- Date de publication • 18 mai 2022
Deux ouvrage d'Octave Mannoni, publiés à partir des années 1950 et récemment réédités, s'efforcent de rendre compte de la relation coloniale dans une perspective psychanalytique.
Les analyses d’Octave Mannoni sur la colonisation et la décolonisation ont été ardemment critiquées, dès leur première parution en 1950, par Aimé Césaire et Frantz Fanon. Dix ans plus tard, elles ont été revalorisées, de sorte qu’elles apparaissent aujourd'hui comme un outil pour renforcer les analyses décoloniales. Sans se limiter à de vagues considérations relatives à sa position de Blanc en pays Malgache, Mannoni cherche à décrire les spécificités du rapport colonial, des relations humaines et interpsychologique qui s’établissent dans les colonies. Pour cela, il part des rapports coloniaux tels qu’ils existent effectivement et se manifestent sous ses yeux, pour déboucher sur des considérations plus politiques, soulevant la question du postcolonialisme.
Octave Mannoni (1899-1989) a enseigné la philosophie et la littérature durant plusieurs années en Martinique et à Madagascar. Durant un quart de siècle, il a fait l’expérience du monde colonial, soit comme enseignant, soit comme directeur du service d’information de la colonie, soit comme marginal, finalement évacué. Sa trajectoire au cœur des colonies a enrichi sa pratique de la psychanalyse, de sorte qu’il devient, au début des années 1960, l’une des grandes voix de cette pratique. La réédition simultanée de deux de ses ouvrages donne au lecteur la possibilité d’une lecture plus fine, puisque certains concepts se répondent d’un livre à l’autre.