Publié le 16/09/2023
Bien que le JIM risque de s’attirer une des plus virulentes polémiques de son histoire, ayons ici l’audace de révéler les dernières minutes du film qui a été la vedette des salles cet été : Barbie. Dans les derniers instants, on voit Barbie aussi impatiente qu’émue se présenter dans une salle d’attente et indiquer avec joie qu’elle a rendez-vous avec un « gynécologue ». Générique de fin.
Like a Barbie girl…
Mais que peut bien vouloir dire cette fin, se sont interrogés certains critiques ? Qu’être une femme (puisque le cheminement du film conduit la poupée en plastique à devenir une femme en chair et en os) c’est aller voir le gynécologue et/ou qu’être une femme c’est avoir des organes génitaux féminins (dont la prise en charge est assurée par un gynécologue) ? A la première question (même si sur un site d’information médicale, il conviendrait d’éviter tout message contraire aux recommandations de santé publique) on se doit de répondre : non être une femme ce n’est pas « aller voir un gynécologue ».
Bien des femmes se passent (et en tout cas se passeraient bien) de la consultation gynécologique (au-delà des suivis de grossesse) : soit parce qu’elles sont prises en charge par un médecin généraliste et/ou parce qu’elles répugnent (à tort) à se soumettre aux dépistages des différents cancers féminins. Mais si Barbie, tout à sa joie d’être (enfin) une femme se rend chez le gynécologue, est-ce parce qu’elle est (enfin) dotée d’un sexe féminin ? Pourtant, les discours insistant sur la décorrélation entre le sexe biologique et le sexe psychique nous incitent aujourd’hui à considérer qu’une femme n’est pas nécessairement dotée d’un sexe féminin.