Vendredi 29 mars 2024
Provenant du podcast
Les Pieds sur terre
Elle s’appelait Alaïs Ragot, elle avait 18 ans et le 10 février 2020, elle a été violemment assassinée. Quatre femmes racontent, tour à tour, ce féminicide tragique et les années non moins violentes qui l’ont précédé : Stéphanie, sa mère, Dym, sa sœur, Lola, une amie et Nathalie, sa tante.
Stéphanie se rappelle sa fille plus jeune, avant son entrée au collège, "Alaïs était curieuse, très sociable, très souriante". La vie de la jeune fille bascule lorsqu’un camarade de classe la viole, "je ne reconnaissais plus ma fille qui ne voulait plus que je la touche, que je l'appelle ma puce : j'ai compris bien plus tard que c'est comme ça qu'il l'appelait quand il a abusé d'elle". À l’époque, Alaïs se confie à quelques copines, "ça a fait tout un enchaînement de rumeurs", "quand elle est retournée à l'école, on lui a tourné le dos", "il y avait toujours cette suspicion d'innocence vis-à-vis ce garçon qui était très populaire, très drôle, très charismatique".
Alaïs change d’établissement, mais les rumeurs la poursuivent. Très vite, elle sombre : elle commence à se scarifier, multiplie les fugues et les passages en hôpital psychiatrique. Progressivement, la jeune adolescente coupe les ponts avec sa famille. À 16 ans déjà, elle n’habite plus avec ses parents. Pour sa sœur, c’est à ce moment qu’elle aurait commencé à se prostituer, sans le dire à personne. À sa mère, elle explique qu’elle fait du baby-sitting.
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