Cet article a été publié dans sa version originale le 07/07/2021.
THE ECONOMIST (LONDRES)
Certains acacias et fourmis vivent dans un échange de bons procédés. Mais l’arbre récompense davantage les fourmis les moins travailleuses parmi celles qui le colonisent.
Les fables d’Ésope [un écrivain de l’Antiquité] sont censées illustrer une morale. Mais s’il avait vécu en Amérique centrale plutôt qu’en Grèce, Ésope aurait peut-être renoncé à en écrire une intitulée La fourmi et l’acacia.
En effet, comme l’ont découvert Sabrina Amador-Vargas et Finote Gijsman, chercheurs [en biologie évolutionniste] au Smithsonian Tropical Research Institute, au Panama, la morale de cette histoire-ci est que la paresse paie.
L’établissement pénitentiaire chaux-de-fonnier a récemment mis à l’enquête publique le projet d’agrandissement de l’un de ses bâtiments. Une étape de plus dans la mise en place du Service de médecine et de psychiatrie pénitentiaires
Les gabarits pour l'agrandissement sont visibles sur le toit du bâtiment.
Travaux en vue à la prison de La Promenade à La Chaux-de-Fonds. L’institution entend se doter d’une nouvelle infirmerie aménagée en toiture de l’un des bâtiments de l’établissement carcéral. La mise à l’enquête publique de ce projet s’est récemment terminée.
Si le volet architectural n’en est qu’à ses débuts, le projet découle de la création d’un Service de médecine et de psychiatrie pénitentiaires validé par le Grand Conseil neuchâtelois en 2015, dans le but de mieux prendre en charge le suivi des détenus des prisons de La Chaux-de-Fonds et de Gorgier. Aurélien Schaller chef de service adjoint au Service pénitentiaire neuchâtelois et directeur ad interim de la prison de La Promenade:
Longtemps écartées du champ médical, les substances psychédéliques sont réévaluées pour leur potentiel thérapeutique dans plusieurs pays, mais pas en Belgique. Des études suggèrent qu’elles pourraient être utilisés pour soulager certaines formes de dépression ou d’anxiété.
Délaissées par la recherche pendant 40 ans, les substances psychédéliques font l'objet de plus en plus d'études scientifiques concernant leurs possibles effets psychothérapeutiques. Depuis le début des années 2000, ces substances ont amorcé un retour dans le champ de la psychiatrie en Suisse, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. En Belgique, la Psychedelic Society Belgium, créée fin 2020, plaide pour la création d'un cadre juridique qui permettrait l'usage sécurisé et thérapeutique de ces substances. Mathieu (prénom d'emprunt car il souhaite garder l'anonymat), lui, n'a pas attendu. Ce jeune trentenaire de Tubize a tenté l'expérience du "trip médical" par ses propres moyens."Depuis je n'ai plus aucune sensation de mal-être ni d'état dépressif", assure-t-il via le bouton orange Alertez-nous.
Psychiatre, psychologue, psychothérapeute, psychanalyste, psychopraticien… Difficile de savoir qui fait quoi et lequel sera le plus à même de nous aider à retrouver la sérénité. Lexique.
Le psychiatre
C’est un médecin qui, après son cursus général de 6 ans, s’est spécialisé dans la psychiatrie, pour un total de 10 ans d’études (voire 12 ans s’il s’agit d’un pédopsychiatre). Il est compétent pour traiter les troubles mentaux les plus graves, telles que les schizophrénies, la paranoïa ou la psychose maniaco-depressive. Son travail consiste aussi à établir des diagnostiques qui permettent ensuite au patient de se tourner vers la thérapie la mieux adaptée. C’est le seul, dans la grande famille des psy, à pouvoir prescrire des médicaments, notamment des psychotropes (antidépresseurs, anxiolytiques, neuroleptiques, etc.), ou des séances d’orthophonie ou de psychomotricité. La majorité des psychiatres, en cabinet libéral, proposent également des séances de psychothérapie. Il faut compter environ 40 € pour une consultation avec un professionnel conventionné de secteur 1, remboursée en partie par la Sécurité sociale sur prescription médicale.
Le psychologue
Il aide ses patients à cerner les racines de leurs problèmes, au cours de séances régulières. C’est un professionnel de santé qui a fait au moins 5 ans d’études et qui est enregistré sur un registre Adeli, consultable auprès des Agence régionales de santé. Il est souvent spécialisé dans un domaine : neuropsychologie, troubles alimentaires, de l’addiction, de la petite enfance, des relations familiales, etc. Et peut proposer des psychothérapies ou des thérapies comportementales et cognitives, individuelles ou en groupe. Hôpital, associations, centres de santé, entreprises ou cabinet libéral : son champ d’action est très large. Soumis au secret professionnel, le psychologue n’est pas habilité à prescrire de traitements médicamenteux et il n’est pas indispensable d’avoir une prescription médicale pour le consulter. En cabinet, ses consultations ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale. Elles le sont en revanche en milieu scolaire ou hospitalier.
par Kevin Fischer (traduction/adaptation: ICTjournal) 14.09.2021
SUISSE
Considéré comme un pionnier des traitements psychothérapeutiques dispensés en ligne, le professeur Thomas Berger est récompensé par le FNS du Prix Marcel Benoist, qualifié de «Nobel suisse».
Thomas Berger est professeur à l'Université de Berne. (Source: Daniel Rihs / 13 Photo)
Le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) a décerné le Prix scientifique Marcel Benoist au professeur Thomas Berger. Expert reconnu internationalement, il a prouvé de manière empirique l'effet des psychothérapies dispensées en ligne, explique le FNS. Doté de 250’000 francs suisses, le Prix Marcel Benoist est considéré comme le Nobel suisse.
Les délais importants ont fait en sorte que les patients sont allés voir ailleurs
PHOTO CHANTAL POIRIER
Geneviève Beaulieu-Pelletier, professeure à l’UQAM, rappelle qu’un coach de vie ne remplace pas un psychologue.
Les délais importants pour obtenir de l’aide psychologique pendant la pandémie ont contribué à faire bondir les demandes de consultation de coachs de vie qui ne sont pas formés pour traiter les troubles de santé mentale.
« J’ai eu beaucoup d’appels de personnes complètement désorientées parce qu’elles se sont spontanément dirigées vers des psychologues qui les refusaient par manque de places », assure Valérie Darmon, coach de vie et hypnologue à Montréal.
Penser à ses propres pensées : que savons-nous de cette étonnante capacité du cerveau à s’observer ? Trois experts détaillent dans The Conversation ce que nous savons, et ce que nous ignorons encore, sur la métacognition.
En 1884, alors qu’ils tentaient de définir les limites de la perception humaine, Charles Pierce et Joseph Jastrow ont découvert autre chose : les limites de notre introspection. Les participants à leurs expériences sous-évaluaient systématiquement leur capacité à juger correctement leurs propres sensations, ce que Pierce et Jastrow ont proposé comme explication de « l’intuition des femmes ainsi que de certains phénomènes télépathiques ». Ces implications pratiques particulières ont heureusement été laissées de côté (ainsi que la relation conceptuelle entre la télépathie et l’intuition féminine).
Installés à Draveil (Essonne), François et Aurore Vialatte ont créé l’institut Pi-Psy qui intègre les nouvelles technologies dans ses psychothérapies dispensées aux patients.
«Les Petites Filles modèles», «Les Malheurs de Sophie», «Pauvre Blaise» ont imprégné notre imaginaire avec la même intensité que les contes de fées. La psychanalyste et pédopsychiatre Caroline Eliacheff nous livre un portrait intime de leur autrice, une pionnière de la cause des enfants.
Autour de la question trans et de sa définition, Alain Finkielkraut s'entretient avec Claude Habib, professeure émérite de littérature française, auteure de La question trans, Le débat, paru aux éditions Gallimard, et Serge Hefez, psychiatre, psychanalyste, thérapeute familial, à propos de son ouvrage, Transitions : réinventer le genre, publié aux éditions Calmann-Levy.
La dysphorie de genre désigne les manifestations d'inconfort éprouvées à l'égard de son sexe de naissance. Longtemps marginale ou marginalisée, cette réalité est devenue - comme l'écrit Claude Habib - un phénomène de société. Les média lui font une place de plus en plus grande : il y a aujourd'hui, selon Claude Habib, une question trans. C'est de cette question brûlante avec une immense portée anthropologique dont il s'agit de discuter aujourd'hui. Pour commencer, qu'est-ce qu'une personne trans ?
Le film d'Audrey Diwan, qui raconte un avortement clandestin en 1963, a secoué la Mostra de Venise.
Le film est tourné en format 4/3: une fenêtre étroite qui enferme la protagoniste et communique rapidement au spectateur une sensation d'étouffement. | Capture d'écran Redazione Venezianews via YouTube
Nous sommes en 1963, l'avortement est encore loin d'être légalisé en France. Mettre fin à sa grossesse, c'est prendre le risque d'aller en prison –ou de mourir sur une table d'hôpital. Voilà le contexte dans lequel Anne, une jeune étudiante pleine de promesses, apprend qu'elle est enceinte au début de L'Événement. Le film adapte le roman autobiographique éponyme d'Annie Ernaux, qui y raconte ses souvenirs d'une IVG clandestine.
Projet Phenix est un court métrage réalisé par Vincent Lorca et Prune Nourry dans le cadre de l’exposition éponyme présentée à la Galerie Templon du 4 septembre au 23 octobre 2021. Il retrace la rencontre entre l’artiste et ses modèles non-voyants qu’elle sculpte les yeux bandés sans jamais voir le résultat.
Après le succès de son essai féministe «Sorcières», la journaliste poursuit son introspection, sur les relations hétérosexuelles cette fois, dans «Réinventer l’amour». Evoquant les modèles éducatifs genrés, la drague ou les violences conjugales, elle appelle à changer les rapports de domination au sein du couple.
Peut-on être féministe et aimer la virilité sauvage de Harrison Ford dans Indiana Jones ? Avoir été façonnée par les comédies romantiques et analyser aujourd’hui le «poids du patriarcat dans les relations hétérosexuelles» ? Etre une grande amoureuse dans la tradition romantique et absolutiste du roman sentimental (Bovary, Belle du Seigneur…) et se demander pourquoi nos modèles amoureux reposent encore sur l’infériorité des femmes ? Dans ses livres, la journaliste et essayiste Mona Chollet part toujours d’elle-même, avec ses interrogations propres et sa prise de conscience à basse température des inégalités de genre. Cette méthode du doute permanent explique en partie le succès considérable de Sorcières, son essai féministe sorti dans le sillage de #MeToo, en 2018. Vendu à plus de 250 000 exemplaires à ce jour, cet ouvrage générationnel est devenu le vade-mecum de la mobilisation #Metoo, l’entrée en féminisme pour beaucoup de jeunes filles et garçons. Dans ce livre, elle analysait, à l’aune mythique des sorcières, la «puissance invaincue des femmes», à travers notamment les figures de femmes sans enfant, ou âgées.
L’heure de la rentrée a sonné. Les enfants et les adolescents ont repris le chemin de l’école avec leurs masques. Et Les protocoles sanitaires sont toujours d’actualité. Malgré toutes ces contraintes, ils sont contents de se retrouver. Même si leur santé mentale n’est pas au beau fixe.
"Ça fait du bien de retourner à l’école, de reparler pour de vrai avec les profs. Ça nous change de la maison ! D’être toujours avec nos parents, il y avait de l’ambiance ", dit Kenza, élève en Terminale.
"Je suis contente de revenir au lycée , mais c’est compliqué de reprendre le rythmes des cours, continue Marine, élève en Première technologique, j’ai pris beaucoup de retard. Les profs font leur maximum mais ce n’est pas simple".
C’était il y a 18 mois, et le premier confinement a toujours des répercussions sur le bien être des adolescents.
"On peut dire qu’ils ont été mis sur pause. Et là, ils se réveillent dans le corps d’un ado de 15, 16 ou 17 ans mais avec deux ans de retard" analyse Nathalie Saget, psychologue à Nantes. "Ils n’ont plus confiance, ils sont à la peine. On les a privés d’un développement psychologique important à leur âge. Il n’y a pas que les retards dans les apprentissages".
Tout se joue entre 15 et 25 ans
Tout se joue à l’adolescence entre 15 et 25 ans. "C’est pendant cette période où se construit l’individu. On s’éloigne de ses parents, on découvre le monde, l’autonomie, les premiers amours. Mais là ils ont perdu beaucoup de temps. Les relations amicales et sociales se sont défaites, poursuit Rachel Bocher, cheffe de la psychiatrie au CHU de Nantes.
Paris, le samedi 11 septembre 2021 – La semaine a débuté avec la description d’une avalanche. Le procureur général près la Cour de Cassation, François Molins a signalé comment plus de 10 000 plaintes concernant la gestion de la crise sanitaire avaient été déposées et continuaient à l’être contre des ministres. Un décompte récent fait ainsi état de 18 390 plaintes déposées auprès du parquet de Paris. Et la semaine s’est achevée par une illustration des conséquences de cette vague inexorable : l’ancien ministre de la Santé, Agnès Buzyn a été convoquée par la Cour de justice de la République (CJR), en vue de sa mise en examen.
De la différence délicate entre faute politique et faute pénale
La décision de la CJR et l’ampleur prise par les procédures judiciaires visant les responsables politiques ont conduit à de nombreuses critiques de la « judiciarisation de la vie politique ».
Dix-huit mois d’épidémie nous ont habitués à des objets et des gestes que l’on pensait provisoires. Travail, rencontres, achats, conversations : aucun domaine de la vie n’échappe à la contamination par le Covid.
Quelque chose a changé à la rentrée. Il y a quelques mois, quand on quittait la maison, on passait par trois pièces, trois sacs, trois poches de vestes. « Ils sont où les masques ? » Aujourd’hui, dans tous les foyers, la boîte de masques a sa place à elle, au même titre que le rouleau de Sopalin. Souvent dans l’entrée, sur le meuble sur lequel on jette les clés et le courrier. On en a laissé une autre dans la voiture comme on y gardait déjà un jeton de chariot de supermarché.
Dans « La justice réparatrice. Une justice nouvelle enracinée dans la tradition africaine » (L’Harmattan, 2021) Thérèse de Villette propose au lecteur un véritable manuel de la justice réparatrice, entrée sous le nom de « justice restaurative » dans la législation française en 2014.
Le titre du livre peut laisser penser que la justice réparatrice trouve ses racines en Afrique. En réalité, elle s’est développée principalement au Québec, où Thérèse de Villette l’a pratiquée avant de réaliser, en Côte d’Ivoire, deux programmes : des rencontres détenus-victimes dans une prison d’Abidjan ; des rencontres offenseurs-victimes dans un village de l’est du pays, où la guerre civile avait laissé de graves traumatismes.
Art Brut et Singulier | La 9e Biennale Hors les Normes propose une multitude d'expositions consacrées à l'art brut et à l'art singulier. Avec des artistes et des lieux hors des sentiers battus.
Art des fous, art brut, art singulier… Depuis le début du XXe siècle, les intitulés abondent et se succèdent pour tenter de désigner un art qui différerait de celui issu des écoles, des galeries et des circuits officiels. Avec, conscient ou inconscient, le fantasme de découvrir une forme d'art plus authentique et spontanée que les autres. En 1949, l'artiste Jean Dubuffet définissait l'art brut ainsi : « des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, des artistes qui tirent tout de leur propre fond et non pas des poncifs de l'art classique ou de l'art à la mode. »
Noémie, Serena et Marc ont arrêté leur scolarité en plein milieu de leur classe préparatoire. Ils racontent pourquoi et comment ils en sont arrivés là.
Aujourd'hui dans Les Pieds sur Terre, trois histoires de prépa, ou comment Noémie, Serena et Marc ont dit non à la préparation de l'Ecole normale supérieure, et interrompu leur cursus en prépa littéraire. Delphine Dhilly est partie à la rencontre de ceux qui ne savaient pas très bien ce qu'ils faisaient là, ceux qui ont craqué, et qui ont osé claquer la porte, refuser tout de go les attentes familiales, les exigences extrêmes des professeurs, la compétition et la violence symbolique.
"Pour dans quatre jours, je dois apprendre ma géo, l'histoire, déchiffrer la Politique d'Aristote en culture G, et être à l'aise en anglais. Aie, aie, aie. Bon, il est temps que je dorme."
Noémie est bonne élève en terminale littéraire, sa prof de philo lui conseille d'aller en prépa. Elle s'inscrit et commence l'année d'hypokhâgne, mais rapidement noyée par la quantité de travail qu'elle doit fournir, elle a du mal à se lever, arrive en retard, ou va au cinéma au lieu d'aller en cours.
Au petit concours, j'ai eu 12 en français, 4 en anglais, 5 en histoire, c'est tout ce que je sais. [...] En ce moment j'y arrive plus du tout, je foire tout, même les trucs faisables. [...] J'ai remarqué que je parle de taf à chaque page, et ce en disant exactement la même chose : que je ne fais rien. D'ailleurs c'est confirmé je suis avant-dernière. Bravo. Putain la claque que j'ai prise. J'avais envie de pleurer toute la journée. Pourquoi je ne travaille pas ? Noémie
Les profs étaient durs, se souvient Noémie, et n'hésitaient pas à dire aux élèves de quitter la prépa s'ils ne parvenaient pas à suivre le rythme et à encaisser les mauvaises notes, la compétition et les classements. Aujourd'hui, elle critique cette pédagogie abrupte, qui ne donne pas d'espoir à ceux qui n'y arrivent pas, et qui pousse les élèves à abandonner.