Le reste à charge que doivent payer les assurés chez le médecin va passer de 1 à 2 euros dès le 15 mai, selon une information confirmée ce mardi 16 avril par l’Assurance-maladie. La mesure doit rapporter 800 millions d’euros par an à la Sécurité sociale.
Le reste à charge des assurés lors des consultations médicales et les examens de radiologie et de biologie va bientôt passer à deux euros. Ce doublement de la participation forfaitaire avait d’abord été annoncé aux alentours de juin, mais ce sera finalement pour le 15 mai, car l’exécutif a décidé d’accélérer, selon une information transmise à l’AFP par l’Assurance-maladie, ce mardi 16 avril. Face à la dégradation des comptes de la Sécurité sociale, le gouvernement a en effet décidé en janvier de faire payer un peu plus les patients sur leur consommation de soins, en augmentant la part non remboursée par l’Assurance-maladie et les complémentaires santé.
Le financement du système de santé français est de plus en plus problématique, du fait du vieillissement de la population, de la transition environnementale et des incertitudes économiques. Il réclame des décisions politiques, qui peuvent utilement être éclairées par des comparaisons internationales, comme le soulignent les deux auteures d’un rapport sur les dépenses de santé en France et en Allemagne, rédigé pour le Haut Conseil du financement de la protection sociale.
La part de leur PIB (produit intérieur brut) consacrée à la santé est comparable. Elle est la plus élevée au monde après celle des États-Unis (en 2022, 12,7 % en Allemagne, 12,1 % en France). Mais les différences organisationnelles sont importantes. Par exemple, en Allemagne, les dépenses de santé sont organisées par un Comité fédéral mixte, composé de représentants des caisses d’assurance maladie, des hôpitaux, des médecins, des psychothérapeutes et des dentistes. Il permet des revenus élevés aux praticiens de ville, liés à des volumes d’activité importants, avec des durées de consultation plus courtes qu’en France (8 minutes versus 16 pour les généralistes en moyenne). Il autorise également un suivi efficace de la qualité des soins de ville.
Un journaliste et deux médecins ont comparu pour diffamation ce vendredi pour avoir tenus des propos complotistes et diffamatoires à l’encontre du Pr Karine Lacombe.
Il y a quatre ans, la pandémie de Covid-19, comme tout évènement inattendu et catastrophique qu’il se doit, avait donné lieu à diverses théories du complot. Des théories qui avaient notamment été relayées par un long métrage qui avait fait, certains s’en souviennent, grand bruit. Diffusé sur internet le 11 novembre 2020 en pleine deuxième vague de la pandémie, « Hold-Up », réalisé par le journaliste Pierre Barnérias, avait eu un écho important et avait été visionné par des millions d’internautes. Pendant près de trois heures, le long métrage égrenait une litanie de fausses informations sur la Covid-19, jusqu’à la théorie la plus délirante de toutes, qui veut que le SARS-Cov-2 ait été créé de toutes pièces par les élites mondialistes.
Un film complotiste visionné plusieurs millions de fois
Quatre ans après la diffusion de ce film, Pierre Barnérias s’est retrouvé devant ses juges. Il comparaissait en effet ce vendredi devant le tribunal judiciaire de Paris pour diffamation. A ses côtés parmi les prévenus, on trouvait le Pr Christian Perronne et le Dr Martine Wonner, tous deux connus pour avoir, durant la pandémie de Covid-19, défendu le traitement par hydroxychloroquine du Pr Didier Raoult et diffusé des fausses informations sur les vaccins. Les deux médecins avaient en effet « témoigné » il y a quatre ans dans le film Hold-Up.
Le congrès du CMGF est aussi l’opportunité d’étoffer sa culture. Pour preuve, cette présentation de Simon Absil, relatant l’histoire des opiacés de leur origine à nos jours, également publiée dans Ethica Clinica de mars 2023.
En 2020, le CDC (Centers for Disease Control and Prevention) annonçait 92 000 décès par overdose aux Etats-Unis, dont 75 % étaient imputables aux opiacés. Mais cette « épidémie » n’a pas commencé au XXIème siècle, et l’on retrouve déjà le terme « stupéfiant » dans l’Encyclopédie en 1858. Pour beaucoup, l’évocation de l’opium rappelle les artistes et poètes des XIXème et XXème siècles. L’histoire a commencé bien plus tôt.
L’un des plus vieux médicaments
L’opium a une place très particulière dans l’histoire de la pharmacie, puisque c’est sans doute l’un des plus vieux médicaments encore en usage. Sur des tablettes d’argile datant de plus de 4 000 ans avant Jésus-Christ en Mésopotamie, est mentionnée, en écriture cunéiforme « hul gil », la plante de joie, qui est le Papaver Somniferum (Pavot à opium). Il semble qu’il ne soit pas alors utilisé comme médicament mais plutôt pour ses propriétés psychotropes, essentiellement dans les domaines religieux et spirituels.
Au niveau médical, c’est à partir de l’Égypte antique et du fameux papyrus d’Ebers, décrivant la médecine égyptienne en 1550 avant J.C., que l’opium est conseillé pour un usage médical, pour calmer les pleurs des enfants, comme collyre ou dans le traitement des abcès mammaires. Il est utilisé aussi dans d’autres circonstances, notamment à la guerre, lors des rapports sexuels et lors des cérémonies funéraires (on a retrouvé des graines dans des tombes de l’Égypte antique).
PortraitLa psychiatre et thérapeute a été la première à parler de harcèlement moral, de pervers narcissique, de violences faites aux femmes… Dans son nouvel essai, la clinicienne interroge la souffrance des enfants lors de la séparation de leurs parents.
Ce jour ensoleillé de mars, assise sur son canapé, mains jointes sur les genoux, Marie-France Hirigoyen laisse s’installer le silence. Elle a davantage l’habitude d’écouter que de se raconter. A une vingtaine de minutes de son appartement du 5e arrondissement de Paris, de l’autre côté du parc du Luxembourg, elle reçoit chaque année, depuis quarante-cinq ans, des centaines de patients dans son cabinet de psychiatre, psychanalyste, victimologue et thérapeute familiale systémique.
Des milliers d’heures consacrées à écouter les petites et grandes souffrances d’hommes et de femmes abîmés par des violences invisibles, des violences sans coups ni blessures physiques, des violences ordinaires ou massives. Elle a préféré recevoir chez elle, dans cet intérieur immaculé et lumineux, parce qu’elle passe « trop de temps » dans son cabinet, ce précieux poste d’observation des dysfonctionnements de notre société. « Je n’invente rien, je ne suis pas théoricienne, explique-t-elle. Je décris ce que je perçois à travers ce que j’entends. »
Dans le huis clos de son bureau, on lui confie ce qu’on ne dit à personne, ni à ses amis, ni à ses collègues, ni à sa famille. On s’exprime sans censure et on raconte l’inaudible. Marie-France Hirigoyen, elle, écoute. Et elle prend des notes. D’années en années, ses consultations ont nourri ses livres, des essais qui ont marqué le débat public sur les violences psychologiques et qui ont participé à leur reconnaissance juridique.
Les tubulines, ces protéines formant le squelette de nos cellules, pourraient moduler différemment l’asymétrie droite-gauche du cerveau en développement… et orienter ainsi notre préférence individuelle pour une de nos deux mains.
Une personne sur dix environ est gauchère, une qualité dont l’origine ne cesse d’intriguer. L’étude publiée le 2 avril dans la revue Nature Communications ne prétend pas résoudre l’énigme, mais livre une piste sur la part possiblement génétique de la « gaucherie ». Le mot désigne aussi bien le fait d’être gaucher que le manque d’aisance ou la maladresse, un amalgame qui témoigne du préjugé ayant longtemps frappé les gauchers, même si cette image négative n’a heureusement plus cours. Les exemples de génies gauchers, tels Leonard de Vinci ou Albert Einstein, ont contribué à la dissiper.
Après une longue enquête, la première exposition indépendante des impressionnistes a pu être recréée numériquement en 3D pour une expérience immersive. Cette reconstitution est inédite, 150 ans après la naissance du mouvement pictural qui a révolutionné l'histoire de l'art.
Avec
Stéphane Millière Producteur
C'est le 15 avril 1874 à Paris que débuta à 20 heures la première exposition indépendante des pionniers de l'impressionnisme : Renoir, Degas, Monet, Sisley, Cézanne, Pissarro et Berthe Morisot.
150 ans jour pour jour après cet événement majeur dans l'histoire de l'art, le musée d’Orsay rassemble pour la première fois les œuvres emblématiques qui avaient été accrochées pendant quatre semaines dans les anciens ateliers du photographe Nadar, au 35 boulevard des Capucines, tout près de l’opéra Garnier.
« Mon papa tellement », « Calme et tempête », « Ma mère à deux vitesses »… Des albums sensibles qui portent les questionnements d’enfants sur une maladie encore méconnue.
Mon papa tellement
C’est un petit lapin qui adore passer du temps avec son papa, mais qui ne comprend pas pourquoi, parfois, celui-ci s’énerve un peu fort, est très triste ou passe ses journées dans son lit. Ce petit lapin, à qui on parle de maladie, de temps nécessaire, se demande ce qu’il a bien pu faire pour que son papa soit dans cet état ou ce qu’il devrait faire pour qu’il se sente mieux.
Le mari de l’autrice, Emmanuelle Babin, « tombe malade » à la naissance de leur premier fils, il y a huit ans. Il est ensuite diagnostiqué bipolaire. « J’avais peur que mon enfant se sente ignoré ou coupable. J’ai fabriqué ce livre quand il était tout petit avec des montages photo », dit la conseillère en communication, dont le compagnon s’est depuis stabilisé, et qui a eu un deuxième enfant. Emmanuelle Babin a décidé d’autoéditer ce livre en 2023, grâce à une plate-forme de financement participatif et avec l’aide d’une pédopsychiatre pour trouver les bons mots. Un livre à mettre dans toutes les écoles maternelles, pour permettre aux tout-petits de mieux comprendre la souffrance psychique. Unehistoire sans drame, pleine d’émotions et, surtout, résolument optimiste.
« Mon papa tellement », d’Emmanuelle Babin, illustré par Ptit Shou (autoédité, 2023, 274 p., disponible sur le site Matribu-communication.fr). A partir de 3 ans
Calme et tempête
Deux garçons se rencontrent dans la cour de récréation. Une scène banale qui marque le début de nombreuses amitiés enfantines… mais la banalité, ni l’un ni l’autre ne savent ce que c’est. Tous deux vivent des situations familiales complexes auxquelles ils font face avec la même astuce : une boîte secrète dans laquelle ils tentent d’enfermer l’objet de leur tourment. Pour Nino, c’est la tempête qui finit toujours par s’emparer de son père drôle et fantasque. Enée, lui, cherche à canaliser le vide écrasant qui règne à la maison quand le sourire de sa mère s’efface brusquement. Leur rencontre leur permettra de créer un équilibre entre vide et tempête… Deux histoires qui se lisent en miroir dans un album tête-bêche.
Installé depuis trente ans dans un quartier populaire de Dieppe, le docteur Dominique Tribillac est dans le collimateur de la Sécurité sociale. On lui reproche de délivrer trop d’arrêts de travail. Leila Djitli est allée à sa rencontre.
Dominique Tribillac est médecin généraliste, installé dans le quartier du Val Druel à Dieppe, depuis près de 30 ans, "c’est un quartier défavorisé, mais je n’aime pas trop ce terme". Il se rappelle très bien pourquoi il a décidé de devenir médecin, "enfant, j'ai été très malade", "quand mon docteur arrivait tôt le matin, rien qu’en entendant son pas et la façon dont il ouvrait la porte, j’étais déjà mieux". À la sortie du lycée, Dominique se lance donc dans des études de médecine. Mais son arrivée à l’hôpital est très décevante, "moi, je m’attendais à rentrer en contact avec les gens, mais là, on déroulait juste des listes de questions, sans dire un mot de plus".
Le combat d'Israël Nisand, médecin gynécologue fort de 30 ans d'expérience avec les élèves pour qui parler sans faux-semblant de sexualité avec les adolescents permet de lutter contre la violence et les dominations
Avec
Israël Nisand Professeur de gynécologie obstétrique et Directeur Médical et Universitaire de l’Hôpital Américain de Paris
Dans ce numéro d'Etre et savoir il sera question d'éducation et d'actualité avec Israël Nisand, gynécologue et obstétricien. Nous allons parler de sexe.. Parler sexe - comment informer nos ados (Grasset, 2024), c’est le titre de l’ouvrage que ce professeur de médecine a consacré au travail d’information et de prévention qu’il mène depuis des années dans les établissements scolaires.
Alors que le sentiment de déclin de la population française ne cesse d'augmenter et que le pays semble traversé par une "fracture identitaire", une nouvelle vague d'influenceurs d'extrême droite émerge sur les réseaux sociaux.
Avec
Tristan Mendès France Enseignant dans le domaine du numérique et collabore à l’Observatoire du conspirationnisme
Benjamin Tainturier Doctorant au Medialab de Sciences Po sur le “Renouvellement de l’engagement militant de la droite radicale sur internet et les médias sociaux”
Gala Hernández López Artiste-chercheuse, réalisatrice de “La Mécanique des fluides”
Christophe-Cécil Garnier Rédacteur en chef adjoint du pôle enquête de StreetPress
L'énergie sombre a été théorisée pour répondre à l'accélération de l'expansion de l'Univers. La collaboration DESI dévoile une cartographie de mesure la plus précise jamais réalisée et les premiers résultats pointent que l'énergie sombre pourrait ne pas être constante dans le temps.
Paris – Trois semaines après que le Président de la République a présenté son projet de loi autorisant le suicide assisté et l’euthanasie, le Dr Ségolène Perruchio, chef du service de soins palliatifs du centre hospitalier Rives de Seine et vice-présidente de la société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) critique le projet présidentiel, dont elle considère qu’il est à maints égards « déconnecté » de la réalité.
Jim : On entend régulièrement que l’offre de soins palliatifs serait insuffisante en France. Quel est l’état de cette offre actuellement ? Comment ont évolué ces dernières années les disparités territoriales ?
Dr Ségolène Perruchio : L'offre de soins palliatifs a été évaluée par la Cour des comptes assez récemment. Nous avons des chiffres actualisés qui disent que 50% des patients qui devraient relever d'une prise en charge palliative ne peuvent pas y avoir accès (ou y ont accès, cela dépend comment on regarde la situation !). Ce sont des chiffres globaux qui montrent qu’il y a une insuffisance.
L’absence d’unité de soins palliatifs n’est pas l’absence de soins palliatifs
Effectivement, il y a en plus des disparités territoriales qui sont importantes. Un chiffre qui est beaucoup cité, c'est les 20 départements sans unité de soins palliatifs. C'est important de bien comprendre que ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'unité de soins palliatifs, qu'il n'y a pas de prise en charge palliative. Les soins palliatifs ne se font pas que dans les unités de soins palliatifs. Ils peuvent être prodigués par des équipes spécialisées, notamment par des équipes mobiles de soins palliatifs, à l'hôpital ou à domicile. Ils peuvent aussi être mis en oeuvre par des structures non spécialisées en soins palliatifs, les médecins traitants, tous les libéraux, et les HAD qui prennent en charge beaucoup de patients en soins palliatifs. C'est important de ne pas laisser croire qu'il n'y a pas du tout d'offre de soins palliatifs ou de prise en charge palliative dans ces départements. Néanmoins, il y a effectivement des grandes disparités territoriales. Donc, il y a encore beaucoup à faire.
Christophe Bretelle est Cardiologue au Centre Hospitalier de Valence. Passionné par la la psychothérapie depuis ses études, il l'utilise au quotidien dans l'accompagnement de ses patients et voulait la rendre plus facilement compréhensible aux étudiants, praticiens et curieux de tous poils.
La psychothérapie expliquée par les blagues, contes et métaphores- Christophe Bretelle et Muzo / Le Lys Bleu
Depuis plusieurs années déjà, le débat sur le wokisme agite le milieu intellectuel en France. Ses opposants, aussi bien de droite que gauche, y voient un “enfermement intellectuel” ou même une “forme d’impérialisme américain”. Pourtant, “Politico” rappelle que ces idées sont fortement inspirées des penseurs français, comme Foucault ou Derrida, qui les avaient importées aux États-Unis.
Faites confiance aux Français pour intellectualiser à mort le débat sur le wokisme.
Environ une fois par mois, une certaine élite de la société française se retrouve au Laboratoire de la République, un cercle de réflexion situé dans le centre de Paris, pour réfléchir aux risques posés par cette importation qu’ils jugent dangereuse et clivante. Les conférences organisées par le Laboratoire ne concernent pas toutes le wokisme mais c’est un thème récurrent. Les intervenants vont de Kamel Daoud, romancier franco-algérien pour qui le wokisme, “en plus d’être dangereux, est d’abord ennuyeux”, l’universitaire et grand spécialiste de l’islam Gilles Kepel, qui dénonce la “cancel culture” dans les universités, et Nathalie Heinich, sociologue qui considère le wokisme comme un “nouveau totalitarisme”.
“Nous n’avons pas attendu [la génération woke] pour lutter contre le racisme et le sexisme, explique Nathalie Heinich, interrogée par Politico. Ils croient vraiment avoir inventé ces combats ? À mon sens, il ne faut pas nécessairement interdire les discours qui nous dérangent pour faire avancer la lutte contre les discriminations.”
COLLECTION TREGER SAINT SILVESTRE du 12 mars au 14 aout 2024
L’ESPRIT SINGULIER, présente du 12 mars au 14 août 2024 la collection Treger Saint Silvestre abritée au Centro de Arte Oliva à Porto au Portugal.
Les deux fondateurs, Richard Treger et Antonio Saint Silvestre, conduits par leur désir, leur intuition et leurs émotions, ont réuni en quatre décennies une collection qui porte la marque de leur goût passionné pour l’art brut. Profondément touchés par le pouvoir de décentrement, par la radicalité subversive de cet art collectionné et pensé par Jean Dubuffet, ils n’ont eu de cesse d’en actualiser l’héritage. Leur collection en porte l’empreinte et les créateurs qu’ils ont rassemblés témoignent d’une troublante faculté d’indépendance et comme le disait Dubuffet du désir « d’explorer, d’expérimenter, d’adopter des véhicules autres que celui que la culture nous a imposé (je veux dire : un autre regard sur le monde, une autre interprétation de celui-ci, un autre vocabulaire et, par suite, une autre forme de manipulation de ce vocabulaire, donc une autre pensée) ».
Jean-Marie Massou est mort le 28 mai dernier à 70 ans, dans sa forêt, à Marminiac, dans le Lot, où il vivait en solitaire. Artiste inclassable, il avait fait l'objet d'un documentaire, mais aussi d'un recueil discographique.
Pendant 45 ans, Jean-Marie Massou, un homme psychotique et solitaire a bâti un monde en creux dans une forêt de châtaigniers du Lot, charriant des pierres, creusant inlassablement des passages souterrains vers un univers fantasmagorique. Si l'art brut est souvent le fait d'esprits où la folie et le tragique sont transcendés dans une œuvre compulsive, alors le parcours de Jean-Marie Massou en est un manifeste.
Une photo de Massou décolorée par le temps, à Marminiac (30 juillet 2020) (LIONEL BONAVENTURE / AFP)
Massou est mort le 28 mai 2020, à l'âge de 70 ans, retrouvé inanimé parterre dans sa masure au milieu des bois. Cet homme massif, à l'allure inquiétante, aurait pu passer une partie de sa vie en hôpital psychiatrique. Mais une poignée de personnes, dont sa mère, ont pris la peine de l'écouter, de lui donner les moyens de vivre libre et de créer. "Ce qui m'a happé c'est tout l'univers autour de lui : son corps, sa création, sa détermination", explique le plasticien Antoine Boutet auteur en 2009 d'un documentaire remarqué sur Massou, Le Plein pays.
Par Anne-Françoise Hivert(Malmö (Suède), correspondante régionale). Publié le 14 avril 2024
Las des affrontements entre bandes pour le contrôle du marché de la drogue, les habitants de l’enclave libertaire de Christiania ont rendu impraticable la voie pavée où les vendeurs avaient pignon sur rue.
Les familles du quartier autogéré de Christiania descellent les pavés de « Pusher Street » pour en interdire l’accès aux trafiquants, à Copenhague, le 6 avril 2024. IDA MARIE ODGAARD / VIA REUTERS
« Pusher Street » n’est plus. Le 6 avril, dans une ambiance festive, sous un soleil radieux, les habitants du quartier autogéré de Christiania, à Copenhague, ont descellé les pavés d’une des rues les plus célèbres du Danemark. Après une nouvelle vague de violence, qui a fait trois morts en moins de trois ans, les « Christianites » ont décidé de détruire une fois pour toutes l’allée longue d’une centaine de mètres, et d’expulser les pushers – « dealeurs » en anglais – en supprimant leurs stands, fabriqués avec de la tôle et des palettes de bois, qui avaient fait du quartier une attraction touristique.
Depuis janvier 2024, un centre d’échographie à Châteauroux (36) propose aux futurs parents aveugles ou malvoyants des échographies en 3D, qui leur permettent de deviner les traits de leur enfant à naître. En quoi l’expérience du toucher permet-elle d’appréhender la grossesse et la venue de l’enfant ? Pistes de réponse avec le philosophe Eugène Minkowski.
Il fut un temps ou les parents découvraient leur enfant pour la première fois au moment de l’accouchement. Impossible, avant cela, de se figurer une image du petit corps en gestation, dans le ventre de la mère. Mais depuis les années 1970, date à laquelle a été inventée l’échographie obstétrique, il est possible de percevoir son enfant avant qu’il ne vienne au monde, de deviner ses contours, d’appréhender sa position dans le ventre, et même, si on le souhaite, de connaître son sexe biologique. Hélas, cette étape rituelle, souvent très chargée émotionnellement, réitérée en France au minimum à trois reprises au cours de la grossesse, n’est pas accessible dans son entièreté à tous les parents.
Les malvoyants (qui représentent 1,7 million de personnes en France selon l’OMS) sont en effet privées de cette expérience visuelle parfois fondamentale, permettant de concrétiser, par l’image, ce qu’il se passe à l’intérieur de l’utérus maternel. C’est pour pallier cette inégalité que le gynécologue Jean-Marc Levaillant a mis au point un système permettant d’imprimer en trois dimensions le visage et le corps du fœtus. Les futurs parents aveugles ou malvoyants, qui se voient remettre un moulage tri-dimensionnel, peuvent ainsi découvrir les traits de leur futur enfant. Cette technique, aussi appelée « échographie haptique » (du grec hapto, ἅπτω, « toucher »), est selon Jean-Marc Levaillant une « réappropriation de l’échographie ». Il ne s’agit pas de proposer ce dispositif à tous les parents, mais bien d’adapter un système existant à ceux qui ne peuvent y avoir accès par la vue.
Du nouveau du côté de la certification périodique des professionnels de santé. Prévue par la loi de juillet 2019 sur l’organisation et la transformation de notre système de santé, et déclinée par une ordonnance du 19 juillet 2021, la certification périodique oblige les professionnels de santé, dont les médecins, à réaliser, au choix, au cours d’une période de six ans, une actualisation de leur connaissance, un renforcement de la qualité de leur pratique professionnelle, une amélioration de la relation avec leurs patients, ou une prise en compte de leur santé personnelle.
Conseil national de la certification périodique
L’ordonnance de juillet 2021 avait édicté la création d’un conseil national de la certification périodique, chargé de « définir la stratégie, le déploiement et la promotion de la certification périodique ». Le 13 mars dernier, le ministère de la Santé annonçait la nomination d’une nouvelle directrice de cet organisme, en la personne de Nadiège Baille. Directrice d’hôpital, elle succède au Pr Lionel Collet, nommé président de la Haute autorité de santé en avril 2023. Nadiège Baille dirigeait auparavant le centre hospitalo-universitaire de Dijon Bourgogne jusqu’à l’automne 2022.
Publication d’un décret
Concomitamment était publié dans le Journal officiel du 24 mars un décret du 22 mars « relatif à la certification périodique de certains professionnels de santé ». Ce décret définit les professionnels de santé relevant d’un ordre national soumis à l’obligation de certification périodique, ainsi que ceux pouvant bénéficier d’une exonération partielle. Il « précise par ailleurs les modalités de détermination, de réalisation et de prise en compte des actions de certification que le professionnel de santé doit mener, ainsi que les conditions minimales de réalisation de ces actions », peut-on lire dans la notice de ce décret.