Ce mouvement des années 80, né sur fond de lutte contre l'armement entre Est et Ouest et teinté de spiritualisme, est alors désavoué par de nombreuses féministes françaises. Il renaît aujourd'hui par l'exigence politique de prendre soin de son environnement, de son biotope.
«Pubis et forêts, arrêtons de tout raser», «A défaut de faire jouir les femmes, vous niquez bien la planète», «Ma planète, ma chatte, sauvons les zones humides»... Dans ces slogans qui ont fleuri aux marches pour le climat, la journaliste Dora Moutot voit une «nouvelle forme d’écoféminisme». Ce nouveau courant, à la croisée de l’écologie et du féminisme, dit «clicli», pour climat-clito, peut faire sourire. Mais il rappelle un postulat féministe de la fin des années 70. «La culture capitaliste patriarcale se rend coupable d’une double oppression, à la fois sur la nature et sur le corps des femmes», disaient les activistes qui occupaient la base militaire de Greenham Common. L’écoféminisme, mot-valise conceptuel dont on trouve la première occurrence chez l’intellectuelle féministe Françoise d’Eaubonne désigne le lien théorique entre oppression des femmes et destruction de la nature.