18 déc. 2023
«Quand c’est non, c’est non.» Fonder la définition juridique du viol sur l’absence de consentement, comme le propose une directive européenne contre les violences faites aux femmes actuellement en débat, la France n’y consent pas. Mercredi 13 décembre, les discussions dans l’hémicycle ont achoppé sur l’article 5, bloquant la poursuite du travail sur ce texte, présenté par la Commission européenne en mars 2022 et visant à harmoniser les législations des Etats membres et les sanctions pénales. Le périmètre est large, allant du harcèlement en ligne aux violences domestiques en passant par les mutilations génitales… ou le viol. Comment expliquer ce refus de la France de faire du viol un «euro-crime» – à côté du terrorisme ou de la traite d’êtres humains par exemple ? Elle n’est pas isolée : à ses côtés, l’Allemagne ou la Pologne s’opposent à une dizaine d’autres Etats parmi les Vingt-Sept, dont l’Espagne. Et surtout aux eurodéputés français, y compris macronistes favorables à cette disposition. «Un scandale» et une position «antiféministe», s’est insurgé le député européen Place publique Raphaël Glucksmann sur Twitter (renommé X), et dans une tribune collective dans le Monde. «Un acte sexuel sans consentement est un viol. Point», affirme l’essayiste. La pétition pour faire adopter la loi, qu’il soutient a réuni pour l’heure près de 200 000 signatures.