par Marlène Thomas publié le 22 octobre 2021
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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
par Marlène Thomas publié le 22 octobre 2021
Dans le cabinet d'un gynécologue-obstétricien, le 3 juin à Lyon. (Bruno Amsellem/Libération)
Par Margherita Nasi Publié le 22 octobre 2021
Dans son nouvel ouvrage, issu d’une longue enquête, la sociologue Scarlett Salman interroge ce que le développement des pratiques de « coaching » dit du management des entreprises modernes.
Le livre. Réconcilier capitalisme et humanisme, rien de moins : les promesses du coaching sont séduisantes. Resté longtemps discret, d’abord exercé par des consultants à l’image aussi énigmatique que charismatique, associé aux élites, le coaching fait l’objet d’une fascination tenace en France, à la fois laudative et critique.
Les uns vantent les mérites de cette pratique hybride, qui emprunte ses techniques à la psychothérapie mais se déploie dans le champ du conseil et de la formation. Les autres dénoncent l’empire des coachs et l’injonction au bonheur toute-puissante. Le coaching est-il le fer de lance d’une instrumentalisation de la subjectivité par le capitalisme ? Ou, à l’inverse, dans un étrange renversement de miroir, le signe que la société, et plus précisément le travail, va mal ? Dans Aux bons soins du capitalisme(Les Presses de Sciences Po), Scarlett Salman s’interroge.
Entretien
Comment « être écologique » aujourd’hui ? La réponse proposée par le philosophe Timothy Morton dans Être écologique (Zulma, 2021) est aussi simple que déconcertante : pas besoin de le devenir, nous le sommes déjà ! Mais cette réalité première est occultée par les mécanismes, les automatismes morbides de notre vision du monde, qui encourage la survie au détriment de la vie.
Ce livre est « inutile », dites vous d’emblée. Pourquoi ?
Timothy Morton : Ce livre est parti d’une volonté de parler aux gens qui n’en ont rien à faire de l’écologie. Ou du moins qui disent n’en avoir rien à faire. Bien souvent, notre indifférence est le signe paradoxal de ce dont nous nous soucions sans nous l’avouer. La plupart des discours écologiques ne se posent pas vraiment la question de savoir comment parler, comment communiquer, comment écouter, aussi, les gens à qui l’on parle. Ils se contentent de déverser une quantité astronomique de données inquiétantes – vous n’en trouverez presque pas dans mon livre –, ce qui suscite beaucoup d’anxiété et de culpabilité. Dans ces conditions, il n’est pas si étonnant que beaucoup de gens ne s’intéressent pas au discours écologique. Parler ne suffit pas, les idées ne s’imposent pas d’emblée. Il faut prendre en compte les innombrables effets secondaires de ce que nous disons.
Christophe Gattuso 15 oct. 2021
Si la téléconsultation a gagné des adeptes pendant la crise du coronavirus, les bornes et cabines de téléconsultation qui poussent ces derniers mois comme des champignons dans les centres commerciaux, les entreprises mais aussi les pharmacies, inquiètent les médecins. Ces derniers les perçoivent davantage comme une source de dérégulation du système de santé qu’une solution à la désertification médicale.
Il est désormais plus facile de trouver une cabine de téléconsultation qu’une cabine téléphonique en France. Depuis l’ouverture en janvier 2014 de la première « Consult’Station » dans une résidence senior de Cluny (71), en Bourgogne, les bornes et cabines de téléconsultation ont considérablement gagné du terrain. Le principal acteur du marché, Medadom, revendique à lui seul plus de 1.300 bornes et cabines installées par ses soins sur l’ensemble du territoire. Certains de ces « cabinets » d’un nouveau genre ont été mis disposition par des collectivités publiques pour faire face à la désertification médicale. En 2020, l’Ain (01) a ainsi été le premier département de France à proposer 4 cabines de téléconsultation de la société H4D dans les communes de Montréal-la-Cluse, Brion, Béard-Géovreissiat, Nurieux-Volognat et Port. Les bornes et cabines de téléconsultation ont également fait leur entrée dans les entreprises sous l’impulsion de plusieurs fabricants (H4D, Tessan et BodyO).
En avril dernier, de premières cabines de la société Tessan installées dans des centres commerciaux à Paris (75) et Troyes (10) avaient déjà fait parler d’elles. L’Ordre des médecins avait poussé un coup de sang, à l’époque, arguant que la médecine ne devait « pas être pratiquée comme un commerce ». Las. Six enseignes de Monoprix disposent aujourd’hui d’une cabine de téléconsultation (une seconde à Paris, mais aussi à Colombes, Croisé-Laroche et Annecy). Monoprix a beau assurer à 20 Minutes que « ce service de télémédecine n’a pas vocation à se substituer à une consultation présentielle ou à promouvoir un modèle unique dans l’exercice de l’art médical », les médecins montrent les dents.
Le président d’honneur de la Fédération des médecins de France (FMF), le Dr Jean-Paul Hamon, n’a pas caché son agacement sur Twitter, lorsqu’en poussant son caddie, il est tombé sur la cabine d’un magasin de Malakoff (92).
POSTED BY: MARIANA C 22 OCTOBER 2021
Le rapport final ajoutera l’analyse de l’impact de COVID-19 sur cette industrie.
Le rapport sur le marché vidéo télémédecine couvre les données des principaux pays, les profils d’entreprise clés avec les revenus commerciaux, le statut TCAC, les projections futures et le scénario d’import-export. En outre, le rapport fournit une analyse à jour de divers développements clés, de l’innovation technologique, des technologies à venir et de la dynamique du marché couvertes dans les régions géographiques.
WEBER Jean-Marie, VOYNOVA Ruzhena
Les causes du décrochage scolaire sont multiples et ont été analysées par différentes disciplines comme la sociologie, la psychologie sociale, les sciences cognitives ou la pédagogie spéciale. Le projet de recherche présenté dans cet ouvrage est de type psychanalytique. Il vise à approcher le décrochage comme un symptôme, donc comme un compromis entre conscience et inconscience, aliénation et séparation, désir d’apprendre et craintes ou inhibitions. Il s’agit de montrer que...
La famille, construction historique et sociale, est loin de n'être qu'une affaire privée. Elle est traversée d'injonctions que les dispositifs de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) permettent de révéler. L’enquête qualitative réalisée dans un département francilien analyse des données issues de dossiers administratifs archivés et d’entretiens auprès de parents et de professionnels. Les données recueillies soulignent que...
par Maïté Darnault, correspondante à Lyon publié le 20 octobre 2021
Dans trente ans, les personnes dépendantes seront deux fois plus nombreuses qu'aujourd'hui. (Olivier Culmann/Tendance Floue)
Le quinquennat d’Emmanuel Macron n’aura pas su surfer sur la vague grise qui afflue. Portée par la génération des boomers, qui fêteront massivement leurs 80 ans à partir de 2025, l’accélération du vieillissement de la population augure pourtant un bouleversement tant des équilibres familiaux que du socle des politiques publiques de solidarité hérité de la Libération. D’ici 2050, le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans aura triplé, représentant 4,8 millions d’individus. Les personnes dépendantes seront, elles, deux fois plus nombreuses – il y en aura 40 000 supplémentaires par an à partir de 2030.
par Lucie Beaugé publié le 21 octobre 2021
Pour le sociologue Michel Billé, le confinement a amplifié les discours infantilisants visant les personnes âgées. (PAsacl BASTIEN/Photo Pascal Bastien pour Libér)
Purée, viande mixée, compote. Ce menu fait partie du quotidien de nombreux résidents en Ehpad. Parce qu’ils ne peuvent plus mâcher ni avaler correctement, le plaisir gustatif laisse place à leur sécurité, celle de ne pas s’étouffer. A la maison comme dans ces structures, l’atteinte cognitive et motrice peut amener l’entourage à faire des choix infantilisants, bien que parfois inévitables. Mais cette infantilisation a des conséquences sur la santé des personnes âgéeset affaiblit l’estime de soi. Pour le sociologue Michel Billé, spécialisé dans les questions de vieillesse et président de l’Union nationale des instances et offices de retraités et personnes âgées, ce n’est pas une fatalité. Mais il interroge : «Pourquoi n’aimons-nous pas la vieillesse ?»
Entretien avec Thierry Baubet, Pr de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université Paris 13, membre de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise, dite « Commission Sauvé ».
WUD : Peut-être pouvons-nous d’abord rappeler la genèse de cette Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (CIASE) ?
Thierry Baubet : La genèse, c’est l’affaire Preynat / Barbarin [Bernard Preynat est ce prêtre condamné en 2020 pour agression sexuelle d’enfants entre 1972 et 1991 ; Philippe Barbarin est l’ex-archevêque de Lyon, condamné en 2019 pour ne pas avoir dénoncé ces abus sexuels, puis relaxé en 2020, NDLR], provoquée par la naissance d’une prise de parole de victimes, avec la création de l’association « La parole libérée » (je vous conseille l’excellent film de François Ozon, « Grâce à Dieu », pour découvrir son histoire). C’est cette association qui a contraint, d'une certaine manière, l'Église à faire un point sur la situation. La Conférence des évêques de France (Cef) et la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) ont alors donné une lettre de mission à Jean-Marc Sauvé, dans laquelle il lui était demandé de composer une commission pour faire la lumière sur l'ampleur des violences sexuelles commises au sein de l'Église sur des mineurs depuis les années 1950.
WUD : C’est Jean-Marc Sauvé qui vous a demandé d’en faire partie ?
T.B. : J'ai été approché directement par le président, oui. Il avait toute latitude pour composer sa commission. Il a fait appel à moi au titre de mes connaissances sur les questions de traumatisme psychique des victimes.
WUD : Plusieurs médecins faisaient partie de la CIASE, notamment Florence Thibaut, qui a beaucoup travaillé sur les prédateurs sexuels…
T.B. : Tout à fait. Et nous pouvons également citer Sadek Beloucif, qui apportait une compétence sur l’éthique.
WUD : Comment le groupe s'est-il mis au travail ?
T.B. : Nous avons commencé par nous rencontrer lors de journées plénières, ces réunions mensuelles de travail. Étaient invités à ces journées différents experts, et en premier lieu les représentants des associations de victimes, mais également des personnes qui avaient publié des recherches sur ces questions. Le premier temps consistait à nous fabriquer une culture commune, à prendre connaissance des travaux réalisés, en France et à l’étranger. Nous avons ensuite écouté les points de vue des théologiens, des magistrats. Ce fut un premier temps d’échange, avec nos regards décalés. Et puis nous avons pu, après cette première phase, élaborer une méthodologie qui devait nous permettre de répondre aux questions qui nous étaient posées, et qui étaient assez précises.
Publié le 20/10/2021
Dans la nuit de mardi à mercredi, un homme de 71 ans a tué sa femme de 69 ans à l'hôpital nord de Marseille avant de se suicider. Dans une lettre, il explique les raisons de son geste : son épouse était en phase terminale de la maladie de Charcot.
Les coups de feu ont retenti aux alentours de 3h du matin, dans les couloirs de l'hôpital Nord, à Marseille. Alertée, la police a découvert sur place le corps d'une femme de 69 ans allongée dans son lit, morte d'une balle dans la tête, et le corps d'un homme de 71 ans, une balle dans la bouche. Un pistolet automatique a également été retrouvé.
L'homme a tué sa femme avant de retourner l'arme contre lui, rapporte Stéphane Berdah, chef de service à l'hôpital Nord, confirmant une information France Bleu.
Cette dernière venait de sortir de réanimation après une chirurgie lourde, explique Stéphane Berdah. Son mari était présent à ses côtés, du fait de cette intervention. En raison de la crise sanitaire, les accompagnements sont strictement encadrés. La situation de cette femme permettait une exception.
"Personne n'est fouillé à l'entrée de l'hôpital, c'était un drame inévitable qui a beaucoup traumatisé les soignants", ajoute le chef de service.
Dans une lettre retrouvée sur les lieux, l'homme explique son acte. Son épouse était atteinte de la maladie de Charcot en phase terminale. Devant l'évolution de cette maladie chronique grave, le couple aurait alors passé un engagement.
Par Antoine Albertini et Solène Cordier Publié le 20 octobre 2021
Depuis plusieurs semaines, sur les réseaux sociaux, se multiplient des témoignages mettant en lumière le vécu souvent douloureux des dépôts de plainte dans les commissariats.
« Revenez lundi, là on n’a personne pour vous recevoir. » C’est ainsi qu’a été accueillie la première fois Blanche (le prénom a été changé), un vendredi d’avril 2020, quand elle a enfin « trouvé le courage » de pousser la porte du commissariat de sa ville, en région parisienne. « J’étais en procédure de divorce avec monsieur, après vingt ans de vie commune et de violences, et il n’arrêtait pas de me harceler pour empêcher la séparation, raconte cette mère de deux enfants. J’avais très très peur d’aller porter plainte parce que j’avais peur de lui, et des conséquences, mais l’association d’aide aux victimes qui m’accompagnait m’avait encouragée à le faire. »
par Elsa de La Roche Saint-André et Anaïs Condomines publié le 19 octobre 2021
Capture vidéo d'un extrait du film de Karl Zéro «1 sur 5».
Le document est édifiant. Le 11 octobre, sur Twitter, l’animateur télé Karl Zéro diffuse un enregistrement, présenté comme une conversation entre un agent de «la brigade des mineurs» et une mère en détresse. Cette dernière «a besoin d’aide et de conseils au sujet de sa fille» qui lui a «parlé de choses à caractère sexuel qui se passent quand elle est chez son père». Les faits tels qu’ils sont énoncés sont graves et permettent de soupçonner des violences sexuelles sur l’enfant.
Par Chloé Hecketsweiler et Julie Balagué (Photos) Publié le 20 octobre 2021
Dans cet immense hôpital parisien, des chambres restent vides faute de personnel. Les départs se multiplient, sur fond d’épuisement généralisé, et la prise en charge des patients est dégradée.
En cette fin d’après-midi de septembre, un arc-en-ciel s’étire dans le ciel orageux, au-dessus des toits gris de Paris. Depuis la terrasse du bâtiment Eole, inauguré il y a deux ans, l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière a des airs de carte postale. Des jardins arborés d’où émergent le dôme d’une magnifique chapelle, des édifices classés du XVIIe siècle et, à l’horizon, le Sacré-Cœur et le Panthéon. Depuis ce vaisseau amiral de la médecine française, on aperçoit aussi les livres ouverts de la bibliothèque François-Mitterrand et les nouvelles tours Duo, de l’architecte Jean Nouvel, qui dominent le 13e arrondissement.
« Plus grand hôpital d’Europe », « ville dans la ville », comme on le dit souvent, avec ses allées et ses rues, la Pitié-Salpêtrière est une mosaïque architecturale où les vieilles pierres côtoient les façades grisâtres des années 1970-1980 et le verre étincelant des constructions contemporaines. Debout face au panorama, dans son pyjama bleu, Alexandre Demoule, chef du service de réanimation médicale, désigne son ancien bureau, dans l’aile Montyon. « La peinture s’écaillait, les faux plafonds me tombaient dessus », se souvient-il. Il l’a quitté juste à temps pour accueillir les premiers malades du Covid-19.
Publié le 04 octobre 2021
Collectif
Dans une tribune au « Monde », des élus français appellent au rapatriement « immédiat », au nom de « l’impératif humanitaire », des quelque 200 enfants français détenus dans les camps du nord-est de la Syrie, et à celui de leurs mères, pour des raisons sécuritaires.
par Sebastián Escalón 19.10.2021
Quant aux synapses, la connexion entre deux neurones, celles-ci font typiquement un micron. Là, on se rapproche des limites de la microscopie classique. Impossible d’obtenir ainsi une grande précision de mesure ou de décoder leur complexité d’organisation. La microscopie super-résolution, qui atteint une résolution d’un centième de micron, permet d’observer non seulement les synapses en action, mais aussi les protéines individuelles à l’origine du signal nerveux.
Avec ces techniques, on peut étudier leur dynamique lorsque les neurones sont en train de communiquer. Par exemple, mon équipe a montré que les récepteurs synaptiques ne sont pas fixes sur la membrane, mais se déplacent constamment.
19 octobre 2021
SUISSE
Ce contenu a été publié le 19 octobre 2021 - 16:05
(Keystone-ATS)
Le Musée Tinguely à Bâle consacre une exposition à l'art brut. "Ecrits d'Art Brut - Langages et pensées sauvages" présente de jeudi jusqu'au 23 janvier des "tableaux écrits" de treize artistes internationaux.
Jean Tinguely était fasciné par l'art brut, a indiqué mardi le musée. Les lettres d'amour ou de rage, poèmes, prières, messages érotiques, plaidoyers, journaux intimes et récits utopiques exposés ont été réalisés par des artistes marginaux, isolés ou exclus qui ignorent qu'ils évoluent dans les sphères de l'art.
Les oeuvres ont été créées à huis clos pour la plupart dans le secret et le silence. Ces "écrits d'art brut" sont des signes, des calligraphies étranges, parfois gravés dans la pierre, brodés sur des tissus ou peints sur des murs. Ils sont souvent accompagnés de peintures et de dessins, explique le musée.