Il y a quelques mois, Radio Prague Int. avait rencontré Jaromír Typlt pour parler de sa création littéraire et poétique personnelle. Nous le retrouvons maintenant à l’occasion de l’ouverture de la galerie Art brut Praha , la première galerie d’art pragoise consacrée uniquement à cette forme d’art des personnes n’ayant reçu aucune éducation artistique, selon la définition classique du terme.
Le manque de moyens face à la maladie mentale en Afrique, c'est l'objet d'une série proposée par Le Monde Afrique, sur le thème « L’Afrique en thérapie ». La maladie ne rime pas forcément avec la folie. Élise Barthet, journaliste au Monde, nous présente cette enquête.
La correspondance entre le fondateur de la psychanalyse et son introductrice en France paraît enfin, témoignant crûment des préoccupations sexuelles de la princesse, mais surtout d’une exceptionnelle amitié.
« Correspondance intégrale. 1925-1939 », de Marie Bonaparte et Sigmund Freud, traduit de l’allemand par Olivier Mannoni, édité par Rémy Amouroux, Flammarion, 1 118 p.
La publication de cette correspondance était attendue depuis longtemps par les historiens de la psychanalyse, curieux de connaître les détails de la cure et du rôle de Marie Bonaparte (1882-1962), cette femme si singulière, dont les lettres, alliées à celles de Freud, sont une œuvre à part entière. Tout au long de ces 885 lettres – 578 de Marie Bonaparte, en français d’abord, puis en allemand, 307 de Sigmund Freud (1856-1939), toutes en allemand, sauf rares exceptions –, on découvre enfin ce qu’a été l’amitié exceptionnelle entre l’arrière-petite-nièce de Napoléon, qui a joué un rôle central dans l’implantation de la psychanalyse en France, et le fondateur de la discipline. En 1925, quand elle le rencontre à Vienne, il est déjà atteint de son cancer de la mâchoire, qui lui fera souffrir le martyre jusqu’à sa mort, alors que le « monde d’hier »– le sien –, selon la formule de Stefan Zweig, est livré au chaos : montée du nazisme, du fascisme et du stalinisme, destruction de l’Europe centrale, berceau du freudisme.
parJean-Pierre Zobel, président du Syndicat National des Praticiens en Psychothérapie Relationnelle et en Psychanalyse (SNPPRP)
publié le 28 octobre 2022
Le dispositif, lancé par le gouvernement en avril, après un boom des troubles psychiques, installe une pratique low-cost des métiers de la santé mentale, plaçant la profession sous tutelle des généralistes, dénonce le psychanalyste Jean-Pierre Zobel.
La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a eu un impact sans précédent sur la santé mentale des Français. Les résultats de la dernière enquête CoviPrev démontrent la dégradation de leur état psychologique post-épidémie (évolution par rapport au niveau avant épidémie) : 15 % d’entre eux rapportent des signes d’un état dépressif (+5 points), 25 % des signes d’un état anxieux (+12 points) et 67 % souffrent de problèmes d’insomnie (+18 points).
Le dispositif MonPsy, lancé le 5 avril dernier, permet aux patients de plus de 3 ans atteints de troubles psychiques légers à modérés (non ouverts aux formes sévères de troubles psychologiques) de bénéficier du remboursement de huit séances d’accompagnement psychologique par an. Les honoraires des praticiens sont fixés à 30 euros par séance (40 euros pour l’entretien d’évaluation réalisé lors de la première séance) et ne peuvent faire l’objet d’un dépassement. Les patients sont remboursés à 60 % par l’Assurance maladie, le solde étant pris en charge par l’assurance complémentaire. Pour en bénéficier, il faut être adressé par un médecin généraliste et s’adresser à un psychologue conventionné et répertorié sur la plateforme MonPsy.
L’ouvrage de la militante suédoise, accompagnée d’une centaine de personnalités dont le climatologue Michael Mann, l’essayiste Naomi Klein ou l’écrivaine Margaret Atwood, est un tour d’horizon remarquable et pédagogique du défi climatique auquel nous faisons face.
D’aucuns pourraient faire la moue. La sortie mondiale au son des tambours et trompettes, ce jeudi, duGrand Livre du climat,se résume-t-elle à un «coup de com» masquant du vide ? Que vaut cet ouvrage rédigé sous la direction deGreta Thunberg, la Suédoise de 19 ans ultra médiatisée, qui a lancé en 2018 une grève scolaire pour le climat, laquelle s’est depuis étendue à de nombreux pays ? Eh bien, il est remarquable. Si vous voulez tout comprendre sur«la crise du climat, de l’écologie et de la durabilité, si profondément interconnectées», «le sujet le plus important au monde»,dixit celle qui, infatigable, a pris la parole partout dans le monde (Forum économique mondial de Davos, Congrès des Etats-Unis, Nations unies…), lisez ce document de 446 pages (Kero, 32 euros). Ecrit par plus de cent scientifiques, écrivains, économistes et activistes internationaux renommés, cette somme est un tour d’horizon complet et très pédagogique de l’urgence écologique.
Les effets délétères de la pollution atmosphérique sur la santé sont bien documentés. Dans les grandes agglomérations, elle est notamment due à la circulation automobile. C’est pourquoi deux lois (septembre 2019 et août 2021) visent à restreindre l’accès des véhicules anciens, les plus polluants, à des zones dites à faibles émissions mobilité (ZFE-m). Leur application se heurte à un problème d’acceptabilité par la population concernée. Un des moyens pour l’améliorer est de montrer les bénéfices en termes sanitaires de ces mesures, en particulier chez les enfants, très impactés par la pollution atmosphérique.
Pour cela, l’Observatoire régional de santé (ORS) Île-de-France, en collaboration avec Airparif et Santé publique France, a développé une méthode pour évaluer la réduction des niveaux de dioxyde d’azote (NO2) sur deux indicateurs : incidence de l’asthme des enfants (0-17 ans) et des naissances à terme de faible poids.
Quatre scénarios ont été envisagés, selon deux variables : le périmètre d’application (Paris ou élargissement à 80 communes périphériques), le niveau de restriction (interdiction soit des véhicules non classés, classés Crit’air 5 et 4, soit des véhicules non classés, classés Crit’air 5 et 4 et 3). Pour mémoire, les véhicules les plus polluants sont par ordre décroissant ceux non classés, puis ceux classés 5, 4, 3, 2 ou 1 (voir le site gouvernemental Crit’air).
Comme l’avait préconisé le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) dans son avis du 13 septembre 2022, le Président de la République a annoncé vouloir convoquer une Convention citoyenne pour examiner le cadre actuel de l’accompagnement de la fin de vie afin de savoir s’il convient d’y apporter des modifications et, dans l’affirmative, lesquelles. Comme le soulignent Mélanie Heard et Marc-Olivier Padis dans une note publiée le 7 octobre 2022, le CCNE a bien posé les termes du débat en partant du constat que « le cadre législatif actuel ne permet pas de répondre à l’ensemble des situations de fin de vie » et en énonçant trois orientations possibles.
Trois orientations possibles
« Soit on reste dans le cadre de la loi actuelle mais en développant l’information du public, la formation des professionnels et l’accès aux soins palliatifs. Soit on ouvre la possibilité d’une autorisation de « suicide assisté ». Soit on ouvre le débat sur l’euthanasie, c’est-à-dire sur un acte médical donnant la mort, au-delà des situations où le patient obtient les moyens de mettre lui-même fin à ses jours. »
« L’Afrique en thérapie » (9). Dépression, stress post-traumatique, schizophrénie… Ces pathologies sont mal acceptées dans un pays où les superstitions sont tenaces et les malades qualifiées de « sorcières ».
Assise sur un petit tabouret, Mariama* égraine les coquilles d’arachides d’un tas de tiges fraîchement cueillies. Ces quelques gestes lui rappellent sa « vie d’avant », quand elle cultivait encore la terre dans son village, murmure Ferdinand Kouadio, l’agent de santé communautaire à ses côtés. La veuve, âgée d’une trentaine d’années, est arrivée il y a trois ans au centre Notre-Dame-de-l’Espérance, une structure médico-sociale créée pour la prise en charge et la réhabilitation des personnes atteintes de maladies mentales, en périphérie de Ouagadougou. Le reste, son histoire, comment ses troubles bipolaires se sont aggravés, les soignants n’en savent pas plus. Seulement qu’« elle errait toute seule près d’un marché »lorsque Ferdinand Kouadio l’a trouvée et lui a proposé de l’amener en taxi-moto.
Depuis le 18 octobre et jusqu’au 6 août 2023, la Cité des Sciences et de l’industrie propose en partenariat avec le Max Planck Institute for Human Development de Berlin une exposition interactive intitulée « foules » qui nous livre une analyse sociologique et scientifique des phénomènes de foules.
La photographe Alexandra Serrano a proposé aux élèves d’une classe de CP et une classe de CE1 d’aborder la photographie à travers une série ateliers qui touche particulièrement aux arts plastiques. Lors de quatre journées ensemble, la photographe a invité les élèves à détourner le réel à travers la prise de vue ainsi qu’en jouant avec différents dispositifs et procédés. Ils ont commencé par la réalisation de portraits qui ont été ensuite transformés : à l’aide de kaléidoscopes fabriqués par les élèves, ainsi que lors d’une activité de pliage de tirages, leurs visages se sont multipliés et déformés. Plus tard, à l’aide de loupes et miroirs, ils ont provoqué des illusions optiques lors de la prise de vue, créant ainsi des images décalées du monde et de leur environnement.
Cliquez ici pour découvrir les coulisses des séances dédiées à la prise de vue et le détournement de portraits.
La mortalité liée à la chaleur a augmenté de 68 % entre 2017 et 2021 par rapport à la période 2000-2004, selon un rapport du « Lancet » publié mercredi.
Des centaines de milliers de personnes, dans tous les pays du monde, meurent chaque année des conséquences directes et indirectes du réchauffement climatique. Vagues de chaleur, fortes précipitations, feux de forêt, tempêtes et sécheresses : l’augmentation de la probabilité et de la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes est bien documentée, mais pas nécessairement mise en lien avec la santé humaine.
Jets de purée, de jus de tomate et de gâteaux à la crème sur des œuvres d'art font partie des actions menées ces derniers jours par des militants du mouvement "Just Stop Oil" pour dénoncer l'inaction face au changement climatique.
Avec
Sylvie Ollitrault Directrice de la recherche EHESP et directrice de recherche CNRS - Science Politique -ISP UMR 7220-Nanterre-ENS, spécialiste des mouvements écologistes et environnementalistes
Bruno Nassim Aboudrar professeur d'esthétique à Paris 3 (Sorbonne nouvelle). Romancier
Elodie Nace Activiste climat et porte-parole des mouvements citoyens Alternatiba et Action non-violente COP21
Des pratiques non violentes pour médiatiser l'action et interpeller l'opinion
A l’hôpital pour enfants Robert-Debré comme ailleurs, les soignants font face à une crise inédite. Le grand établissement pédiatrique du nord-est de Paris absorbe par sa taille, du mieux qu’il peut, les défaillances des autres hôpitaux mais fait figure de dernier bastion.
"La nuit dernière a été terrible", annonce d'emblée le Pr Stéphane Dauger, chef du service de réanimation pédiatrique. "On a dû ouvrir deux lits supplémentaires alors qu'on est en sous-effectif d'infirmières."
La calme qui règne dans les couloirs du service de réanimation fait illusion. Chacune des chambres est occupée par des bébés et des jeunes enfants dont la moitié souffrent de bronchiolite.
Selon une enquête publiée en octobre par le collectif Santé en danger, 98.2 % des professionnels de santé interrogés estiment que la souffrance au travail a augmenté au cours des deux dernières années.
Les résultats du sondage (1) mené par le collectif Santé en danger et auquel ont répondu 2 582 professionnels de santé indiquent que 98.4 % d'entre eux rencontrent des difficultés à l'origine de souffrance au travail (contre 97.3 % en janvier 2021).Autre chiffre inquiétant, 77.9 % ont déjà été diagnostiqués en burn-out (dont 34 % avec un arrêt de travail de 0 à 3 mois).
Deux ans après une première enquête menée par le même collectif, les professionnels de santé sont même plus nombreux (+4.2 %) à envisager une reconversion professionnelle : 71.3 % à l’heure actuelle, contre 67.1 % en 2021.
De plus en plus de victimes d'actes criminels au Québec n'ont pas accès au soutien auquel elles ont droit. Les psychologues et psychothérapeutes, débordés, acceptent de moins en moins les mandats de leur part alors que le nombre de victimes qui ont droit à un suivi psychothérapeutique payé par le programme d'Indemnisation des victimes d'actes criminels (IVAC) a bondi de 40 % en 5 ans, atteignant pratiquement la barre des 10 000.
Maxime Descôteaux a été victime d'une agression sexuelle en janvier en 2021. Rapidement, il a été reconnu comme une victime par le programme l'IVAC
, qui a autorisé un suivi psychothérapeutique. Malgré de nombreuses démarches de sa part, aucun psychologue n'a accepté son mandat.
Résultat, presque deux ans plus tard, il vient d'amorcer une psychothérapie. Ce n'est qu'après avoir cogné à la porte de la députée de Laviolette-Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif, qu'il a finalement obtenu de l'aide.
Le risque d’infarctus du myocarde ne serait pas augmenté le jour même, mais le lendemain de la fête d’Halloween.
Les hommes sans antécédent de santé particulier seraient les plus à risque.
Ces données incitent la communauté médicale québécoise à s’interroger sur le bien fondé en termes de santé publique du maintien de la fête d’Halloween.
parMarc-Eric Bobillier Chaumon, Professeur, titulaire de la chaire de Psychologie du travail du Conservatoire national des arts et métiers à Paris
publié le 28 octobre 2022
Pour assurer la sécurité des citoyens ou améliorer l’efficacité dans le monde du travail, suffit-il de mettre en place les bons outils numériques ? Répondre «oui», c’est céder à une vision techno-centrée qui réduit les humains à de simples exécutants, analyse le chercheur Marc-Eric Bobillier Chaumon.
Lors du procès de l’attentat de Nice, qui se tient actuellement au tribunal de Paris, Christian Estrosi qui était alors, en 2016, adjoint chargé de la sécurité, s’est défendu de toute négligence en arguant du fait que cette catastrophe aurait pu sans doute être déjouée par un système à base d’intelligence artificielle (IA). Cette IA aurait pu permettre de visionner et d’analyser les images fournies par les quelque 1 836 caméras disséminées à l’époque dans la ville (contre 4 000 actuellement) et de lancer l’alerte : «Il aurait fallu avoir recours à l’intelligence artificielle, à des algorithmes qui nous sont aujourd’hui encore interdits», affirme-t-il (Libération, daté du 20 octobre 2022).
L’anesthésie est un acte médical extrêmement fréquent et actuellement très sécurisé. Zoom sur le déroulé de l’anesthésie, les techniques utilisées et les complications possibles.
Selon la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR), plus de 13 millions d’anesthésies sont pratiquées chaque année en France, que ce soit pour un acte chirurgical, un examen endoscopique, un acte interventionnel sous imagerie… L’anesthésie est donc un acte médical extrêmement fréquent.
Mais l’anesthésie est sans doute victime de la persistance de certains clichés hérités des balbutiements de la discipline, lorsque le chirurgien l’effectuait à l’aide de moyens rudimentaires comme l’éther ou le chloroforme.
Entrées en prison pour quelques mois ou années, certaines personnes détenues se retrouvent à purger une peine largement supérieure à leur condamnation initiale. Le grand dossier de ce numéro est consacré au décryptage de ces peines nosocomiales qui n’en finissent plus.
A lire également dans ce numéro, les premières victoires du nouveau recours contre les conditions de détention indignes ou encore les mécanismes expérimentaux de régulation carcérale etc.
Comme chaque année, l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité célébrera, le 2 novembre, la Journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité. Une journée pour militer, une journée pour interpeller, une journée pour commémorer toutes les personnes qui n'ont pas été respectées dans leurs choix de fin de vie.
Cette année, pour la 15e édition de cette Journée mondiale, le thème retenu est Faire du droit de mourir dans la dignité une réalité pour tous.