Martin Ducret, médecin et journaliste au "Quotidien du Médecin", détaille aujourd'hui une étude française récente sur la relation entre cauchemars et tentative de suicide. Une étude qui porte sur les rêves et cauchemars de patients très dépressifs.
Et si l’analyse des rêves pouvait prédire une tentative de suicide ? C’est ce que suggère une étude française pilotée par le Professeur Pierre Geoffroy, psychiatre et médecin du sommeil à l'hôpital Bichat et au Centre ChronoS à Paris, qui a analysé la survenue de cauchemars chez des patients souffrant de dépression. Le suicide, actuellement dans le monde, fait plus de morts que les guerres, le VIH ou les meurtres.
Expliquez-nous précisément cette étude ?
Les auteurs de cette étude se sont demandé de quelle manière rêvent des patients très dépressifs, plusieurs mois avant qu’ils tentent de se suicider. Un peu à la manière de Sherlock Holmes, ils ont cherché à savoir si les cauchemars étaient des indices prédictifs d’une tentative de suicide.
Et la réponse est oui ! 80% des patients faisaient dans les quatre mois précédant leur tentative de suicide, d’abord des cauchemars, puis des rêves avec un scénario suicidaire, c’est-à-dire qu’ils rêvaient de comment ils allaient se suicider.
L’analyse des rêves s’avère donc un outil simple pour prédire une tentative de suicide?
Oui, tout à fait. Le principal auteur de l’étude, le Pr Pierre Geoffroy, psychiatre à l’hôpital Bichat à Paris, m’a signalé “la difficulté à l’heure actuelle de prédire une tentative de suicide. L’étude des rêves est un outil facilement accessible. Il suffit simplement d’interroger les patients sur leur sommeil.”
Des chercheurs ont identifié trois facteurs psychologiques, facilement mesurables à l’aide de questionnaires, qui prédisent, chez les adolescents, le développement ultérieur de troubles anxieux. Pour le pédopsychiatre Jean-Luc Martinot, qui a codirigé cette étude, la question de la prévention en santé mentale des jeunes est posée… Entretien.
Jean-Luc Martinot, vous venez de montrer que l’on peut évaluer scientifiquement le risque qu’un adolescent âgé de 14 ans développe plus tard des troubles anxieux. Mais tout adolescent est plus ou moins anxieux. Alors, de quoi parle-t-on exactement ?
Il s’agit d’« angoisse » – autrefois, on parlait de « névrose » –, une caractéristique commune à tous les troubles dits « anxieux », comme le trouble panique, le trouble d’anxiété sociale, le trouble anxieux généralisé, les phobies et les TOC. Environ un adolescent sur trois serait concerné, mais la plupart de ces maladies mentales se développent progressivement, de sorte que, en général, on ne peut poser de diagnostic psychiatrique qu’à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte, entre 18 et 25 ans.
Le coauteur de ce livre polémique avait été poursuivi en justice avec le journaliste Yves Le Bonniec pour homicide involontaire, après des plaintes de familles de suicidés.
Il avait fait scandale dans les années 1980 avec son livre de conseils pour mettre fin à ses jours. Claude Guillon, écrivain libertaire auteur de Suicide mode d’emploi. Histoire, technique, actualité, est mort à l’âge de 70 ans, a-t-on appris, vendredi 20 janvier, auprès de son éditeur IMHO. Cet auteur engagé à l’extrême gauche a succombé jeudi à un cancer, dont il donnait encore des nouvelles sur son blog le 31 décembre.
Aussi utile et enrichissante que soit la psychothérapie, la première séance peut être éprouvante pour les nerfs, surtout si vous n’avez jamais suivi de thérapie auparavant. Se préparer à une séance est une habitude utile à prendre, même si vous êtes un professionnel chevronné. Voici donc comment se préparer à sa première séance de psychothérapie.
Fixez-vous un objectif
Avant votre première séance de psychothérapie, vous devez définir des objectifs thérapeutiques clairs pour ce que vous espérez obtenir. Les raisons de chacun sont personnelles et il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises raisons de suivre une thérapie. Essayez de comprendre ce qui vous a amené à suivre une thérapie et comment vous espérez en sortir.
Faire cohabiter soignants, patients et engins de chantier pendant six ans pour que la reconstruction de l’hôpital psychiatrique soit un succès. C’est le défi engagé à Sainte-Marie.
Photo Sébastien Botella
Le chapiteau était bondé, vendredi 20 janvier, lors de la cérémonie de la pose de la première pierre qui lance officiellement la reconstruction de l’hôpital Sainte-Marie.
Personnels, direction, élus, confrères, retraités, patients, parents… Tous ont accueilli avec plaisir le lancement officiel d’un chantier à 110 millions d’euros qui a réellement commencé en octobre 2022 et qui se terminera en 2028.
Que peuvent les livres face à la mort et à l'impossible consolation ? Adèle Van Reeth, autrice de "Inconsolable", et Vinciane Despret, qui publie "Les morts à l'œuvre", sont les invitées du Book Club.
Vinciane Despret philosophe, professeure de philosophie à l’université de Liège
Il y a des thématiques qui remuent, qui bousculent, et dont le book club et ses lecteurs se saisissent. La mort et le deuil en font partie. Certains lecteurs comme @squirelito préfère s'évader avec des romans, des récits de voyages, des livres d'histoire pour ne pas se rappeler cette épreuve. D'autres comme @nabil_louaar en sont certains, la littérature semble la meilleure alliée pour apprivoiser l'inéluctable.
"Je sais que les mots ne pourront rien. Je sais qu'ils n'auront aucune raison sur mon chagrin. Comme le reste de la littérature. Je ne dis pas qu'elle est inutile, je dis qu'elle ne console pas. Pourquoi écrire alors ?" extrait de Inconsolable d'Adèle Van Reeth.
Le documentaire de Marusya Syroechkovskaya plonge dans l’existence d’un jeune couple d’amoureux ruiné par la drogue et la dépression à Moscou.
publié le 17 janvier 2023 à 20h05
Présenté l’an dernier à Cannes dans la sélection de l’Acid, How to Save a Dead Friend de Marusya Syroechkovskaya n’est finalement pas sorti en salles et c’est un peu par hasard qu’on a découvert qu’il était disponible gratuitement sur le site d’Arte dans la sélection des documentaires célébrant les 25 ans de programmation de La Lucarne. Le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine ne rend pas forcément de prime abord très désirable cette plongée dans l’existence d’un jeune couple d’amoureux ruiné par la drogue et la dépression à Moscou, film réalisé après la mort prématurée de Kimi, le mari de la cinéaste dont elle avait fini par divorcer faute de pouvoir le suivre dans ses errances junkies. Il s’agit pourtant d’un étonnant rejeton de cette fresque intime de l’autodestruction qu’était notamment The Ballad of Sexual Dependency de Nan Goldin délocalisé dans la Russie post-soviétique, ce monde qui dans sa décongélation express après un siècle de dictature du prolétariat s’est réveillé dans un blizzard de morosité hargneuse et de chacun pour soi.
L'Union Syndicale de la Psychiatrie pointe du doigt une précarisation de la population qui vieillit en mauvaise santé, Convergence Infirmière appelle le gouvernement à prendre en compte dans sa réforme les spécificités du métier d'infirmier libéral. Quant au Collectif Inter-Blocs, très remonté, il se mobilise et rappelle la pénibilité du métier.
En 2023, la santé mentale est une priorité pour bon nombre d’entre nous. Si de nouvelles techniques et de nouveaux traitements sont régulièrement proposés, la bonne vieille méthode de la thérapie par l’écriture pourrait être bien plus efficace. On vous explique quand et comment bien la pratiquer.
La technique des 13 minutes, le homard intérieur, la bague d’anxiété… Ces derniers temps, on a vu apparaître des tas de nouvelles méthodes visant à améliorer son équilibre intérieur et à prendre soin de sa santé mentale. Parmi elles, la thérapie par l’écriture semble faire son grand retour cette année. Et pour cause, il n’y aurait rien de mieux que d’écrire pour réduire son anxiété, sa dépression et son niveau de stress, fait savoir Charlotte Haigh, thérapeute conjugale et familiale agréée en Californie, au magazine Glamour.
Mais de quoi s’agit-il exactement ? La thérapie par l'écriture consiste à écrire sur un traumatisme ou un sentiment spécifique sous la direction d'un professionnel de la santé mentale. "Si nous sommes capables d'écrire sur nos pensées et nos sentiments, puis de les traiter verbalement avec un thérapeute, nous engageons plusieurs zones de notre cerveau dans notre processus de guérison", explique l’experte. Si parler de ses traumatismes à voix haute peut être compliqué, l’écriture, elle, peut représenter un espace où nous sommes libres d’être totalement honnêtes et vulnérables.
CRITIQUEDans un ouvrage accessible au plus grand nombre, Julien Bobroff nous guide de façon passionnante dans une science dont la seule évocation effraie le néophyte.
Le livre. Coïncidence bienvenue, la même semaine où le Français Alain Aspect recevait le prix Nobel de physique 2022, un de ses confrères, Julien Bobroff, publiait un ouvrage narrant le cœur du travail récompensé par l’académie suédoise. C’est heureux car le sujet, la physique quantique, est difficile. Et plus particulièrement ce qu’Alain Aspect a lui-même baptisé « la seconde révolution quantique ». Heureux aussi car cette vulgarisation est faite par l’un de ses plus brillants représentants, professeur à l’université Paris-Saclay, qui creuse ce terrain depuis plusieurs années. Soit avec ses étudiants, qui testent des méthodes pédagogiques innovantes, soit avec de futurs dessinateurs, graphistes, illustrateurs, soit encore avec le grand public sous forme de vidéos ou de conférences… Heureux, enfin, car ce livre suit le premier volet, en quelque sorte, qui présentait il y a deux ans seulement la première révolution quantique (La Quantique autrement, Flammarion, 2020).
La méthode est la même. Une plume alerte et passionnée, des images et analogies éclairantes (les photons polarisés sont des dauphins, le processeur d’un ordinateur quantique est une piscine à vagues…), et des dessins simples et clairs. S’ajoutent à cela de petits détails qui montrent que l’auteur a mouillé la chemise en se plongeant dans les articles de recherche ou qu’il a discuté avec ses collègues plus spécialistes que lui. L’ensemble est donc vivant pour balayer un sujet parmi les plus ardus de la science contemporaine.
Applications déjà là, ou presque
A notre connaissance, c’est même sans doute le livre le plus complet pour expliquer le fonctionnement de ces machines prometteuses que sont les ordinateurs quantiques, capables de surpasser un jour prochain les superordinateurs d’aujourd’hui sur des tâches particulières. Une bonne moitié du livre leur est consacrée.
Le reste vaut aussi le détour car les applications sont déjà là, ou presque, sans qu’on le voie vraiment. Il est donc question des horloges atomiques et de leurs successeures optiques, des liaisons sécurisées par la physique quantique, et des simulateurs quantiques, machines à ne pas confondre avec les ordinateurs quantiques et qui pourraient bien aider les physiciens et les chimistes de la matière, et aussi des gravimètres à atomes qui permettent de mesurer très finement les variations de gravité à la surface de la Terre et donc de mieux en comprendre la structure et la dynamique. Un chapitre est même consacré aux diamants, dont des petits défauts pourraient améliorer les instruments d’IRM ou faire du… calcul quantique.
Le contenu est donc riche, parfois un peu frustrant, car le lecteur transporté ainsi sur les sommets de la connaissance se sentirait prêt à aller encore plus haut. Le livre se termine par un exercice non pédagogique mais prospectif, voire réflexif, sur ces progrès stimulants. L’auteur se mouille cette fois pour répondre à des questions essentielles pour rester lucide face aux promesses : est-ce bien une révolution ? A quand l’ordinateur quantique ?
« Bienvenue dans la nouvelle révolution quantique », de Julien Bobroff, Flammarion, 338 p.
Diplômé de la prestigieuse école d’ingénieurs Centrale Supélec, il aurait pu faire une brillante carrière dans le conseil comme beaucoup de ses amis. A 23 ans, Tanel Petelot voit les choses autrement : « Je préfère utiliser mes compétences pour résoudre une problématique douloureuse et m’occuper des gens qui ont de vrais soucis : les personnes âgées », explique-t-il. « Parmi les 7,8 millions de seniors âgés de plus de 75 ans en France, 6,9 millions vivent à domicile », rappelle-t-il. « Une bonne partie d’entre eux sortent très peu de chez eux et ne rencontrent quasiment jamais personne. » Avec le risque de subir un déclin cognitif et de sombrer dans la dépression. D’après l’Organisation mondiale de la Santé, entre 8 et 16 % des personnes de plus de 65 ans souffrent de cette maladie dans le monde et 12 à 15 % des plus de 85 ans.
Dans une lettre ouverte adressée aux participants du Forum économique de Davos, plus de 200 millionnaires et milliardaires réclament à payer davantage de taxes pour "le bien commun".
L’EMDR est une psychothérapie par mouvement oculaires qui cible les mémoires traumatiques des individus. Comment expliquer ses effets bénéfiques pour lutter contre le stress post-traumatique ? Cette thérapie peut-elle être utilisée pour le traitement d’autres troubles psychiatriques ? Canal Détox fait le point
C’est en 1987 que l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing ou « désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires ») est pour la première fois décrite dans des publications scientifiques par la psychologue américaine Francine Shapiro.
D’abord testée chez des personnes souffrant de souvenirs traumatiques, par exemple des vétérans de la guerre du Vietnam, cette psychothérapie par mouvement oculaires (voir encadré pour plus de détails) cible les mémoires traumatiques des individus. En d’autres termes, elle vise à traiter les conséquences psychologiques, physiques ou relationnelles liées à un traumatisme psychique.
Le début d'année est délicat pour des centaines de patients fribourgeois qui ont un suivi psychologique. Depuis le 1e janvier 2023, suite à un changement législatif, plusieurs caisses maladie ne veulent plus rembourser les séances menées par des thérapeutes qui n'ont pas encore terminé leur formation postgrade, mais qui exercent pour acquérir une expérience clinique.
Selon un sondage non exhaustif mené par l'Association fribourgeoise des psychologues, au moins une cinquantaine de professionnels sont concernés dans le canton de Fribourg. Et parmi eux, environ 20% a dû s'inscrire au chômage suite à une baisse d'activités.
La pulsion scopique est une notion freudienne qui désigne le fait d'éprouver du plaisir en regardant quelqu'un d'autre. Elle fait partie du développement normal de l'enfant puisqu'elle lui permet de partir à la découverte du monde. Éclairage avec Véronica-Olivieri Daniel, psychologue clinicienne et psychanalyste.
Le département de psychiatrie de l’Université de Montréal doit corriger ses lacunes en offrant un encadrement plus adéquat à ses étudiants et des milieux de travail plus sûrs tant pour ses résidents que pour ses professeurs, a appris La Presse. C’est le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada – l’organisme chargé de certifier les programmes de formation médicale au pays – qui réclame ces changements d’ici le printemps 2024.
En entrevue, le Dr François L’Espérance, directeur du département de psychiatrie, explique qu’il ne redoute pas une fermeture de programme, mais que des améliorations doivent être apportées. Certaines sont plus compliquées que d’autres à mettre en œuvre parce qu’elles concernent, fait-il observer, un grand nombre d’acteurs et d’établissements, à savoir tous les hôpitaux où les étudiants font leur résidence.
Les hôpitaux sont surchargés, en particulier les urgences, « et de plus en plus de gens arrivent en crise ou [avec les facultés affaiblies] », rappelle le Dr L’Espérance.
Les demandes en matière de sécurité qui sont exprimées par le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada peuvent avoir trait à des améliorations physiques, par exemple « des salles d’examen à deux portes ou des boutons de panique géolocalisés à porter sur soi », affirme le Dr L’Espérance.
Le diagnostic préimplantatoire (DPI) est un test génétique réalisé sur des embryons produits par fécondation in vitro, permettant d’identifier ceux porteurs d’une grave maladie monogénique, comme la mucoviscidose, avant leur implantation dans l’utérus. En plus des obstacles réglementaires à son usage, variables d’un pays à l’autre, le DPI est pour l’instant limité techniquement car réalisé à partir du prélèvement d’une seule cellule embryonnaire par biopsie, trois ou cinq jours après fécondation, ce qui donne peu d’ADN à analyser quand on le compare par exemple au diagnostic prénatal – « dans ce cas, ce sont des centaines de cellules qui sont prélevées lors de l’amniocentèse », indique Jérôme Massardier, gynécologue-obstétricien aux Hospices civils de Lyon (Rhône) et chef de service en charge du diagnostic prénatal à l’hôpital Femme Mère Enfant, à Bron.
Regarder la télévision ou jouer avec un écran est un passe-temps courant dans la petite enfance et de nombreux enfants sont exposés à la violence à l’insu de leurs parents. Cette équipe de pédiatres et de pédopsychiatres de l’Université de Montréal alerte, avec cette recherche publiée dans le Journal of Developmental & Behavioral Pediatrics : les effets de cette exposition peuvent commencer dès l’âge de 3 ans.
L’étude menée par Linda Pagani, professeur à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal, précise ainsi les conséquences d’une exposition à la violence même télévisée pendant les années préscolaires et, notamment les risques ultérieurs de troubles psychologiques et de difficultés scolaires, dans les années de collège et de lycée : « jusque-là on ignorait dans quelle mesure l'exposition à la violence sur écran dans la petite enfance, une période particulièrement critique dans le développement du cerveau, peut prédire la détresse psychologique et les troubles du développement.
Une étude canadienne vient de montrer qu’une faible masse musculaire est associée à une accélération significative du déclin cognitif à 3 ans, et en particulier des fonctions exécutives chez des personnes de 65 ans et plus. Si des études à plus long terme sont attendues, ces données incitent d’ores et déjà à renforcer les mesures permettant de limiter au mieux le déclin des fonctions cognitives chez les sujets atteints de sarcopénie.
Le déclin cognitif et la sarcopénie sont des processus physiopathologiques dont les similarités laissent supposer qu’ils pourraient être liés l’un à l’autre. Au-delà de son rôle dans les fonctions corporelles, le muscle est un organe endocrinien qui libère plusieurs myokines impliquées dans les fonctions cérébrales. La sarcopénie pourrait à ce titre être un prodrome du déclin cognitif.
Les chercheurs ont découvert que les traumatismes psychologiques peuvent aller jusqu’à modifier physiquement la structure de notre cerveau. « Nous en apprenons davantage sur la façon dont les personnes exposées à un traumatisme apprennent à faire la distinction entre ce qui est sûr et ce qui ne l'est pas. Leur cerveau nous donne un aperçu de ce qui pourrait mal tourner dans des mécanismes spécifiques qui sont impactés par l'exposition à un traumatisme, en particulier lorsque l'émotion est impliquée », a déclaré l’un des co-auteurs de l’étude, Suarez-Jimenez, professeur au Columbia University Irving Medical Center.
Les recherches de son équipe ont identifié des changements dans le réseau de saillance – un mécanisme cérébral utilisé pour l'apprentissage et la survie – chez les personnes exposées à des traumatismes (avec et sans psychopathologies, y compris le syndrome post-traumatique, la dépression et l'anxiété). À l'aide d’une IRM, les chercheurs ont enregistré l'activité dans le cerveau des participants alors qu'ils regardaient des cercles de différentes tailles.
Cette médecin praticien hospitalier en santé publique devra donner une nouvelle impulsion à l’agence, dont la précédente directrice était partie à l’automne et n’était pas parvenue à asseoir son indépendance.
Caroline Semaille va être nommée prochainement à la tête de l’agence Santé publique France (SPF), selon nos informations. Ce n’est pas trop tôt, diront certains, car depuis plusieurs mois cette structure centrale dans la politique de l’agence nationale fonctionnait avec une direction intérimaire. L’ancienne patronne, la professeure Geneviève Chêne, n’avait pas été renouvelée à l’issue de son mandat de trois ans, en novembre dernier. Il est vrai que son passage n’a pas marqué les esprits, tant l’agence a donné le sentiment de courir après les événements, en particulier la crise du Covid.
Une étude suédoise longitudinale en population montre que la santé sociale et la réserve cérébrale sont indépendamment associées au déclin cognitif.
Au cours des 12 années de suivi, l’association entre un bon niveau de sociabilisation et des capacités cognitives plus élevées était observée seulement chez les sujets disposant d’une réserve cérébrale modérée à importante.
« Nos travaux soulignent les interactions entre santé sociale et réserve cérébrale tout au long de la vie », ont déclaré les auteurs.
Pourquoi est-ce important ?
En l’absence de traitement pharmacologique efficace, les interventions visant à prévenir la démence en agissant sur les facteurs de risque modifiables se développent. Et parmi eux, l’isolement social et plus globalement la santé sociale qui regroupe différents aspects tels que la taille du réseau social, l’engagement social et le soutien dont chacun peut bénéficier, font l’objet d’un intérêt croissant. Dans quelle mesure la santé sociale contribue-t-elle à ralentir le déclin cognitif lié au vieillissement ? L’impact de certains facteurs sociaux avait déjà été évalué séparément, mais leurs actions conjointes, largement interdépendantes, nécessitaient une approche plus globale. Par ailleurs, l’interaction entre santé sociale et réserve cérébrale (nombre de neurones et de synapses) restait à évaluer.
ENQUÊTE Maintes fois démontées depuis leur émergence au XIXᵉ siècle, les thèses d’une inégalité génétique entre les populations humaines – dont s’inspirent notamment des auteurs de crimes racistes – refont surface à la faveur de publications scientifiques autour des études du génome.
Payton Gendron avait d’excellentes lectures. Il les a consignées dans le manifeste qu’il a posté sur Internet, le 14 mai 2022, avant de parcourir les 320 kilomètres séparant son domicile de la ville de Buffalo. Là, dans un supermarché, il a abattu dix personnes afro-américaines à l’arme automatique. Le jeune homme de 18 ans ne s’était pas seulement radicalisé à la lecture des exégèses du « grand remplacement » de Renaud Camus ou de la blogosphère suprémaciste : tout au long des 180 pages, souvent délirantes, de son testament raciste, apparaissent des références puisées dans des revues scientifiques, parfois parmi les plus prestigieuses.