Une conviction solidement enracinée chez la plupart des contemporains est que l’activité sexuelle est une envie universelle, sinon un besoin. Or, selon plusieurs études, entre 1 et 4 % de la population n’éprouve aucune attirance sexuelle envers autrui. Cette asexualité peut être plus ou moins intense et le désir sexuel n’exister qu’à certaines périodes de la vie d’un individu. Quoiqu’il en soit, tout un pan de la recherche ne la considère plus comme une anomalie, mais comme un mode de vie légitime. Comme l’explique Loup Belliard (Université de Grenoble) dans un article de The Conversation, l’asexualité a intégré le champ des gender studies (études de genre), qui se penchent sur les différentes modalités de la sexualité, comme les gay studies (homosexualité), les trans studies, queer studies, etc., selon la minorité visée par le champ d’études.
Les asexual studies sont un champ nouveau dont l’exploration a commencé il y a quelques années aux États-Unis et récemment en France. Les questions posées concernent plusieurs disciplines scientifiques. Par exemple, l’asexualité s’explique-t-elle par des différences biologiques identifiées ou par le vécu individuel des personnes ou encore par la culture ? Pourquoi existe-t-il plus de personnes se définissant comme asexuelles dans certains milieux sociaux ou à certains âges que dans d’autres ? Pourquoi ces personnes sont-elles plus fréquemment des femmes que des hommes ? Les normes viriles de notre société rendent-elles le passage à l’asexualité plus difficile pour les hommes ?
Une méta-analyse montre que « la danse semble être un traitement prometteur contre la dépression », plus que d’autres activités à la réputation plus « efficace » comme la marche ou le jogging, le yoga et le renforcement musculaire.
Dix mille pas et plus. La littérature scientifique l’a montré depuis de nombreuses années, l’activité physique régulière a des effets positifs sur la dépression. Elle est validée comme thérapeutique par la Haute Autorité de santé, seule ou en association avec des médicaments ou une psychothérapie. Une méta-analyse de 218 études, publiée le 14 février dans le British Medical Journal, vient confirmer ces bienfaits. Les auteurs de ce travail, portant sur 14 170 patients de plus de 18 ans souffrant d’un trouble dépressif majeur, se sont penchés sur l’intensité et les modalités d’activité physique les plus performantes en les comparant avec une psychothérapie – dont les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) – et des antidépresseurs (les inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine).
Après « Sur L’Adamant », le documentariste s’installe dans les unités psychiatriques de l’hôpital Esquirol à Saint-Maurice, dans le Val-de-Marne, désigné autrefois comme l’« asile de Charenton ».
L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER
Un an après avoir filmé l’espace original de L’Adamant (Sur L’Adamant, 2023), une péniche abritant un hôpital de jour sur les flots de la Seine, à Paris, et obtenu pour cela l’Ours d’or de la Berlinale 2023, Nicolas Philibert persiste, ouvrant les voiles d’un triptyque documentaire consacré à la psychiatrie. Averroès & Rosa Parks en est le deuxième volet, avant La Machine à écrire et autres sources de tracas, dont la sortie est prévue pour le 17 avril, qui s’installe dans les unités de même nom à l’hôpital Esquirol, à Saint-Maurice (Val-de-Marne), désigné autrefois comme l’« asile de Charenton ».
Le film s’ouvre sur des vues au drone du site à l’architecture quadrillée, montrées à des pensionnaires qui, peinant à s’y repérer, en soulignent d’emblée l’ampleur imposante comme la parenté carcérale. On retrouvera ici, à l’occasion, certains patients déjà croisés sur L’Adamant, dans le volet précédent – dont François, qui y chantait La Bombe humaine, de Téléphone –, ces unités composant un même réseau, celui du pôle psychiatrique Paris-Centre, où chacun est amené à circuler d’une « maison » à l’autre.
Là où Sur L’Adamant brossait le portrait d’un lieu et de ceux qui s’y croisent, Averroès & Rosa Parks s’axe plus volontiers sur la parole. Bien qu’il comprenne quelques scènes d’ateliers ou des groupes de discussion, c’est néanmoins le tête-à-tête de l’entretien psychiatrique qui forme le corps principal du film. Nicolas Philibert investit cet espace privilégié de la relation soignant-soigné, à la faveur de blocs extensifs qui plongent directement dans le cours des discussions, sans autre forme de contexte.
Champ-contrechamp
Devant la caméra se succèdent différents patients, avec le temps qu’il faut, variable, pour que la souffrance soit énoncée, effleurée ou simplement située. Ici, un homme appréhende sa sortie de l’hôpital en s’inquiétant de la possibilité, à l’extérieur, d’accorder pratique religieuse et respect de la laïcité. Un second identifie ses aïeux morts à l’endroit d’autres pensionnaires bien réels. Une adolescente au crâne rasé se remet d’une tentative de suicide médicamenteuse. L’un entend expurger son sentiment de culpabilité en accédant au statut de citoyen imposable. Ce sont des personnes que le film révèle, et avec elles des parcours de vie, des pans d’expérience.
L’art de Philibert est celui du documentaire « ligne claire », où l’approche patiente se fond dans une syntaxe limpide qui semble couler de source. Ainsi, Averroès & Rosa Parks explore-t-il une figure élémentaire du cinéma, à savoir le champ-contrechamp, qui, confrontant les interlocuteurs, distribuant parole et silences, recouvre un enjeu fort de communication. Car, entre le praticien et le patient, les choses sont loin d’être évidentes : comment s’assurer que l’on parle bien des mêmes choses, reconnaître une détresse ou un besoin ?
C’est précisément par le montage que le film investit la dynamique de cette relation, mouvante, instable, semée de hiatus, ô combien susceptible de nourrir des malentendus. S’il revient au patient de se raconter, c’est au fil de l’expression que le symptôme finit par affleurer. Tel cet agrégé de philo histrionique, liant son parcours à une prolifération de références (Nietzsche, Deleuze, Krishna, Steve Jobs), qui, visiblement, l’écrasent. En face, médecins ou psychologues constituent un pôle d’écoute : il s’agit de recevoir, mais aussi de relancer par des incises stratégiques, qui désamorcent les montées d’angoisse ou de délire. Même silencieux, leurs visages concentrés, regards vissés sur le malade, participent de l’interlocution, et donc du soin.
Focalisation strictement humaine
Ce qui se joue dans Averroès & Rosa Parks tient tout du long du rapport contrarié à la norme. Philibert enregistre dans les préoccupations des pensionnaires ce qui demeure poreux au quotidien ou peut encore se reconnecter avec lui. Si bien que ce sont des morceaux de nos vies, et même de nos références − on y cite Platon, Aristote, Tagore et bien d’autres − que l’on reconnaît dans les récits de ceux-ci, dont seuls les cheminements divergent. Ainsi, qu’apprend-on de François, patient crispé à la parole précipitée ? Qu’il avait vocation à devenir footballeur professionnel, mais que ses parents communistes l’en ont toujours empêché. Histoire de tous les jours, déchirure intérieure.
La focalisation strictement humaine fera peut-être dire de Philibert qu’il en oublie les structures psychiatriques, comme leur état de déréliction, bien qu’il en perce quelque chose au détour dans certaines plaintes des patients envers le personnel (manque d’empathie, traitements rationalisés). Mais l’objet du film est à la fois plus localisé et plus vaste : le langage dans ce que ses affections (énonciation pâteuse ou heurtée, choix du silence) produisent ou révèlent.
Par ses moyens les plus simples, le documentaire façon Philibert atteint ici une force d’évocation exceptionnelle, à même de catalyser des situations, des « répliques » ou des caractères qu’aucune fiction n’aurait pu inventer. Retenons-en une : l’angoisse dévorante de cette vieille femme atteinte, depuis la mort de sa sœur, d’un délire de persécution aigu. Ses mots d’effroi ouvrent sur un monde de ténèbres dont personne, pas même le psychiatre, ne semble pouvoir la tirer. Cette voix hantée aux accents oraculaires, comme venue du fond des âges, est de celles qui résonnent longtemps après la projection.
Documentaire français de Nicolas Philibert (2 h 23). Sur le Web : Filmsdulosange.com
L’historienne de la psychanalyse freudienne juge que le psychanalyste lacanien, accusé de violences sexuelles par une cinquantaine de femmes, jette l’opprobre sur l’hypnothérapie en faisant de sa pratique un moyen de manipuler les êtres.
On aurait pu croire que les accusations de viols, d’agressions sexuelles, et de tentatives d’agressions sexuelles qui visent Gérard Miller, 75 ans, se traduiraient par une mise en cause de la psychanalyse, discipline dont il se présentait comme le spécialiste à chaque fois qu’il prenait la parole à la télévision. C’était sa grille de lecture de l’actualité. Ce n’est pas ce qui s’est passé. Depuis la révélation de l’affaire ce qui sidère le plus, c’est l’aveuglement de son entourage amical et professionnel, évoluant dans le milieu psychanalytique mais aussi dans les mondes médiatiques et politiques.
La véhémence avec laquelle Gérard Miller s’exprimait et les sujets qui l’obsédaient (l’art de la manipulation, notamment) auraient pu être interprétés comme des signes inquiétants. Historienne, présidente de la Société internationale de la psychiatrie et de la psychanalyse, autrice de Jacques Lacan.Esquisse d’une vie, histoire d’un système de pensée (Fayard, 1993) et de Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre (Seuil, 2014), Elisabeth Roudinesco replace l’hypnose, qu’il pratiquait sans être hypnothérapeute, dans l’histoire de la psychanalyse.
parMarie Piquemal, envoyée spéciale dans le Nord et en Belgique
Pendant au moins trente ans, des familles de la bourgeoisie belge payaient des organismes catholiques pour que leur fille accouche sous X dans le nord de la France. Les nourrissons étaient ensuite ramenés en Belgique pour y être adoptés. Aujourd’hui, ces victimes bataillent contre l’omerta.
Quand il raconte son histoire, il commence par là : «Je venais d’avoir 18 ans, les gendarmes frappent à la porte.» La mine sévère, les menottes à la main. «La police française nous envoie. Vous êtes accusé d’insoumission. Le service militaire est obligatoire, jeune homme.» Christophe de Neuville a pourtant deux parents belges et n’a pas souvenir d’avoir mis les pieds en France. Il regarde son père, gêné, bredouiller une explication aux forces de l’ordre. Lui reste en retrait. «J’ai toujours su. Mon frère et moi, on est issu de “la filière de Dunkerque”.» Une image floue se balade dans sa tête depuis toujours : «Je revois ma mère recouvrir le couffin d’une couverture. J’imagine au moment de passer la frontière, pour cacher le bébé aux douaniers.»
Christophe de Neuville, 64 ans, est journaliste à la RTBF, à Liège. D’habitude, il raconte la vie des autres. Cette fois, il s’agit de la sienne, et des «comme lui». «Nous sommes nombreux.
L’ARFID a 10 ans. C’est en effet en 2013 que ce trouble du comportement alimentaire, récemment décrit, a été introduit dans le DSM-5 en tant qu’entité. ARFID est l’acronyme anglais pour Avoidant Restrictive Food Intake Disorder, ce que l’on pourrait traduire par trouble de restriction ou d'évitement de l'ingestion d'aliments. Il concernerait jusqu’à 2 % de la population.
Avant 2013, ce trouble désormais identifié sous l’acronyme anglais ARFID, appartenait au groupe non spécifique et hétérogène des difficultés alimentaires de l’enfant du DSM-IV.
Lors de la Journée Annuelle Benjamin Delessert (JABD) 2024, la Pre Véronique Abadie, du service de pédiatrie générale et maladies infectieuses (CRMR SPRATON « syndromes de Pierre Robin et troubles de succion déglutition congénitaux » — Hôpital Universitaire Necker Université Paris-Cité) a décrit les trois symptômes clés de l’ARFID sous forme de rébus : « Mon premier symptôme est une aversion sensorielle pour certaines textures, goûts, couleurs, plus rarement la température, des aliments. Mon second symptôme est un manque d’intérêt chronique pour l’alimentation ou “petit appétit” ou même “satiété précoce”. Mon troisième symptôme est une peur vis-à-vis d’un risque associé à l’alimentation, que ce soit de vomissement, d’étouffement, de fausses routes ou de douleur voire d’inconfort abdominal post-prandial. Enfin, mon “tout” aboutit à une alimentation réduite, à un choix d’aliments très restreint et à des ingestas souvent insuffisants. »
La schizophrénie est le plus souvent détectée avant l'âge de 30 ans : comment se soigne cette maladie psychique ? Peut-on en guérir ? Géraldine Mayr et Anne Orenstein reçoivent le Pr Marie-Odile Krebs, professeur de psychiatrie.
La schizophrénie est une maladie qui se soigne, et d'autant mieux quand elle est détectée tôt : la maladie apparait le plus souvent à la fin de l'adolescence, entre 20 et 30 ans selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Géraldine Mayr et Anne Orenstein reçoivent le professeur Marie-Odile Krebs, professeur de psychiatrie et présidente de l’Institut de Psychiatrie.
La schizophrénie reste victime de nombreuses idées reçues, à commencer par le cliché tenace du schizophrène « fou et dangereux ». Une double peine pour les 660 000 personnes atteintes de ce trouble psychique en France qui doivent gérer leurs symptômes, mais sont contraints de « passer sous silence » leur maladie par peur de la stigmatisation et du rejet des autres.
Pour rétablir la vérité sur cette maladie qui touche pourtant 1 Français sur 100, l’association PositiveMinders donne la parole aux principaux concernés, à savoir des patients femmes et hommes de tous âges ainsi que des experts de santé et propose également des événements pour sensibiliser la population (voir encadré).
Dans le cadre des Journées de la Schizophrénie, qui a lieu cette semaine du 18 au 25 mars 2023, nous avons donné la parole au Pr Fabrice Berna, psychiatre (CHU de Strasbourg), chercheur (Inserm 1114) et spécialiste de cette pathologie psychiatrique.
A cette occasion, il déconstruit un certain nombre de stéréotypes comme le fait qu’il n’existe pas « UNE », mais « DES » schizophrénies, dont certaines ont d’excellentes perspectives d’évolution symptomatique.
Il rappelle qu’une prise en charge adéquate et sur mesure permet, dans certains cas, d’obtenir un rétablissement durable et déplore la stigmatisation dont sont encore victimes les personnes qui souffrent de ce trouble.
Le choix de l’ancien ministre de la santé, médecin neurologue de formation, a fortement fait réagir la communauté médicale.
L’ancien ministre de la santé, Olivier Véran, médecin neurologue de formation, va se tourner vers la médecine esthétique, qu’il exercera un jour par semaine, a-t-il affirmé, mardi 19 mars, à l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information du quotidien Le Figaro.
De nouveaux traitements (tropisetron, mémantine, galantamine, minocycline, duloxetine, benzoate de sodium) ont été identifiés comme potentiellement efficaces en adjonction aux antipsychotiques dans le traitement de la schizophrénie.
Publiés le 7 février dans eClinicalMedicine, une revue du Lancet, les résultats d’une méta-analyse confirment l’intérêt d’ajouter ces molécules aux traitements de référence.
Ces résultats « devraient changer les recommandations pour la pratique dans le traitement de la schizophrénie ne répondant pas aux antipsychotiques », estime le Dr Guillaume Fond, psychiatre à l’Assistance publique - Hôpitaux de Marseille (AP-HM), enseignant et chercheur à la faculté de médecine de la Timone.
parKim Hullot-Guiot et photo Camille McOuat publié le 16 mars 2024
Depuis la fin de la pandémie, l’usage de la bise, annoncé en voie de disparition, a pourtant repris son cours. Mais certains irréductibles résistent encore aux embrasseurs, invoquant des raisons sanitaires et intimes.
Un soir d’automne, en banlieue parisienne. On est invitée à dîner chez Anna et sa compagne pour rencontrer leur chien et découvrir leur maison. Lorsque l’on s’approche pour faire la bise à la première, celle-ci recule : elle explique avoir décidé de ne plus se soumettre à ce rituel. Franchement, sur le coup, on est un peu vexée, même si l’on sent bien que notre réaction est idiote. Après tout, Anna n’est pas obligée d’avoir envie que tout le monde la touche, d’autant plus qu’on a tendance à accompagner nos bises d’une main sur l’épaule, quand d’autres préfèrent la hanche. Tout de même, on se sent confusément un peu rejetée. Pourquoi a-t-on cette sensation, alors qu’il y a encore quelques années, durant le Covid, on s’était assez bien accommodée de la suspension de la bise ? Si, au moment de la crise sanitaire, les Français avaient assuré – promis, juré, (pas) craché – qu’ils ne feraient plus jamais la bise, même une fois l’épidémie passée, la pratique est depuis remontée en flèche. Mais certains, peu nombreux et bien décidés à ne pas céder, résistent toujours, remisant la bise aux oubliettes de l’histoire des pratiques sociales.
Ils n’avaient jamais entendu parler d’andropause avant d’être interviewés, cette sorte de ménopause des hommes. Ils racontent leurs changements physiques, intellectuels et sexuels à «Libé» au tournant de la soixantaine. Premier épisode de notre série, Eugène, 66 ans, photographe, qui vit à Lyon.
Plus taboue que la ménopause, l’andropause touche pourtant 2 % à 18 % de la population masculine en fonction de l’âge et de nombreux critères, selon le Journal of Sexual Medicine (Université d’Oxford). Baisse de la libido, disparition des érections matinales mais aussi bouffées de chaleur, sudation nocturne, troubles du sommeil, prise de poids au niveau du ventre, sentiment dépressif et perte d’énergie… Le tableau clinique ressemble étrangement à la ménopause, sans pourtant attirer beaucoup l’attention des médias. A l’occasion de notre enquête sur l’andropause, des hommes ont accepté de témoigner pour nous raconter cette étape de leur vie.
«A l’âge que j’ai, 66 ans, on commence à être la victime de différentes pathologies du vieillissement : cholestérol, problèmes cardiaques, soucis articulaires. Mais il y a pire : parlons des célèbres poils des vieux ! J’ai la chance d’avoir un coiffeur qui est vigilant et qui coupe les poils des oreilles ou du nez. C’est disgracieux, et j’ai toujours été coquet, alors il les coupe. Pour le reste, même si je suis sujet aux prises et pertes de poids cycliques et élastiques, et qu’objectivement, j’ai pris quelques kilos depuis que j’ai 60 ans (bon, pas dans des proportions alarmantes), je continue à faire attention à mes habits, qui sont toujours chics et bien coupés. Je ne prends ni alcool ni drogue, mais je fume comme un pompier. Et forcément, après un certain âge, si on veut surveiller sa santé, on entre dans l’inévitable succession d’examens : effort cardiaque, bilan sanguin régulier, test du cancer colorectal…
J’aime vieillir. Quelque chose s’apaise, même si je ne suis pas super content à l’idée de quitter ce monde un de ces jours. J’ai constaté une forme d’amélioration de mon état intérieur, de mon comportement social. Je prends les choses avec plus de détachement, de bienveillance, de philosophie. Je n’ai jamais été colérique. Il y a certaines indignations qui sont toujours présentes mais je les soigne en m’occupant des autres. J’ai milité toute ma vie au sein d’un parti politique et maintenant je donne des cours de français à des étrangers dans un centre social de mon quartier, où je suis aussi administrateur. Je le fais bénévolement. J’aime ça, ça me donne le sentiment de participer à quelque chose dans lequel je crois. La colère, ce n’est pas très producteur.
Au niveau sexuel, je sais que ma vie fantasmatique intérieure est la même, toujours présente, active et évolutive. Mais j’ai constaté une baisse de libido, moins d’urgence à courir le guilledou, comme on dit. Et quel soulagement ! Quelle paix de l’esprit… Paradoxalement, j’ai commencé à photographier le monde BDSM fétiche cuir au même moment, par pure curiosité. C’était loin de moi et je m’y suis intéressé avec un regard d’observateur. Ça n’a pas changé mon désir ou mes fantasmes, ça ne m’excite pas particulièrement, même si on ne peut pas faire des photos sans désir. N’importe quel sujet doit provoquer chez moi une excitation, esthétique, visuelle, sexuelle. Or, il y a quelque chose de bienveillant dans ce milieu. Il n’y a pas de jugement sur les corps. Il y a des vieux, des jeunes, des moches, des gros, des belles, des beaux, et tout le monde a sa place. Personnellement, je ne suis pas grand, j’ai un peu de ventre, je n’ai pas de muscles. Et pour l’anecdote, je n’ai jamais eu à prendre du Viagra. Il n’y a pas d’enjeu à ce niveau.»
Non " bilan" mais regard d’un instant sur quelques éléments qui ont impulsé, créé,
dans le plaisir ou la douleur, les découvertes et changements d’orientation,
détachements et libérations, …
Au-delà des récits polis et conformes, quelques moments d’échange et de vérité.
Nous vous invitons à rencontrer des psychanalystes praticiens, hors des radars et des tréteaux, ni conformistes ni marginaux, remarquables par leur professionnalisme, leur constance et leur détermination à affronter des événements de l’extrême, ordinairement peu ou pas abordés.
Réunion en présence dans les locaux de l'École Normale Supérieure, 45 rue d'Ulm, 75006 Paris (salle Samuel Beckett, couloir A, rez de chaussée).
Pour les personnes ne pouvant pas être présentes (éloignement, santé, etc...) , la réunion est diffusée par zoom : S'INSCRIRE ICI
14 mars 2024
Regis Airault
Psychiatre, Regis Airault est l'auteur de deux ouvragesédités chez Payot: « Fous de l'Inde. Délires occidentaux et sentiment océanique» (2000), et « Faire une pause dans sa vie. Au pays de la lune à l'envers» (2004), ainsi que de nombreux articles publiés dans diverses revues sur l’adolescence, le voyage initiatique, la kleptomanie, l’art et la création, l’ethnopsychiatrie ….
"Mon parcours de psychiatre des hôpitaux (en cette période de glaciation de la psychiatrie) a comme boussole la psychanalyse : des « fous de l’Inde » dans les années 80, à la mise en place du premier secteur de santé mentale de Mayotte en 2001, en passant par Sainte-Anne puis la psychiatrie de liaison dans les années 90. De retour en france en 2007 j'explore les effets de la révolution méthadone à la clinique Liberté avant de retrouver la pédopsychiatrie. Responsable du Cmpp De Villejuif pendant 6 ans, je me lance en 2020 vers une dernière exploration de la psychiatrie de secteur à Bondy (lieu de naissance de la psychothérapie institutionnelle en France dans les années 80), comme responsable du CAC (centre d’accueil et de crise ) et du CATTP. Le point de départ : "À la recherche du sentiment océanique", ma thèse (sous la direction de Tony Lainé), qui parle des voyages pathologiques ... Le mien?"
Psychanalyste, membre de la Société de Psychanalyse Freudienne (SPF), Fernando Geberovich est l'auteur de deux ouvrages: « Une douleur irrésistible. Sur la toxicomanie et la pulsion de mort. », Paris, InterEditions, 1984, et « No Satisfaction. Psychanalyse du toxicomane. », Paris, Albin Michel, 2003.
Des ateliers ont été animés pour l’occasion ( Photo : El Watan)
L’art et la créativité sont des langages universels qui peuvent s’avérer des outils thérapeutiques efficaces pour les enfants handicapés.
C’est dans cette perspective que Raouza Boukerzaza, psychologue clinicienne, a animé, jeudi dernier, une conférence sur l’importance de «la thérapie pour handicapés par l’art et la créativité».
Cette rencontre ainsi que des ateliers pour enfants ont été tenus à l’occasion de la Journée nationale des handicapés au musée national des arts et expressions culturelles traditionnelles, palais Ahmed Bey de Constantine.
Selon Mme Boukerzaza, les activités artistiques et créatives offrent aux enfants trisomiques ou retardés mentaux un moyen d’expression unique, de développement personnel et d’inclusion sociale.
Peinture, dessin, artisanat, musique, danse, poésie et théâtre, les possibilités sont infinies et permettent à chaque enfant de trouver le médium qui lui correspond le mieux. «La psychothérapie est un ensemble de techniques, gestes et comportements.
Grand Prix de l’Inserm 2021, le Pr Marion Leboyer, psychiatre, professeure à l’Université-Paris-Est-Créteil (UPEC) consacre sa carrière à mieux comprendre les maladies psychiatriques. « L’hypothèse selon laquelle les désordres immunitaires jouent un rôle dans les maladies psychiatriques date d’il y a plus de 50 ans », déclare la scientifique sur le site de l’Inserm. Elle cite d’ailleurs une « grande pandémie grippale au nord de l’Europe à la fin des années 50 », à la suite de laquelle, « il a été constaté une augmentation du nombre de cas de schizophrénie ». Depuis, le concept s’est étendu à travers plus de… 10 000 publications internationales qui mettent en évidence « une cascade d’évènements à l’origine des phénomènes inflammatoires dans les maladies psychiatriques ».
C’est un appel au secours. L’Observatoire international des prisons - section française (OIP) connaît de sérieuses difficultés financières et lance un large appel aux dons pour pouvoir « se donner un peu d’oxygène », selon les termes de son directeur, Jean-Claude Mas. L’objectif est le même que lors de la précédente crise, en 2019 : réunir au moins 200 000 euros.
Les principales missions de l’OIP sont la défense des droits des personnes détenues, la réponse aux sollicitations des personnes incarcérées ou de leur famille et les enquêtes sur les conditions de détention. L’OIP est ainsi à l’origine de plusieurs décisions de justice, aussi bien en France que devant la Cour européenne des droits de l’homme, condamnant les conditions indignes de détention. L’Observatoire international des prisons réalise par ailleursDedans Dehors, un trimestriel de 48 pages en papier glacé et quadrichromie, ainsi que le Guide du prisonnier, somme de près de 1 000 pages coédité avec La Découverte, outil pédagogique et juridique précieux pour les personnes détenues et leurs proches.
L’heure est grave : l’Observatoire international des prisons – dont le budget moyen est environ de 771 000 euros par an – a perdu 67 % de ses subventions publiques en une décennie. En 2014, leur montant cumulé était de 424 211 euros. Il est de 135 107 euros aujourd’hui. « Les aides de l’Etat et des collectivités territoriales, qui représentaient en 2014 plus de la moitié de nos ressources, en représentent aujourd’hui moins de 20 % », confirme M. Mas. Pour être totalement indépendant du ministère de la justice, qui est notamment chargé de l’administration pénitentiaire, l’OIP refuse ses financements. Il doit donc trouver des financements privés, mais cela ne suffit pas.
Acteur associatif indépendant, l’Observatoire international des prisons - section française (OIP) connaît aujourd'hui de sérieuses difficultés financières, susceptibles de réduire considérablement sa capacité d’intervention, et ce malgré les efforts importants déployés pour nouer de nouveaux partenariats financiers et maîtriser au maximum chaque dépense.
Alors que la situation dans les prisons françaises est bien plus dramatique aujourd'hui qu'il y a 4 ans, quand la France a été condamnée pour la première fois par la Cour européenne des droits de l'homme pour ses conditions de détention inhumaines et dégradantes, l'OIP est menacé.
PROGRAMME (8 définitif) ET ARGUMENTS DU COLLOQUE CRIVA
« Voix de l’Exil »
JEUDI 28 MARS 2024 de 10h à 18h
En Zoom et en présentiel à la Mairie du 9ème de Paris
Argument général incitatif du Colloque
L’histoire nous impose, d’un siècle à l’autre, sa cohorte d’exodes, d’émigrations massives : toute sortie de territoire sonne comme une « sortie de route » d’un destin arrêté aux frontières des déterminismes, des édits et des discours. Exilé si ce n’est banni de son histoire, de ses ancêtres, de ses racines, le sujet du social comme le sujet de l’inconscient ploie sous les vents contraires de la délocalisation qui lui est imposée ou qu’il s’inflige. À bout de souffle, à bout de voix, perdu de langue, il s’engage dans une longue transhumance qui le déracine de sa terre matricielle. Confronté à la perte et la nostalgie (Sehnsucht) de ses origines, s’ouvre en lui cet espace « hors-sol » de l’exil, strié d’empreintes, de traces cicatricielles d’un non-lieu vidé de sens.