Audrey GUILLER Publié le
Longtemps, Nicolas, Aurélie et Myriam n’ont parlé à personne des voix qu’ils entendaient dans leur tête, de peur d’être pris pour des fous. Pourtant, les effets de ces voix dans leur quotidien sont bien réels : certaines les déconcentrent, d’autres les alertent, les poussent à s’affirmer ou les torturent. Sous traitement ou non, tous trois ont appris à vivre et composer avec ce phénomène.
Il arrive à Nicolas Heyd, 41 ans, de se parler à lui-même : « Aujourd’hui, il faut que je poste cette lettre ». Les voix qu’il entend tous les jours depuis vingt-cinq ans sont d’une tout autre nature : « Elles sont mauvaises, insultantes, ordurières, explique-t-il. Ce ne sont pas mes pensées, mais des intrusions qui disent du mal d’une personne. Par exemple : Grand-mère devrait mourir pour qu’on touche l’héritage ».
La première fois qu’il entend des voix, Nicolas a 16 ans : « J’habitais chez ma mère. C’était une période difficile. J’étais à la fois fusionnel et en conflit avec elle ». Régulièrement, il entend le bruit d’enfants qui jouent dans un parc à côté, cela l’apaise. « Mais un jour, je regarde par la fenêtre et je me rends compte que le parc est complètement vide ». Nicolas s’alarme : « Impossible de parler à quiconque de ces hallucinations. J’avais peur d’être stigmatisé. Ne sachant que faire, je me suis braqué contre ces voix. » Pour les faire taire, Nicolas consomme médicaments et alcool à outrance. Il fait plusieurs tentatives de suicide, mais reste mutique sur ce qu’il vit.
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