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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 10 novembre 2021

Contre la charge mentale, vive la paresse maternelle

par Corinne Maier, Psychanalyste et essayiste. publié le 6 novembre 2021 

Toutes les femmes ne sont pas égales face à l’injonction de la société à «être une bonne mère». Alléger ce travail maternel rendra service à l’enfant autant qu’aux mères fatiguées, estime la psychanalyste Corinne Maier. 

par Corinne Maier, Psychanalyste et essayiste

#MeToo, ce sont des femmes qui prennent la parole pour dénoncer les violences, pressions, abus de pouvoir qu’elles subissent ou ont subi. Il était temps. Mais il faut aussi s’attaquer à l’une des racines de l’aliénation féminine : la maternité. C’est au moment où elles deviennent mères que les inégalités femmes-hommes au travail se creusent. C’est à ce moment-là, au fil des congés parentaux, des mercredis posés pour s’occuper des enfants, des rendez-vous ratés pour cause d’enfant malade, des soirées scotchées à la maison, que leur existence se rétrécit. Comme si c’était leur destin que d’avoir moins de choix que les hommes, moins de temps, moins d’argent, moins de liberté, moins de possibilités d’aller vers les autres. Pourtant, la société nous vend l’enfant qui rend heureux.

Livres jeunesse : des pages qui jouent avec leurs pages

Par  et   Publié le 06 novembre 2021

Stimuler sa créativité en art plastique, se laisser porter par l’invention du trait ou jouer avec un gentil monstre qui sort littéralement du cadre : trois ouvrages en guise de muses pour que les bambins fassent mumuse.

• Au bonheur des apprentis artistes

Planche d’« Une expo idéale », d’Hervé Tullet.

Auteur de plus de 80 livres jeunesse, Hervé Tullet a lancé en 2018 le concept d’« expo idéale », une méthode d’apprentissage artistique visant à stimuler la créativité des enfants par le biais de techniques basiques, exonérées de tout critère esthétique : le dessin spontané, le découpage, le pliage, le collage… Après un coffret créatif rempli de papiers à motifs (L’Expo idéale, Bayard, 2020, 19,90 euros), voici un livre en guise de vitrine des œuvres simples qu’il est possible de réaliser avec un minimum de moyens. Le jeune lecteur, apprenti artiste, s’épatera des effets graphiques produits par tout un jeu de fenêtres, languettes, miroirs, superpositions, gribouillages, taches, papiers froissés… L’adulte s’amusera, lui, à déceler des réminiscences aux rayures de Buren, aux empreintes de Viallat et autres égouttures de Pollock. Une furieuse envie d’empoigner des feutres et une paire de ciseaux prolonge la lecture de ce très ludique et très inspirant catalogue, qu’on rouvrira notamment par jour de pluie.

« Une expo idéale », Hervé Tullet, Bayard jeunesse, 48 pages. Dès 4 ans.

• L’origine du trait

« Harold et le crayon violet », de Crockett Johnson.

Il y a quelque chose de magique dans ce petit album, un classique de la littérature jeunesse américaine, qui s’est vendu à plus de 2 millions d’exemplaires aux Etats-Unis depuis sa sortie, en 1955. Harold a des envies, et il a un crayon : cela suffit pour faire un monde. Il veut marcher au clair de lune, alors il se dessine une lune, et un sol sur lequel poser les pieds. Il veut une forêt, mais avec un seul arbre, pour ne pas avoir peur : ce sera un pommier. Mais le dragon qu’il dessine lui-même pour protéger ses pommes le terrorise, il en tremble, et son sol bien droit devient une mer agitée, dans laquelle il tombe. Il faut alors un bateau, et ainsi de suite. Autrement dit, c’est la création dans sa définition la plus pure : la satisfaction d’un désir lié à l’attente et les peurs que suscite cette satisfaction. Cet ouvrage fait penser à la série d’animation télévisée italienne La Linea, diffusée en France à partir de 1975, où le personnage est dessiné dans le même trait de crayon que la ligne horizontale sur laquelle il évolue. Même concept : le monde n’a peut-être pas été créé en un jour, mais en un trait, si !

« Harold et le crayon violet », de Crockett Johnson, traduit de l’anglais par Lou Gonse. Editions MeMo, 72 pages, 15 euros. Dès 3 ans.

• La p’tite bête qui se montre

« La Petite Créature », de Marjolaine Leray.

Elle commence à jouer dès la couverture noire du livre, où elle se cache derrière une petite porte. La voilà qui apparaît, bestiole rose et bleue aux yeux ronds, dessinée à gros traits. Et une fois qu’elle est là, eh bien, elle squatte. La petite créature de ce livre en occupe chaque page, en très gros plan (« mince ! trop près ! ») ou dans un recoin, réclamant une histoire ou qu’on lui gratte le dos. Elle perd l’équilibre quand on tourne une page, et la voilà coincée dans le pli, à demander de l’aide. Elle grignote des bouts de page (que l’on peut détacher), se bagarre avec des cauchemars phosphorescents et des nuages qui fuient. Et à la fin, comme toute créature curieuse qui se respecte, elle creuse un trou dans le bouquin pour se faire la malle et rejoindre le lecteur. Qui sait ? Peut-être la trouverez-vous à côté de votre enfant sur l’oreiller demain matin.

« La Petite Créature », de Marjolaine Leray. Editions courtes et longues, 112 pages. Dès 3 ans. 



Les bactéries sont-elles l’avenir des médicaments ?

Octave Larmagnac-Matheron    publié le 
Bacillus subtilis. © sgame/iStockphoto

D’innombrables bactéries jouent un rôle essentiel dans le bon fonctionnement de l’organisme humain. Pourrait-on aller plus loin, et envisager l’incorporation de bactéries non seulement pour nous maintenir en bonne santé, mais pour guérir activement, de l’intérieur, les cellules dans lesquelles elles sont hébergées ? C’est tout l’enjeu d’un programme de recherche de la Michigan State University, qui est parvenue à modifier un Bacillus subtilis« une bactérie normale du microbiote », afin qu’elle pénètre dans certaines cellules immunitaires de la souris sans être détruite, et modifie le comportement de celle-ci à l’aide d’une protéine. De quoi ouvrir de nouvelle perspective sur notre compréhension du médicament et de la guérison.

mardi 9 novembre 2021

Grandir n’est pas mourir. Susan Neiman contre le jeunisme

LE 09/11/2021

À retrouver dans l'émission

L'INVITÉ(E) DES MATINS

par Guillaume Erner

Dans notre société, grandir ne fait plus envie, et vieillir semble presque pire que mourir. Pourtant, toutes les études consacrées au sujet montrent que l’on devient plus heureux avec le temps. Comment expliquer cette défiance envers l’âge adulte, et comment redonner envie aux jeunes de grandir ? 

Grandir n'est pas mourir.
Grandir n'est pas mourir. Crédits :  Westend61 - Getty

La crise sanitaire a souvent été lue comme la consécration d’une tendance de nos sociétés vers la gérontocratie : les personnes âgées sont celles qui votent le plus, et qui décident donc des politiques publiques. Elles seraient aussi celles qui ont été privilégiées face à l’arrivée de l’épidémie, puisque l’on aurait « enfermé » les jeunes générations, qui ne couraient pourtant pas de grands risques, afin de prendre soin des plus âgés. 

Mais ne pourrait-on pas renverser la perspective et considérer que si l’on a envisagé le confinement comme un « enfermement » des jeunes, c’est parce que l’on considère la jeunesse comme l’âge d’or de l’existence ? N’est-ce pas l’occasion d’interroger nos représentations sur l’âge adulte et la vieillesse, mais aussi de rendre ces étapes de la vie plus enviables ? 

C’est ce que propose de faire Susan Neiman dans son premier essai à être traduit en français, Grandir. Eloge de l’âge adulte à une époque qui nous infantilise (Premier parallèle). Elle y montre que l’âge adulte n’est certes pas l’insouciance naïve de l’enfance, mais pas non plus la révolte tumultueuse de l’adolescence : il est cette étape où nous comprenons enfin que si nos idéaux ne sont pas déjà inscrits dans le réel, il nous appartient néanmoins de tout faire pour les y actualiser. 

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Exposition “ Aux frontières de l’humain” au musée de l'Homme

DU 13 OCTOBRE AU 30 MAI

Explorer nos limites, interroger notre devenir en tant qu’humain et plus globalement envisager le devenir de la planète, tel est le vaste champ d’exploration proposé par la nouvelle exposition du Musée de l’Homme : Aux frontières de l’humain.

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Les frontières du vivant sont instables et les spécificités humaines se sont brouillées, tant par une meilleure connaissance de notre lointain passé – nous ne sommes que des primates parmi les autres – que par la dynamique des innovations technologiques qui repoussent nos limites humaines. Paradoxalement, voilà l’humain aujourd’hui plus proche de l’animal et en même temps loin de sa propre nature : réparé, augmenté, connecté.

Par son ancrage dans des préoccupations contemporaines, Aux frontières de l’humain s’inscrit dans une programmation dont l’orientation a été initiée en 2017, avec l’exposition Nous et les autres, des préjugés au racisme. Le Musée de l’Homme affirmait ainsi son positionnement en tant que musée de société, dont la programmation entre en résonance avec les grands axes développés dans l’exposition permanente de la Galerie de l’Homme : Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où  allons-nous ?

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Deep fake : attention au mirage amoureux




LE 09/11/2021

À retrouver dans l'émission

LES PIEDS SUR TERRE

Fidèle à la fille romantique et rebelle qu'elle était, Yzabel n'a jamais hésité à se lancer dans l'aventure pour trouver l'amour fou. Quand elle se retrouve célibataire à 50 ans, elle se branche sur un site de rencontre... Entre réalité virtuelle et sentiments foudroyants, attention aux mirages ! 

L'amour au gré des technologies
L'amour au gré des technologies Crédits :  Hulton Archive/Wholly Owned - Getty

Yzabel, réalisatrice, scénariste et anciennement actrice, rencontre en ligne un beau brun ténébreux qui lui plaît... Son cœur d'artichaut s'emballe pour ce médecin célèbre qui travaille aux Etats-Unis. Mais malgré un premier contact très romantique, tout ne se passe pas exactement comme prévu.

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« La parole peut aider chaque ado à se libérer »

08/11/2021

Titre de l'image

IDE depuis 2007 et titulaire d’un DU de psychotraumatologie, Emmanuelle Mercier reçoit des adolescents en entretien individuel au sein du service de consultations de pédopsychiatrie au CH d’Aurillac (Cantal) depuis 2014. Rencontre avec l’autrice d’« Avec des mots », qui prône l’importance de la parole pour aider les ados à se libérer.

Pourquoi avoir choisi de travailler en psychiatrie ?

J’ai fait une école d’infirmière pour travailler en psychiatrie. J’ai toujours été intéressée par la santé mentale et le soutien psychologique. Aider l’autre par la parole c’est quelque chose qui est en moi et qui est essentiel dans le métier d’IDE. J’ai bien sûr appris la technicité dans ma formation mais aujourd’hui, mon soin est relationnel et passe par les entretiens thérapeutiques. J’ai commencé par la gérontopsychiatrie puis la psychiatrie adulte mais j’avais toujours l’impression d’arriver trop tard dans le parcours des patients. Depuis 2014, je suis des adolescents dans le cadre d’une prise en charge individuelle inscrite au sein du service de consultations de pédopsychiatrie au CH d’Aurillac, établissement où j’ai réalisé l’ensemble de mon parcours.

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"On a l'impression d'être désirés" : au Salon infirmier de Paris, les hôpitaux se démènent pour séduire les futurs professionnels

Solenne Le Hen  Publié 

Alors que les infirmiers manquent à cause notamment de la pandémie de Covid-19, le Salon infirmier qui se tient à Paris de lundi à mercredi est l'occasion pour les hôpitaux de courtiser les étudiants en fin de parcours.

Une infirmière de l'hôpital Nord-Franche-Comté met un masque de protection, le 12 février 2020 (illustration). (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

Attirer les infirmiers dans leurs services : tel est l'objectif des hôpitaux publics et privés d'Île-de-France lors du Salon infirmier, qui se tient du 8 au 10 novembre au parc des Expositions de la porte de Versailles, à Paris. Des milliers de professionnels ont démissionné ou sont en arrêt maladie à cause de la pandémie de Covid-19 ou des conditions de travail.

En parallèle, les structures peinent à trouver des candidats et se livrent une concurrence féroce. Ce type de salons est l'occasion pour elles de rivaliser d'arguments pour inciter les centaines de candidats qui déambulent dans les allées à venir les rejoindre.

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« Face à face avec son cerveau » : l’activité de nos 86 milliards de neurones en images

Par   Publié le 11 novembre 2021

Le neuroscientifique Stanislas Dehaene propose une plongée dans l’univers cérébral pour comprendre, grâce aux techniques d’imagerie, ce qui se joue dans notre boîte crânienne.

Livre. Une image-choc s’impose dès l’ouverture du livre de Stanislas Dehaene, professeur de psychologie cognitive au Collège de France et directeur du centre d’imagerie cérébrale NeuroSpin (Saclay) : le cerveau de l’auteur, scanné puis reconstruit en 3 D. Suit une définition de l’écrivain corrosif Ambrose Bierce, en 1906 : « Cerveau, appareil avec lequel nous pensons que nous pensons. » Le ton est donné et le lecteur saisi à la vue des cent extraordinaires représentations du cerveau, chacune accompagnée d’un texte permettant une meilleure compréhension de l’activité des 86 milliards de neurones propres à l’être humain. Au fil des pages, sont déclinés les progrès des techniques d’exploration, notamment de l’imagerie cérébrale, et les avancées qu’elles ont permises dans la connaissance des liens avec l’esprit.

Audrey, Jacques, Stéphane, histoires d’enfants placés : la possibilité d’une autre vie

Par  et Claudine Doury  (Photos)

Publié le 20 octobre 2021

FRAGMENTS DE FRANCE La maison d’accueil des Matins bleus, en Provence, offre un refuge à des enfants que la vie a déjà malmenés. Certains parviennent à y briser les mécanismes de la reproduction et puisent dans leur parcours une force supplémentaire.

« Pardon, monsieur ! » La balle n’est pas passée loin. En cet après-midi ensoleillé de septembre, une poignée d’adolescents improvisent une partie de foot sur le terrain de la maison d’accueil des Matins bleus, à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Arthur (le prénom a été changé) a 12 ans. Avec sa petite taille, son allure fluette, son visage rieur, il en fait trois de moins. Il s’en est amusé quand on l’a croisé, un peu plus tôt : « Vous ne devinerez jamais mon âge ! » Il vient chercher la balle, s’excuse encore, repart à toute vitesse.

Huit jeunes gens de 8 à 15 ans vivent dans la maison. Leurs familles, en morceaux, dépassées, parfois violentes, souvent incestueuses, s’en sont vu retirer la garde par la justice, qui a confié les enfants aux Matins bleus, une des grosses associations d’éducation spécialisée de la région. Elle s’occupe de six autres foyers similaires, mais aussi d’accompagnement des familles, de placement en famille d’accueil et d’appartements où de jeunes majeurs vivent de manière autonome, sous la supervision des éducateurs.

A 27 ans, Audrey Brante est passée par la plupart de ces structures. Il n’y a que six ans qu’elle a quitté la dernière d’entre elles, un des appartements de l’association, et a gardé des liens avec les équipes. « On ne peut pas avoir des éducateurs toute sa vie, mais moi, ça m’aide de leur parler. C’est mon histoire », souligne-t-elle. Alors, quand on lui a proposé de venir revoir la maison de Saint-Rémy, où elle a passé son enfance, avant d’aller, non loin, dans la maison d’adolescentes de Châteaurenard, elle a sauté sur l’occasion.

Audrey visite la chambre qu’elle occupait quand elle était pensionnaire de la maison d’accueil des Matins bleus, à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), le 16 septembre 2021.

Les éponges : à l’origine des neurones ?

LE 08/11/2021

À retrouver dans l'émission

LE JOURNAL DES SCIENCES

par Natacha Triou

Les neurones ont peut-être évolué à partir de cellules digestives des éponges, et autres actualités scientifiques 

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. Crédits :  Andrey Nekrasov - Getty

Selon une étude parue dans la revue "Science", les éponges possèdent des cellules qui pourraient être les précurseurs des neurones. D’où viennent nos neurones ? Quel est l’origine de notre cerveau ?

Pour répondre à cette question, une équipe internationale a étudié une éponge d’eau douce. Pourquoi une éponge ? En effet, ces animaux n’ont ni système nerveux, ni neurones. Toutefois, ils correspondent à l'un des plus anciens groupes d'animaux, apparus il y a 600 millions d’années. Les éponges sont aussi un point clé de l’évolution de la vie animale. Après avoir séquencé l’ADN d’une éponge, les chercheurs ont découvert que dans leur système digestif, il y avait des "cellules neuroïdes".

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À Toulouse, une exposition fascinante autour de l'art, l'exil et la psychiatrie

Par Sylvie Riou-Milliot le 08.11.2021

Une passionnante exposition autour de l'exil, la création artistique et la psychiatrie est visible aux Abattoirs de Toulouse à travers le parcours original d'un psychiatre catalan, le Dr François Tosquelles (1912-1994). Réfugié en France au moment de la victoire du franquisme, il sera un psychiatre visionnaire et humaniste qui ne cessera de transformer l'institution psychiatrique de l'intérieur.    .  

François Tosquelles dans un parc pour enfants

François Tosquelles dans un parc pour enfants, dans le jardin des Bonnafé à l'hôpital de Saint-Alban. Auteur : Romain Vigouroux, photo non datée, photographie, 5,3 x 7,7 cm, collection Famille Ou-Rabah - Tosquelles ; Reproduction photographique

© ROBERTO RUIZ

Vous êtes passionné par la psychiatrie et son histoire, la politique et aussi l’art brut ? Vite, cap sur Toulouse : une très belle exposition vous attend aux anciens abattoirs de la ville, une institution inédite née de la fusion du Musée d'art contemporain de la ville rose et du Fonds Régional d'Art Contemporain.

"Moi la psychiatrie, je l’appelle la déconniatrie"

Démarré en 2018, ce projet de Joana Masó, professeure chercheuse à l’Université de Barcelone, et Carles Guerra, commissaire indépendant, donne aujourd'hui l'occasion unique  aux visiteurs d’évoquer un pan d’histoire méconnue qui a pourtant fait date dans la psychiatrie du 20e siècle. Intitulée "La Déconniatrie. Art, exil et psychiatrie autour de François Tosquelles", cette exposition retrace l’incroyable trajectoire d’un psychiatre catalan (1912-1994), pionnier et visionnaire, qui a participé très activement à la transformation des institutions psychiatriques et à qui l’on doit l’organisation dite sectorisée de la psychiatrie, toujours valable aujourd’hui. 

"Ce qui caractérise la psychanalyse, c’est qu’il faut l’inventer, dira-t-il en 1989. L’individu ne se rappelle de rien. On l’autorise à déconner. On lui dit : ‘Déconne, déconne mon petit ! ça s’appelle associer. Ici, personne ne te juge, tu peux déconner à ton aise’. Moi la psychiatrie, je l’appelle la déconniatrie. Mais pendant que le patient déconne, qu’est-ce que je fais ? Dans le silence ou en intervenant - mais surtout dans le silence -, je déconne à mon tour".

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Un monde d’Art Brut, une initiation en BD

 PAR LAETITIA LARRALDE  08 NOVEMBRE 2021 

Un monde d’Art Brut, une initiation en BD

Avec l’album Un monde d’Art Brut, Oriol Malet et Christian Berst s’associent pour dresser un portrait de l’Art Brut au travers de trois spécialistes et de six artistes.

A Bern, une jeune étudiante en art visite une exposition d’Art Brut à laquelle elle ne comprend visiblement pas grand-chose. Pour l’éclairer apparaissent alors les spectres d’Hans Prinzorn, un psychiatre du début du XXème siècle qui a collectionné les œuvres de ses patients, de Jean Dubuffet, inventeur du terme d’Art Brut, et de Harald Szeemann, historien de l’art qui fit entrer l’Art Brut dans les musées d’art contemporain. Ils entament une visite guidée animée mettant en lumière six figures de l’Art Brut : Henry Darger, Carlo Zinelli, Madge Gill, Adolf Wölfli, Jean Pedrizet et Mary T. Smith.

Dans cet album, Christian Berst, galeriste parisien spécialisé dans l’Art Brut, accompagné du dessinateur Oriol Malet, dresse un portrait de cette catégorie artistique encore difficile à cerner. Au travers de six artistes, six personnalités singulières, représentant chacun une typologie d’artiste brut, et par la voix de trois spécialistes précurseurs, ils tracent les contours mouvants d’un art hors normes. On aborde la question de la définition de l’Art Brut et de ses artistes, de son intégration ou non à l’art contemporain, de son influence sur les artistes professionnels ou encore de la séparation entre la vie de l’artiste et son œuvre. En fin d’album, un portfolio permet de découvrir les œuvres d’artistes bruts contemporains. Mais peut-on encore considérer que ces artistes d’aujourd’hui correspondent à la définition de Dubuffet, libres de toute influence du monde de l’art, de son marché et ses critiques, à l’heure d’internet et de son accès illimité à l’information ?

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CheckNews Les suicides et tentatives de suicide des jeunes sont-ils en hausse de 300% depuis le Covid ?

par Fabien Leboucq  publié le 8 novembre 2021

Ce chiffre a récemment retenu l’attention médiatique. Calculé dans un hôpital parisien, il concerne les tentatives (et non les suicides) et n’est pas applicable à l’ensemble du pays, mais il est bien le symptôme d’un phénomène réel.
Question posée le 21 octobre par Yohan.

«Est-il vrai qu’il y a quatre fois plus de tentatives de suicide chez les jeunes depuis le Covid ?» Vous nous interrogez sur une statistique circulant sur les réseaux sociaux, et mentionnée notamment par la psychologue Marie-Estelle Dupont sur CNews le 21 octobre (à 16′30) : «Le Journal américain de l’Académie de médecine (sic) a publié un article écrit par le pédopsychiatre de [l’hôpital] Robert Debré […] Par rapport à il y a dix ans, nous avons en novembre-décembre 2020, 299% d’augmentation des tentatives de suicides et des suicides chez les moins de 15 ans. […] On a donc des adolescents qui, depuis les restrictions sanitaires, le deuxième confinement, l’anxiété de leurs parents, les difficultés économiques et psychosociales… vont très mal, et ont des idées de mettre fin à leurs jours. [Leur nombre a] drastiquement augmenté.» En parallèle sont diffusés des graphiques montrant que la hausse a été très forte au cours des deux dernières années. Sur Twitter, le chiffre a été largement repris. Martin Blachier, médecin en santé publique et figure très médiatique pendant la pandémie, a ainsi déploré une hausse de 300% des suicides chez les enfants, évoquant un «phénomène jamais vu auparavant». Le président des Patriotes, Florian Philippot, a également relayé l’information qui justifierait selon lui la démission des autorités.

lundi 8 novembre 2021

Le prof qui recense les accidents du travail


LE 08/11/2021

À retrouver dans l'émission

LES PIEDS SUR TERRE

Après une déclaration d’Emmanuel Macron en 2016, Matthieu Lépine, un prof d’histoire-géographie de Seine-Saint-Denis décide de recenser tous les accidentés du travail sur un fil Twitter dédié : « Accident du travail : silence, des ouvriers meurent ». Peu à peu, il rencontre les proches des victimes.

Chantier à Pékin en Chine
Chantier à Pékin en Chine Crédits :  Construction Photography/Avalon - Getty

Après une déclaration d’Emmanuel Macron en 2016, Matthieu Lépine, un prof d’histoire-géographie de Seine-Saint-Denis décide de recenser tous les accidentés du travail sur un fil Twitter dédié. Un triste inventaire destiné à réveiller les consciences et à faire réagir le ministère du Travail. Peu à peu, il entre en contact avec des proches de victimes comme Séverine, la mère de Teddy, vingt ans, mort sur un chantier de BTP à Béthune en janvier 2020.

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