LE JOURNAL DE MATOTTE
À Mayotte, le secteur de la psychiatrie et de la pédo-psychiatrie est confronté à des défis majeurs. Pour y répondre, le CHM s’est donné une feuille de route jusqu’en 2035.
Au CHM, faute de lits suffisants en psychiatrie, des patients hospitalisés sortent souvent trop tôt et sont régulièrement de retour aux urgences.
« 4 lits en psychiatrie pour 100.000 habitants »
Actuellement, Mayotte dispose seulement de 10 lits de psychiatrie pour toute l’île, correspondant à un ratio de 4 lits pour 100.000 habitants. Ce chiffre est nettement inférieur à d’autres régions comme la Guyane, où 40 lits sont disponibles pour 100.000 habitants, à La Réunion, où 65 lits sont prévus pour 100.000 habitants, et en métropole, où 95 lits sont déployés pour 100.000 habitants, comme rapporté par le Dr. Aubry, chef du pôle psychiatrie du Centre hospitalier de Mayotte (CHM).
À Mayotte, cette pénurie de lits entraîne parfois obligatoirement le transfert de certains patients vers l’Établissement Public de Santé Mentale de la Réunion, comme les adolescents : « Mayotte ne dispose pas de lit d’hospitalisation pour les adolescents de moins de 15 ans et 3 mois. Dès qu’un adolescent fait une dépression ou qu’il a subi un traumatisme, tel qu’un viol ou qu’il souffre d’un problème psychotique, qui nécessiterait de l’hospitaliser, on le transfère à La Réunion ou en métropole », a commenté le praticien. Ce constat est d’autant plus saisissant pour un département comme celui de Mayotte, où près d’une personne sur deux a moins de 18 ans et où une seule pédopsychiatre, le Dr. Briard, dispense des soins pour l’ensemble du territoire.