par Margaux Gable publié le 25 décembre 2023
«Je ne suis pas une battante, j’ai juste pas le choix», martelait Clémentine Vergnaud dans son podcast Ma vie face au cancer. Dans ce quatrième épisode diffusé en mai, la journaliste de franceinfo – décédée samedi 23 décembre d’un cancer des voies biliaires à l’âge de 31 ans – remettait en question la nébuleuse de poncifs et de métaphores guerrières répétés par son entourage depuis l’annonce de sa maladie. «On m’écrit souvent que je suis forte […] et des tas de choses qui m’horripilent […]. Mais quand j’ai fait mes premiers traitements, je ne me battais pas. Je subissais», partageait-elle, balayant l’idée de«lutte» et préférant le «vivre avec».
Comme elle, nombre de patients et de praticiens s’opposent au vocabulaire belliqueux qui entoure les maladies cancéreuses. Patrick Ben Soussan, pédopsychiatre, ancien responsable du département de psychologie clinique au Centre régional de lutte contre le cancer de Marseille et auteur du livre Le cancer est un combat. Même pas vrai,revient sur les conséquences de ce champ lexical pour les patients.