Comment le croque-mort s'empare-t-il de son rôle ? Comment module-t-il les émotions ? Comment trouve-t-il l'équilibre entre empathie et compassion ? Comment nous réparent-ils, nous, les vivants ?
Avec
Julien Bernardsociologue, maître de conférences à l'université Paris Nanterre
Ciel gris, temps froid et vague à l'âme, l'ambiance d'un mois de novembre a toujours quelque chose de morbide. Ce n'est peut-être pas pour rien que dans le calendrier liturgique chrétien c'est d'ailleurs le mois des défunts.
La mort est pourtant un sujet quotidien, qui n'a besoin ni d'un ciel gris ni d'un mois de novembre. Un sujet tabou, qu'on ose à peine aborder et encore moins dédramatiser. Sauf si vous êtes un croque-mort.
Mais justement, comment faites-vous ? Comment gérez-vous ? Car oui, la mort est peut-être d'abord une affaire de gestion.
4 mois, 4 lieux, 8 expositions: Bruno Decharme et ses partenaires bruxellois ont vu les choses en grand pour ce second volet du projet "PHOTO / BRUT", trois ans après le premier opus présenté aux Rencontres de la photographie d'Arles.
La photographie est un médium bien présent dans ce qu’on nomme habituellement «art brut» ou «art outsider». Cinéaste et collectionneur de renom dans ce domaine, Bruno Decharme possède rien de moins qu’un millier d’images photographiques sur un inventaire d’environ 8.000 pièces acquises depuis les années 1970, suite à sa rencontre déterminante avec le plasticien français Jean Dubuffet.
Lorsqu’il présente une première sélection de ces photos à Arles, à l’été 2019, c’est un succès. Le fondateur d’abcd / Art Brut les expose ensuite à New York avant de solliciter Anne-Françoise Rouche, directrice de La «S» Grand Atelier à Vielsalm, en Belgique. Forte du double statut de centre d’art brut et contemporain que lui a reconnu la Fédération Wallonie-Bruxelles, cette dernière va assurer la coordination d’un projet d’envergure, ventilé sur 4 mois et 4 lieux de la capitale, avec en sus une dizaine d’artistes belges, dont l’Anversois Dirk Martens. «Une de nos missions est de donner de la visibilité à l’art brut en Belgique, de montrer la richesse des pratiques issues de la marge entre art contemporain et art populaire», rappelle-t-elle avec enthousiasme.
Cet article a été publié dans sa version originale le 11/11/2022
IL VENERDÌ DI REPUBBLICA (ROME)
Stefania Parmeggiani
Opérations coups de poing dans les musées, blocages routiers, grèves de la faim, les actions des groupes écologistes dits “radicaux” déchaînent les passions en Italie. Qui sont ces militants ? Qu’est-ce qui les pousse à combattre ? “Il Venerdì” est parti à leur rencontre.
Rome. Je participe à une visioconférence d’Ultima Generazione [dernière génération]. Le groupe d’activistes du climat qui, avec ses opérations coups de poing, fait la une des JT italiens. Aujourd’hui, leur objectif est de recruter. Des militants prêts à se faire arrêter à leur tour pour maintenir, jour après jour, semaine après semaine, la pression sur le gouvernement, de sorte qu’il réduise drastiquement les émissions de CO2.
La journaliste d’Il Venerdi que je suis, elle, tente de comprendre qui sont ces activistes. Ces personnes qui se font traîner au sol par des policiers et des automobilistes, qui restent impassibles sous les cris et les insultes, collectionnent les plaintes et les amendes. Le tout pour suivre un plan d’action précis, qu’ils partagent avec les autres membres du réseau international A22 dont font partie Just Stop Oil [“ halte au pétrole”] en Grande-Bretagne et Letzte Generation [“ dernière génération”] en Allemagne.
Dans «Comment la modernité ostracisa les femmes», le paléoanthropologue remonte le fil des relations inégales entre sexes depuis la préhistoire et établit des parallèles avec les sociétés de singes.
On a beau avoir lu d’autres ouvrages de Pascal Picq, notamment le dernier, Et l’évolution créa la femme (2020), on reste pantois devant le tableau final du «sujet femmes» tissé autour d’un «fond anthropologique misogyne qui dépasse la raison».«Faut-il y voir une tare de l’humanité ?», ajoute l’auteur. Il semble que oui, après la lecture de ces deux ouvrages. La démonstration, étayée de mille exemples, semble couler de source comme si notre paléoanthropologue, particulièrement inspiré, tenait là le sujet de sa carrière, de sa vie. C’est peu de dire qu’il est féministe… Non par idéologie mais presque «accablé» par l’accumulation de preuves allant de la préhistoire au XXIe siècle. Jusqu’aux remerciements qui ne sont pas de convenance adressés à sa maison d’édition créée et dirigée par une femme… En outre, la pensée de Simone de Beauvoir l’a accompagné tout au long de ces deux livres, jusqu’aux régressions que l’on retrouve à chaque crise de société contre lesquelles Beauvoir nous avait mis en garde.
Les autorités appellent à réduire l’utilisation d’antibiotiques, pour limiter les risques de pénurie d’amoxicilline, très utilisée en pédiatrie. Selon la pédiatre infectiologue Christèle Gras-Le Guen, cette crise est l’occasion de résoudre le suremploi de ces médicaments, qui persiste depuis des décennies.
Une pénurie d’amoxicilline, l’antibiotique le plus prescrit aux enfants, menace la France et inquiète les professionnels de santé. Pour y faire face, les autorités demandent de réduire fortement la consommation d’antibiotiques. La France est souvent pointée comme l’un des «mauvais élèves» en la matière : elle en est la quatrième consommatrice en Europe. Un récent rapport de Santé publique France montre même une consommation en hausse chez les enfants en 2021, revenue au niveau de 2019. Pour Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie et cheffe des urgences pédiatriques au CHU de Nantes, cette crise peut être l’occasion d’une prise de conscience collective qui mènerait vers une utilisation beaucoup plus adaptée de ces médicaments.
France – Une méta-analyse de grande ampleur confirme le déclin du taux moyen de spermatozoïdes : un phénomène désormais mondial et en pleine accélération. Décryptage du Pr Jean-Marc Ayoubi, chef de service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction de l’Hôpital Foch de Suresnes.
Un phénomène mondial
En 1973, le taux moyen de spermatozoïdes était de 101 millions par ml. En 2018, il avait baissé de moitié (49 millions/ml) – une chute qui est, par ailleurs, en train de s'accélérer, puisque le taux moyen de la chute de gamètes dans le sperme de la population masculine a plus que doublé au cours des 50 dernières années, passant de 1,16% entre 1973 et 2000 à 2,64% par an entre 2000 et 2018.
En outre, le phénomène est désormais mondial, puisque la méta-analyse de 223 études, qui vient d'être publiée dans Human Reproduction Update inclut des données en provenance de tous les continents, et des pays économiquement développés comme de pays qui le sont moins, en Amérique du Sud, Amérique centrale, Afrique et Asie. [1] « Nous espérons que ces nouvelles données attireront l'attention non seulement des médecins et scientifiques, mais également des responsables politiques et du grand public », concluent les auteurs.
L’économiste devient titulaire d’une nouvelle chaire au Collège de France. Elle tiendra sa la leçon inaugurale le 24 novembre. Le quotidien l’évoque pour la première fois le 6 septembre 1994.
Invitée pour la première fois par le Collège de France en 2008 pour y délivrer une série de conférences, Esther Duflo devient, cette année, titulaire de la chaire «Pauvreté et politiques publiques». Ce 24 novembre, elle y tiendra sa leçon inaugurale, « Expérience, science et lutte contre la pauvreté (presque) quinze après », la première d’une série qui va s’étaler sur toute l’année 2023.
Le nom du Prix Nobel d’économie 2019 apparaît pour la première fois dans Le Monde dans des circonstances pour le moins singulières. Celle qui est encore étudiante, élève de l’Ecole normale supérieure et, brièvement, assistante de recherche à l’European Expertise Service, à Moscou, signe, le 6 septembre 1994, une enquête en « une » du supplément « Economie » intitulée « Quand la mafia évince l’Etat »,sur les désordres de la transition en Russie, alors que cet ancien régime communiste se reconvertit à l’économie de marché. « En Russie, la mafia s’est constituée en pouvoir économique, débordant le cadre des activités traditionnelles, et se substituant à l’État, qu’elle concurrence par ailleurs », écrit la jeune fille, alors âgée de 21 ans. La lutte contre la corruption restera l’un des axes de recherche de l’économiste franco-américaine.
Accepter et affirmer sa différence peut être un processus difficile. Que ce soit par peur du rejet ou en raison de pressions du milieu familial ou religieux, des personnes se tournent vers des pratiques qui visent à changer ou réprimer leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. Ces pratiques dangereuses, appelées « thérapie de conversion », sont désormais illégales.
Avez-vous été victime d’une thérapie de conversion?
Si vous avez vécu une intervention qui avait pour but de changer ou de réprimer votre orientation sexuelle ou votre identité de genre, vous avez été victime d’une thérapie de conversion.
Ces interventions sont illégales et criminelles, peu importe leur forme. Ainsi, cela peut être autant un traitement médical ou pharmaceutique, qu’un service psychologique ou une pratique spirituelle ou religieuse.
Vous n’êtes pas responsable de ce qui vous est arrivé. Vous êtes considéré comme une personne victime et ce peu importe :
votre âge au moment de l’intervention,
votre volonté d’y participer ou non.
Vous pouvez porter plainte à la police
Les thérapies de conversion sont criminelles depuis le 7 janvier 2022. Seulement les interventions qui ont eu lieu après cette date peuvent mener à des accusations criminelles. Vous n’avez cependant pas de délai pour porter plainte.
Comment se noue la domination masculine dans les fantasmes ? Et par quels moyens cette domination pourrait-elle se dénouer ? À partir d’entretiens approfondis avec des hommes, Florian Vörös explore les imaginaires sexuels masculins à l’aune d’une pratique très courante, mais peu étudiée par les sciences sociales : le visionnage de pornographie. En mêlant conversations entre hommes sur le plaisir sexuel et réflexion d’inspiration féministe sur les normes, les hiérarchies et les violences de genre, cet ouvrage décrit avec minutie la fabrique sexuelle de la masculinité blanche. La comparaison des cultures sexuelles gay et hétéro permet aussi d’aborder un large éventail d’images, de discours, de pratiques et de sociabilités qui alimentent le désir.
Alors que l’incidence des troubles du sommeil a augmenté de façon vertigineuse durant la pandémie de COVID-19, de nouvelles études confirment leurs effets néfastes et potentiellement graves sur la santé.
Un risque accru de maladies chroniques
Dans le cadre d’une étude franco-britannique[1], près de 8000 fonctionnaires du Royaume-Uni ont déclaré leur quantité de sommeil nocturne tous les 4-5 ans pendant 25 ans, à partir de l'âge de 50 ans. Les participants ne souffraient d'aucune maladie chronique à l'âge de 50 ans et étaient principalement des hommes (67,5 %), caucasiens (90 %). Les recherches ont montré un risque accru de 30 % de maladies chroniques chez ceux qui dormaient ≤ 5 heures à l'âge de 50 ans (hazard ratio [HR], 1,30 ; 95% IC, 1,12 -1,50 ; p < 0,001). Ce risque passait à 32 % à l'âge de 60 ans (HR, 1,32 ; 95% IC, 1,13 -1,55 ; p < 0,001) et à 40 % à l'âge de 70 ans (HR, 1,40 ; 95% IC, 1,16 -1,68 ; p < 0,001). Les maladies chroniques pour lesquelles le risque augmentait étaient le diabète, le cancer, les maladies coronariennes, les accidents vasculaires cérébraux, l'insuffisance cardiaque, les maladies pulmonaires obstructives chroniques, les maladies rénales chroniques, les maladies du foie, la dépression, la démence, la maladie de Parkinson et l'arthrite.
Maladies cardiovasculaires : l’AHA revoit sa « checklist »
Ce sont de tels résultats qui ont incité l'American Heart Association (AHA) à inclure la durée du sommeil comme « élément essentiel pour une bonne santé du cœur et du cerveau » dans sa liste actualisée, désormais appelée Life's Essential 8. Une étude[2] a comparé quatre versions de ce que l'on appelait auparavant les listes de contrôle Life's Simple 7, qui incluaient le sommeil en relation avec le risque de maladie cardiovasculaire (MCV). Les participants qui se situaient dans le tertile le plus élevé des listes de contrôle de santé cardiovasculaire incluant le sommeil présentaient un risque de MCV jusqu'à 47 % inférieur. Dormir 7 heures ou plus, mais moins de 9 heures, par nuit, était considéré comme « idéal », selon l'étude. « Notre étude est la première à montrer que les mesures du sommeil ajoutent une valeur prédictive indépendante aux événements de MCV, en plus des sept mesures initiales de santé cardiovasculaire », a déclaré l'auteure principale, Nour Makarem, à theheart.org | Medscape Cardiology.
Au CHU de Nantes, le service en sous-effectif chronique tente de tenir le coup face à un véritable raz de marée de mal-être, en particulier chez les mineurs.
Les urgences du CHU de Nantes, en grève illimitée depuis octobre 2022, voient le service des urgences psychiatriques rejoindre leur mouvement. Sur cette photo prise en 2019, la crise avait déjà commencé. | Mathieu Thomasset / Hans Lucas via AFP
La santé mentale concerne tout le monde. Elle fluctue au cours de nos vies, plus ou moins poreuse à la société qui nous entoure, mais toujours solidement ancrée dans notre histoire. Pas toujours bien connues, les urgences psychiatriques sont un maillon important dans le domaine de la santé mentale en France. Pourtant, elles sont aujourd'hui, comme d'autres services, au bord de l'implosion.
Le CHU de Nantes est l'un des plus gros centres réservés aux urgences psychiatriques (UP) de l'Hexagone. On y compte plus de 10.000 entrées par an. Cette unité fonctionnelle, ouverte 24h/24 et 365 jours par an, possède des locaux différenciés des urgences dites «classiques», mais se trouvent au sein du même bâtiment. «Il ne faut pas avoir peur des mots: ce sont bien des urgences psychiatriques, souligne d'emblée la docteure Hélène Vergnaux, responsable de l'unité depuis 2006. La dénomination est importante. Nous sommes avant tout des urgentistes, mais spécialisés en psychiatrie. Et on tient à cette appellation d'urgentistes.»
Ici, on reçoit toute personne de plus de 15 ans et 3 mois «en souffrance psychique, qui fait une demande dont la réponse rapide et adéquate ne peut être différée, afin d'en atténuer le caractère aigu». Les UP disposent aussi de leur propre équipe soignante, cinq médecins psychiatres, neuf infirmiers et deux internes en psychiatrie. La garde de nuit y est changeante, effectuée par un autre psychiatre du CHU (environ une cinquantaine de soignants tournent pour cette garde).
Consultation et orientation
Mickaël, la trentaine, a un jour été orienté vers les urgences psychiatriques de sa ville par son médecin traitant, inquiet de ses idées suicidaires. «C'était pendant le couvre-feu, après une crise de boulimie. C'était soit ça, soit je me suicidais. J'ai été très bien reçu, l'infirmière puis le psychiatre ont été très bienveillants. J'étais soulagé de savoir que ça existait.» Guillaume, lui, après une tentative de suicide qui l'a plongé trois jours dans le coma, est passé par les UP à son réveil. «J'y suis resté une nuit. Ils essaient de poser le diagnostic, pour nous orienter. Ils nous voient assez rapidement, c'est l'hôpital public, ils font ce qu'ils peuvent.»
Alain Aspect vient nous expliquer les expériences qui lui ont valu son prix Nobel de physique 2022. En 1982, il met en évidence que deux particules distantes peuvent être liées sans communiquer. Comment l’intrication quantique a-t-elle changé notre conception de la localité ?
Avec
Alain Aspect Professeur à l’Institut d’optique et à l’école Polytechnique, directeur de recherche émérite du CNRS, membre de l’Académie des sciences et Prix Nobel de physique 2022
Entre 1980 et 1982, l’expérience d’Orsay d’Alain Aspect est l’une des expériences les plus importantes de la mécanique quantique et peut être même de toute la physique.
Le physicien prouve très clairement que l’intrication quantique est un phénomène observé- qui correspond à tout ce qu’avait prédit la physique quantique. Avec ce pionnier, on revient aujourd'hui sur cette expérience de pensée chère à Einstein, jusqu’à son expérimentation en laboratoire. Et sur comment ses travaux ont ouvert la voie à la seconde révolution quantique.
Brigitte Giraud, prix Goncourt 2022, lors d’une rencontre avec des détenus à la Maison d’arrêt du Val d'Oise, 9 novembre 2022. Photo Lea Crespi pour Télérama
Quelques jours après avoir reçu le prix Goncourt pour “Vivre vite”, l’écrivaine s’est rendue à la maison d’arrêt du Val-d’Oise. Pendant deux heures, elle a parlé avec une quinzaine de détenus d’écriture, de deuil et de résistance. Reportage.
« Je vous mens pas, quand on a appris que vous avez eu le Goncourt, ça nous a tous mis la pression, mais on a pas douté de vous car vous êtes une femme de parole », lance Ouada dans un large sourire. Le doute, pourtant, beaucoup l’ont eu, avant la venue de la grande gagnante du plus prestigieux prix de la rentrée littéraire, le Goncourt, dans cette prison plantée au sud de Pontoise, célèbre en rien si ce n’est sa difficile accessibilité. Viendrait-elle ou non ? De la présidente du Centre national du livre (CNL), Régine Hatchondo, au directeur de la maison d’arrêt, Nourredine Brahimi, la bonne dizaine d’acteurs institutionnels présents, mercredi 9 novembre, à la rencontre entre l’écrivaine et les détenus, semblent tous sidérés de voir l’autrice en chair et en os dans ce décor pas très glamour.
Comme si, une fois sacré par le prix, un auteur était destiné à ne plus fréquenter que les plateaux télé et donner des interviews aux magazines renommés. « Je vous arrête tout de suite, intervient l’écrivaine, coupant court aux remerciements, les lecteurs qui comptent le plus pour moi, ce sont ceux qui, comme ces hommes, ont cru en mon travail dès août, et non pas à partir du 3 novembre [jour de l’attribution du Goncourt, ndlr]. » L’ambiance se détend immédiatement. Le dialogue est lancé.
A l’occasion de la sortie de «Saint Omer», co-écrit avec Marie NDiaye, qui retrace le procès de la mère infanticide de Berck-sur-Mer en 2016, la cinéaste, multiprimée et sélectionnée aux oscars pour représenter la France, revient sur sa fascination pour ce fait divers et sur ce qu’il dit de chacun de nous.
Déjà remarquée pour son documentaire Nous, sorti en 2021, exploration d’outre-périph le long du trajet du RER B, Alice Diop pour son premier long métrage de fiction, Saint-Omer, a vu s’aligner favorablement toutes les planètes, entre deux prix prestigieux à la Mostra de Venise, le prix Jean-Vigo et la sélection pour tenter de briser le mauvais sort de la France non retenue aux oscars du meilleur film étranger depuis trop longtemps. Ayant déjà beaucoup voyagé avec son film, du Japon aux Etats-Unis, elle raconte avec une ferveur fascinante le long processus de maturation qui l’a conduite à transfigurer un terrible fait divers pour ciseler le tranchant d’un film qui, comme disait Kafka de la littérature, frappe comme «la hache qui brise la mer gelée en nous».
Le Cours de l'histoire, Du lundi au vendredi de 9h à 10h sur France Culture
À propos de la série
Carcan de soie, prison de taffetas, le vêtement entrave les corps des femmes, qui sont d’ailleurs jetées aux oubliettes quand elles semblent trop proches du pouvoir. Du crime longtemps dit "passionnel" au mythe du sexe faible, une histoire des violences faites aux femmes et des féminicides.
Les représentants de la psychiatrie publique* appellent à une nouvelle journée de mobilisation le 29 novembre prochain alors que la situation sur le terrain se dégrade et que le dialogue avec le ministère de la Santé et de la Prévention n’avance pas. Le syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) a révélé à la mi-octobre les résultats d’une « enquête flash » menée entre juillet et septembre 2022 visant à connaître le nombre de fermeture de lits et l’efficacité des mesures de la mission Braun. Les résultats en attestent et confirment, selon la SPH « les craintes et l’ampleur de la dégradation« . C’est ainsi que depuis le début de la crise sanitaire, 70% des établissements ont fermé des lits.
La Suisse effectue beaucoup de placements forcés dans le domaine de la psychiatrie, davantage que la moyenne européenne.
Un placement à des fins d'assistance dans une institution constitue une restriction importante des libertés. Ici un établissement zurichois.
KEYSTONE/Steffen Schmidt archives
En Suisse, quelque 16’000 personnes sont placées chaque année dans des cliniques psychiatriques dans le cadre de placements forcés à des fins d’assistance. La fondation Pro Mente Sana déplore le recours trop fréquent selon elle à ces mesures de contrainte.
Un placement à des fins d’assistance dans une institution constitue une restriction importante des libertés, écrit lundi l’organisation. Et la tendance est à la hausse. Environ 40 placements forcés sont ordonnés chaque jour, un nombre supérieur à la moyenne européenne, selon Pro Mente Sana.
Les parasites : vers, poux, tiques et autres bactéries… n’ont pas bonne presse. Mais qui sont-ils vraiment ? Sont-ils nécessairement nuisibles ? Comment fonctionne le parasitisme en tant que mode de vie inter espèces ? Et quel rôle jouent les parasites dans les écosystèmes ?
Avec
Serge Morand Écologue de la santé au CNRS et au Cirad
Coralie Martin Chercheuse en parasitologie à l'Inserm et au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)
Tique, poux, morpion, ou encore ténia et champignon : on trouve des parasites dans l'ensemble du monde vivant. Comment étudie-t-on le parasitisme et que sait-on de nos chères colocataires ?