Écrit par Adrien Gavazzi
Commettre des fautes de français (l'usage du pluriel à "retenue"), tout en faisant la chasse aux expressions que plébiscitent les adolescents : dans cet établissement scolaire, on n'est semble-t-il pas à un paradoxe près. • © DR
Toujours aussi inventifs pour s'approprier la langue française, les jeunes puisent aujourd'hui dans les réseaux sociaux pour se forger un discours bien à eux. Ajoutez-y l'argot de Marseille, et vous y perdrez votre latin.
Autant jouer cartes sur table : l'auteur de ces lignes confesse ne pas avoir d'enfant. Mais il côtoie suffisamment de parents pour savoir combien ils peinent, parfois, à déchiffrer le langage codé de leurs ados. Non pas qu'ils bougonnent ou qu'il maugréent : ils argotent. Et s'amusent à faire de vos conversations du dimanche, autour du gigot, des dialogues de sourds :
"Mon crush m'a nexté, j'ai trop l'seum alors je l'ai ghosté !
- Quoi ?
- Quoicoubeh !"
Et ainsi de suite.
(PS : pour la compréhension des lignes qui précèdent, on proposera la traduction suivante : "le mec / la nana sur qui je suis en kif est passé.e à autre chose, je suis deg, alors j'ai fait le mort".)
Si vos ados vous parlent chinois, ne leur jetez pas la pierre. Laissez béton, dirait Renaud. Et souvenez-vous du parler branché ou du parler coolpost-Mai 68, aujourd'hui ringardisé ("Wah l'aut' eh, vise un peu la dégaine !").
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