Ce que l'on doit aux biologistes du milieu du XIXe siècle qui firent naître la notion de milieu intérieur.
Les biologistes du XIXe siècle ne mesuraient pas entièrement le paradoxe qu'ils ont introduit en philosophie en inventant comme surtout en France, Claude Bernard, cette notion de milieu intérieur. Pour nous, le milieu désigne forcément l'extérieur, ce dans quoi nous sommes. Or voilà que les biologistes, en étudiant, notamment comme Claude Bernard, les réactions du foie, ses équilibres et déséquilibres internes, ont inventé la notion de milieu intérieur.
parDaniel Borrillo, juriste, enseignant-chercheur au CNRS publié le 6 décembre 2022
Face au combat idéologique et au concours d’autorité que risquent de se livrer les experts lors de la convention citoyenne à venir, la loi juste consisterait à donner aux patients le droit d’assumer pleinement leur mort.
Les questions relatives aux aspects les plus intimes de nos existences tels que la procréation assistée, le changement de sexe, l’IVG, la GPA, la fin de vie, l’inhumation ou encore la crémation, demeurent un monopole d’Etat. Et, si la Cour européenne des droits de l’homme considère que «le droit d’un individu de décider de quelle manière et à quel moment sa vie doit prendre fin, à condition qu’il soit en mesure de former librement sa volonté et d’agir en conséquence, est l’un des aspects du droit au respect de sa vie privée» (1), en France, la fin de vie n’est pas du ressort de l’individu. En effet, la loi Claeys-Leonetti de 2016 n’autorise pas l’aide active à mourir. Elle permet uniquement le recours à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Il s’agit, comme le soulignent les rapporteurs de la loi, de «laisser mourir sans faire mourir».
Le mécanisme de la convention citoyenne qui s’ouvreà partir de vendredi n’est pas original, d’autres ont déjà vu le jour tels que la Convention citoyenne sur le climat, le grand débat national ou encore les états généraux de la bioéthique.
Une équipe suédoise travaille sur un gel contraceptif capable d’épaissir la glaire cervicale produite par l’utérus. Les tests précliniques sont prometteurs, le produit a bloqué le passage de 98 % de spermatozoïdes.
Au revoir les migraines, la rétention d’eau, et les sautes d’humeur, bonjour la libido. Les témoignages des femmes qui ont arrêté la pilule se multiplient sur les réseaux sociaux. Elles sont de plus en plus nombreuses à ne pas vouloir porter le poids des hormones. Néanmoins la question demeure la même : quelle contraception choisir ? Beaucoup se tournent vers le stérilet en cuivre. Une alternative inenvisageable pour celles qui souffrent déjà de règles douloureuses.Sans parler des effets nocifs de la pilule. Mise en cause par son lien avec des thromboses, des embolies ou encore des accidents vasculaires cérébraux. En 2013, la pilule Diane-35 avait été suspendue du marché à cause d’un risque accru de formation de caillots sanguins.
Cette année, la Société internationale du Rorschach honore le centenaire du célèbre test du psychiatre suisse Hermann Rorschach, mort en 1922, un an après avoir publié un traité sur 10 taches d’encre et leurs différentes interprétations. Regard sur ce test qui a connu une immense popularité après la mort de son inventeur.
Dix taches
En juillet à Genève, des centaines de psychologues ont célébré le centenaire du test de Rorschach au congrès de la Société internationale du Rorschach. Les 10 taches du test, présentées sur 10 cartes, sont toujours les mêmes qu’il y a un siècle et l’ordre dans lequel elles sont présentées aux patients n’a jamais changé. « Le patient raconte une histoire à partir des cartes », explique Mariette Lepage, membre du comité exécutif de la Société québécoise des méthodes projectives, qui a assisté au congrès en Suisse. « L’objectif est de déceler les interprétations inhabituelles qui pourraient révéler des informations sur les patients. »
Initialement, l’idée était que le patient « projetait » son inconscient sur la tache, explique Serge Lecours, psychologue de l’Université de Montréal qui a notamment travaillé sur les questionnaires de mesure des émotions.
1100 personnes sur la liste d’attente pour de l’hébergement en santé mentale au Québec
Lorsqu’elle a décidé, cet automne, de vendre sa maison de chambres à Longueuil, sur la Rive-Sud, Rosanne Desjardins a tourné la page sur 30 ans consacrés à s’occuper de résidents aux prises avec des problèmes de santé mentale.
J’ai aimé le travail que je faisais […], c’était comme mes enfants, se rappelle Mme Desjardins.
Rosanne Desjardins a hébergé des résidents aux prises avec des problèmes de santé mentale pendant 30 ans sur la Rive-Sud.
PHOTO : RADIO-CANADA / DAVIDE GENTILE
Lors de notre passage, au mois de novembre, elle nous a fait visiter les lieux où elle a déjà hébergé une douzaine de personnes.
Que savons-nous des productions artistiques préhistoriques ? Leur symbolique semble encore nous échapper, mais le paléoanthropologue Pascal Picq et la directrice du Musée de l'Homme Aurélie Clemente-Ruiz nous accompagnent dans les cavernes de la préhistoire avec des livres de référence sur le sujet.
Avec
Pascal Picq Paléoanthropologue, maître de conférences au Collège de France
Aurélie Clemente-Ruiz Directrice du Musée de l'Homme
A l’heure où Bruxelles célèbre l’Art Brut avec la quadruple expo Photo Brut (voir le super article de Pascal Goffaux), on découvre un outsider fulgurant : Francis Goidts, un gamin de dix ans qui, dans les années 1960, dessine furieusement sur un coin de table de la cuisine familiale. Sous le titre Fictions d’Artistes – Dessins d’Enfant de Francis Goidts, les dessins du jeune namurois, rehaussés de courtes fictions, sort aux Editions La Muette.
Bestiaire fantastique, oiseaux prédateurs aux becs pointus, chiens aux dents acérées prêtes à mordre, langues de vipère, ténias et personnages égarés, les cheveux dressés sur la tête et dans les yeux, la détresse le dispute à la vengeance. Tourment et désolation; exutoire réalisé avec les moyens du bord d’un écolier : cahier ligné, gouache, pastels et crayons de couleurs.
La dépression est une maladie très fréquente, puisqu’on estime qu’une personne sur cinq en France en a souffert ou en souffrira au cours de sa vie. Causes, symptômes et traitements : Géraldine Mayr et le Dr Jimmy Mohamed reçoivent le psychiatre Pierre de Maricourt pour parler de la dépression.
[...] Géraldine Mayr et le Dr Jimmy Mohamed reçoivent Dr Pierre de Maricourt, psychiatre et chef de service à l’hôpital Saint-Anne à Paris, qui nous explique les mécanismes de la dépression et les moyens de la soigner durablement.
Des scientifiques anglais estiment que la classification des troubles psychiatriques n’est pas toujours pertinente pour évaluer les troubles de la santé mentale.
Les troubles de la santé mentale sont de plus en plus fréquents, notamment à cause de la pandémie de Covid-19. D’après l’Organisation mondiale de la santé, elle a provoqué une hausse de 26 à 28 % des troubles anxieux et dépressifs. Si ces maladies sont de plus en plus fréquentes, elles sont encore mal connues. Des chercheurs de l’université de Liverpool, située en Angleterre, estiment même que le diagnostic est parfois dénué de sens. Le professeur Peter Kinderman, co-auteur de la recherche, considère que "l’approchebiomédicale" dans le diagnostic des troubles de la santé mentale n’est pas "adaptée à son objectif". Selon lui, ce système "suppose à tort que toute détresse résulte d'un désordre et s'appuie sur des jugements très subjectifs pour déterminer ce qui est normal ou non". L'étude est publiée dans la revue spécialisée Psychiatry Research.
Au premier jour du procès de l'homme jugé pour tentative de meurtre sur le metteur en scène Alain Françon, en mars 2021 à Montpellier, la cour d'assises s'est penchée sur la personnalité de l'accusé. Un psychopathe selon un expert.
À l'ouverture de son procès pour tentative de meurtre sur le metteur en scène de théâtre Alain Françon, le 17 mars 2021 dans le centre de Montpellier, Mohamed Kamel a tenu à s'excuser "par rapport à la victime. Je n'avais pas l'intention de la tuer. Je voulais la blesser". En pleine rue, alors qu'il se promenait dans le centre-ville, Alain Françon, 78 ans aujourd'hui, a reçu un coup de couteau ou de cutter à la gorge donné par un inconnu, sans aucune raison.
Selon une consultation de critiques de cinéma par «Sight and Sound», rendue publique jeudi, le long métrage de Chantal Akerman est le plus grand film de tous les temps. Une revanche sur les indétrônables «Citizen Kane» et «Vertigo» et un couronnement mérité, qui fracture le monde des cinéphiles.
Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles. Film franco-belge de 1975, signé Chantal Akerman avec, presque seule, Delphine Seyrig. Au terme d’une consultation auprès de 1 600 critiques de cinéma et spécialistes divers (le double de votants d’il y a dix ans, et selon des règles enfin plus représentatives, en termes de genre et de répartition géographique), voilà ce film magnifique, célèbre et peu vu, radical sans être expérimental, ne satisfaisant bien entendu personne, soudainement promu meilleur film de l’histoire du cinéma.
Des chercheurs de l’Inserm, de l’Université de Poitiers, du King’s College of London et de l’Université de Lausanne viennent d’émettre l’hypothèse qu’une protéine cible spécialisée dans le transport de substrats énergétiques et en lien avec un axe foie-cerveau pourrait contribuer à la survenue de troubles comportementaux – à type de démence - chez des sujets atteints de stéatose hépatique non alcoolique.
L’étude porte sur des modèles animaux et doit encore être confirmée par d’autres travaux.
Pourquoi est-ce intéressant ?
Il est aujourd’hui bien admis que l’obésité et la sédentarité, marqueurs de nos sociétés contemporaines, contribuent à la survenue de certaines pathologies comme la stéatose hépatique non alcoolique, qui touche en France environ 200.000 personnes.
Si plusieurs études ont déjà signalé les effets négatifs d’une alimentation mal équilibrée sur l’obésité et le fonctionnement cérébral, celle-ci est la première à s’intéresser à l’association entre stéatose hépatique non alcoolique et problèmes neurologiques. Certes, il s’agit d’une étude expérimentale sur modèle animal. Mais elle ouvre la voie à de nouvelles pistes thérapeutiques et contribue à apporter de nouveaux éclairages sur l’impact de l’alimentation sur la santé et de renforcer ainsi les messages de prévention.
Pour LSD, Juliette Boutillier sonde les études médicales : comment sont-elles vécues et conditionnent-elles les futurs docteurs ? Quelles nouvelles pédagogies ? Que changer pour une meilleure bascule entre ancienne et nouvelle génération, pour le bien-être du soignant, et donc du patient ?
En 2020, une nouvelle réforme transforme la Première Année Commune aux Études de Santé (PACES), en PASS et L.AS… dans le but d’éviter aux étudiants la boucherie des redoublements et de leur permettre de se réorienter, de diversifier les profils et de favoriser le retour à un humanisme. Mais cette réforme parvient-elle à ses objectifs ?
Depuis mes études médicales d'il y a 40 ans, qu’est ce qui a réellement changé ? Que vais-je "reconnaître" ou non de cette transmission et de sa mentalité ? La sélection et la docimologie sont-elles encore adaptées ?
Grâce aux témoignages de jeunes et d’anciens (internes, externes, juniors, seniors), aux paroles d’enseignants, historien, praticiens et doyen …, la série sonde cette formation pratico-théorique. Elle prend le pouls d'une transmission sur différents terrains d’apprentissage ou de stages (publics et privés).
Elle ausculte le ressenti des étudiants et/ou futurs soignants et met en perspective certains dysfonctionnements.
Pour les parents, le coming out d’un enfant est souvent un séisme. Un choc qu’il faut accepter, comprendre, entre inquiétude et culpabilité.
« Un choc », « un tsunami », « un avant et un après »… Le vocabulaire employé par les parents d’enfants transgenres que Le Monde a rencontrés est sans équivoque. Lorsqu’ils apprennent la nouvelle, c’est la sidération. Jeanne (elle souhaite que seuls son prénom et celui de son enfant apparaissent), rencontrée avec son fils Charlie à la consultation spécialisée de la pédopsychiatre Agnès Condat, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, l’a vécue.
Son fils, aujourd’hui lycéen parisien de 16 ans, s’est retrouvé, il y a quatre ans, envoyé par les urgences dans le bureau de la médecin, qui y reçoit depuis 2013 des mineurs « en questionnement sur leur identité de genre » et leurs familles. A l’époque, Charlie ressentait une très forte « dysphorie de genre », un sentiment d’inadéquation entre son sexe de naissance (féminin) et celui auquel il s’identifie (masculin). Une période douloureuse, marquée par des envies suicidaires, que résume pudiquement Jeanne : « Depuis son entrée en 6e, ça n’allait plus du tout. »
A travers les cas de la petite Agathe (3 ans) et du jeune Kevin (8 ans), le Docteur Nasio nous éclaire sur la façon dont se déroule le premier rendez-vous d'un enfant chez un psychanalyste.
Souvent, ce sont des problèmes de cauchemars ou d'agressivité qui conduisent les petits chez le Docteur Nasio. Quand il s’agit d’enfants plus grands, les parents appellent pour des problèmes de timidité maladive, de difficultés à s’endormir, d’échec scolaire, d’énurésie, et aussi pour des crises de colère. Parfois, des parents trop anxieux consultent pour des motifs qui ne justifient pas une thérapie.
Le ministère de la santé lance un concours qui s'adresse notamment aux hospitaliers, aux libéraux, aux organisations d'usagers et de professionnels de santé, visant à promouvoir l'hygiène des mains, selon un communiqué diffusé le 5 janvier 2015.
Le concours est organisé à l'occasion de la prochaine édition de la journée "Mission mains propres" qui se déroulera le 5 mai 2015. Il s'agit de réaliser des supports de communication écrits ou vidéo.
Philosophe, professeure et directrice de la Maison des étudiants de la francophonie, elle est l’autrice d’une œuvre à l’originalité intense, dont témoigne « Phénoménologie de la transcendance ».
A la lisière de Paris, la Cité universitaire – parc immense, pavillons aux architectures remarquables, jeunes habitants de toutes nationalités – donne l’impression d’être ailleurs, dans un espace différent. Si la philosophe Sophie Nordmann habite là, ce n’est pas par hasard, plutôt par une connivence secrète avec sa pensée. Et en raison d’un coup de foudre : « Je suis tombée amoureuse de ce lieu, dit-elle, qui est une utopie incarnée. »
La directrice de la nouvelle Maison des étudiants de la francophonie, qui a ouvert ses portes en 2021, habite un appartement de fonction plutôt impersonnel. Peu importe, car ce sont les êtres humains qui l’intéressent : « Entre les 300 étudiants qui vivent ici, les relations sont différentes de celles que propose le monde environnant. Pour chacun, les interactions avec les autres accroissent l’intensité de son être. » Dans cette remarque, Spinoza n’est pas loin. C’est une de ses références majeures, avec Socrate, Descartes, Kant.