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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 31 mars 2024

Affaire Gérard Miller : « Une distinction entre pratique analytique et exercice d’un pouvoir s’impose »

Publié le 31 mars 2024

Alors que le psychanalyste est accusé d’agressions sexuelles par plus de soixante femmes, Alexandra Buresi-Garson, Juliette Niderman-Nguyen et Stéphanie Pechikoff, psychanalystes et psychologues cliniciennes, rappellent, dans une tribune « au Monde », les fondements éthiques de leur profession.


La soixantaine de témoignages et les plaintes déposées contre le psychanalyste Gérard Miller nous ont abasourdies. Nous sommes psychanalystes, psychologues cliniciennes exerçant depuis vingt ans en centre médico-psycho-pédagogique et en cabinet. Nous voulons prendre la parole, car, à en juger par le silence actuel des psychanalystes, cette affaire laisse sans voix et nous fait éprouver, comme à notre consœur Clotilde Leguil, dans un entretien accordé au Monde le 17 février, un profond malaise. Une distinction entre pratique analytique et exercice d’un pouvoir s’impose.

Interview Maltraitances envers les personnes vulnérables : «Les établissements médico-sociaux, des zones de non-droit fermées à double tour»

par Yassine Karchi   publié le 25 mars 2024

Anne-Sarah Kertudo de l’association Droit pluriel, qui défend les droits des personnes en situation de handicap, réagit aux annonces du gouvernement après la diffusion dimanche 24 mars d’une enquête de «Zone interdite» sur les défaillances de l’Etat dans le secteur du handicap.

Les établissements médico-sociaux seront contrôlés à partir de 2025, a annoncé Fadila Khattabi, ministre déléguée aux Personnes âgées et aux Personnes handicapées, qui a dévoilé ce lundi 25 mars sa stratégie contre les violences et négligences à domicile et dans les établissements médico-sociaux. Elle a été publiée au lendemain de la diffusion, dimanche sur M6, d’une enquête de «Zone interdite» sur les défaillances de l’Etat dans le secteur du handicap.

Anne-Sarah Kertudo est fondatrice et directrice de l’association Droit pluriel ayant pour but de défendre les droits des personnes en situation de handicap. Un an après avoir participé au lancement des états généraux des maltraitances, elle estime qu’il «est temps de vraiment penser aux familles et à ce qu’elles vivent». Elle demande ainsi «l’ouverture de nouvelles structures».

L’enfant en psychanalyse

mars 2024

La psychanalyse de l’enfant a constitué au XXe siècle un tournant majeur dans le traitement des souffrances et des maladies psychiques des enfants. À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, n’oublions pas que des services hospitaliers maintiennent attachés des enfants dits « arriérés irrécupérables »… Quand les psychiatres-psychanalystes d’enfant prendront la tête de ces services sera élaborée une vraie psychopathologie particulière à l’enfant.

Ce livre est un témoignage clinique de ce que la thérapie psychanalytique apporte aux enfants et à leurs parents. La psychopathologie des troubles du sommeil, de l’alimentation, de l’hyperactivité et d’autres sont abordés par la clinique par des psychanalystes qui reçoivent quotidiennement les enfants et leurs parents.

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La série noire continue, un nouvel incident s'est produit dans un établissement psychiatrique de Toulouse, un incendie dans une chambre d'isolement

Écrit par Benoît Roux   Publié le 

Un matelas a pris feu dans une chambre d'isolement de l'hôpital Marchant de Toulouse (Haute-Garonne). Un incendie s'est déclaré samedi 23 mars 2024 dans le pavillon, nécessitant l'intervention de l'équipe de sécurité et d'incendie sur place. Le patient a été transféré dans une autre unité de l'établissement. Ce n'est pas la première fois que ce type d'événement se produit.

Samedi 23 mars 2024, en fin d'après-midi, un incendie s'est déclaré dans une chambre d'isolement de l'hôpital psychiatrique Gérard Marchant de Toulouse (Haute-Garonne). Le feu a été rapidement circonscrit, mais la chambre sera indisponible pendant une bonne semaine.

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« Ils ont moins d’idées reçues, osent parler de suicide » : la parole des jeunes sur la santé mentale se libère

Par    Publié le 25 mars 2024 

Alors que de plus en plus d’étudiants sont confrontés à des pensées suicidaires et des tentatives de suicide, les initiatives se multiplient pour évoquer ce sujet, qui interpelle jusque dans l’intime.

 

Le suicide est-il lâche ou courageux ? Egoïste ou altruiste ? Relève-t-il d’un choix personnel ? Nous ne sommes pas en licence de philosophie, mais en formation Sentinelles étudiantes. Développé par Nightline France et le Groupement d’études et de prévention du suicide, avec le soutien de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France, ce nouveau dispositif forme des étudiants à repérer et orienter leurs pairs en détresse. « Ces questions sont là pour vous amener à réfléchir aux idées préconçues qui peuvent empêcher une personne d’appeler à l’aide, ou vous pousser à être dans le jugement. Il faut savoir les mettre de côté pour être dans l’opérationnel », indique Caroline Olivier, chargée d’une séance organisée mi-février dans les locaux de l’université PSL, au cœur de Paris.

La psychologue clinicienne s’adresse à six jeunes – la formation est toujours dispensée en petits groupes – âgés de 20 à 27 ans, inscrits aussi bien en école de mode qu’en licence d’histoire ou en mathématiques. Jérémie Hubert, 27 ans, est étudiant en école de commerce. Ce samedi 9 mars, il raconte avoir été victime de harcèlement trois ans auparavant, puis avoir perdu son père : « Je suis le seul, au sein de la famille et sur trois générations, à avoir fait des études supérieures. Je n’osais donc pas évoquer mon mal-être avec mes proches, car ils m’auraient suggéré d’arrêter les études. Si j’avais été accompagné par des pairs, ça aurait été plus facile. »

Au Royaume-Uni, près d’une chirurgienne sur 3 dit avoir été victime d’agression sexuelle

Sheena Meredith   18 septembre 2023

Royaume-Uni Environ deux tiers des chirurgiennes ont été victimes de harcèlement sexuel de la part de collègues, et près d'une sur trois a été agressée sexuellement par un collègue, selon un nouveau rapport qualifié de "terrible" et d'"horrible" par le NHS Providers et la British Medical Association.

Des chercheurs de l'université d'Exeter et de l'université du Surrey ont entrepris d'examiner les différences entre chirurgiens et chirurgiennes pour ce qui est de l'inconduite sexuelle entre collègues au cours des cinq dernières années. Ils ont constaté que « les femmes étaient beaucoup plus susceptibles de déclarer avoir été témoins ou cibles d'une inconduite sexuelle ».

La plupart des femmes en chirurgie ont été victimes de harcèlement sexuel

Près de deux femmes sur trois (63,3 %) ont déclaré avoir été la cible de harcèlement sexuel et 29,9 % ont déclaré avoir subi une agression sexuelle. Les chiffres pour les hommes sont respectivement de 23,7 % et 6,9 %. Plus de quatre cinquièmes des participants  89,5 % des femmes et 81 % des hommes – ont été témoins de tels agissements.

Le harcèlement comprend les plaisanteries à caractère sexuel, l'affichage de photos sexualisées, les messages électroniques non désirés/sexuels, les avances physiques ou les propos à caractère sexuel, les commentaires non sollicités sur le corps, les demandes de rendez-vous malgré un refus antérieur, les offres de carrière en échange de relations sexuelles, les menaces en cas de refus de faveurs sexuelles et les atteintes délibérées à l'espace corporel.

Les agressions comprenaient des contacts physiques forcés pour des opportunités de carrière (10,9 % des femmes contre 0,7 % des hommes), des attouchements ailleurs que sur les parties génitales et les seins, des attouchements des parties génitales et des seins, et des gestes de masturbation de la part de l’agresseur.

Le viol par un collègue a été signalé par 0,8 % des femmes contre 0,1 % des hommes (1,9 % des femmes ont été témoins d'un viol, contre 0,6 % des hommes).

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La vie, c’est bien plus que les gènes

 Par Michel André  Publié en mars 202

Le génome n’est pas un logiciel mécaniquement exécuté. Plutôt qu’un programme, c’est, pour l’organisme, une ressource.

Muscinae, dessin d’Ernst Haeckel, 1904. © Domaine public

En 1944, dans son petit livre Qu’est-ce que la vie ?, le physicien autrichien Erwin Schrödinger, s’autorisant une excursion en dehors de sa discipline, énonçait une idée appelée à connaître une grande fortune : si les organismes vivants sont capables de se reproduire (une des propriétés fondamentales qui les caractérisent) tout en se développant en tissus très différents, c’est que les gènes, support matériel de l’hérédité, constituent une sorte de code. Formulée en termes encore vagues, cette intuition fut une source d’inspiration pour un groupe de biologistes et de physiciens convertis à la biologie. Parmi les premiers, James Watson ; au nombre des  seconds, Francis Crick et Maurice Wilkins. Tous les trois furent récompensés en 1962 par le prix Nobel de physiologie ou médecine pour la découverte de la structure « en double hélice » de l’ADN. Dans son livre de souvenirs, Watson, qui avouera plus tard avoir inventé l’anecdote, met en scène Crick, au moment où ils sentaient qu’ils avaient atteint leur but, proclamant devant la clientèle d’un pub où les deux scientifiques avaient leurs habitudes qu’ils venaient de « découvrir le secret de la vie ». Avec des mots plus grandiloquents encore, le président américain Bill Clinton, le 26 juin 2000, lors de l’annonce de l’achèvement du vaste projet international de cartographie du génome humain lancé en 1990, n’hésita pas à saluer l’occasion ainsi offerte « d’apprendre le langage dans lequel Dieu a créé la vie ». 

Plutôt qu’une telle image biblique, c’était en réalité une comparaison technique qui avait guidé le projet. Le génome était en effet vu comme une sorte de programme d’ordinateur comprenant toutes les informations et les instructions nécessaires pour le développement et le fonctionnement des organismes, selon un mécanisme rigide unidirectionnel : transcription de l’ADN en ARN dit « messager », puis translation de celui-ci en protéines. Vingt-cinq ans après, ainsi que le montre brillamment Philip Ball dans un livre au titre délibérément moins philosophique et ambitieux que celui de Schrödinger, on s’aperçoit que les choses sont plus compliquées que cela. 

Une des premières surprises auxquelles a donné lieu l’analyse du génome humain est le petit nombre de gènes qu’il contient : quelque 20 000, soit à peu près autant que celui du ver ou de la souris. La plus grande partie de l’ADN composant le génome ne code de surcroît pas pour des protéines. Elle est largement constituée de séquences régulantl’expression des gènes, directement ou indirectement par l’intermédiaire d’ARNs d’un autre type que les ARNs messagers, à l’aide d’une série de mécanismes dits « épigénétiques ». Contrairement à ce que l’on pensait, les protéines codées par les gènes existent, d’autre part, sous la forme de très nombreuses variantes. Et parce qu’elles ont souvent des contours désordonnés, ces protéines interagissent de manière beaucoup plus aléatoire et diverse que par le simple mécanisme « clé-serrure » qu’on imaginait.

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samedi 30 mars 2024

Maladie de Charcot : un nouveau traitement prometteur dévoilé aux États-Unis

Mercredi, 20/03/2024 

Maladie de Charcot : un nouveau traitement prometteur dévoilé aux États-Unis

Des chercheurs américains ont annoncé un nouveau traitement plein de promesses contre la maladie de Charcot, mortelle et pour l’instant sans cure efficace connue. Celle qui est aussi appelée sclérose latérale amyotrophique (SLA) touche environ 30 000 personnes aux États-Unis, et entre 5 000 et 7 000 personnes en France. Elle provoque une paralysie progressive des muscles, créant un état d’enfermement du malade, et cause généralement la mort en moins de cinq ans.

Dans l’étude publiée par la revue scientifique PLOS Biology, une équipe de chercheurs dit avoir étudié un moyen de cibler et de stabiliser une protéine qui protège les cellules des éléments toxiques issus de la nourriture ou de l’inhalation d’oxygène. Dans de nombreux cas, ce sont des mutations héréditaires d’un gène qui produit la protéine en question qui sont à l’origine de la maladie de Charcot. Mais ces mutations peuvent aussi survenir sans antécédents familiaux. Les mutations de ce gène, SOD1, entraînent un mauvais assemblage de la protéine qui l’empêche d’accomplir ses tâches et dérègle la machinerie cellulaire au sens large, entraînant un amas de protéines qui sont aussi liées à, entre autres, la maladie d’Alzheimer et celle de Parkinson.

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Éducation. Après avoir misé sur le numérique à l’école, les pays scandinaves font machine arrière

Publié le 22 mars 2024

On est allé trop loin dans l’utilisation des tablettes, ordinateurs et smartphones dans les classes, estiment les autorités suédoises, danoises et norvégiennes. En témoignent les résultats insatisfaisants des élèves scandinaves dans les classements internationaux. L’heure est au retour au papier.

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Le vent tourne. La Scandinavie, qui a souvent une longueur d’avance sur le reste de l’Europe dans l’usage des nouvelles technologies, donne un grand coup de frein. Après avoir beaucoup misé sur le numérique à l’école (la Suède en tête), les autorités de la région estiment désormais que cette voie n’est pas bonne pour les élèves.

À l’origine de ce revirement, les mises en garde de neurologues et de pédiatres contre l’introduction trop précoce des outils numériques à l’école. Pour eux, “les enfants comprennent mieux s’ils lisent de vrais livres et apprennent davantage s’ils écrivent à la main”, résume le quotidien suédois Dagens Nyheter.

Parentalité : le coût des "bons conseils"

Lundi 18 mars 2024

Provenant du podcast

Être et savoir

Quelle conception de la parentalité dans l'ère néolibérale ? ©Getty - Yana Tatevosian / 500px

Comment se fait-il que, malgré l'accumulation de conseils à leur attention, les parents semblent toujours plus isolés, stressés, voire épuisés ?

Avec

Michel Vandenbroeck Professeur en pédagogie de la famille au département du travail social et de la pédagogie sociale à l'Université de Gand (Belgique)

Béatrice Bayo Directrice générale de la FNEPE (Fédération Nationale des Ecoles des Parents et des Educateurs)

Dans cet épisode d’"Être et Savoir*"* il s'agit de questionner le soutien à la parentalité : aide-t-il vraiment à surmonter les problèmes éducatifs, et surtout, que faut-il comprendre de l’avalanche de recommandations adressées aux pères et aux mères ? L’universitaire Michel Vandebroeck, l'invité de cette émission, s’est posé une excellente question : comment se fait-il que, malgré l'accumulation de conseils à leur attention, les parents semblent toujours plus épuisés ? Avec lui et avec Béatrice Bayo, de la revue L’école des parents, il s'agira de comprendre ce que disent, au fond, ces méthodes et préceptes censés nous aider à ce que nos bébés, bambins, ados compliqué.e.s fassent tout mieux : manger équilibré, dormir paisiblement, apprendre, se cultiver, jouer, être calmes, développer leur créativité, avoir des amis… et même… être épanouis et heureux.

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Les infirmiers exerçant en psychiatrie réclament une prime de risque

Depuis décembre, une pétition circule pour demander une prime de risque à destination des soignants de psychiatrie. Une forme de reconnaissance des risques rencontrés au quotidien ?

« Je signe parce que je suis infirmière en psychiatrie. La prime de risque serait largement légitime au vu du nombre de coups (verbaux, physiques...) que nous subissons »,  « le travail en psychiatrie comporte des risques évidents. La vigilance des équipes à tout moment doit être reconnue ». Voici quelques commentaires postés sous une pétition en ligne mi-décembre 2023, qui demande une prime de risques pour les personnels soignants exerçants dans des établissements psychiatriques. Près de 2 500 signatures ont été d’ores et déjà apposées, l’objectif est de 5000 signataires.

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Isolement et contention encore trop fréquents en psychiatrie

Serge Cannasse   18 mars 2024

L’isolement et la contention en psychiatrie sont des mesures de dernier recours destinées à être mises en œuvre exceptionnellement afin de prévenir un dommage immédiat ou imminent pour la personne concernée ou autrui. En France, ils ne sont habituellement autorisés que dans le cadre d’une hospitalisation complète sans consentement. Le recours à la contention ne peut avoir lieu qu’au cours d’une mesure d’isolement. Ces mesures s’inscrivent dans un cadre législatif à visée dissuasive, ce qui est inhabituel pour des pratiques médicales, et de recommandations émises par la Haute Autorité de santé. Depuis 2018, elles font l’objet d’un recueil obligatoire, ce qui a permis de réaliser le premier volet d’une étude plus complète, à l’initiative de l’IRDES (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé).



Mal-être, fin de vie, violences sexuelles : le congrès national des internes en psychiatrie cette semaine

19 mars 2024

Lyon accueille le Congrès national des internes en psychiatrie jeudi 21 et vendredi 22 mars.

La Dre Clémence Convert, interne en pédopsychiatrie, présidente du Congrès national des internes en psychiatrie. Photo DR

La Dre Clémence Convert, interne en pédopsychiatrie, présidente du Congrès national des internes en psychiatrie. Photo DR

Quelques mois après le 15eme Congrès national de psychiatrie qui avait réuni quelque 4 000 professionnels en novembre 2023, Lyon accueille le Congrès national des internes en psychiatrie, à l’École normale supérieure (ENS), jeudi 21 et vendredi 22 mars.


« La psychiatrie s’effondre parce qu’on ne lui laisse plus de temps »

 19 mars 2024

Pablo Maillé

Comment inventer un meilleur futur pour la psychiatrie ? Entretien avec le réalisateur Nicolas Philibert, dont le nouveau documentaire Averroès et Rosa Parks (en salles mercredi 20 mars) suit des soignants et patients de l’hôpital Esquirol, à Paris.

« C’est un peu flippant, ça fait un peu pénitentiaire.  » La remarque est lâchée au tout début du film par un homme découvrant, au même moment que les spectateurs, des plans filmés au drone de l’hôpital Esquirol, à Paris. C’est ici, derrière les murs de ces bâtiments blancs et rectilignes, en bordure du bois de Vincennes, que soignants et patients atteints de troubles psychiatriques tentent chaque jour de dialoguer.

Comment établir un échange humain dans un lieu a priori si enfermant, autrefois désigné comme « l’asile de Charenton » ? L’interrogation est au cœur d’Averroès et Rosa Parks, deuxième partie d’un triptyque documentaire sur la psychiatrie française signée Nicolas Philibert en salles ce mercredi 20 mars, un an après Sur l’Adamant et quelques semaines avant La machine à écrire et autres sources de tracas, prévu pour le 17 avril prochain. Depuis le salon de son appartement parisien, le cinéaste a pris le temps de nous détailler son processus de création, ainsi que sa vision du futur de la psychiatrie. Entretien.

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Nicolas Philibert, dans son salon, à Paris, le 8 mars 2024 © Pablo Maillé pour Usbek & Rica

Usbek & Rica : Votre intérêt pour la psychiatrie n’est pas nouveau. En 1995, vous aviez notamment filmé la clinique psychiatrique de La Borde dans La Moindre des choses. Pourquoi y revenir aujourd’hui ?

NICOLAS PHILIBERT

D’une certaine manière, le monde de la psychiatrie ne m’a jamais quitté depuis 1995. Ce tournage à La Borde a marqué un tournant dans mon parcours de cinéaste, au sens où il m’a amené à réfléchir à mon travail plus que tout autre tournage. La moindre des choses m’a amené à repenser ma propre pratique, c’est un film qui m’a ouvert les yeux sur moi-même, sur le monde dans lequel on vit. Toute personne qui passe quelque temps dans un lieu comme la clinique de La Borde en ressort marqué à vie tellement c’est fort, tellement c’est vivant (selon les principes de la psychothérapie institutionnelle, soignants et patients prennent notamment en charge, de façon commune, les problèmes matériels et décisionnels, ndlr). Je ne sais pas comment l’expliquer autrement.

Plus généralement, le monde de la psychiatrie est un monde fortement contrasté, dans lequel on rencontre des figures singulières, des personnages qui reflètent non seulement l’état de la société mais aussi les tourments de l’âme humaine. C’est une des raisons qui expliquent pourquoi, tant d’années après, j’ai eu à cœur de retourner en psychiatrie.

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Santé mentale : Du gaz hilarant pour traiter la dépression ?

Publié le : 12/03/2024

Connu des médecins comme anesthésique et analgésique mais également des jeunes pour ses effets euphorisants, le protoxyde d’azote, aussi appelé « gaz hilarant », pourrait transformer la façon de traiter la dépression, notamment pour certains patients résistants aux antidépresseurs usuels.

Un article à retrouver dans le magazine de l’Inserm n°59

Soigner les personnes dépressives avec du gaz hilarant ? C’est une blague ? Au contraire, c’est du sérieux. Depuis quelques années, plusieurs études à travers le monde ont en effet identifié le protoxyde d’azote comme un potentiel antidépresseur à effet rapide. Ce gaz incolore de formule N2O, peu coûteux et déjà employé en milieu hospitalier pour ses effets anesthésiants et antidouleur, pourrait changer la donne en matière de prise en charge des personnes dépressives. Car, s’il existe bien des antidépresseurs pour soigner les 5 à 10 % de la population qui souffrent de cette maladie psychique, leurs effets ne se font sentir qu’après quelques semaines, voire plusieurs mois… quand ils sont efficaces. Environ 30 % des patients sont ainsi résistants à toute forme de traitement pharmacologique. Mais le gaz hilarant manque de crédibilité et souffre d’une mauvaise image, tout particulièrement à cause de son utilisation récréative non dénuée de risques (voir encadré). Afin de valider et de crédibiliser sa prescription dans le traitement de la dépression, le psychiatre Thomas Desmidt du CHU de Tours et ses collègues de l’unité Inserm iBrain ont identifié les mécanismes cérébraux associés aux effets antidépresseurs du N2O grâce à des techniques d’imagerie médicale.

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Eros revigoré...contre Thanatos?

Lundi 18 mars 2024

Provenant du podcast

Avec philosophie

Tiraillement entre pulsion de vie et de mort ©Getty - Malte Mueller

Comment faire pour contenir Thanatos ? Faut-il libérer Eros ? Ces deux dimensions sont bien obligées de coexister, pourtant leur équilibre n'est jamais garanti.

Avec

Catherine Millot Psychanalyste et écrivain

Bertrand Ogilvie psychanalyste et professeur de philosophie émérite à l’Université de Paris 8

"Avec Philosophie" évoque cette semaine le printemps. Dans ce premier épisode, ce sont les liens entre Eros et Thanatos qui sont au cœur de cette discussion.

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Christine Angot, écrivaine & réalisatrice : "La caméra est une protection intérieure, non pas une arme"

Lundi 18 mars 2024

Christine Angot et sa fille Léonore dans le documentaire de l'autrice, "Une famille". - ©2024 Nour Films

Christine Angot est la première autrice en France à écrire sur l'inceste, explorant avec crudité l'intimité et la complexité des relations familiales. Après avoir mis les lecteurs face à l'effroi de l'inceste, l'autrice devient réalisatrice, et confronte sa famille à l'horreur vécue.

Avec

Christine Angot Ecrivain, dramaturge

Christine Angot est écrivaine. Avec L'Inceste en 1999, Une semaine de vacances en 2012 ou Un amour impossible en 2015, elle raconte dans ses livres l'inceste par le père, qu'elle a elle-même subi jusqu'à ses 26 ans. Après le Voyage dans l'Est publié en 2021 pour lequel elle a reçu le prix Médicis, elle présente Une famille, son premier documentaire. Le film la suit dans un voyage familial éprouvant, sur les traces de son passé.

Une famille est le premier film de Christine Angot et sort en salles ce mercredi 20 mars.

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Odile Amiot : « Psychiatre, en plus des imageries, des bilans bio, le scanner c’est nous, nos yeux, nos oreilles, nos questions »

Par   15 mars 2024 

Psychiatre PH depuis 13 ans en région parisienne, Odile Amiot nous parle du rapport au corps, de l’équilibre vie pro vie perso et de patients qui vont bien.

Odile Amiot : « Psychiatre, en plus des imageries, des bilans bio, le scanner c’est nous, nos yeux, nos oreilles, nos questions »


Odile Amiot a d’abord refusé de se tourner vers la psychiatrie après un stage d’externat « incroyable » mais « où on ne guérissait pas les gens ».  « Je croyais encore à ce moment-là que tous les médecins guérissaient vraiment leurs patients. Puis, j’ai réalisé que travailler à l’hôpital public consistait plus à les accompagner que les guérir complètement », explique-t-elle le sourire aux lèvres. « Accompagner des patients dans leur quotidien, leurs souffrances et leurs démarches […] jusqu’à ce qu’ils aillent bien », c’est aujourd’hui le quotidien de cette psychiatre du CMP de l’hôpital Paul-Guiraud, situé à Boulogne-Billancourt.

Psychiatre depuis plus de 10 ans, d’abord en unité d’hospitalisation avant de prendre un « virage 100% consultations » en CMP, Odile Amiot est passionnée par cette « discipline particulièrement vaste ». « On est dans l'aide à l'autre avec une expertise médicale, une prise en charge médicamenteuse et en plus de ça, on peut avoir un bagage psychothérapique humain extrêmement riche et important », explique la psychiatre pour qui « chacun peut trouver son compte » dans cette spécialité. Les post-it qui dépassent des nombreux livres de sa bibliothèque attestent de son intérêt pour la sémiologie « très riche » de cette spécialité. « Il faut savoir déchiffrer, dans le discours un peu banal de nos patients qui nous racontent leur vie, le tableau complet du patient. Ils ne sont pas là pour nous apporter des mots-clés ».

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Les hommes blancs mieux pris en charge que les femmes noires aux urgences ? Se souvenir du syndrome de Yentl

Pr Guy Dutau


Paris – Depuis désormais plusieurs années, voire décennies, l’ensemble des champs de la société est traversé par une prise de conscience réelle des réflexes sexistes et racistes qui ont longtemps présidé à nos prises de décision et à nos comportements. Un important travail est réalisé pour mettre à jour ces mécanismes afin de les corriger. Il s’agit, on le sait, d’un très long chemin et des enquêtes récentes ont pu montrer combien certains préjugés et attitudes sexistes, par exemple, demeuraient très ancrés au sein des jeunes générations. Cependant, cette introspection ne saurait être pertinente si elle oubliait la nuance et la complexité de certaines situations, en particulier en médecine. C’est ce que nous rappelle cette tribune du docteur Guy Dutau qui revient sur la récente publication d’un article concernant la possibilité de biais sexistes dans la prise en charge des patients aux urgences. 

L'European Journal of Emergency Medicine a publié le 17 janvier 2024 un article au titre retentissant : "Do emergency medicine health care workers rate triage level of chest pain differently based upon apperarance in simulated patients ?". Cet article, dont l'auteur correspondant est Fabien Coisy, doctorant dans le service de médecine d'urgence de Nimes (Pr. Xavier Bobbia), est étayé par plusieurs urgentistes européens (Montpellier, Lausanne, Rouen, Toulouse). Au total, 1500 urgentistes ont été consultés. Ce texte est documenté par 36 références provenant d'auteurs appartenant à plusieurs pays. La consultation du net montre que de nombreuses réactions ont été publiées dans de nombreux médias, télévisés ou journaux quotidiens. À titre d'exemples, une liste non limitative comporte France Inter, RTL, BFMTV, Le Point, Egora (etc.). Le JIM a publié une analyse, sous la plume de Raphaël Litchen (journaliste médical) avec le titre : "Urgences : un homme blanc serait mieux pris en charge qu'une femme noire". En substance, selon ce texte, "un homme blanc est mieux pris en charge qu'une femme noire et, à symptômes identiques, les hommes sont davantage pris au sérieux que les femmes, et les blancs plus que les personnes racisées".

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