par Olivier Pernot publié le 23 février 2024
Chargé de mission au sein de l’association Musique et Santé qu’il a fondée et dirigée entre 1998 et 2022, Philippe Bouteloup a mené un projet avec des bébés prématurés à l’hôpital Robert Debré à Paris. «Les parents pouvaient dormir sur place et je me souviens que certains écoutaient du hard rock et d’autres du zouk antillais. Il n’y avait pas de prescription musicale mais un volume sonore adapté à la fragilité des oreilles des enfants. D’une manière générale, l’écoute dans l’espace, aérienne, est conseillée, et celle au casque est à proscrire. Surtout, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise musique : le plus important, c’est le plaisir partagé entre les bébés et leurs parents. Cela peut être autour d’une berceuse kabyle, alsacienne ou bretonne.»
La psychologue et psychanalyste Sophie Marinopoulos va dans le même sens : «Les bébés reçoivent la vibration de la musique, même les enfants sourds et malentendants.» Auteure du rapport Une stratégie nationale pour la santé culturelle en 2019 pour le ministère de la Culture, cette spécialiste de l’enfance loue les bienfaits de la musique pour les bébés : «Les tout-petits sont orientés vers le «regarder», qui devient souvent le sens prioritaire. Mais ils ont besoin d’être dans un bain sensoriel et l’écoute de sons et de musique est essentielle. D’autant plus que les bébés sont friands de la rythmicité et ils aiment les chansons avec des refrains. Ils attendent avec bonheur ce refrain ou également des notes qui reviennent.»