MARIAGE POUR TOUS ».
Le projet de loi « Le mariage pour tous » a pour visée l’ouverture du droit au mariage de personnes de même sexe et par voie de conséquence, de l’adoption aux couples mariés de même sexe. Cette évolution de notre code civil mettrait enfin la France au diapason de neuf pays européens, treize dans le monde et neuf états américains.
En réaction à cette évolution démocratique, certains propos mettant en avant une supposée orthodoxie psychanalytique s’opposent formellement à ce projet.
Nous, psychanalystes (ou en formation psychanalytique), souhaitons par ce communiqué exprimer que « La psychanalyse » ne peut être invoquée pour s’opposer à un projet de loi visant l’égalité des droits. Au contraire, notre rapport à la psychanalyse nous empêche de nous en servir comme une morale ou une religion.
En conséquence, nous tenons à inviter le législateur à la plus extrême prudence concernant toute référence à la psychanalyse afin de justifier l’idéalisation d’un seul modèle familial.
Nous soutenons qu’il ne revient pas à la psychanalyse de se montrer moralisatrice et prédictive. Au contraire, rien dans le corpus théorique qui est le nôtre ne nous autorise à prédire le devenir des enfants quel que soit le couple qui les élève. La pratique psychanalytique nous enseigne depuis longtemps que l’on ne saurait tisser des relations de cause à effet entre un type d’organisation sociale ou familiale et une destinée psychique singulière.
De plus, la clinique de nombre d’entre nous avec des enfants de couples « homosexuels » atteste que ce milieu parental n’est ni plus ni moins pathogène qu’un autre environnement.
Il n’est pas inutile non plus de faire un retour aux prises de position de Freud concernant l’homosexualité. Pour s’en tenir, par exemple, aux toutes premières années de la naissance de la psychanalyse (1896), Freud signa une pétition initiée par le médecin et sexologue allemand Magnus Hirschfeld (1897) demandant l’abrogation du paragraphe 175 du code pénal allemand réprimant l’homosexualité masculine (recueillant plus de 6 000 signatures dont celles aussi de Krafft-Ebing, Andréas-Salomé, Zola, Rilke, Mann et Einstein).
Aussi nous tenons à rendre publique notre position et ces éléments de réflexion dans le cadre du débat national qui est engagé.

PSYCHANALYSE DE RAHAN

Le fantôme psychique d'un héros de BD
Pascal Hachet

Depuis plus de trente ans, Rahan, le célèbre héros de bandes dessinées créé par Roger Lécureux et André Chéret passionne des millions d'enfants, d'adolescents et d'adultes. Pascal Hachet, s'est pourtant risqué à mettre Rahan sur le divan ! Car le " fils des âges farouches " oppose plus d'une énigme à ses lecteurs.


CENTRE GEORGES CANGUILHEM

Histoire et philosophie des sciences du vivant et de la médecine

Colloque International : 19-20-21 novembre 2012
« Sélection, tri et triage en médecine. Logiques, pratiques et valeurs »
Amphithéâtre Buffon, Université Paris Diderot - 15, rue Hélène Brion – Paris 13°
Université Paris Diderot, SPHERE – UMR 7219, Institut des Humanités de Paris, Collège d’Etudes Mondiales – Chaire Anthropologie et santé mondiale, Institut Universitaire de France.




La Cause du désir - Rencontre avec Marie-Hélène Brousse le 15 novembre à Paris
Posteado por A.A.delaR. a sábado, noviembre 03, 2012






















Paroles imposées, catharsis, logique collective, décoinçage


Psychanalyse
n° 25, 2012/3
Marie-Claire Terrier, Le sourire d'une femme. Une cure et sa conclusion

Bibiana Morales, Paroles imposées

Patricia León, La catharsis : une pérégrination consentie

Bénédicte d'Yvoire, Quelques questions à partir de l'expérience de passeur à l'APJL

Élisabeth Rigal, Logique : du subjectif au collectif ?

Thérèse Charrier, Logique collective ? Un rapport véridique au réel

Brigitte Gallot-Lavallée, Logique collective et fonctionnement

Jacques Podlejski, Ou l'incomplétude, ou l'inconsistance

Nicolas Guérin, Contiguïté des jouissances et travail de l'inconscient

Jacques Marblé, La douleur dénomme

Luminitza Claudepierre Tigirlas, Secousses passionnelles sur les rives du sevrage maternel

Isabelle Morin, Une psychanalyse n'est pas un autoportrait

Pierre Bruno, Décoinçage

Au commencement est le transfert


Analyse Freudienne Presse
n° 19, 2012/1
L'Übertragung, concept majeur et sans doute fondement de la psychanalyse, apparaît tout d'abord chez Freud, dès 1895, dans la dynamique du transfert et sera repris par Lacan, en 1960, dans son séminaire « Le transfert dans sa disparité subjective, sa prétendue situation, ses excursions techniques ». Ce titre indique d'emblée que le transfert est bien le contrepied de l'intersubjectivité, la mise en question de la réduction de l'analyse à n'être qu'une situation, et enfin la mise en doute de l'existence d'une technique qui puisse se référer à autre chose qu'à une topologie. Même s'il est au commencement de toute analyse, le transfert n'implique pas de contre-transfert puisqu'il n'existe qu'un seul transfert, l'analyste lui-même n'étant envisageable que comme une formation de l'inconscient. Cela ouvre directement la question du désir d'analyste et la notion de transfert de travail. La disparité subjective du transfert ne renvoie-t-elle pas à ce que Lacan nomme une métaphore de l'amour dont le pivot est le désir d'analyste ? Pourtant, le terme de transfert, entré dans le discours courant, entraîne une banalisation du sujet supposé savoir dont les psychothérapies profitent certainement, au point de pouvoir parfois l'ignorer purement et simplement. Cela repose ainsi la question des fondements actuels de la cure.
Vies amoureuses

Auteur :  |
Editeur : IN PRESS

Collection : Libres Cahiers pour la psychanalyse 25

On a souvent décrit les aspects de miroir, de double, de mise en abyme, dans la relation mère-fille. Cet ouvrage analyse la spécificité de la relation mère-fille : identification, rivalité oedipienne, partage, mais aussi clivage... Quel est le poids de la relation mère-fille sur l'investissement du corps, de la féminité et de la maternité chez la fille ? Comment la fille élabore-t-elle le deuil de son objet maternel ? De quoi est faite la transmission transgénérationnelle entre mère et fille ? Comment ces questions s'inscrivent-elles dans les destins psychiques des pères, des frères et des fils ? Enfin, comment la cure analytique peut-elle explorer cette relation et permettre d'infléchir son devenir ? Publié pour la première fois en 2003, cet ouvrage est devenu un livre de référence sur la question de la relation mère-fille.
Une 2e édition s'imposait.


Les Livres de Philosophie
Controverse Dialogue sur la politique et la philosophie de notre temps
Alain Badiou, Jean-Claude Milner. Animé par Philippe Petit
 Octobre 2012 - Seuil - 18,50 €

Ils sont issus de la même génération. Alain Badiou est né en 1937 à Rabat, Jean-Claude Milner en 1941 à Paris. Ils ont tous les deux traversé les « années rouges » à la fin des années 1960. Mais s’ils furent l’un et l’autre maoïstes, le premier fixait toute son attention sur la Chine quand l’autre s’en détournait déjà.


Les Livres de Philosophie

Les Temps Modernes n°669-670 : "Derrida. L'événement déconstruction"

Sous la direction de Joseph Cohen et de Raphael Zagury-Orly
  Juillet-octobre 2012



Les infirmières, héroïnes de jeux vidéo


DR

Le premier « serious game » infirmier, dédié à la transfusion sanguine, a été présenté mi-octobre au Pôle images Nord-Pas-de-Calais. Il inaugure une nouvelle voie pour la formation continue des soignantes.

Les Livres de Psychanalyse



Le réveil. Une élucidation psychanalytique

Carolina Koretzky
 Octobre 2012 - Presses universitaires de Rennes 

Pourquoi suivre à la trace le concept de réveil chez Freud et Lacan ? Le réveil n’a pas souvent fait l’objet d’une étude systématisée et pourtant, il permet de poser un regard neuf sur certains concepts majeurs de la pratique psychanalytique : l’interprétation, l’identification, l’avènement du sujet de l’inconscient, le trauma, voire même, la fin de l’analyse. Le réveil en psychanalyse est lié, paradoxalement, au maintien d’une certaine zone d’opacité. Que la psychanalyse puisse « maintenir le règne de ce à quoi elle réveille » dépendra du pari fait par chaque analyste pour maintenir cet espace de l’ininterprétable.




Psychiatrie : un club pour revivre

Par figaro iconMartine Perez - le 06/11/2012
Le Clubhouse aide à l'insertion des personnes traitées pour troubles mentaux.
Ils étaient étudiants, patrons de PME, artisans ou salariés. Ils ont été diagnostiqués comme bipolaires ou psychotiques. Leur univers s'est effondré. Leurs proches confrontés à ces maladies méconnues et stigmatisées n'ont pas toujours tenu le coup et les ont parfois abandonnés. Malgré tout, pris en charge par le Clubhouse, ils ont pu se reconstruire, recréer des liens, se refaire des amis, des amours, retrouver du travail. Ils sont venus témoigner, lors d'un déjeuner organisé récemment par l'association Clubhouse France présidée par Philippe Charrier, sous l'égide de la Fondation Caritas France.
Des patrons de grandes entreprises étaient présents à cette réunion. Sensibilisés à la problématique de la maladie mentale, souvent d'ailleurs par une personne malade dans leur propre entourage, ils ont décidé de soutenir le Clubhouse en proposant des offres d'emploi de transition, des aides à l'insertion professionnelle, ou encore des dons.
Photo du gâteau d'anniversaire publiée par Facebook (Capture d'écran)

TROP DE FACEBOOK "N'EST PROBABLEMENT PAS SAIN", SELON FACEBOOK


Le réseau social dit vouloir prendre en compte les critiques en matière de confidentialité et de trouble psychiatrique.


Facebook entamerait-il une sorte de mea culpa ? Sous une photo de gâteau publiée sur sa page officielle, le réseau social avec plus d'un milliard d'utilisateurs explique que "les gâteaux d'anniversaire sont faits pour rassembler les gens. Ils donnent aux amis un lieu autour duquel se rassembler et célébrer. Mais trop de gâteau n'est probablement pas sain. Donc les gâteaux d'anniversaire ressemblent beaucoup à Facebook".
Le message est sans équivoque. Trop de Facebook peut nuire à la santé. C'est d'ailleurs le résultat d'une récente étude de l'Association américaine de psychiatrie, citée par Numerama, qui dresse une nouvelle dépendance liée à l'utilisation d'internet au quotidien, en particulier des réseaux sociaux.
TROUBLES du COMPORTEMENT: Un jeu vidéo pour calmer la colère

Ce jeu simple, avec biofeedback, nommé Rage Control, développé par des médecins de l’Hôpital de Boston peut apprendre aux enfants à contrôler leurs émotions et à dominer leur colère. Ces chercheurs ouvrent, avec cette étude publiée dans l’édition du 24 octobre de la revue Adolescent Psychiatry, une alternative sur mesure pour ces enfants impulsifs généralement réticents à la psychothérapie.
C’est en remarquant que les enfants ayant des problèmes de maîtrise de la colère sont souvent indifférents ou réticents à la psychothérapie, que le Pr Jason Kahn et le Dr Joseph Gonzalez-Heydrich de l'Hôpital pour enfants de Boston, ont développé « Rage Control ». Ce jeu doit les aider à développer le contrôle de leurs émotions et à acquérir des compétences qu'ils pourront ensuite utiliser également dans les situations de vie difficiles.

Malade ?... Faites du sport

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 
Transpirer pour guérir, c'est une vieille idée qui fait lentement son chemin. Mais une activité sportive prescrite par un médecin, et donc remboursée par la Sécurité sociale, est-ce une manière d'affirmer officiellement que la sueur est aussi un médicament ?
C'est aujourd'hui le cas à Strasbourg. La ville – en association avec l'agence régionale de santé d'Alsace, le régime local d'assurance maladie, la préfecture et l'éducation nationale –, a lancé, lundi 5 novembre, une expérimentation, pour une année, appelée "Sport-santé sur ordonnance". Une cinquantaine de médecins ont accepté de prescrire une activité sportive à leurs patients souffrant, entre autres, de maladies chroniques, de diabète, d'obésité ou encore de troubles cardiovasculaires.

Le suicide des ados, un phénomène relativement fréquent

LE LUNDI 5 NOVEMBRE 2012 À 

  • nintéressant

Une vingtaine de psychiatres se sont penchés sur le suicide des adolescents dans un livre qui vient de sortir chez Albin Michel, "L'énigme du suicide à l'adolescence".


© Albin Michel
Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les adolescents, après les accidents de la route. Chaque année, il y a 50.000 tentatives de suicide chez les 12-20 ans et environ 600 décès.
Il n'y a pas de profil type d'adolescents suicidaires, explique le pédopsychiatre, Didier Lauru. Malgré tout les médecins distinguent trois niveaux : le malaise lié à l'adolescence, la dépressivité et la dépression.
Le harcèlement et les conflits sont aussi des causes fréquentes. L'adolescent se retrouve dans une impasse et ne voit pas d'autres solutions que le suicide.
Les changements manifestes laissant présager un suicide sont très rares. Mais on peut tout de même repérer un repli sur soi, une baisse des résultats scolaires, un élan vital plus faible, de la tristesse, un mutisme. Des comportements qu'il ne faut pas négliger et qui doivent inciter au dialogue avec l'adolescent.
Conséquences (difficiles à démêler) d’une exposition prénatale aux psychotropes
Publié le 10/10/2012

Réalisée aux États-Unis entre 1999 et 2008 sous l’égide d’un Laboratoire de Développement Infantile (Emory University d’Atlanta, Géorgie) sur 309 dyades mère/enfant, une étude examine l’incidence d’une exposition prénatale aux psychotropes –et en particulier aux neuroleptiques– sur les performances neuromotrices ultérieures du jeune enfant, évaluées à l’âge de 6 mois au moyen d’une « batterie d’examen neuromoteur standardisé» (INFANIB : INFAnt Neurological International Battery [1]) appréciant notamment la posture, la tonicité, les réflexes, les compétences motrices, et l’habituation visuelle [2] à l’image «neutre d’un visage féminin. »
Vivre (mal) avec une psychose
Publié le 11/10/2012

Pour l’éditorialiste commentant la seconde enquête épidémiologique “Australian survey of psychosis” [1] sur l’existence marquée par une psychose et la comparant à la première, conduite une douzaine d’années auparavant, cette étude apporte à la fois de « bonnes » et de « mauvaises » nouvelles.

Place à la psychiatrie citoyenne

(photo: gracieuseté)
(photo: gracieuseté)
Publié le 5 Novembre 2012
Un nouvel organisme s'installe à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine: Montréal Mouvement international citoyenneté et santé mentale. Il offrira un lieu d’échange international autour de la psychiatrie citoyenne, du rétablissement et de la pleine citoyenneté.
Selon le président du Mouvement, Gérard Milleret, l'organisme permettra de consolider les liens de collaboration déjà noués entre la Belgique, le Bénin, la France, les Etats-Unis, la Mauritanie, le Québec et la Suisse.
« Les échanges sur les pratiques novatrices et la collaboration au niveau international sont fondamentaux dans ce domaine et permettront de bénéficier des avancées des autres pays. L’inclusion sociale des personnes touchant tout autant le logement, le travail, les études, le sport, les loisirs et la culture, le Mouvement entend interpeller de nombreux réseaux, soit ceux de la santé, des ressources communautaires, du monde municipal et des instances gouvernementales », soutient-il.
La directrice générale de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine – Institut universitaire en santé mentale, Denise Fortin, croit que cette association permettra aussi de « retisser les liens entre les personnes atteintes de problèmes de santé mentale et le reste de la société ».
« Comme l’indiquait le Rapport sur les maladies mentales au Canada, une personne sur cinq est atteinte d’une maladie mentale et quatre personnes sur cinq auront un jour ou l’autre à côtoyer l’une de ces personnes. Nous sommes donc tous concernés par cette question et, dans ce contexte, il est d’autant plus inacceptable d’isoler, de discriminer et d’ostraciser les personnes qui présentent un problème de santé mentale », indique-t-elle.
L’initiative de mettre sur pied le Mouvement international citoyenneté et santé mentale découle du Colloque international de psychiatrie citoyenne, qui s’est tenu à Besançon, en France, en décembre 2010. L’assemblée générale de fondation du Mouvement aura lieu à Québec le vendredi 2 novembre prochain, immédiatement après la clôture du XVIe colloque de l'Association québécoise pour la réadaptation psychosociale. (J.D.)

A Besançon, la maison où la fin de vie est plus légère

Le Monde.fr | 

La plaque signalant l'entrée de la Maison de vie.
La plaque signalant l'entrée de la Maison de vie. | MG/Le Monde.fr

Nadine trinque, lève sa coupe de champagne (sans alcool), grignote un morceau de millefeuille, mais le sourire est timide. Ce pot est synonyme de retour à domicile pour elle, après une semaine passée à la "Maison de vie" de Besançon. Une semaine comme une parenthèse, dans sa "deuxième maison", où elle vient régulièrement passer quelques jours de repos, comme une "piqûre de rappel de vie". Nadine est rongée par un lourd cancer qui la cloue dans un fauteuil roulant et la rend dépendante pour se nourrir, se laver, se déplacer... mais ne l'empêche pas de garder le sens de l'humour et vouloir faire la fête avec tout le personnel de la "maison". Pour les remercier, elle a demandé à ses filles et à son mari d'acheter des bouteilles de champagne (avec alcool) et des gâteaux. Mais Nadine est partagée entre la joie de rentrer chez elle et la tristesse de quitter ce lieu où la vie est plus légère.
C'est tout le paradoxe de cette maison expérimentale, qui accompagne des personnes en fin de vie ne nécessitant pas de soins hospitaliers trop lourds : aux rires et sourires des sept résidents et du personnel se mêlent parfois les larmes. Car ici, tout se partage : les repas, les apéros l'été sous le tilleul, les sorties ciné, mais aussi les départs. Installé dans le quartier bucolique de Saint-Ferjeux à Besançon, ce lieu a été imaginé et pensé pendant huit ans par Laure Hubidos avant de voir le jour en juin 2011. Bénévole de longue date dans l'unité de soins palliatifs du CHU de Besançon, cette quadragénaire dynamique et charismatique rêvait de créer un lieu qui soit une alternative à l'hôpital et au domicile pour des personnes en fin de vie. Un lieu entre la maison de soin et la maison de famille.
PAS DE BLOUSES BLANCHES
"Bien souvent, je voyais que des personnes malades, quand elles avaient le sentiment de devenir une charge trop lourde pour leurs proches, se rendaient à l'hôpital alors qu'elles n'avaient pas besoin d'être hospitalisées", raconte cette ancienne attachée de presse, dont la vocation a mûri au fil des ans. L'hôpital, avec ses règles strictes, son personnel débordé, ne répondait pas au besoin d'accompagnement de ces personnes et de leurs proches.
Le dossier financier est difficile à boucler, mais quand le gouvernement lance un plan national pour le développement des soins palliatifs en 2008, les fonds se débloquent peu à peu : le conseil régional s'engage à financer la maison aux deux tiers, la Croix-Rouge entre comme partenaire du projet, et les Sœurs de la charité installées à Saint-Ferjeux mettent à disposition une bâtisse. Après d'importants travaux de réfection, l'installation d'un ascenseur, de salles de bain accessibles aux handicapés et le recrutement d'une dizaine de personnels, la Maison de vie ouvre ses portes en juin 2011.
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La bâtisse, datant du XVIIIe siècle, a été mise à disposition par les Sœurs de la charité, dans le quartier Saint-Ferjeux. "L'été, on vit plus dehors que dedans", dit Brigitte Camus.
Sous la garde de l'imposante basilique de Saint-Ferjeux, le site fait penser à une maison d'hôtes : parquet cérusé, meubles chinés, chambres personnalisées. "La déco, cela peut paraître superficiel, justifie Laure Hubidos, mais cela aide les résidents à se sentir chez eux." Pour comprendre les spécificités de ce lieu, il faut relever les petits détails, comme l'absence de blouses blanches du personnel. "On ne distingue pas qui est résident, qui travaille et cela nous met tous au même niveau, explique Rachel Lyautey, aide médico-psychologique.Au début, les résidents sont surpris, mais on leur a demandé leur avis, et ils préfèrent qu'on soit en civil."