par Cécile Bourgneuf publié le 30 décembre 2022
C’est l’histoire d’une métamorphose. Celle d’un collège public abandonné par la République qui en a aujourd’hui retrouvé les couleurs. Au sens propre d’abord. Dans le hall, comme dans le préau qui le prolonge, murs et portes ont été repeints en bleu, en blanc ou en rouge. Le drapeau français a aussi repris sa place – il avait disparu – au-dessus de la porte d’entrée surmontée de briques rouges de ce petit collège du XVIIIe arrondissement parisien. Au sens figuré ensuite. Quand la sonnerie mélodieuse résonne dans les couloirs en cette journée pluvieuse de novembre, les 400 élèves du collège Hector-Berlioz, de toutes origines sociales, culturelles et religieuses, descendent dans la cour de récré. Ça se marre, ça crie, ça discute du dernier morceau de Booba, des baskets blanches portées par le copain d’à côté ou de la Coupe du monde de foot. «C’est le reflet du quartier, le reflet de la France», observe avec fierté Farid Boukhelifa, le principal de l’établissement, en balayant la cour du regard. Une belle image de mixité sociale et scolaire qu’il a pourtant fallu aller chercher au forceps.