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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 9 février 2018

En Syrie, l’impuissance des secouristes et des médecins sous les raids dans la Ghouta

Par AFP — 

Enfant blessé dans un hôpital de fortune après des frappes du régime sur la ville rebelle de Douma, près de Damas, le 7 février 2018
Enfant blessé dans un hôpital de fortune après des 
frappes du régime sur la ville rebelle de Douma, 
près de Damas, le 7 février 2018 
Photo Hamza Al-Ajweh. AFP


«On n’y arrive pas», lâche Abou Mohamed Omar. Après chaque bombardement, le temps est compté pour les secouristes de la Ghouta orientale qui tentent tant bien que mal de retrouver des survivants sous les décombres, avant le retour des avions de l’armée de l’air syrienne.
Plus de 145 civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués dans les bombardements du régime qui s’acharne depuis le début de la semaine sur cette enclave rebelle assiégée aux portes de Damas.

Les directeurs et CME des hôpitaux seront vigilants sur les suites des annonces pour la psychiatrie

Les représentants de la FHF, de l'Adesm et des commissions médicales d'établissement des CH, CHU et CHS attendent des "traductions concrètes" et un suivi de la mise en œuvre des mesures annoncées par Agnès Buzyn pour la psychiatrie. Du côté des libéraux, l'UFML estime pour sa part que le "compte n'y est pas" et avance ses propositions.

TOD BROWNING, BARAQUE À FREAKS

Par Nathalie Dray      9 février 2018 

Cinéaste de génie, fasciné par le monde du cirque et les phénomènes de foire, une rétrospective à la Cinémathèque revient sur une œuvre ancrée dans le théâtre cruel de la vie.

«La Monstrueuse parade» de Tod Browning (1932).
«La Monstrueuse parade» de Tod Browning (1932). Photo Warner bros Picture

Comme le corps de ses personnages souvent amputés, infirmes, déviants, l’œuvre de Tod Browning (1880 -1962) occupe au sein de l’industrie hollywoodienne la place singulière que lui confère son inquiétante étrangeté, à la fois fleuron du cinéma fantastique, auquel il offrit avec son Dracula (1931) le tout premier succès de ce genre naissant à l’ère du parlant, et bouquet marginal de mélodrames retors et dérangeants, absolument inassignables à quelque courant que ce soit. Des objets filmiques bizarres, eux-mêmes mutilés, censurés et parfois invisibles, c’est dire l’importance de cette précieuse rétrospective à la Cinémathèque, qui ne ressuscite certes pas la vingtaine de films perdus à jamais - à l’impossible nul n’est tenu - mais donne à voir presque tous les autres, de l’âge d’or des années 20, porté par sa collaboration miraculeuse avec le génial Lon Chaney, l’acteur aux mille visages et au corps protéiforme, jusqu’à la chute des années 30, décennie malade émaillée d’une œuvre immense, terrifiante, aberrante, tellement honnie en son temps qu’elle allait coûter à Browning sa carrière, malgré le soutien sans faille d’Irving Thalberg, son producteur à la MGM : Freaks (la Monstrueuse Parade, 1932).

Hôpital, Ehpad : enfin la crise !

Par Jean de KERVASDOUE, Economiste, spécialiste des hôpitaux — 

A Paris, fin janvier, manifestation pour l’amélioration des conditions de travail en Ehpad, devant le ministère de la Santé à Paris.
A Paris, fin janvier, manifestation pour l’amélioration des conditions de travail en Ehpad, devant le ministère de la Santé à Paris.Photo Martin Colombet. HansLucas pour Libération


Le système de santé français est à bout de souffle, faute de personnel et d’investissement. Alors que la société se médicalise et que les savoirs et les techniques se démultiplient, c’est tout un système qu’il faut repenser.

Enfin, les crises de l’hôpital et des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) apparaissent au grand jour. Rien d’étonnant : les gouvernements précédents ont eu pour obsession, sans succès remarqué, la réduction des déficits publics et, pour tenter d’y parvenir, se sont notamment assis sur la marmite des institutions sanitaires et sociales. Hier, elles bouillonnaient, aujourd’hui elles explosent. Ces institutions ballottées, bouleversées, malmenées, ignorées, espèrent donc, enfin, être entendues.
Une fois encore, l’incapacité politique d’aborder ces questions me frappe. Il est vrai qu’hôpitaux et Ehpad traitent de la maladie, de la vieillesse et de la mort. Ils prennent en charge les plus fragiles, les plus âgés et les plus seuls. Or, il n’est pas facile d’évoquer publiquement la souffrance des uns et l’abandon des autres. Si l’on peut débattre en France de l’école et donc de l’avenir, ce n’est ni le cas des hôpitaux ni celui des Ehpad qui tentent, tant bien que mal, de «réparer les vivants», souvent très âgés.

Edito : Les erreurs médicales, troisième cause de décès dans les pays développés !

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 09/02/2018
Cette semaine, je vais évoquer la grave question des erreurs médicales, dont les conséquences humaines, sociales et économiques sont dramatiquement sous estimées dans notre pays. Ce problème, qui fait rarement la une des médias, constitue cependant un véritable défi de société. En 1999, dans un rapport intitulé « To err is human, building a safer health system » (l’erreur est humaine, construire un système de santé plus sûr), l’Institut de Médecine américaine révélait au public les chiffres de la mortalité résultant d’une erreur médicale. S'appuyant sur les données médicales de l’époque, cette étude estimait que 44 000 à 90 000 personnes mourraient chaque année aux États-Unis en raison d’une erreur médicale, que ce soit à l’hôpital ou dans le cadre de la médecine de ville.
A l’époque, la publication de cette évaluation morbide créa un véritable choc au sein du monde médical américain et auprès du grand public. Mais il semble pourtant que ce triste bilan était encore largement sous-estimé, si l’on en croit une étude plus récente publiée en avril 2016. Dans ce vaste travail, des chercheurs américains ont utilisé et analysé des données et études médicales réalisées entre 1999 et 2013. Martin Makary et Michael Daniel, de la Johns Hopkins University School of Medecine de Baltimore, sont ainsi parvenus à une estimation de 251.454 décès par an liés à des erreurs médicales. Encore faut-il préciser qu'ils jugent ce chiffe sous-estimé car celui-ci ne tient pas compte des décès survenus hors cadre hospitalier (Voir Eurekalert).

Au CHU de Rouen, la télémédecine est une réalité

Patricia BUFFET    
08/02/2018



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En dermatologie, télé-consultation pour 
le Dr Priscille Carvalho et le résident d’un 
Ehpad (photo CHU Rouen)

Engouement. La télémédecine a le vent en poupe, surtout au CHU. Télé-AVC, télé-dermatologie, télé-consultation d’anesthésie avec la prison... Objectif affiché : lutter contre les déserts médicaux et réduire les déplacements inutiles.


PSYCHIATRIE - L'UHSA de Marseille a ouvert sur le site du CH Édouard-Toulouse

L’unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) de Marseille (Bouches-du-Rhône), destinée à la prise en charge psychiatrique de personnes incarcérées en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) et Corse, a accueilli son premier patient le 6 février, informe l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) dans un communiqué. Bâtie sur le site du CH Édouard-Toulouse, établissement psychiatrique situé dans le 15e arrondissement de la cité phocéenne, la structure est rattachée à l'hôpital Nord de l'AP-HM, comme l'unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) destinée à l’hospitalisation somatique des personnes détenues. Le CHU est en effet en charge de l'exploitation de la structure, dont il a assuré la construction.
L'UHSA de Marseille accueillera soixante personnes à terme.
L'UHSA de Marseille accueillera soixante personnes à terme.

L’exposition "Touchdown" avec et sur des personnes atteintes de trisomie 21

SUISSE 08/02/2018
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Arts visuels: "Touchdown", regards multiples sur la trisomie Vertigo / 3 min. / le 30 janvier 2018

Du 24 janvier au 13 mai 2018, le Centre Paul Klee de Berne présente l’exposition "Touchdown". Celle-ci a été entièrement conçue en collaboration avec des personnes porteuses du syndrome de Down.

L'exposition "Touchdown" raconte l’histoire de la trisomie 21. Elle se dévoile comme un voyage imaginaire à travers le temps, pour explorer à divers niveaux la vie des personnes avec trisomie 21: sur le plan artistique, historique et sociologique.


Des sexo- et psychothérapies pour expatriés entre Miami et New York


8 février 2018

On atteint des sommets ! Si le ridicule tuait ... (note du blogger)



 “Nous avons tous besoin d’un thérapeute. Qui n’a pas de problèmes ?” C’est le leitmotiv de Bérénice Boursier, psychanalyste et sexothérapeute française à New York et Miami. “On ne réalise probablement pas à quel point les problèmes non résolus peuvent pénaliser nos actions, nos relations, notre santé, notre profession, notre vie“, dit-elle.


Algérie : Se reconstruire après une succession de traumatismes

le 08.02.18 






Deuil et périodes douloureuses dans la vie : une simple visite chez le dentiste et la vue du sang peut réactiver la violence subie.

La guerre de libération, puis tout récemment au cours de son histoire moderne, l’Algérie a connu des périodes douloureuses, souvent bien difficiles à panser sur le plan psychique.
La décennie noire, les tremblements de terre (1954, 1980 et 2003), les inondations de Bab El Oued (2001), puis celles de la vallée du M’zab (2008), le crash de l’avion de Tamanrasset (2003), la lutte sectaire sanglante de Berriane (2014) et les accidents de la route quasi quotidiens sont autant d’événements, ajoutés à d’autres formes de violence et traumatismes, dont les traces psychiques sont encore visibles chez les victimes, certaines encore en deuil et d’autres résilientes nécessitant une réelle prise en charge psychologique. «Un traumatisme par définition est une effraction brutale, instantanée dans le psychisme.

Santé mentale: des professionnels de l'industrie témoignent

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QUEBEC



Société / Handicaps psychosociaux ou folie : Connaitre la limite peut sauver des vies

Togo Top Infos | Le Top de l'information togolaise |

REPUBLIQUE TOGOLAISE

    1 FÉVRIER 2018


Aujourd’hui, il est fréquent de voir errer dans nos rues des hommes, femmes ou enfants qui sont traitées de fous ou de folles. Sur la base de superstition et par manque de services locaux de santé mentale, ils sont abandonnés par leurs familles dans des états de dégradation physique. Cependant, il suffit d’une simple prise en charge pour les racheter.
Dans de nombreux pays d’Afrique à l’instar du Togo, les maladies mentales les plus répandues sont la schizophrénie et l’épilepsie.

jeudi 8 février 2018

Gérard Pommier : « Les neurosciences sont utilisées par certains en contradiction avec leurs résultats les plus assurés »

Dans une tribune au « Monde », le psychanalyste juge que les difficultés dans l’acquisition des savoirs sont bien davantage liées à des questions sociales et familiales que neurobiologiques.

LE MONDE  | Par 
[Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a porté en début d’année sur les fonts baptismaux un nouvel organisme : le conseil scientifique de l’éducation nationale, dont il a confié la présidence à Stanislas Dehaene, professeur de psychologie cognitive au Collège de France. Objectif de ce scientifique : « Tenter de dégager des facteurs qui ont prouvé leur effet bénéfique sur l’apprentissage des enfants. » Même si les chercheurs en sciences cognitives n’occupent que six des vingt et un sièges dudit conseil, cette nouvelle orientation du ministère de l’éducation nationale suscite de vives polémiques. Tant les syndicats que des chercheurs renommés craignent que les sciences cognitives prennent le pas sur les sciences de l’éducation. Pour eux, enseigner est un art et non une science. De plus, les sciences cognitives sous-estimeraient l’influence de l’environnement social de l’élève dans ses performances. Au contraire, les partisans des neurosciences affirment que leurs thèses sont trop souvent caricaturées et qu’ils sont tout à fait conscients de cette influence.]

Tribune. Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, vient donc d’installer un conseil scientifique dominé par des neuroscientifiques. Dans une récente interview, il a déclaré que « l’école est la petite-fille des Lumières »… et qu’il fallait donc se conformer aux résultats les plus avancés de la science. Quelle bonne idée ! Qu’il le fasse surtout ! Ce serait si bien s’il se conformait aux travaux des plus grands neuroscientifiques !

Jean-Pierre Changeux, dans son livre phare, L’Homme neuronal (Fayard, 2012), a donné les résultats d’une expérimentation majeure : les neurones de l’aire du langage ne se développent que s’ils sont stimulés par les sons de la voix maternelle. Les neurones qui ne correspondent pas meurent. Ces expériences corroborent la fameuse tentative de Louis II, roi de Sicile (1377-1417) : celui-ci fit isoler dix enfants avec interdiction de leur parler, pour savoir en quelle langue ils parleraient spontanément, en hébreu, en latin ou en grec. Ils moururent tous. L’organisme ne grandirait pas sans la boussole de ses parents et de la culture dans laquelle il est né. Les observations des neuroscientifiques ne font qu’enregistrer des conséquences, qui ne sont pas des preuves.

Yves Charles Zarka: « La neurologie cognitive relève d’un scientisme non dénué de dangers »

Dans une tribune au « Monde », le philosophe Yves Charles Zarka estime que les thèses de Stanislas Dehaene, président du nouveau conseil scientifique de l’éducation nationale, sur la science de la conscience, sont fausses et dangereuses.

LE MONDE | Par 



Cette image fournie par l’Institut des Sciences Cognitives du CNRS Marc Jeannerod à Lyon, France, montre l’activité cérébrale chez un patient avant, en haut et après stimulation du nerf vague. Les couleurs plus chaudes indiquent une augmentation de la connectivité. Dans un rapport publié le lundi 25 septembre 2017, les médecins français disent avoir rétabli certains signes de conscience chez un homme blessé au cerveau qui n’avait montré aucune prise de conscience depuis 15 ans. (CNRS Marc Jeannerod Institut des Sciences Cognitives, Lyon, France via AP)
Cette image fournie par l’Institut des Sciences Cognitives du CNRS Marc Jeannerod à Lyon, France, montre l’activité cérébrale chez un patient avant, en haut et après stimulation du nerf vague. Les couleurs plus chaudes indiquent une augmentation de la connectivité. Dans un rapport publié le lundi 25 septembre 2017, les médecins français disent avoir rétabli certains signes de conscience chez un homme blessé au cerveau qui n’avait montré aucune prise de conscience depuis 15 ans. (CNRS Marc Jeannerod Institut des Sciences Cognitives, Lyon, France via AP) AP


[ Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a porté en début d’année sur les fonts baptismaux un nouvel organisme : le conseil scientifique de l’éducation nationale, dont il a confié la présidence à Stanislas Dehaene, professeur de psychologie cognitive au Collège de France. Objectif de ce scientifique : « Tenter de dégager des facteurs qui ont prouvé leur effet bénéfique sur l’apprentissage des enfants ». Même si les chercheurs en sciences cognitives n’occupent que six des vingt et un sièges dudit conseil, cette nouvelle orientation du ministère de l’éducation nationale suscite de vives polémiques. Tant les syndicats que des chercheurs renommés craignent que les sciences cognitives prennent le pas sur les sciences de l’éducation. Pour eux, enseigner est un art et non une science. De plus, les sciences cognitives sous-estimeraient l’influence de l’environnement social de l’élève dans ses performances. Au contraire, les partisans des neurosciences affirment que leurs thèses sont trop souvent caricaturées et qu’ils sont tout à fait conscients de cette influence.]

Tribune. La création par le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, d’un conseil scientifique de l’éducation nationale et la nomination, très médiatisée, pour le présider, de Stanislas Dehaene, professeur de psychologie cognitive expérimentale au Collège de France, sont certainement pleines de bonnes intentions.

Je voudrais examiner deux thèses de Stanislas Dehaene, reprises dans un article du Monde du 10 janvier. La première consiste à affirmer qu’« enseigner est une science » ; la seconde que la démarche des neurosciences cognitives serait orientée par « l’idée d’agir pour l’éducation des jeunes, indépendamment de toute idéologie ».

L’Education nationale ne peut se passer de la science

Par Franck Ramus — 

Le cerveau, jeu pour enfant.
Le cerveau, jeu pour enfant.
Photo Christophe Halais


La recherche ne prétend pas détenir toutes les réponses, mais sa méthode expérimentale et ses conclusions doivent éclairer le ministère.

Dès le 25 novembre, au lendemain de la nomination de Stanislas Dehaene, figure des neurosciences en France, à la tête du Conseil scientifique de l’Education nationale (CSEN) par Jean-Michel Blanquer, le syndicat majoritaire des enseignants du premier degré, le SNUIPP - FSU, lançait un appel : «L’école de la réussite de tous et de la formation des citoyens a besoin de toute la recherche.» La tension est réelle. Pourtant, ceux qui contestent la légitimité du CSEN ne remettent pas en cause l’importance des sciences cognitives. La crainte est celle d’une domination sans partage sur tout un pan de la recherche. De leur côté, les membres du CSEN eux-mêmes, lors d’une conférence organisée jeudi au Collège de France, ont relativisé la portée des sciences expérimentales en expliquant qu’il était presque impossible de retrouver les résultats obtenus en laboratoire au sein d’une vraie classe. Nous avons demandé à Franck Ramus, professeur de psychologie et membre du CSEN, et à Roland Goigoux, professeur en sciences de l’éducation, de nous éclairer sur les enjeux qui sous-tendent la création de cette nouvelle instance.

Dans le domaine de l’éducation, chacun a un avis. Des milliers de livres ont été écrits, dans lesquels les opinions les plus contradictoires s’affrontent. Elles ne peuvent pas toutes être correctes. Comment les enseignants sont-ils censés faire le tri, comment peuvent-ils déterminer rationnellement lesquelles ont plus de chances d’être justes et sur lesquelles ils ont intérêt à fonder leurs pratiques ? La seule méthode connue pour faire le tri entre des opinions est la démarche scientifique, qui consiste à formuler précisément des hypothèses, à en dériver des prédictions testables, et à tester ces prédictions en recueillant des données par l’observation et l’expérimentation (études comparant de très nombreuses classes avec une méthodologie rigoureuse permettant de contrôler les autres facteurs, comme le niveau initial des élèves ou leur milieu social)

Enseigner n’est pas une science

Par Roland GOIGOUX — 
L'examen d'IRM dure 45 minutes, avec une pause au milieu pour que l'enfant puisse se dégourdir les jambes.
L'examen d'IRM dure 45 minutes, avec une pause au milieu pour que l'enfant puisse se dégourdir les jambes. 
Photo Christophe Halais pour Libération


Ce ne sont pas les neurosciences elles-mêmes qui posent problème, mais la tentation autoritaire dans la prescription du travail enseignant.

Dès le 25 novembre, au lendemain de la nomination de Stanislas Dehaene, figure des neurosciences en France, à la tête du Conseil scientifique de l’Education nationale (CSEN) par Jean-Michel Blanquer, le syndicat majoritaire des enseignants du premier degré, le SNUIPP - FSU, lançait un appel : «L’école de la réussite de tous et de la formation des citoyens a besoin de toute la recherche.» La tension est réelle. Pourtant, ceux qui contestent la légitimité du CSEN ne remettent pas en cause l’importance des sciences cognitives. La crainte est celle d’une domination sans partage sur tout un pan de la recherche. De leur côté, les membres du CSEN eux-mêmes, lors d’une conférence organisée jeudi au Collège de France, ont relativisé la portée des sciences expérimentales en expliquant qu’il était presque impossible de retrouver les résultats obtenus en laboratoire au sein d’une vraie classe. Nous avons demandé à Franck Ramus, professeur de psychologie et membre du CSEN, et à Roland Goigoux, professeur en sciences de l’éducation, de nous éclairer sur les enjeux qui sous-tendent la création de cette nouvelle instance.