blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 19 septembre 2023

Soins hospitaliers en psychiatrie : le privé lucratif en forte progression sur dix ans

PAR 
PUBLIÉ LE 14/09/2023

L’offre de soins hospitaliers en psychiatrie a connu des « transformations marquantes » entre 2008 et 2019, souligne une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Sur le plan national, le secteur public reste majoritaire, malgré une baisse de ses capacités d’accueil. Le secteur privé à but lucratif occupe une place croissante, qu’il s’agisse des capacités d’accueil (lits et places) ou de son volume d’activité.

De façon globale, le nombre d’entités juridiques (personnes morales détenant les autorisations de soins) déclarant une prise en charge hospitalière en psychiatrie « recule régulièrement », passant de 518 en 2008 à 475 en 2019. Si la proportion des entités publiques reste donc prépondérante, elle recule légèrement (de 50,6 % à 49,5 %). Loin devant les cliniques privées à but lucratif (autour de 30 %) et les cliniques privées à but non lucratif (autour de 20 %).

Mais la répartition – par secteur juridique – des capacités d’accueil hospitalières s'est, elle, transformée. La part du secteur public a « sensiblement diminué » au fil des ans, aussi bien pour les prises en charge à temps complet que pour celles à temps partiel.

Lire la suite ...


Gynécologie et sexe des anges

Publié le 16/09/2023

Bien que le JIM risque de s’attirer une des plus virulentes polémiques de son histoire, ayons ici l’audace de révéler les dernières minutes du film qui a été la vedette des salles cet été : Barbie. Dans les derniers instants, on voit Barbie aussi impatiente qu’émue se présenter dans une salle d’attente et indiquer avec joie qu’elle a rendez-vous avec un « gynécologue ». Générique de fin.

Like a Barbie girl…

Mais que peut bien vouloir dire cette fin, se sont interrogés certains critiques ? Qu’être une femme (puisque le cheminement du film conduit la poupée en plastique à devenir une femme en chair et en os) c’est aller voir le gynécologue et/ou qu’être une femme c’est avoir des organes génitaux féminins (dont la prise en charge est assurée par un gynécologue) ? A la première question (même si sur un site d’information médicale, il conviendrait d’éviter tout message contraire aux recommandations de santé publique) on se doit de répondre : non être une femme ce n’est pas « aller voir un gynécologue ».

Bien des femmes se passent (et en tout cas se passeraient bien) de la consultation gynécologique (au-delà des suivis de grossesse) : soit parce qu’elles sont prises en charge par un médecin généraliste et/ou parce qu’elles répugnent (à tort) à se soumettre aux dépistages des différents cancers féminins. Mais si Barbie, tout à sa joie d’être (enfin) une femme se rend chez le gynécologue, est-ce parce qu’elle est (enfin) dotée d’un sexe féminin ? Pourtant, les discours insistant sur la décorrélation entre le sexe biologique et le sexe psychique nous incitent aujourd’hui à considérer qu’une femme n’est pas nécessairement dotée d’un sexe féminin.

lundi 18 septembre 2023

Les 5 révolutions de la santé mentale

Cerveau & Psycho n°158

Cerveau & Psycho n°158 - Octobre 2023 

100 pages

Psychédéliques - psychiatrie personnalisée - e-santé - neurostimulation - prévention

Dans ce numéro

Plus d’un Français sur quatre consomme des anxiolytiques, des antidépresseurs, des somnifères ou d’autres psychotropes. L’état psychique de la population a été aggravé par deux ans de pandémie, et pourrait empirer face aux menaces liées au climat, à l’accès aux ressources et aux inquiétudes géostratégiques. Comment réagir face à ces enjeux ? En investissant massivement dans un secteur psychiatrique en souffrance, sou-ligne Antoine Pelissolo. 

Lire la suite ...


Déprime ou dépression, quelles différences ?

Publié le 11/09/2023

Les mots ont un sens : « le fait de se sentir triste, d’être ‘déprimé’, d’avoir des ‘idées noires’ ou des difficultés à dormir ne veut pas forcément dire que l’on souffre de dépression », précisent les spécialistes en santé mentale qui alimentent le site spécialisé info-depression.fr, géré par Santé publique France. « Les moments de cafard, de ‘blues’, de doute ou de questionnement font partie de la vie ».

Les événements plus ou moins agréables et les émotions « négatives » qu’ils suscitent sont donc normaux… jusqu’à un certain point. En effet, si les perturbations de l’humeur sont « multiples et bien caractérisées », si elles se manifestent de façon quasi permanente pendant plus de deux semaines et si elles entraînent des perturbations dans la vie quotidienne, alors on parle de dépression, « et donc de maladie ».

Lire la suite ...


dimanche 17 septembre 2023

Essai Drame de Montreux : «Ne réveille pas les enfants» d’Ariane Chemin, les vertiges de l’enquête

par Emmanuel Fansten  publié le 13 septembre 2023

De la défenestration de toute une famille en 2022 à Montreux jusqu’à l’assassinat de leur illustre aïeul, l’écrivain Mouloud Feraoun, par l’OAS en 1962, la journaliste Ariane Chemin remonte dans son nouveau livre la piste de la «paranoïa transgénérationnelle».

Une tragédie peut en cacher une autre. Le 24 mars 2022, cinq Français d’une même famille sautent à tour de rôle du septième étage de leur immeuble de Montreux, en Suisse, où ils s’étaient installés quelques années auparavant. Une femme de 41 ans d’abord, puis sa sœur jumelle, la fille de 8 ans de cette dernière, son fils de 15 ans, et enfin son mari, le père des deux enfants. Seul l’adolescent a miraculeusement survécu à la chute. Ce sidérant fait divers sert de point de départ à un passionnant et troublant livre de la journaliste du Monde Ariane Chemin, qui tente d’en percer les mystérieux ressorts. Avec un angle singulier et largement ignoré par la presse, qui a pourtant abondamment traité l’affaire : les jumelles suicidées sont les petites-filles de l’écrivain Mouloud Feraoun, lui-même assassiné en 1962 par l’OAS, juste avant la signature des accords d’Evian qui mirent fin à la guerre d’Algérie. «Si elles avaient été les petites filles d’Albert Camus, tout le monde aurait exploré cette généalogie», estime Ariane Chemin, attablée à une terrasse du Quartier latin, à Paris. Convaincue de l’importance déterminante d’une telle ascendance, elle s’est donc appliquée à tisser les deux drames, enquêtant sur l’un pour mieux comprendre l’autre, comme si ces événements survenus à soixante ans d’écart étaient indissociables.

Grève aux urgences psychiatriques du CHU Gabriel-Montpied à Clermont-Ferrand ce mercredi

De Pierre Frasiak   Mardi 12 septembre 2023

Les infirmières en psychiatrie du service des urgences du CHU Gabriel-Montpied à Clermont-Ferrand pourraient débuter une grève ce mercredi 13 septembre. Elles demandent plus de moyens humains et plus de présence auprès des patients.

Au service des urgences du CHU Gabriel-Montpied à Clermont-Ferrand, les infirmières en psychiatrie pourraient débuter une grève ce mercredi 13 septembre à partir de 8 heures. "Notre service a été créé en 2004 avec un effectif de deux infirmiers par jour. Aujourd'hui, nous sommes toujours deux infirmiers par jour", pointe Marina Moreira, infirmière depuis 12 ans dans le service.

Lire la suite ...


Entretien Wilfried Lignier : «Les relations sociales nous construisent avant même la naissance»

par Cécile Daumas et Clémence Mary   publié le 14 septembre 2023

Dans son dernier essai, le sociologue réaffirme le primat de la «société» dans la construction de l’individu et de sa personnalité. Un plaidoyer qui appelle la discussion.

Pourquoi les nouveau-nés français pleurent-ils crescendo quand les petits Allemands poussent leurs cris de haut en bas ? Pourquoi 82 % des fillettes de 2 ans jouent à la poupée et seulement 19 % des garçons ? Pourquoi je n’aime pas les champignons ? Et pourquoi est-il si pingre ? Pour expliquer l’individu, ses goûts et ses désirs, on a tendance à se tourner vers la psychologie, l’histoire de la famille, les grands événements qui marquent une trajectoire. Avec La société est en nous (Seuil 2023), en librairie ce jeudi, Wilfried Lignier, chercheur au CNRS, réaffirme une piste négligée par une époque fascinée par les neurosciences et la puissance de la volonté («Quand on veut, on peut»), celle de la sociologie. La société ne nous influence pas seulement, théorise le sociologue, «elle est en nous».

Dès le ventre de la mère, «l’ordre social est déjà là», dit-il, citant études et observations. Serions-nous des êtres 100 % sociaux ? Si une telle affirmation est provocante, voire déprimante par son caractère radical, elle ouvre aussi de nouvelles tentatives de compréhension de soi, car on «est» quelqu’un toujours par rapport aux autres. L’essai de Wilfried Lignier a pour ambition de créer, au côté des langues psy et des sciences biologiques, un «langage sociologique» qui aborderait la petite enfance, la vie de famille, les rapports de couple. Ce «manuel», ironiquement autobaptisé «anti-manuel de développement personnel», réhabilite «les temps faibles» du quotidien qui nous façonnent lentement mais nous différencient profondément.

Comment les parents CSP+ fabriquent des bons élèves

Darons daronnes

Par Clara Georges

Depuis quelques jours, ma fille aînée, qui entre en CE2, se trimballe partout avec un Petit Robert. « Papa, maman, vous pouvez me dire un mot pour que je le cherche ? » C’est ainsi que nous sommes désormais très au point sur les différents usages de « ratatouille », la composition du « jais » et la définition de « lignite ». Un soir, en allant lui faire un bisou, je l’ai trouvée au lit avec deux tomes de La Guerre des clans et… un Larousse illustré. « Ce soir, je lis le dictionnaire ! », m’a-t-elle annoncé avec entrain.


Au bureau, quelques jours plus tard, j’ai lu sur Lemonde.fr la tribune intitulée : « M. Gabriel Attal, redonnez à l’écrit, dès l’école primaire, ses lettres de noblesse ». Elle est signée par une palanquée de gens tout aussi célèbres que disparates : Elisabeth Badinter, Abd al Malik, Isabelle Carré, Renaud, Jacques Attali, Jamel Debbouze, Anne Sinclair, Martin Solveig… « Une grande partie de nos enfants ne lisent plus et peinent à écrire. Ils peinent à écrire au sens d’articuler leur pensée et de raisonner », s’alarment-ils. Dans ce texte transparaissent l’urgence et la détresse. « Apprendre à écrire, c’est apprendre à penser, à fixer ses idées, à communiquer, à s’émanciper. (…) C’est pouvoir se relier à soi-même et à l’autre par les mots. Que se passera-t-il demain si ces notions essentielles à la fondation de tout être humain, de toute société, de toute civilisation sont battues en brèche ? »

Lire la suite ...


Mariage : le nom du mari l’emporte sur le féminin

par Marlène Thomas  publié le 14 septembre 2023

Dans les couples hétérosexuels américains, près de 8 femmes sur 10 déclarent avoir pris le nom de famille de leur époux. En France, si les données récentes manquent, elles indiquent la même prédominance.

Cet article est issu de L, la newsletter féminisme et sexualités de Libé publiée le samedi. Pour recevoir Linscrivez-vous ici ! Et rejoignez le groupe WhatsApp en cliquant .

Les hommes gardent la main sur l’identité des femmes. Dans les couples hétérosexuels américains, près de 8 femmes sur 10 déclarent avoir pris le nom de famille de leur mari à l’issue de leur mariage. Si comme en France cette union civile et /ou religieuse perd peu à peu du terrain au profit du concubinage, cette nouvelle enquête du Pew Research Center auprès de 3 500 personnes mariées et non mariées fait état d’un étonnant statu quo. Parmi les femmes interrogées, 14 % seulement avaient conservé leur nom de naissance tandis que 5 % ont choisi d’associer leurs deux noms. Assez logiquement, les données s’inversent pour les hommes : 92 % conservent leur nom de famille, 5 % l’ont troqué pour celui de leur conjointe et moins de 1 % a opté pour l’option double nom. Il est donc toujours de coutume pour les femmes de passer du nom du père au nom du mari.

Quelles sont les limites de la connaissance ?


 


Vendredi 15 septembre 2023

Provenant du podcast

La Conversation scientifique 

Aerial View of River Estuary or Delta,Iceland - Peter Adams

Plutôt que de délaisser l’idée de rationalité, mieux vaut sans doute la refonder afin qu’elle ne puisse plus servir d’alibi à toutes sortes de dominations. Mais comment faire ?


Avec

  • Giuseppe Longo Mathématicien, un logicien et épistémologue, chercheur à l'École Normale Supérieure à Paris

L’émergence de la démarche galiléenne, au XVIIe siècle, nous avait permis de nous considérer, Descartes aidant, comme des êtres d’antinature. Non pas au sens où nous serions opposés à la nature, où nous serions contre la nature, mais où nous participons d’une essence différente : nous serions métaphysiquement autres. Mine de rien, cette coupure-là a constitué un aiguillage discret, mais décisif, qui a orienté la suite de l’histoire. Le monde s’est comme dissocié : d’un côté, la nature, décor de nos existences, gorgée de ressources disponibles, et qui s’appréhende sous le seul angle physico-mathématique ; de l’autre, l’homme, renvoyé à lui-même, à la solitude de sa raison et de ses affects.

Lire la suite ...


De Scorsese à James Gray : David Grann, l’écrivain préféré des cinéastes

Vendredi 15 septembre 2023

Lily Gladstone et Leonardo DiCaprio dans le film “Killers of the Flower Moon" - APPLE TV+

Adapté au moins six fois au cinéma, David Grann est sans doute l’auteur préféré d’Hollywood. Sa dernière adaptation portée par Martin Scorcese, « Killer of the Flower Moon », sortira le 18 octobre prochain dans les salles françaises. Comment écrit-on un film pour les plus grands ? 


Avec

  • David Grann auteur et journaliste 

La non-fiction, un genre au plus proche de la réalité des faits

David Grann, qui a d'abord fait ses classes dans le journalisme, est issu d'une nouvelle génération d'écrivains. Sa démarche intègre ainsi une part d'investigation, pour décrire au mieux la réalité d'un événement. Il se confie sur sa méthode d'écriture : "j'essaie d'utiliser les techniques de la fiction, c'est-à-dire avoir des histoires qui mettent l'accent sur des personnages, mais tout est vraiment lié à une source historique. Je suis allé dans les archives et j'ai trouvé des documents qui ont véritablement survécu au naufrage. Quand vous les ouvrez, vous respirez la poussière et vous pouvez reconstruire méticuleusement ce qui s'est passé".

Lire la suite et écouter le podcast ...


La conférence IA & éducation

Illustration d'un homme et d'un robot se regardant 

L’intelligence artificielle bouleverse notre rapport à la connaissance et nos interactions avec les autres.

Cette innovation présente des enjeux techniques, éthiques, de souveraineté et plus encore. 

Les questions sont posées. Comment doit réagir le monde de l'éducation ? Que faut-il pour impulser une dynamique ? Pouvons-nous penser ce progrès ou sommes-nous condamnés à le subir ?


Le Journal des psychologues n°406

Date de parution : Septembre 2023

Genre et identité. Questions pour l’adolescent

Résumé

L'identité de genre, à l’adolescence, est une problématique déroutante, une clinique actuelle face à laquelle de nombreux professionnels se sentent démunis pour comprendre et accueillir les nouvelles demandes d’aide, dans un contexte où le sujet se définit comme non binaire, intersexe, transgenre, non genré et où certains expriment : « Je suis un garçon, mais mon état civil dit je suis fille », ou encore « J’ai changé de prénom, je suis Jean, mes parents m’ont nommé Jeanne ».


Lire la suite ...


La distance

Date de parution: 
26/04/2023


Charlotte Costantino

Hélène Parat

Anaïs Restivo Martin


La distance

Résumé

Que peut nous dire la psychanalyse contemporaine de la question de la distance, et tout particulièrement des enjeux de variations de distance dans la relation à soi-même ou à l’objet, notamment à l’objet « analyste » ? La distance est une notion qui peut ainsi nous permettre de remettre au travail la question de l’intrapsychique et de l’intersubjectif. 


Lire la suite ...



Art-thérapie Pour l’art, la santé mentale sur le divan de la scène

par Claire Moulène   publié le 14 septembre 2023 à 18h23

Au Palais de Tokyo, un nouvel espace d’inclusion par l’art, le Hamo, sera inauguré ce vendredi 15 septembre. Partout ailleurs, des initiatives similaires, parfois en lien avec le milieu hospitalier, germent dans les lieux d’art, bien décidés à prendre à bras le corps cette question aux enjeux majeurs.

C’est la dernière lubie en date des musées et des centres d’art. En cette rentrée, trois ans après le début de la pandémie et ses effets dévastateurs sur la santé mentale, en particulier des jeunes, on assiste à une déferlante de prescriptions en art-thérapie, création d’espaces d’inclusion et autres activités muséales sur ordonnance. Au Louvre-Lens, la Galerie du temps est ainsi devenue «un lieu-refuge, d’épanouissement et de mieux-être, selon une perspective thérapeutique confortée par les neurosciences et la médecine». Et si le musée collabore depuis 2014 avec le centre hospitalier de la ville, il propose désormais un programme intitulé «Louvre-Lens-Thérapie» qui invite les participants «à vivre un moment d’introspection avec des œuvres d’art».

Reportage «Que va-t-il se passer si nous disparaissons ?» : dans l’Essonne, le cri d’alarme d’une association d’aide aux femmes victimes de violences

par Marlène Thomas  publié le 14 septembre 2023

L’association Léa Solidarité Femmes, qui accompagne des femmes ayant subi des violences conjugales, a frôlé le redressement judiciaire cet été, faute de subventions.

Le changement s’affiche dès la porte d’entrée de cette majestueuse bâtisse blanche. «Nouveaux horaires : 9h-17h.» Spécialisée dans l’accompagnement et l’hébergement de femmes victimes de violences conjugales et intrafamiliales, l’association Léa Solidarité Femmes, à Montgeron (Essonne), ouvrait ses portes jusqu’à 19 heures ainsi que le samedi avant cet été. «Ouvrir après 17 heures nous permettait d’accueillir un maximum de femmes après leur journée de travail», déplore Sylviane Tarraud, cheffe de service.

Discriminations Grande cause ? La Cour des comptes étrille la politique sur l’égalité femmes-hommes sous Emmanuel Macron

par Anne-Sophie Lechevallier et Marlène Thomas   publié le 14 septembre 2023

Réalisée après une demande citoyenne, la première enquête de l’institution, basée sur le quinquennat 2017-2022, pointe, implacable, une accumulation de plans sans continuité ni pilotage sur les violences, inégalités, discriminations…

Le moment était assez convenu, un 8 mars. L’annonce, elle, l’était moins. En 2017, en campagne pour devenir président de la République, Emmanuel Macron annonçait sur la scène du théâtre Antoine à Paris qu’il ferait de l’égalité entre les hommes et les femmes «la grande cause du quinquennat», parce que, dira-t-il dans un meeting le mois suivant à Châtellerault, «ce n’est pas un sujet accessoire, parce que c’est un sujet de vraies injustices, de vraies inégalités».

Critique «Un métier sérieux», de Thomas Lilti : le sens des devoirs

 




par Camille Nevers   publié le 17 septembre 2023

Le réalisateur signe un film choral, avec Vincent Lacoste, François Cluzet et Adèle Exarchopoulos, sur le corps enseignant d’un collège, qui ne décolle vraiment que grâce aux élèves. 

Le cinéma n’est pas un fonctionnariat, mais peut se vivre comme magistère. Avec la salle de tribunal et la salle de commissariat, il a une prédilection pour la salle de classe. L’école − ses personnages de maîtres dévoués, de professeurs vannés − est, avec la police, la justice et l’hôpital, l’institution la plus décortiquée du cinéma hexagonal. Hollywood y adjoint l’armée, la politique, et la religion (moins). Rien de sorcier, ce sont les lieux de société fondamentaux, règles et normes, lois, droits : la démocratie en actes. Le monde modèle réduit d’une salle de profs, d’une estrade ou d’un réfectoire. C’est aussi le sujet de fiction où l’adage selon lequel les bons sentiments ne font pas les meilleurs films se vérifie le mieux.

Billet Téléphone plein pot : vos gueules, les haut-parlants !

par Sabrina Champenois  publié le 12 septembre 2023

On imagine bien que dans le métro, on n’entend rien, et qu’on a parfois besoin de ses mains pour autre chose. Mais par pitié, chers fans des conversations privées en haut-parleur réglé à fond : fermez-la.

C’est une confrérie qu’on voit, ou plutôt qu’on entend, s’étoffer depuis plusieurs mois. Au départ j’étais stupéfaite, façon poule face au couteau, maintenant ça vire à l’ire, l’envie de baffer est imminente. Qui ? Ces personnes qui mènent leurs conversations téléphoniques haut-parleur activé – au max, évidemment, vu qu’il s’agit de couvrir les bruits ambiants – conversations adjacentes, couinements du métro, flux des voitures. Et blablabli et blablabla, l’échange peut durer des plombes, en toute décontraction, comme j’en ai récemment fait l’expérience, de bon matin dans une rame parisienne : une dame qui devisait avec une copine, elles se racontaient la famille, les enfants, les soucis d’autres copines, la pauvre etc. Au bout d’un moment, je toque à l’épaule de ma voisine : «Euh, excusez-moi madame, mais j’entends absolument tout, là…» Regard stupéfait, bouche bée – tandis que dans le haut-parleur, ça continuait à jacasser. Et puis, la dame : «Ah mais pardooooooooon, je ne me suis pas rendu compte, pardon, pardon.» L’accueil a été bien moins chaleureux à une autre occasion – «C’est quoi ton problème, mal baisée ?»