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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 20 février 2024

Troubles de la personnalité limite, des différences selon les genres

Agnès Lara   20 févr. 2024

À retenir

  • Selon une revue de la littérature, les troubles de la personnalité limite (TPL) s’expriment différemment selon le sexe. 
  • Les hommes répondent davantage au critère diagnostic du DSM « colère intense et inappropriée" et "impulsivité".
  • Les femmes quant à elles, présentent plus souvent un « sentiment chronique de vide », une « instabilité affective » (anxiété et dépression) et un « comportement suicidaire ou d’automutilation ».

Les troubles de la personnalité limite ou borderline sont des troubles mentaux complexes et hétérogènes. Ils se caractérisent par une diffusion de l’identité (instabilité de l’autoperception de sa propre identité et de celle des autres), une instabilité/hypersensibilité dans les relations interpersonnelles, un sentiment de vide chronique, des fluctuations d’humeur extrême et de l’impulsivité. Leur prévalence a été estimée entre 0,7 % et 5,8 % en population générale. Ce diagnostic était considéré comme plus fréquent chez les femmes que chez les hommes, mais la question reste débattue. Une revue de la littérature s’est penchée sur les différences selon le genre, du diagnostic, des comorbidités et des caractéristiques cliniques des sujets atteints de TPL.

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Au tribunal de Paris, le box vide du suicide en prison

LE 

19 FÉV. 2024

Après le renvoi de son procès le temps d'une expertise psychiatrique, un jeune homme se suicide en prison

Paul (prénom modifié) devait être jugé en janvier mais le tribunal avait reporté l'audience, l'envoyant en prison dans l'attente d'une expertise psychiatrique. Mais le jour de son procès à la mi-février, le box était vide: le jeune homme s'est suicidé en prison.

Dans la salle des comparutions immédiates du tribunal judiciaire de Paris ce début d'après-midi, on appelle son affaire. "Absent, mais représenté", annonce l'huissier.

La présidente lit le maigre dossier qu'elle a sous les yeux. Monsieur avait 33 ans, il avait comparu ici le 10 janvier, pour des menaces de mort, violences avec armes, sous stupéfiant, énumère-t-elle. 

"Au regard de son état de santé mental préoccupant", elle avait demandé une expertise psychiatrique avant qu'il ne soit jugé. Et décidé de le placer en détention provisoire, vu son casier judiciaire chargé et sa situation "très précaire".

"Malheureusement le tribunal a été informé du décès en détention de Monsieur, et ne peut que constater l'extinction de l'action publique", conclut la présidente.

Elle ne prononce pas le mot "suicide", ce seront les avocats de Paul qui le feront. 

Ils avaient prévenu le tribunal avant l'audience qu'ils voudraient dire un mot. D'accord mais vite, les avait-on prié: c'est une audience de comparution immédiate ici, pas une "tribune politique". 

A la barre, Mes Mathias Darmon et Hamza Sebti évoquent le choc et la douleur de la famille de Paul, ses parents, son frère et sa soeur, ses neveux. Ils ne reprochent pas au tribunal de l'avoir envoyé en détention. "Le problème dans ce dossier est avant", dit Me Darmon.

Début janvier, Paul est hébergé dans une structure de l'association Les enfants du Canal, qui lutte contre l'exclusion. Cela fait deux ans qu'il est accueilli par l'association, quatre fois qu'on le change de logement parce qu'il pose problème partout. 

Paul entre dans des délires olfactifs, il est obnubilé par des odeurs de cuisine qui n'existent pas. Il harcèle les autres résidents qui cuisineraient dans leurs chambres - c'est faux -, y traîne les membres de l'association pour le prouver - "Venez sentir !".

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Le nombre de vasectomies en France multiplié par 15 en 12 ans

Anne-Gaëlle Moulun  19 février 2024

D’après une étude réalisée par EPI-PHARE, le recours à la vasectomie en France entre 2010 et 2022 a bondi, passant de 1940 procédures annuelles à 30288. Le Dr Noémie Roland, médecin épidémiologiste co-autrice de l’étude commente ces résultats. A noter que pour la première fois en France, en 2021 et 2022, il y a eu davantage de stérilisations masculines que de stérilisations féminines.

Etat des lieux de la pratique en France entre 2010 et 2022

Le groupement d'intérêt scientifique en épidémiologie des produits de santé ANSM-Cnam EPI-PHARE a publié le 12 février un état des lieux de la pratique de la vasectomie en France entre 2010 et 2022. « Auparavant, nous n’avions que des études parcellaires qui rendaient compte d’une incidence de vasectomie sur une année et des remontées de terrain d’urologues qui observaient plus de demandes, d’hommes de plus en plus jeunes », explique la Dr Noémie Roland, médecin épidémiologiste à la CNAM au sein d’EPI-PHARE et co-autrice de l’étude.

« Nous avons donc décidé de compter réellement le nombre de vasectomies en France, sur 12 années et à l’échelle de la population ».

Pour cela, les chercheurs se sont basés sur les informations du Système National des Données de Santé (SNDS). « Cela nous permet d’avoir accès aux informations sur les actes remboursés, notamment les procédures chirurgicales et de connaître l’âge, le département où les soins sont réalisés, l’affiliation à la CMU-C et l’indice de défavorisation. Cela donne un indice sur le contexte socio-économique, même si cela ne suffit pas à tout caractériser», développe-t-elle.

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Une miraculée qui s’ignore

Quentin Haroche | 23 Février 2024

Londres – Un homme a caché pendant 21 ans à sa femme qu’elle avait survécu à un cancer en phase terminale.

« L’acte de Melvin peut tout autant être considéré comme la plus belle preuve d’amour qui soit ou comme la plus grande trahison ». Ainsi résume le journal britannique le Daily Mail l’histoire de Melvin et Rosie Gamp, un couple de londoniens mariés pendant 68 ans, jusqu’au décès de Rosie en 2021. Comme le veuf de 95 ans l’a révélé aux journalistes britanniques, sa femme a ignoré jusqu’à sa mort en 2021 d’une insuffisance rénale qu’elle avait « miraculeusement » survécu à un cancer du sein en phase terminale.


Troubles du comportement alimentaire chez les étudiants en médecine

Pr Boris Hansel   14 février 2024

TRANSCRIPTION

Bonjour, je suis Boris Hansel, diabétologue et nutritionniste à l'hôpital Bichat à Paris. Je voudrais, dans cette vidéo, partager avec vous des données qui concernent les troubles du comportement alimentaire (TCA) chez les étudiants en médecine. On en parle peu, et pourtant la situation semble assez préoccupante. Les chiffres de prévalence ont fait l'objet de nombreuses études et on dispose maintenant de méta-analyses qui synthétisent tous les chiffres recueillis dans ces études.

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Entrelacements d’antinomies ?


 


20 FÉVRIER 2024

livres février Editions Architecture

Quelle architecture pour la santé du vivant ? Habiter une maison de Le Corbusier, c’était possible ? La France à l’âge des villes : quelle alternative à la violence inhérente des formes urbaines ? En librairie.

Vers une architecture pour la santé du vivant
Par Éric Daniel-Lacombe
Préface d’Isabelle Thomas

Livres Editions
L’architecture du vivant @Eric Daniel-Lacombe

La vie quotidienne, avec ses conflits et ses contradictions, s’impose comme un premier horizon de réflexion pour une architecture adaptée à tous, au-delà des simplifications du fonctionnalisme. L’architecture moderne travaillait pour un monde et une nature immuables. L’accroissement de la violence et de la fréquence des catastrophes naturelles impose aux architectes du XXIe siècle de repenser leur pratique dans un monde en mouvement, chaotique, imprévisible. Ils ont ainsi un rôle à jouer dans le rétablissement de la santé du vivant sur toute la planète.

L’auteur propose un ensemble de principes de conception inédits en s’appuyant sur de courts récits issus de son propre travail et sur une lecture de réalisations et de paysages par des créateurs américains, européens et japonais prestigieux. Tous indiquent les voies de la création architecturale d’abris-ouverts sur l’engagement en faveur de la santé du vivant.

« Un renouveau de l’architecture entraînerait progressivement une prise de conscience collective des risques, de multiples expériences de transformation des rapports entre les humains et la nature, et la production de nouveaux modes d’habiter. Il ne s’agit ni de proposer un nouveau style ou mouvement d’architecture qui viendrait remplacer le modernisme ou le postmodernisme, ni de mettre en avant une méthode de conception architecturale, ni de promouvoir une ingénierie écologique. Toutes ces tentatives de rénovation de l’architecture ont leurs mérites, mais aucune ne répond au problème que je pose : refonder la théorie de l’architecture et en faire un art significatif des exigences actuelles ».

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Quelles sont les plus grandes variations de pratique médicale en France ?

 20 févr. 2024

L'Institut de recherche et de documentation en économie de santé (Irdes) a rendu public en février son Atlas des variations de pratiques médicales. Le premier atlas avait été édité en 2016 et avait permis de mettre en exergue des fortes variations pour certaines pratiques chirurgicales, comme la césarienne, dont le recours passe du simple au double entre l'Yonne et la Haute Corse. Depuis, les variations pour cet acte se sont tassées. Le premier atlas avait étudié les variations de pratique médicale en 2014, sur dix interventions chirurgicales. 

Nouveaux indicateurs

Cette fois-ci ce sont 11 interventions, sur la période 2014-2019, qui sont ciblées et de nouveaux indicateurs font leur apparition. « L’ajout d’indicateurs de processus de soins – taux de chirurgie ambulatoire, recours à la Réhabilitation améliorée après chirurgie (Raac), et taux de réadmission à l’hôpital – contribuent, en outre, à offrir une information plus approfondie sur les pratiques médicales aux professionnels de santé et aux pouvoirs publics », établit l'Irdes. Les 11 interventions étudiées ont été sélectionnées en fonction de certains critères : volume d'actes important, tendance à la hausse, fortes variations régionales. 

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dimanche 18 février 2024

Chronique «Aux petits soins» Dans le Finistère, une psychiatrie efficace qui a «le souci de l’autre»

par Eric Favereau   publié le 13 février 2024

Dans la revue «Pratiques» le 29 janvier témoignait la docteure Delphine Glachant, qui après avoir passé plusieurs années éprouvantes en banlieue parisienne, a intégré à Landerneau un service reposant sur la psychothérapie institutionnelle. Un lieu qui existe depuis une trentaine d’années, et qui satisfait patients comme médecins.

Cela ressemble à une oasis. En tout cas, c’est le constat que tout n’est pas absolument pourri dans le royaume de la psychiatrie. Il y a ainsi des endroits où l’on ne manque pas de psychiatres ni d’infirmières, où les uns comme les autres sont contents de travailler, et où les patients sont non seulement pris en charge, mais bien pris en charge. Et cela se passe dans le Finistère, à Landerneau.

La docteure Delphine Glachant, psychiatre dans ce secteur, en témoigne longuement dans la revue Pratiques. Cahiers de la médecine utopique (1), et ses mots sont d’autant plus prenants que la même psychiatre avait longuement témoigné dans Libération, en septembre 2021. Elle était, alors, à bout, épuisée. Elle n’y croyait plus. Alors dans un hôpital psychiatrique de la grande banlieue parisienne, elle nous avouait son impossibilité à travailler correctement. «Je suis épuisée, je cours après le temps, nous disait-elle. C’est un petit enfer au quotidien, l’on manque de presque tout, même de pyjamas. Les arrêts de travail se multiplient tellement que les normes de personnels soignants ne sont plus respectées. Tout le monde est épuisé… J’ai assisté à des scènes de maltraitance le plus souvent par négligence, mais parfois aussi de la maltraitance directe, discrète. J’ai eu parfois honte de ce que je faisais. Je me sentais responsable, j’ai décidé de mises en chambre d’isolement parce que le personnel avait peur, parce que j’avais le souci de protéger les équipes, parce que je savais qu’il me serait reproché de ne pas l’avoir fait pour cette même raison, parce que je n’ai pas eu le cran de m’opposer à cette attente collective.» Elle nous disait qu’elle ne voyait pas comment elle allait tenir, elle, la syndicaliste, alors présidente de l’Union syndicale de la psychiatrie et membre active du Printemps de la psychiatrie. «C’est usant et décourageant. Tout n’est pas un problème de moyens, mais quand même ! Quand est-ce que l’on prendra au sérieux nos malades ?»

TOUCHER L'INSENSÉ EXPOSITION COLLECTIVE

 




DU 16/02/2024 AU 30/06/2024

La « psychothérapie institutionnelle » est une pratique de la psychiatrie initiée au milieu du 20e siècle, dont le présupposé est que pour soigner les malades, il faut d’abord soigner l’hôpital. Autrement dit, ne jamais isoler le trouble mental de son contexte social et institutionnel. Inspirée de ces expériences psychiatriques et humaines révolutionnaires, qui s’appuient sur le collectif et sur la création artistique, cette exposition s’intéresse à différentes manières de transformer des lieux d’isolement en lieux de protection, en refuges contre les violences de la société.

François Pain, Félix Guattari dans Le Divan de Félix, 1986, vidéo, courtesy de l'artiste

À la suite d’autres expositions récentes, consacrées à Fernand Deligny et à François Tosquelles, pourquoi s’intéresser à ces pratiques depuis la perspective d’un centre d’art contemporain ? Pour, d’une part, étendre notre compréhension des raisons et des manières de faire de l’art, de ses fonctions sociales et politiques, mais aussi psychiques et éthiques.

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Essai «Désaliénation», asile était une fois

par Eric Favereau   publié le 15 février 2024

L’ouvrage de Camille Robcis retrace l’histoire de la psychothérapie institutionnelle, concept du célèbre psychiatre catalan François Tosquelles apparu dans les années 40, qui a posé un regard bienveillant sur le traitement des troubles mentaux.

Il y a quelque chose de frustrant autour de ce que l’on appelle la psychothérapie institutionnelle – cette prise en charge des troubles mentaux alliant psychiatrie et psychanalyse, tout en reposant sur une analyse du contexte politique. Depuis quelque temps, on en parle de plus en plus, on en débat régulièrement. On écrit des ouvrages, on collecte des archives. Et le psychiatre catalan François Tosquelles (qui en est à l’origine) est fêté comme jamais, entre éditions de ses écrits et exposition, «la Déconniatrie», qui lui a été entièrement consacrée en 2021-2022 à Toulouse. Et pourtant, en pratique, hors les murs de l’asile, la psychothérapie institutionnelle n’a jamais été aussi marginalisée, discrète, démodée même pourrait-on dire, en tout cas fortement malmenée par les tenants des neurosciences qui dominent aujourd’hui les discours théoriques sur la folie. Le livre Désaliénation de Camille Robcis en est le dernier symptôme, preuve s’il en est du succès éditorial du sujet. Et du décalage avec les pratiques.

samedi 17 février 2024

Contraception Vasectomie : 15 fois plus d’hommes français y ont eu recours en douze ans

par Marlène Thomas   publié le 12 février 2024

Cette méthode de contraception masculine définitive est pour la première fois plus importante que son pendant féminin, consistant à une opération non réversible bien plus lourde.

Un premier pas vers une diminution de la charge contraceptive pour les femmes. De plus en plus d’hommes ont recours en France à la vasectomie. Entre 2010 et 2022, le nombre de ces interventions a été multiplié par 15, passant de 1 940 durant l’année 2010 à 30 288 vasectomies en 2022, selon l’étude menée par l’Assurance maladie et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Et les hommes faisant ce choix sont de plus en plus jeunes (en moyenne 41 ans contre 44 ans en 2010).

Qualité des soins : des indicateurs 2023 globalement satisfaisants, des progrès à faire en psychiatrie

Publié le 

Selon un premier bilan présenté par la Haute Autorité de santé (HAS) les indicateurs de qualité 2023 sont globalement satisfaisants mais des progrès restent à faire, en particulier en santé mentale. 

A l’occasion de la publication annuelle des résultats des indicateurs de qualité et de sécurité des soins (IQSS) recueillis en 2023, et au moment où 50 % des décisions de certification ont été rendues dans le cadre de la démarche de certification en cours, la Haute Autorité de santé (HAS) fait le point sur les enseignements de ces dispositifs sur la qualité des soins au sein des établissements de santé. Selon son Président, L. Collet, « l’intérêt de l’évaluation de la qualité est triple. Pour les professionnels tout d’abord, c’est l’occasion de faire le point sur leurs réussites, leurs difficultés, leurs besoins et d’être accompagnés dans leur vocation intrinsèque première : “bien soigner”. Une prise de hauteur essentielle, y compris lorsque les équipes font face à une activité sous tension (…). Pour les pouvoirs publics, ces dispositifs permettent de réguler par la qualité. Ces éléments d’évaluation sont enfin particulièrement utiles pour les patients hospitalisés et leur entourage, les professionnels de ville qui les orientent dans ces établissements et plus largement tous ceux qui s’intéressent à la qualité des hôpitaux et cliniques. »

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"ON SE SENT SEULS": LES SOIGNANTS DU CHU DE TOULOUSE APPELLENT À L'AIDE APRÈS UN NOUVEAU DRAME

Solène Gardré (avec G.D.)

A Toulouse, les soignants se sentent démunis après le suicide d'un patient aux urgences psychiatriques du CHU Purpan. Un nouveau drame qui intervient après un viol et une agression sexuelle dans l'enceinte de l'établissement quelques jours auparavant.

Nouvelle tragédie au CHU Purpan à Toulouse. Un patient hospitalisé aux urgences psychiatriques s'est suicidé après avoir passé dix jours sur un brancard dans un bureau par manque de place, quelques jours seulement après un viol et une agression sexuelle sur deux patientes.

Émilie venait juste d'arriver au travail quand une de ses collègues a découvert le corps de ce patient de 49 ans. "Quand je l’ai vue, elle était sous le choc, elle était en boucle", raconte-t-elle à RMC. Pour ces soignants, c'est un drame de plus après les agressions sexuelles du weekend dernier. "Je ne pensais pas qu’on pouvait aller plus loin. Mardi, une collègue a dit ‘qu’attendent-ils de plus, un mort?’, et bien on a eu un mort. On se sent seuls et démunis", assure Émilie.

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Inclusion scolaire des handicapés : mantra hypocrite, utopiste ou indispensable ?


Aurélie Haroche

16 Février 2024



Paris – Au début du mois de février, Emilie, institutrice dont l’enseignement est une vocation comme en témoigne sa chaîne YouTube « Kiffer l’école », a publié sur Instagram une vidéo où elle ne peut que confesser : « Je ne kiffe pas l’école ». 

Dans ce court témoignage, elle évoque la difficulté que représente l’inclusion dans sa classe d’enfants atteints de troubles neurodéveloppementaux. Elle décrit des « tensions extrêmes » et signale son impuissance à faire face à la violence de certains de ses élèves. Si les épreuves qu’elle doit affronter ont même conduit à la cessation temporaire de son activité, Emilie reste pourtant profondément engagée. Elle suit ainsi une formation dédiée à la prise en charge des enfants présentant un trouble du spectre autistique, mais perçoit que pour pouvoir accueillir efficacement ces élèves, elle devrait mettre en place un accompagnement extrêmement personnalisé, au détriment sans doute des autres écoliers.

Aussi, manifestant clairement son épuisement et après avoir remarqué que les premières victimes de cette situation sont les enfants affectés de ces troubles, elle appelle en premier lieu au déploiement de moyens supplémentaires pour faire face à ce défi majeur. Elle sait qu’on lui rétorquera que des aides existent, mais bien souvent ce ne sont que des dispositifs fantômes : le groupe de paroles qu’on lui a suggéré a été annulé faute de participants la veille de la réunion et il en a été de même pour la consultation avec le psychologue de l’Education nationale et pour le rendez-vous avec son inspecteur. Comme une forme d’abandon généralisé, sous couvert d’un encadrement institutionnalisé. 

Le difficile exercice de la nuance 

Comme souvent ce type de témoignage, le récit d’Emilie a entraîné une « libération de la parole » pour reprendre l’expression consacrée. Derrière le hashtag Alerte inclusion, différentes histoires sont relayées par de nombreux professeurs, instituteurs, parents. Elles portent souvent deux messages entremêlés et dont l’imbrication incite certains à feindre de ne pas en percevoir les nuances. D’une part, la constatation de l’absence de moyens adaptés est unanime : les histoires réussies « d’inclusion » sont toujours liées à des dotations suffisantes en assistante d’éducation, associées parfois à d’autres dispositifs et à la formation des équipes. D’autre part, en filigrane, existe parfois l’interrogation sur la pertinence de certaines inclusions, notamment pour les enfants eux-mêmes. 

Des « résistances validistes »

L’expression de la nuance étant un des arts oratoires les plus à risque, la controverse était inévitable. Si beaucoup de professeurs louent la prise de parole d’Emilie, d’autres, ainsi que certains parents se montrent offusqués. Brittia Guiriec commente ainsi sur Twitter : « Depuis quelques jours, la vidéo d’une enseignante démunie sur les moyens alloués pour l’inclusion des élèves handicapés fait le buzz avec un hashtag de ralliement très mal choisi (#Alerteinclusion) et un parallèle (#handicap=violence très néfaste). C’est problématique car résumer les élèves handicapés sous le seul prisme de taper, tirer les cheveux, renverser les tables, ne retenir que ça et ne dire que ça, c’est faire un amalgame handicap=violence qui est préjudiciable pour « tous » les enfants handicapés », dénonce cette mère d’un enfant souffrant d’un handicap.

De son côté, une enseignante citant le cas de l’Italie où l’école inclusive a été érigée en principe dès le début des années 1970 condamne toute remise en question même partielle de l’universalisme de ce principe : « L’enfant handicapé comme tout enfant a le droit de suivre une scolarité en milieu ordinaire. Celles et ceux qui ne veulent pas le comprendre doivent être rappelés à la loi ou exclus de l'école. La loi est là, pas appliquée, pas de moyens, certes, mais surtout on a des résistances validistes à l'école inclusive. Tout le contraire de ce qui a permis sa création en Italie ». 

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Le secret du bonheur à l’adolescence ? Bouger !

Dr Patrick Laure


La santé mentale positive, appelée également bien-être mental, est un concept qui englobe, plus que la simple absence de pathologie mentale, une expérience positive de la vie, y compris l'affect général, le fonctionnement positif, le sentiment d'utilité, la satisfaction de vivre, le fait de se sentir bien, entre autres expériences. Parmi les différents moyens de la préserver, figure l’activité physique (AP) : sa pratique régulière réduit l’anxiété et la dépression, améliore l’estime et soi, l’humeur, la qualité du sommeil, etc. 

Or, cette pratique tend à diminuer tout au long de la vie. Un premier décrochage peut s’observer à la fin des années collège, en particulier chez les filles. Cette période de vie se caractérise aussi par des questionnements sur soi, sur l’avenir, sur le sens du travail, etc. Depuis la pandémie de Covid 19, une proportion notable de jeunes, jusqu’à 50 % selon les enquêtes, exprime une inquiétude à propos de l’écologie et du changement climatique, ou de la situation mondiale (notamment les conflits armés). Autant d’éléments pouvant altérer la santé mentale. Les indicateurs de Santé Publique France en témoignent, par le nombre élevé de consultations dans les services d’urgence pour idées suicidaires dans cette tranche d’âge, par exemple.

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Psychiatrie et radicalisation : la radicalisation de l’adolescent n’est pas celle de l’adulte

Dr Dominique-Jean Bouilliez


L’augmentation des actes de terrorisme n’est pas une exclusivité française, loin de là. Elle s’est produite en deux temps dans le monde, avec un premier pic dans les années 1980, et un deuxième à partir de 2010. « Et la responsabilité des médias a une part de vérité », affirme David Cohen (Pitié-Salpêtrière). Une étude américaine qui a étudié l’effet des médias dans la contagion des fusillades scolaires et constaté que cet impact dure 13 jours, avec augmentation de 0,33 nouveaux événements de tuerie de masse et de 0,22 nouveaux événements de fusillades scolaires durant ce laps de temps. Il y a aussi une corrélation positive avec la possession d’armes à feu, mais pas avec la législation sur les armes à feu.

Parallèlement, le conspirationnisme, tendance à croire que les événements sont secrètement manipulés par certains groupes et organisations clandestines, n’est pas nouveau : 7 % des Américains continuent de penser que l’alunissage de la NASA est un fake, 20 % des Américains pensent qu’il existe un lien entre vaccin RRO et autisme…

Un modèle commun pour la radicalisation quelle que soit l’idéologie

Les groupes radicaux, que l’on retrouve partout dans le monde, se concentrent sur un problème majeur de la société (avortement par ex), estiment que les gouvernements/polices ne traitent pas le problème de manière adéquate et considèrent leurs propres normes et valeurs de groupe comme supérieures à celles des autres groupes. La plupart d’entre eux adoptent une idéologie qui légitimise la violence pour résoudre leur problème ; cette violence est souvent dirigée vers un groupe extérieur, responsable du problème. Enfin les groupes radicaux croient fermement en l’efficacité du recours à la violence. Ces groupes peuvent être nationalistes ou séparatistes (ETA, IRA, PKK), autant d’extrême-droite (KKK) que d’extrême-gauche (FARC), à thème unique (Armée de Dieu, contre l’avortement) ou à motivation religieuse (ISIS).

Chez l’adolescent, le processus de radicalisation survient dans le contexte du développement identitaire, culturel, social, et d’appartenance à un groupe.

Evolution du terrorisme depuis 2010

Après la chute d’Al Qaeda et la montée de DAESH-ISIS, on a pu observer un changement dans les motivations, et dans les profils (davantage de filles/femmes, d’Européens, de convertis) ainsi que le rôle clé d’internet, avec la consolidation de nouveaux concepts psychologiques telles que la déshumanisation, l’incertitude identitaire et l’identité de groupe.

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"C'est un échec sociétal" : après le suicide de Lily, l'aide sociale à l'enfance dénonce un "système à bout de souffle"

Écrit par Fabien Gandilhon   Publié le 

Le 15 février, les professionnels de l'aide sociale à l'enfance ont manifesté devant le conseil départemental du Puy-de-Dôme pour demander davantage de moyens après le suicide de Lily.

Le 15 février, les professionnels de l'aide sociale à l'enfance ont manifesté devant le conseil départemental du Puy-de-Dôme pour demander davantage de moyens après le suicide de Lily. • © Fabien Gandilhon/FTV

Des professionnels de l'aide sociale à l'enfance ont observé une minute de silence ce jeudi en hommage à Lily, la jeune adolescente retrouvée pendue dans un hôtel d'Aubière, dans le Puy-de-Dôme. Ils ont aussi dénoncé le manque de moyens qui ne leur permet plus de protéger correctement les jeunes en danger.

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Dernier clip du Collectif Grand Est pour la défense du médico Social et de la psychiatrie

 jeudi 15 février 2024

















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