Par Yann Bouchez Publié le 24 novembre 2023
En plein centre de la capitale, au pied de l’école Saint-Merri-Renard, une dizaine de familles de migrants installent des tentes chaque nuit et les défont à l’aube, avant l’arrivée des élèves. A l’approche de l’hiver, le Samusocial est débordé.
De toutes les couleurs, les petites tentes sont si serrées qu’elles se touchent. Ce matin du lundi 20 novembre, il y en a près d’une centaine. Elles semblent s’être agglutinées pour mieux lutter contre le froid nocturne sous l’imposant porte-à-faux de l’école polyvalente Saint-Merri-Renard, en plein cœur de Paris. Avant le lever du jour, entre le Centre Pompidou et l’Hôtel de ville, c’est ici que commence un triste ballet. De la mosaïque de toiles sortent, les unes après les autres, des ombres encore endormies. Des hommes pour la plupart, souvent venus d’Afrique de l’Ouest. Mais aussi plusieurs femmes, dont une Hongroise enceinte de cinq mois. Et des enfants, une dizaine environ. Le plus jeune occupant du campement est un bébé de 4 mois.