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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 3 janvier 2020

Mon sexe et moi

LES PIEDS SUR TERRE par Sonia Kronlund
01/01/2020
28 MIN


Ils ne sont pas satisfaits de la taille ou de l’apparence de leur sexe. Pour s’épanouir, se reconstruire ou se sentir plus performant, ils ont eu recours à la chirurgie esthétique. Un homme et une femme racontent.

 Crédits : Maxppp

1ère diffusion : le 21/06/2018
Lui a vingt-neuf ans, elle cinquante-quatre. Il est le deuxième d'une fratrie de quatre enfants. Elle est mère de deux enfants. Ils ont un complexe, qui ne se voit pas, intime, qui les freine, les obsède, tous les jours depuis des années : leur sexe.  La taille pour lui, l'apparence pour elle. Pas assez grand, gros, long. Trop relâché, gonflé, élargi.  
Sentir que j’avais une bosse dans le pantalon, ça me rassurait. Et ça m’a mené à la chirurgie. Je voulais un gros pénis. Où est le mal là-dedans ?
Il a fait une pénoplastie : allongement et élargissement du pénis. Elle a fait une nymphoplastie et une vaginoplastie : réduction des petites lèvres et resserrement du vagin. A  travers la chirurgie esthétique, ils ont trouvé une façon de se corriger, de gommer les imperfections, réelles ou non, les insatisfactions, de tricher un peu. 
J’ai connu l’orgasme après la vaginoplastie. L'opération m'a aidée et complètement débloquée.

Une société obsédée par les notes

HASHTAG par Diane Berger
03/01/2020
5 MIN

#TousNotés |Les chauffeurs de VTC, les restaurants, les produits alimentaires, les locations de vacances, les élus, les professeurs, leurs élèves… Les notes sont partout dans notre société : bonne nouvelle ou abus ? Focus sur trois secteurs : la restauration, la politique et l'éducation.
Etoiles, smileys, chiffres... Les formats de la note se multiplient.
Etoiles, smileys, chiffres... Les formats de la note se multiplient. Crédits : Kiyoshi Hijiki Getty
Vous pouvez noter la qualité d’un chauffeur VTC sur une application, laisser un commentaire à propos d'un hôtel sur une autre, donner votre avis sur votre supermarché via une borne au milieu du magasin, et après chaque appel de votre opérateur téléphonique, un SMS vous demandera votre niveau de satisfaction. 
Sur les réseaux sociaux, lorsque nous vous avons demandé votre avis, deux exemples revenaient souvent : le crédit social mis en place par la Chine (un système de notation des comportements sociaux qui donne ou enlève des droits aux citoyens selon leur score) et “Nosedive”, un épisode de la série Netflix Black Mirror (une dystopie où chacun passe son temps à évaluer ses voisins, collègues, amis via une application). Deux exemples qui vous inquiètent. La note, comme outil de mesure, angoisse. Prend-t-elle trop de place dans notre société ? 

« Il faut créer des places d’accueil de répit pour les enfants et adolescents polyhandicapés ! »

Dans une tribune au « Monde », des familles et des professionnels de l’Hérault alertent sur une situation critique : la fermeture des établissements pour enfants et adolescents polyhandicapés (EEAP) durant l’été et l’absence de solutions alternatives.

Publié le 24 décembre 2019

Une maman promène son fils polyhandicapé en Normandie.
Une maman promène son fils polyhandicapé en Normandie. MYCHELE DANIAU / AFP
Tribune. Lorsque l’on est parent d’un enfant polyhandicapé, la période estivale est un grand moment d’angoisse et de solitude… en effet, la plupart des établissements pour enfants et adolescents polyhandicapés (EEAP) et instituts médico-éducatifs (IME) ferment leurs portes plusieurs semaines. Les familles se retrouvent alors seules, avec des enfants en situation de grande dépendance ou présentant des troubles du comportement importants.
Pour Marjorie, dont la petite fille Valentine présente une déficience mentale sévère et des comportements agressifs, violents et tyranniques, le mois d’août est la période la plus difficile de l’année. Au fil du temps, les possibilités d’accueil temporaire (ou de répit) se sont réduites. Les IME et les EEAP ne sont pas seulement des lieux d’éducation, ce sont des lieux de soins ! Or, les enfants accueillis sont handicapés et souvent atteints de maladies chroniques nécessitant des soins quotidiens. Les hôpitaux ne ferment pas leurs portes l’été… alors faudra-t-il que les parents se réfugient aux urgences, le jour où un drame surviendra, car ils auront été laissés seuls, trop longtemps ?

Des images et des mots pour ne plus faire de la surdité un sujet tabou.

Konbini logo
Par Lise Lanotpublié le 02/01/2020

Grâce à l’exposition "Tes yeux sur mes oreilles", la Fondation pour l’audition souhaite organiser "le coming out de la surdité". Jusqu’au 13 janvier, des portraits de personnes appareillées orneront les grilles du square de la tour Saint-Jacques, en plein cœur de la capitale. Créations du Français Stéphane Lavoué, ces images visent à normaliser la surdité et le fait d’être appareillé. "Pour que mon appareil soit aussi banal que tes lunettes", indique la fondation.
Véritable campagne de sensibilisation sur ce handicap de la communication, l’exposition gratuite permet aux visiteur·se·s de se balader au milieu de gigantesques portraits de huit hommes et femmes de tout âge, posant de face et de dos, prothèses auditives en évidence.



jeudi 2 janvier 2020

Comment des personnels soignants deviennent maltraitants

Slate.fr

Jean-Yves Nau — 
Sans doute le risque de maltraitance est-il individuel, mais il est aussi et surtout collectif | Olga Kononenko via Unsplash

Nous sommes ici au cœur d'un douloureux paradoxe: celui du «soignant-malveillant-maltraitant». Un paradoxe longtemps tenu pour impossible, inimaginable car insupportable. Ou, lorsque la réalité émergeait, vite rangé dans la catégorie des errements individuels, des pathologies rarissimes. Puis le seuil de la tolérance à la souffrance se modifia, on accepta collectivement que les patient·es aient des droits. Et l'on compris progressivement que la maltraitance-malveillance pouvait être systémique.


Des paroles se libérèrent, des plaintes s'exprimèrent. Notamment, en France, dans le champ de la gynécologie-obstétrique. C'est ainsi que l'on vit il y a peu, après quelques dénis et bien des atermoiements, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) «donner la parole aux femmes», et ce dans un souci «d'écoute, d'information, d'évaluation et de partage…».


Des enfants sans toit ni loi pour les abriter

30/12/2019
28 MIN

Aïcha et Sami, respectivement 10 et 12 ans, dorment dehors depuis six mois. Sara, 28 ans et sa fille ont été expulsées de leur logement cet été, sans solution de relogement. Chacun raconte ses nuits d’errance, sans sommeil et sans-abri.
"En France, des milliers d'enfants sont à la rue ou dans des hébergements précaires" dénoncent 12 organisations signataires d'un manifeste publié mercredi 20 novembre 2019
"En France, des milliers d'enfants sont à la rue ou dans des hébergements précaires" dénoncent 12 organisations signataires d'un manifeste publié mercredi 20 novembre 2019 Crédits : Xavier Rossi / Gamma-Rapho - Getty
Elles sont douze associations à s’être réunies pour publier, en novembre dernier, un manifeste indigné et demander des moyens supplémentaires. Il y a la Fédération des acteurs de la solidarité, la Fondation Abbé Pierre, le Samusocial de Paris ou encore Unicef France... Ces associations indiquent que chaque soir il y a à Paris 700 enfants qui dorment à la rue avec leurs parents. Qu’en France ce sont des milliers d’autres enfants qui sont sans abri ou très précaires. Et que par ailleurs, 20 000 mineurs vivent à l’hôtel en Île-de-France avec leur famille. Depuis le début de l’année, huit d’entre eux, mineurs, sont morts dans la rue selon le Collectif Morts de la Rue. "Cette situation est indigne de la France, sixième puissance économique mondiale et signataire de la Convention internationale des droits de l’enfant", ajoutent ces associations

Le cannabis canadien, de l’euphorie à la déception

La légalisation de la marijuana avait suscité l’engouement à l’automne 2018. Mais cet enthousiasme a été douché par une gestion chaotique, qui permet au marché noir de prospérer.
Par   Publié le 30 décembre 2019
Dans une usine de Canopy Growth, qui fabrique des produits dérivés du cannabis, à Smiths Falls (Ontario), en octobre.
Dans une usine de Canopy Growth, qui fabrique des produits dérivés du cannabis, à Smiths Falls (Ontario), en octobre. BLAIR GABLE / REUTERS
Le 17 octobre 2018, lorsque le gouvernement de Justin Trudeau fait du Canada le premier pays du G7 à rendre licite la production et la vente de cannabis, c’est la ruée vers l’or. Investisseurs et particuliers se lancent à la conquête d’un secteur qui leur fait miroiter une croissance exponentielle. Les actions des sociétés canadiennes déjà présentes sur le marché du cannabis thérapeutique s’envolent en Bourse.
Ainsi, Canopy Growth, mastodonte mondial implanté dans l’Ontario, voit sa capitalisation atteindre près de 20 milliards de dollars canadiens (13,7 milliards d’euros, au cours actuel), son action passant de 1 dollar en 2016 à 65 dollars en septembre 2018. Les huit plus grandes entreprises nationales du secteur comme Aurora Cannabis, Aphria ou la québécoise Hexo bénéficient du même élan d’enthousiasme.
Cet engouement s’appuie également sur des prévisions très optimistes : en 2015, une étude publiée par le cabinet Deloitte évaluait à 6 milliards de recettes annuelles le marché canadien « hors cannabis thérapeutique ». « Tout le monde voulait en être », se remémore Mickael Dufresne, président de la firme de trading Hessen, cité en octobre 2019 par le site canadien La Presse. Comme pour l’aventure des nouvelles technologies, au début du millénaire, ou celle des cryptomonnaies, quelques années après. « Tout le monde, même ceux qui n’étaient pas au fait des risques inhérents à toute industrie naissante », poursuit-il.

Trisomie 21, génétique d’un syndrome

LA MÉTHODE SCIENTIFIQUE par Antoine Beauchamp
23/12/2019
58 MIN

Qu’est-ce que la trisomie 21 ? Quelles sont les manifestations cognitives et physiques de personnes atteintes du syndrome de Down ? Comment sont réalisés les tests de dépistage ? Comment expliquer la plus forte prévalence de la maladie d'Alzheimer chez les individus atteints du syndrome de Down ?
Caryotype (ensemble des chromosomes d'une cellule) d'un homme atteint de trisomie 21
Caryotype (ensemble des chromosomes d'une cellule) d'un homme atteint de trisomie 21 Crédits : U.S. Department of Energy Human Genome Program
Le syndrome de Down, ou trisomie 21 touche environ 50.000 personnes en France. Ce syndrome provoqué par une anomalie génétique portant sur un chromosome touche les personnes qui en sont atteintes aussi bien d’un point de vue physique que cognitif. Si l’espérance de vie des personnes atteintes de trisomie 21  a considérablement évolué au cours des dernières décennies, ces personnes restent aujourd’hui plus exposées à des maladies neuro-dégénératives comme, par exemple, la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs s’emploient donc à comprendre les liens entre ces pathologies et la trisomie, mais aussi à trouver des moyens de traiter la déficience intellectuelle, le tout pour garantir aux personnes atteintes du syndrome de Down, une meilleure autonomie et une espérance de vie accrue.

Mélatonine à libération prolongée : ce qu’il faut savoir

Interview du Dr Maria-Antonia Quera Salva, Neurologue, Responsable de l'unité du sommeil de l'hôpital Raymond Poincaré de Garches (92 - AP-HP)


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Chapitres

Fin de vie : le débat sur le rôle des médecins généralistes relancé par une affaire judiciaire

Le docteur Jean Méheut-Ferron, en Normandie, a été mis en examen après avoir délivré à plusieurs patients malades ou en fin de vie un puissant sédatif.
Par   Publié le 2 janvier 2019
Depuis plus d’un mois, le cabinet du docteur Jean Méheut-Ferron, à Angerville-la-Martel, près de Fécamp (Seine-Maritime), en Normandie, est fermé. Ce médecin généraliste de 64 ans, titulaire d’un diplôme universitaire de soins palliatifs, est sous le coup d’une « interdiction totale » d’exercer après avoir été mis en examen pour « administration de substance nuisible ayant entraîné la mort sans intention de la donner à une personne vulnérable ».
La justice lui reproche d’avoir donné à plusieurs patients malades ou en fin de vie du midazolam (distribué sous le nom d’Hypnovel), un puissant sédatif exclusivement délivré par les pharmacies hospitalières et recommandé par la Haute Autorité de santé (HAS) pour mettre en place les sédations profondes et continues jusqu’au décès. C’est par l’intermédiaire de son épouse, anesthésiste-réanimatrice dans une clinique, et aujourd’hui également poursuivie par la justice, que le généraliste se procurait ce produit.

Fin de vie : des médecins interpellent Buzyn pour alléger la procédure de sédation à domicile

Christophe Gattuso
| 02.01.2020


Après la mise en examen d'un généraliste normand courant novembre pour avoir administré du midazolam et entraîné la mort de cinq personnes âgées « sans intention de la donner », le débat autour de la fin de vie a rebondi ces derniers jours.
La Fédération des médecins de France (FMF) qui soutient le praticien interdit d'exercice « connu, compétent et dévoué », qui a « eu le courage de prendre en charge des fins de vie à domicile », réclame le droit pour les généralistes d'administrer du midazolam pour mettre en œuvre une sédation profonde jusqu'à la mort.

Quand le père boit, l’enfant trinque

Publié le 24/12/2019




Si les conséquences fâcheuses de l’alcoolisme maternel pour l’enfant sont désormais bien documentées (en particulier depuis la description du tristement célèbre syndrome de l’alcoolisme fœtal), les répercussions de l’alcoolisation du père sur sa progéniture sont encore moins connues. Pour éclaircir cette question, plus particulièrement sur l’association possible entre alcoolisme paternel et risque accru de suicide chez ses enfants, une étude réalisée en Suède examine l’incidence de l’alcoolisme du père sur le risque ultérieur de comportement suicidaire de ses enfants, depuis l’âge de 12 ans à l’approche de la quarantaine.

"Votre vie est en danger ? Revenez nous voir dans trois mois !"

La Libre.be

Publié le 



Une opinion de Gérald Gesché, fidèle lecteur de La Libre.


En lisant ce titre, vous vous posez la question de savoir dans quelles circonstances des propos de ce type pourraient encore s’échanger de nos jours dans notre société moderne.
Dans notre pays, la Belgique, où il fait heureusement bon vivre pour la majorité d’entre nous, le suicide est l’une des premières causes de mortalité des jeunes. Ainsi, près de deux mille vies sont perdues chaque année en Belgique (1). Ces chiffres sont comparables au nombre d’accidents mortels sur les routes pour les jeunes, sans compter que certains d’entre eux sont des suicides déguisés (1).
Il y a quelques jours, j’ai été très interpellé par les propos d’Adeline Dieudonné lors d’une chronique matinale sur la Première lorsqu’elle évoquait le manque de moyens octroyés aux hôpitaux. Elle mettait en exergue la difficile, voire l’impossible charge de travail des infirmières en prenant l’exemple d’une nuit passée dans un département de néonatologie. Cette intervention en a retourné plus d’un, et j’en fais partie… C’est même elle qui m’a donné l’idée d’écrire ce texte.
Et les maladies mentales ?
En effet, après réflexion, je me dis que le fait d’avoir choisi un exemple en néonatologie n’était pas non plus totalement le fruit du hasard. Nous vivons dans une société qui privilégie certaines valeurs, ce qui est bien normal. La protection de la petite enfance en fait partie et on ne peut que s’en réjouir. D’autres sujets attirent également l’attention comme la prise de conscience que le cancer touche une population de plus en plus jeune, et il y a effectivement beaucoup de questions à se poser à ce sujet. Les viols font aussi partie des sujets mobilisant des émotions fortes et c’est tant mieux !
En même temps, je ne peux m’empêcher de penser qu’une catégorie de maladies, et donc de patients, n’est pas traitée sur un pied d’égalité, voire même se trouve complètement délaissée. Je fais bien évidemment ici référence aux patients souffrant de maladies mentales ou psychiatriques.

Vivre vieux, c’est tout un art !

Publié le 31/12/2019




Si la musique – dit-on- adoucit les mœurs, l’art en général pourrait être un garant de longévité. A ce titre, ses bénéfices pour la santé suscitent un intérêt grandissant. Qui ne s’est pas senti réconforté ou ragaillardi, après la visite d’une exposition ou l’audition d’un concert ? L’art, pratiqué ou « reçu », peut en effet améliorer le moral, augmenter le capital social et combattre la solitude, développer les connaissances, réduire la sédentarité et la pratique de conduites à risques. Pour préciser le possible lien entre art et mortalité, une équipe du Royaume Uni a réalisé une étude de cohorte portant sur 6 710 personnes âgées de 50 ans et plus (53,6 % de femmes, âge moyen 65,9 ans), suivies pendant 14 ans. Les auteurs ont analysé la relation entre la participation à des activités artistiques « réceptives » (visites de musées, de galeries d’art, d’expositions, théâtre, concert, opéra) et la mortalité.

Une relation effet dose entre la consommation d’art et la longévité

Les résultats sont édifiants, puisqu’ils indiquent une relation de type « effet-dose » entre le risque de décès à un moment ou un autre du suivi et la participation aux évènements artistiques. Le risque est inférieur de 14 % pour les personnes participant rarement à ces activités (1 à 2 fois l’an) en comparaison de ceux qui n’y participent jamais, alors que ceux qui y assistent fréquemment (tous les mois ou plus) ont un risque de décès réduit de 31 %. En analysant plus précisément le lien entre l’art et la mortalité, les auteurs trouvent que 41,9 % de cette association peut s’expliquer par des facteurs déjà connus. Il s’agit de différences dans les facultés cognitives présentes au début de l’étude (15,2 %), de l’engagement social (12,1 %), dans les capacités de mobilité (12,1 %), de niveau socio-économique (9,1 %) de comportements en matière de santé (6,1 %), de degré de solitude et de statut marital (6,1 %). En revanche, l’état de santé et les troubles sensitifs ne semblent pas avoir d’impact sur cette association.

Forts de ces premiers éléments, les auteurs souhaitent vérifier aussi s’il existe un lien entre la pratique artistique et la longévité.

Dr Roseline Péluchon
RÉFÉRENCES
Fancourt D et coll. : The art of life and death: 14 year follow-up analyses of associations between arts engagement and mortality in the English Longitudinal Study of Ageing. BMJ 2019;367:l6377

Les psychiatres de Floride, champions de l’excès de vitesse

Publié le 27/12/2019



Détendons-nous un peu en cette fin d’année avec cette étude parue récemment dans le British Medical Journal. Dans la population générale, l’excès de vitesse est associé à des caractéristiques des conducteurs, comme le genre, la profession ou certains traits de personnalité (prises de risques). La clémence de la police serait, quant à elle, influencée par des facteurs personnels comme l’ethnie, le genre, l’âge et même (paraît-il) le fait que le conducteur ait le même prénom que le policier. Ces particularités s’appliquent-elles aussi au corps médical ? Le comportement au volant est-il différent selon la spécialité ? C’est ce qu’une équipe de Floride a recherché en collectant les contraventions reçues par 5 372 médecins, soit près de 15 000 au total ! Elles les a ensuite comparées à celles de près de 20 000 conducteurs non médecins, pour vérifier si les policiers manifestaient une indulgence particulière pour les conducteurs appartenant au corps médical.

Année internationale des sages-femmes et du personnel infirmier, l'ONU encourage à en recruter beaucoup plus



02-01-2020


Le monde aura besoin de neuf millions de sages-femmes et d’infirmier(e)s supplémentaires pour concrétiser l’engagement pris par les Etats de réaliser la couverture sanitaire universelle à l’horizon 2030, prévient l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Pour cette raison, l'agence onusienne et ses partenaires utiliseront l'année 2020 pour plaider en faveur d'un investissement accru dans ces professionnels de santé essentiels.
L'Année internationale des sages-femmes et du personnel infirmier marque le bicentenaire de la naissance de Florence Nightingale, fondatrice des soins infirmiers modernes.
"Les sages-femmes et le personnel infirmier sont la colonne vertébrale de tous les systèmes de santé : en 2020, nous appelons tous les pays à investir dans les effectifs de sages-femmes et d’infirmier(e)s dans le cadre de leur engagement en faveur de la santé pour tous", a déclaré Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.
Les sages-femmes et le personnel infirmier consacrent leur vie à prendre soin des mères et des enfants, à sauver des vies par la vaccination et les conseils en matière de santé, à s’occuper des personnes âgées, et plus globalement à répondre chaque jour aux besoins de santé essentiels. Ces professionnels sont souvent le premier, voire le seul, recours pour se faire soigner dans leur communauté.

«Le problème, ce n’est pas les urgences, c’est l’hôpital»

Par Eric Favereau — 
Manifestation contre la reforme des retraites a Paris, le 17 décembre.

Manifestation contre la reforme des retraites a Paris, le 17 décembre. Photo Corentin Fohlen pour Libération

Faute de personnel et de lits disponibles alors que les patients sont nombreux aux urgences pendant les fêtes, des médecins et chefs de service tentent d'alerter leur direction. Qui ne propose pas assez de renforts.

Il sera de garde mardi, comme il l’a été à Noël. «Je n’ai pas le choix, nous dit-il, un rien désabusé. Autrement, il n’y aurait pas de médecins.» Chef de service des urgences au CHU du Kremlin-Bicêtre près de Paris (AP-HP), Maurice Raphaël n’est pas un novice. Il occupe ce poste depuis dix ans, et auparavant il était à l’hôpital de Montfermeil. Les urgences, c’est son monde.
Là, il se montre presque philosophe. La semaine dernière, il l’était beaucoup moins. Dans un mail adressé à la direction de l’hôpital, il s’est énervé et a tiré une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Evoquant le «risque majeur d’événements graves», il motivait sa mise en garde : «La situation pour les semaines à venir s’annonce extrêmement préoccupante. La privation de 100 lits avec une activité qui reste stable, voire qui augmente pendant les fêtes, conduit mathématiquement à un engorgement des urgences et avec pour résultat des patients dans l’attente de lits installés sur des brancards dans les couloirs.» La preuve ? «Le 23 décembre, quand je suis arrivé le matin, nous devions nous occuper de 35 patients sur des brancards, les voir un par un, leur trouver une place, ce qui prend du temps. Et pendant ce temps-là, le flux continue d’arriver et vous êtes toujours en retard.»