Vendredi, 17/02/2023
Entre 1900 et 2020, l’espérance de vie moyenne à la naissance dans le monde a plus que doublé, pour atteindre 73 ans. Mais ce gain sans précédent dans l’histoire de l’humanité a eu un prix : l’augmentation considérable des maladies chroniques et dégénératives associées au vieillissement, comme les cancers, les maladies cardiovasculaires, le diabète, Alzheimer, ou encore l’arthrite.
En outre, plusieurs études récentes montrent qu'il semble bien exister un "plafond de verre", c'est-à-dire un âge limite indépassable (même s'il existe quelques très rares exceptions non statistiquement significatives), qui serait de 115,7 ans pour les femmes et 114,1 ans pour les hommes. Comme le souligne le scientifique John Einmahl, « Il faut bien comprendre qu'on vit, certes, deux fois plus longtemps qu’il y a un siècle, mais les plus âgés parmi nous ne sont pas devenus plus âgés au cours des trente dernières années. Nous avons incontestablement affaire à un mur ».
Pourtant, si nous considérons les êtres vivants en dehors de notre espèce, nous sommes frappés de constater que certains animaux marins (baleines, requins, tortues, mollusques) peuvent vivre en bonne santé pendant plusieurs siècles. Nous avons donc de bonnes raisons de penser que ce qui est possible pour certaines espèces animales devrait (compte tenu de la profonde unité fondamentale du vivant) également l'être pour notre espèce, a condition bien sûr que nous parvenions à comprendre dans leur ensemble les mécanismes complexes et intriqués qui conduisent au vieillissement.
Il a fallu attendre 1993 pour que Cynthia Kenyon (Université de Californie à San Francisco) publie une étude retentissante, qui montrait qu’en modifiant un seul gène chez les minuscules vers ronds C. elegans, il était possible de doubler leur durée de vie. Cette découverte majeure montrait, pour la première fois, que le vieillissement était bien contrôlé par des gènes et des signaux biochimiques sur lesquels il était possible d’agir (Voir NIH).
En 2006, le chercheur japonais Shinya Yamanaka (Prix Nobel de Médecine en 2012) a franchi une nouvelle étape en réussissant à reprogrammer des cellules adultes et les ramener à un état embryonnaire.
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